Le pagne Baoulé est un des plus beaux tissus Africains. Comme son nom l’indique, il est fabriqué par le peuple Baoulé, ethnie majoritaire en Côte d’Ivoire représentant 30 % de la population, à Bomizambo (et dans les villages alentours), à une trentaine de kilomètres au nord de Yamoussoukro.
Tout comme les potiers de Tanou Sakassou, les tisserands Bomi sont de véritables artistes qui donnent vie au patrimoine artisanal ivoirien. A l’occasion d’un week-end à Yamoussoukro ou d’un séjour à Bouaké, un arrêt à Bomizambo s’impose donc pour découvrir l’art du tissage Baoulé et, pourquoi pas, acquérir des tissus « made in Côte d’Ivoire ».
Les métiers à tisser traditionnels en bois.
C’est quoi le pagne Baoulé ?
Le pagne Baoulé est un tissu traditionnel Africain, fabriqué selon des méthodes ancestrales de tissage à la main. Dans le village de Bomizambo, ce savoir-faire se transmet de père en fils depuis des générations. Ici, seuls les hommes tissent.
Mais attention, rien à voir avec le wax aux couleurs chatoyantes et aux motifs bariolés qui fait désormais fureur en Occident (ce dernier est un tissu originaire d’Indonésie, importé par les Portugais et majoritairement produit en Europe … mais c’est une autre histoire dont je vous parlerai un jour !).
Le pagne Baoulé est confectionné à partir de coton, soie ou polyester dans une grande diversité de couleurs et de motifs. Il est tissé en bandes étroites d’environ 15 cm, ensuite assemblées les unes aux autres pour former un pagne de 1,80 m pour les femmes et 3,20 pour les hommes. Il peut faire office de tissu décoratif mais sert surtout pour les cérémonies traditionnelles (mariage coutumier, fêtes de réjouissance).
Le fil en coton bleu s’étend sur plus de 10 mètres. C’est toute la quantité de fil que le tisserand doit travailler sur son métier.
Ces jeunes enfants découpent des bandes de tissus pour former un pagne.
De l’art de tisser le pagne Baoulé
Sur une dizaine de kilomètres au bord de la route entre Yamoussoukro et Tiébissou, les métiers à tisser se succèdent et attirent l’oeil avec leurs longs fils de coton colorés.
En rentrant de Bouaké, nous nous sommes donc arrêtés à la principale coopérative située à Bomizambo. Nous sommes accueillis par son responsable qui ne semble pas particulièrement heureux de recevoir des visiteurs. Il n’a qu’une envie : nous mener à la boutique et nous faire acheter des pagnes.
Mais qu’à cela ne tienne, je lui demande si nous pouvons d’abord aller voir les tisserands, les observer et les questionner sur leur travail. A contre cœur, il nous y mène et commence la visite guidée. Son adjoint heureusement est un peu plus chaleureux.
C’est dimanche mais l’activité bat son plein comme en semaine. Des tisserands de tout âge, de 7 à 77 ans, tissent inlassablement. Assis sur une planche en bois, les pieds sur les pédaliers, ils effectuent des allers-retours incessants avec leurs mains tenant fermement une navette en bois poli. D’autres sont assis parterre à former les bobines de fil.
Nous observons avec admiration deux petits garçons de 8/9 ans qui tissent déjà avec une incroyable dextérité. Nos yeux peinent à suivre leurs mains tant ils vont vite.
Ensuite, l’un d’eux cède sa place à mes fils qui essayent, à leur tour, plutôt gauchement de manier le métier à tisser. Ils réalisent à quel point c’est difficile !! Et c’est pourquoi devenir tisserand nécessite une longue formation !
Mes p’tits calaos en train de s’essayer au tissage de pagne.
Devenir tisserand de pagne Baoulé
Quand nous sommes arrivés à Bomizambo, nous avons été surpris de voir que la majorité des tisserands étaient de jeunes enfants. C’était un dimanche, jour sans école certes … mais cela nous a quand même mis mal à l’aise.
En fait, Bomizambo est l’école d’excellence pour apprendre le métier de tisserand. Les anciens forment les plus jeunes, avec l’accord de leur parent. Certains enfants viennent de Yamoussoukro ou de Bouaké pour acquérir cette formation qui dure 7 ans. Elle se fait en 4 étapes :
La première est une période d’observation qui peut prendre un à deux ans.
Lors des deuxièmes et troisième étapes, l’apprenti a un atelier à tisser à sa disposition. Il passe quatre à cinq ans à apprendre les coutures les plus complexes et prêter main forte à son formateur.
Lors de la dernière étape, l’apprenti est autonome et exerce librement son métier de tisserand.
Les pagnes Baoulé font partie du patrimoine artisanal et culturel de la Côte d’Ivoire, au même titre que le pagne Kita fabriqué dans le sud du pays ou encore les toiles de Korhogo fabriquées dans le village de Fakaha dans le nord.
En mai dernier, le Burkina Faso a déposé la marque « Faso Dan Fani pagne tissé de la patrie ». Une première étape vers la labellisation de son processus de fabrication 100% artisanal.
Espérons que la Côte d’Ivoire entreprenne aussi ce type de démarche afin de protéger son patrimoine artisanal et valoriser le travail de ses tisserands !
INFORMATIONS PRATIQUES
Bomizambo se trouve à 30 km au nord de Yamoussoukro en direction de Bouaké (et 5 km avant la ville de Tiébissou). La principale coopérative se trouve sur la gauche en venant de Yakro.
Avant ce village, vous pourrez en observer des dizaines d’autres qu’il est tout aussi possible de visiter et a priori bien plus accueillants que Bomizambo … Alors surtout n’hésitez pas à vous arrêter selon votre instinct et à aller à la rencontre des artisans !
Une visite dans l’un de ces villages peut se faire à l’occasion d’un séjour à Yamoussoukro. Pour tout savoir sur les activités proposées par la capitale ivoirienne, je vous invite aussi à consulter mon article Que faire à Yamoussoukro.
Les pagnes Baoulés se vendent par 2 (longueur : 1,80 m) et les prix varient entre 13000 et 18000 FCFA.
Depuis 2015, le festival du pagne Baoulé se déroule à Bomizambo au mois d’août : défilé en pagne, exposition des nouvelles créations, présentation des étapes de la conception de ces étoffes…
Si vous avez aimé cet article, merci de l’épingler sur Pinterest !
Le saviez-vous ? Yamoussoukro est la capitale de la Côte d’Ivoire et, à ce titre, a détrôné Abidjan depuis 1983. Terre natale et fief historique de Félix Houphouët-Boigny, le premier Président de la Côte d’Ivoire indépendante a décidé d’en faire la capitale politique du pays et de la consacrer comme telle en y bâtissant des édifices pha.ra.o.ni.ques.
Félix Houphouët-Boigny, père de la nation ivoirienne
Parmi eux, le plus célèbre est évidemment la Basilique Notre-Dame de la Paix, plus grande basilique du monde surclassant ainsi Saint-Pierre de Rome !!!
Yamoussoukro incarne surtout le délire d’un Président qui a voulu faire de son petit village le centre du monde et qui a dépensé, sans compter, pour réaliser son rêve. Marbre, granit et béton armé coulent à flots dans cette ville qui n’a de capitale que le nom.
En effet, la décentralisation espérée par « le Vieux » (surnom de FHB) a tourné court et l’administration ivoirienne n’a jamais vraiment pris ses quartiers à Yamoussoukro lui préférant de loin Abidjan et sa lagune. Enfin, il parait que ça va se faire bientôt…
Même si la capitale a raté son rendez-vous avec l’histoire, elle n’en est pas moins une ville surprenante et unique en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest à visiter absolument. Découvrez donc tout ce qu’il y a à voir et à faire àYamoussoukro !
Les bâtiments emblématiques de Yamoussoukro
Les 4 principaux bâtiments de Yamoussoukro sont très impressionnants. Ils ont une valeur hautement symbolique.
Ils sont situés aux 4 points cardinaux de la ville : la Préfecture au nord, la Fondation au sud, l’Hôtel du président à l’est et la Basilique à l’ouest. Les premières lettres de chaque édifice mises bout à bout forment les initiales du Président Félix Houphouët-Boigny. Malin, non ?
1. L’incontournable Basilique Notre-Dame de la Paix
Le but de toute visite à Yamoussoukro : voir la plus grande basilique du monde, la copie presque conforme de Saint-Pierre de Rome au Vatican (mais sans le Pape et la foule !) qu’elle dépasse de 17 mètres en hauteur.
Dès que nous arrivons à Yamoussoukro, nous la cherchons des yeux. Elle est tellement monumentale, nous devrions la voir (et puis à défaut de signalétique, c’est notre seule chance de la trouver). Elle se fait un peu attendre puis soudain, son dôme surgit par dessus les toits et la végétation. Nous ne la quittons plus des yeux, c’est notre GPS. Petit à petit, elle se fait plus imposante et à l’approche, quand plus aucun obstacle ne se dresse entre nous, nous prenons véritablement conscience de sa grandeur. Eblouis par tant de beauté mais aussi surpris de la voir là, plantée au milieu de nul part, dans cette ville tranquille et discrète qui ne semblait pas destinée à devenir un lieu de pèlerinage.
Passé l’étonnement, il ne reste plus qu’à la visiter et admirer de près cette prouesse architecturale réalisée par Pierre Fakhoury, ivoiro-libanais architecte en chef de Félix Houphouët-Boigny, et Louis-Antoine Césario, directeur des grands travaux de Côte d’Ivoire.
A travers cette œuvre colossale, l’ancien Président dernier voulait réaffirmer sa foi catholique face à la montée de l’Islam dans son pays. La première pierre fut bénie par le Pape Jean-Paul II en 1985. Les travaux commencèrent en juillet 1986 et s’achevèrent en septembre 1989. Au cours de ces 3 années, 1500 ouvriers furent mobilisés travaillant 24h/24. La basilique fut officiellement consacrée par sa Sainteté le Pape en septembre 1990.
Yamoussoukro contre Rome :
La calotte supérieure de la coupole culmine à 120 mètres du sol, soit 1 m de plus que celle du Vatican.
Son diamètre est de 90 m contre 45 m.
Son dôme se hisse à 150 mètres de hauteur contre 136 mètres pour la basilique Saint-Pierre. Il est accessible à pied via 500 marches.
Sa façade large de 150 mètres, la plus large au monde pour un édifice religieux, contre 115 mètres pour l’édifice romain.
En revanche, la basilique ivoirienne ne peut accueillir que 18 000 personnes à l’intérieur, et 30 000 autres sur son vaste parvis, contre 60 000 pour la Vaticane.
D’autres chiffres totalement fous :
La basilique est construite au milieu d’un parc de 37 hectares, planté de 400 000 espèces. Faite de marbre et de granit, elle s’étend sur 14 300 m2.
La croix dans l’autel fait 2,5 m de haut pour 1,5 m de large.
Le sanctuaire est ceinturé de 12 colonnes ioniques de 30 m de hauteur et 3m de largeur, dont 4 abritent un ascenseur, et de 48 plus petites colonnes doriques supportant les 90 000 tonnes du dôme.
Le 13e étage, accessible en escalier ou en ascenseur, s’élève à 138 m
Son parvis est délimité par 84 colonnes doriques.
Une esplanade entourée 128 colonnes de 21 mètres de hauteur et 2,20 mètres de diamètre, avec en son centre, une immense colombe de 7 mètres d’envergure représentée au sol.
L’allée en marbre qui mène à l’entrée de la Basilique mesure plus d’un kilomètre. Elle est bordée de 2 Vierges dorées.
Toujours plus fou : les sièges, en bois rouge d’iroko, contiennent un système de climatisation au sol et d’atténuation sonore. La Piéta en bois d’acajou est l’exacte reproduction de celle de Rome.
Vue depuis la Basilique Notre Dame de la Paix
La visite de la Basilique est guidée. Il est (normalement) interdit de prendre des photos à l’intérieur. Depuis la terrasse extérieure (accessible en ascenseur), vous pouvez embrasser Yamoussoukro d’un seul regard et notamment observer les 3 autres monuments remarquables de la ville. Bref un MUST-DO en Côte d’Ivoire !
2. La majestueuse Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix
Créée en 1973 sous le nom de Fondation Félix Houphouët-Boigny, elle devient en 1997 la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix. Ses clés sont symboliquement remises à Federico Mayor, alors Directeur Général de l’UNESCO.
Elle participe, au niveau international, à la recherche, à la sauvegarde, au maintien et à la promotion de la paix en Afrique et dans le monde.
« La paix, ce n’est pas un mot mais un comportement », Félix Houphouët Boigny.
Pour rendre hommage à son action, un Prix international pour la Recherche de la Paix portant son nom a été créé par l’UNESCO en 1989. Ce titre honore les personnes, organismes ou institutions ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix.
La Fondation abrite amphithéâtres (dont un de deux mille places), salles de réunions, salons et bureaux afin d’accueillir des rencontres officielles et privées. Au rez-de-chaussée, une grande salle abrite une exposition consacrée au Président. Essentiellement des photos d’archives retraçant sa longue vie politique et ses rencontres avec les plus grands dirigeants du monde (De Gaulle, Kennedy, Mandela …).
Sans être particulièrement beau, ce bâtiment frappe surtout par sa majestuosité. Pour en savoir plus sur son architecture, c’est ici. Des visites guidées sont organisées chaque jour.
Lorsque nous l’avons visité, il accueillait un événement réunissant des centaines de personnes. Le brouhaha des participants résonnait dans tout le bâtiment. Mais j’imagine cette Fondation la plupart du temps vide. Et je me demande bien ce que cela doit faire de déambuler seule dans ses couloirs et percer ses arcanes …
3. Le surprenant hôtel Président et son Golf Club
L’hôtel Président est un des hôtels les plus emblématiques de Côte d’Ivoire (avec l’hôtel Ivoire d’Abidjan). C’est le premier bâtiment qu’on aperçoit lorsqu’on arrive à Yamoussoukro. Premier choc en découvrant cette immense bâtisse aux formes futuristes surmontée d’un restaurant panoramique. Comme une soucoupe volante qui se serait échouée sur le toit de l’hôtel !
Le hall d’entrée impressionne par sa démesure. On pénètre dans un bâtiment historique qui a vu passer les plus grands de ce monde mais qui est désormais un peu délaissé. Et faute de nombreux clients, pas très bien entretenu.
Les chambres ont un charme désuet. Leur décoration nous fait voyager dans le temps et nous emmènent dans les années 70/80. Depuis notre séjour, je crois qu’elles ont été rénovées… Bien pratique : des chambres doubles communicantes permettent d’accueillir des familles de 4/5 personnes.
Il est possible de déjeuner sur place même si les restaurants sont plutôt décevants. Tout en haut, au 14e étage de la tour, le restaurant « Le Panoramique » surplombe Yamoussoukro. La vue est dingue mais pas la carte. Au rez-de-jardin, « L’Allodrome » situé au bord de la piscine, sert une cuisine ivoirienne basique, si tant est que les ingrédients soient disponibles, mais il ne faut pas être pressé. En revanche, le petit-déjeuner servi au restaurant « Le Bandama » est plutôt pas mal. Nous n’avons pas testé le restaurant « Bolooh ni les nombreux bars.
Enfin dernier attrait de cet hôtel mythique : son golf 18 trous ! Il est un des rares Green de Côte d’Ivoire (avec celui d’Abidjan et d’Assinie) et attire les adeptes de la petite balle blanche tous les week-ends. En son centre, un lac de 6 hectares, abrite quelques crocodiles (surnommés les Lacoste par les caddies) qui viennent pondre leurs œufs dans les bunkers.
4. La Préfecture du District de Yamoussoukro
Je l’ai aperçue de très loin lorsque je suis montée sur le toit de la Basilique mais je ne peux pas vous en dire plus si ce n’est qu’il s’agit d’un des édifices phares du projet architectural de Yamoussoukro voulu par le président Félix Houphouët-Boigny.
Le Palais du Président et son lac aux caïmans sacrés
Ce Palais abrite le caveau familial dans lequel repose Félix Houphouët-Boigny. Officiellement, il ne se visite pas. Officieusement, quelques chanceux, dont moi, ont eu la chance d’y pénétrer … Par respect pour les personnes qui gèrent le palais, je ne partage aucune photo de l’intérieur, juste quelques images de la bâtisse qui s’aperçoit depuis le lac aux caïmans.
Il fut construit en 1983 par le Français d’origine tunisienne Olivier-Clément Cacoub dit » l’architecte du soleil » à qui l’on doit également la fondation Félix Houphouët-Boigny et l’hôtel Président
Plus qu’un Palais, il s’apparente à une forteresse ceinturée par une muraille de 22 kilomètres de long.
Outre la demeure du Président, ce complexe comprend la maison des hôtes, qui accueillait les chefs d’état étrangers, des maisons destinées aux proches et au personnel de l’ancien président, une chapelle ainsi que 3 lacs artificiels.
Il est toujours question de le restaurer et d’en faire un musée dédié à la mémoire de Félix Houphouët-Boigny mais le projet patine faute de budget.
A défaut de voir le Palais, vous pouvez toujours vous promener le long du célèbre lac pour tenter d’apercevoir les 200 Caïmans Sacrés ayant appartenu au Président.
De son vivant, les bêtes étaient nourris par des Dozos (chasseurs traditionnels du nord) venus spécialement du Mali. Dicko Touré fut en charge pendant 36 ans. Chaque jour, il officiait devant les curieux pour nourrir les sauriens et organisait les séances photos. Jusqu’à ce jour tragique de 2012 où, tentant de sortir de la fosse après avoir fait le spectacle, il tomba et glissa devant les reptiles qui, faute d’être suffisamment nourris, décidèrent d’en faire leur repas. Quelle ingratitude …
D’autres victimes suivirent. Depuis, l’accès au lac est censé être plus surveillé et réglementé. Il est officiellement interdit de marcher le long du lac, s’asseoir aux abords du lac, s’accouder à la clôture et pêcher dans le lac. Nous avons néanmoins pu nous en approcher sans problème . Evidement adeptes des selfies débiles et dangereux s’abstenir …
Malgré la tragique disparition de Dicko Touré, le rituel perdure conformément à la tradition. Chaque jour vers 17 heures en effet, les reptiles reçoivent leur offrande : des poulets balancés vivants dans la fosse. Vous pouvez vous-même en apporter un, acheté au marché, si le cœur vous en dit.
Les autres édifices remarquables de Yamoussoukro
Lors de votre week-end à Yamoussoukro, vous pouvez également admirer l’architecture des édifices suivants :
· La grande Mosquée de la Paix
· La cathédrale Saint-Augustin
· L’hôtel des Parlementaires
· L’Institut Polytechnique
Aux alentours de Yamoussoukro
Le village des tisserands de Bomizambo
Ce village est considéré comme la cité du pagne traditionnel Baoulé dont les Gbomi (devenu Bomi par déformation par les colons) ont fait la marque caractéristique de leur patrimoine culturel.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire mon article consacré à ces artisans et à leur savoir-faire.
Le barrage de Kossou
Le lac de Kossou est situé à 40 kilomètres de la ville de Yamoussoukro. Il a été créé en 1971 à la suite de la construction du barrage hydroélectrique sur le fleuve Bandama à Kossou. La retenue d’eau a conduit à la formation d’un lac de 150 kilomètres de long, recouvrant 1700 kilomètres carrés de terre.
Le site offre un spectacle de toute beauté. Vous pouvez vous promener le long des berges tandis que les lacets argentés du Bandama se perdent dans une végétation luxuriante.
La réserve de faune d’Abokouamékro
Cette réserve a été créée en 1986 à l’initiative du Président Houphouët-Boigny mais fut achevée en 1993. Elle est située à environ 50 km au nord-est de Yamoussoukro. Elle couvre une superficie totale d’environ 20 000 ha dont 7000 ha aménagées pour les visites touristiques.
A l’origine, il fut peuplé d’animaux en provenance des parcs de la Comoé et de la Marahoué et même d’Afrique du Sud. Malheureusement, aujourd’hui, il semblerait que la faune ait totalement désertée la réserve. Le dernier rhinocéros qui y vécut a été transféré dans la réserve N’Zi où il est bien plus en sécurité.
La réserve mérite toutefois le détour pour qui souhaite faire une incursion dans la brousse. Pour toute information et recherche de guide, contacter l’OIPR en charge de la gestion du parc.
INFORMATIONS PRATIQUES
Pour y aller
Yamoussoukro se trouve à 2h30 de route au nord d’Abidjan via l’autoroute du nord. La route est globalement en bon état. Le plus difficile est de sortir d’Abidjan (beaucoup de trafic et beaucoup de camions garés n’importe comment).
Il est aussi possible de s’y rendre en bus, par exemple avec la compagnie de transport UTB, puis sur place se déplacer en taxi.
Où dormir
L’hôtel Président pour son architecture exceptionnelle, son style rétro et son histoire hors du commun : https://www.hotelpresident.ci/fr/
L’hôtel des Parlementaires : une autre construction pharaonique de Yamoussoukro (appartenant au même groupe que l’hôtel Président) perchée sur une petit colline au bout du bout du bout d’une piste en mauvais état. Les chambres ont été rénovées et sont de bonne qualité. Le petit-déjeuner est correct (non inclus dans le prix des chambres). En revanche pour déjeuner ou dîner, mieux vaut aller voir ailleurs ! http://www.hp-resort.ci/
A l’hôtel Président, le restaurant Le Panoramique ou bien L’Allocodrome au bord de la piscine.
Chez Mario, un véritable restaurant italien tenu par Mario lui-même qui vient saluer tous les clients et s’assurer que la cuisine est bonne. Les pâtes faites maison sont exquises !!
Le Fié, une ferme et un concept-store écologique qui propose des petit ssnacks (gâteaux faits maison et jus de fruits frais) : https://www.facebook.com/lefiestory/
Et comme toujours, si vous avez aimé cet article, je vous remercie de l’épingler sur Pinterest 🙂
Ce petit pays d’Afrique de l’Ouest est ceinturé par le Liberia et la Guinée à l’ouest, le Burkina Faso et le Mali au nord, le Ghana à l’est et enfin le tumultueux Golfe de Guinée sur son littoral sud.
Quand on pense « voyage en Afrique », on pense rarement à la Côte d’Ivoire… Mais voilà, les hasards de la vie m’ont amenée à y poser mes bagages avec ma famille depuis près de deux ans. Et en lançant ce blog, je me suis fixée un défi ambitieux : faire découvrir les richesses de ce pays magnifique et vous donner envie de le visiter.
Découvrez donc ma sélection des 10 incontournables à visiteren Côte d’Ivoire, le pays des éléphants, de l’attiéké et de Didier Drogba !
1. Abidjan, la vibrante capitale économique du pays
Un passage obligé lorsqu’on arrive en Côte d’Ivoire via l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Et une escale incontournable pour apprécier le dynamisme économique du pays et l’énergie qui s’en dégage.
Le quartier d’affaires du Plateau, la BAD et la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan
Et si vous passez plusieurs jours dans la ville, consultez la page Facebook de l’Institut Français qui propose une programmation culturelle éclectique et de qualité. Ou encore le site d’AfroFoodie pour découvrir les meilleures restaurants de la ville.
Au détour de vos déambulations, vous tomberez peut-être aussi sur le BAAB, le magasine Lifestyle gratuit, distribué dans de nombreux commerces et restaurants, qui est une très bonne source d’informations pour connaître les actualités en tout genre de la métropole (exposition, concert, événement, …).
D’ailleurs, ce mois-ci, vous trouverez, dans le BAAB, mon article sur le nouveau Domaine Bini Lagune (page 93)
2. Grand-Bassam, le joyau colonial
Cette charmante station balnéaire fut la première capitale de la Côte d’Ivoire. Elle est située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, accessible désormais par une autoroute moderne ou par une petite route bordée de maquis et de boutiques artisanales.
Célèbre pour sa douceur de vivre et ses longues plages de sable blanc, elle est surtout fréquentée par les touristes pour son quartier colonial, le Quartier France, et ses vestiges coloniaux témoins du passé tumultueux du pays.
Assinie la belle, la plus fameuse des stations balnéaires du pays, lieu de tournage du film Les Bronzés dans les années 70 et refuge de tous les Abidjanais aisés et expatriés pendant le week-end. En 1h30 de route depuis Abidjan, vous serez projeté au Paradis !
Une escapade immanquable pour faire l’expérience de la Dolce Vita à l’ivoirienne, sur les splendides plages du Golfe de Guinée ou encore partir à la recherche du très convoité Dollar des Sables.
Grand-Lahou est une ville côtière, située à l’ouest de la Côte d’Ivoire à environ 2 heures de route d’Abidjan. Moins célèbre que Bassam ou Assinie, elle vaut néanmoins le détour pour ses innombrables curiosités et en particulier le petit village de Lahou-Kpanda, aussi appelé « la cité aux 3 eaux », l’embouchure entre le fleuve Bandama, la lagune Tiagba et l’océan Atlantique ou encore le parc d’Azagny, un des 8 parcs nationaux de Côte d’Ivoire.
L’île de Lahou-Kpanda mérite à elle seule une visite : petit village de pêcheurs en sursis, hanté par ses vestiges coloniaux délabrés et rongé par l’érosion maritime.
Si Assinie est la plus célèbre des stations balnéaires de Côte d’Ivoire, Grand-Béréby est de loin la plus envoutante. Son éloignement de la capitale et son inaccessibilité la rendant sans doute beaucoup plus attirante !
En effet, Grand-Béréby se situe à près de 400 km de la capitale. S’y rendre relève un peu du parcours du combattant tant la route côtière est en mauvais état (8/9h route depuis Abidjan). Par conséquent, il est plus simple de s’y rendre par avion (jusqu’à San Pedro)mais cela a un coût, financier et écologique.
Qu’à cela ne tienne, cette virée dans ce far-west ivoirien vous laissera des souvenirs impérissables !! Les plages y sont paradisiaques et quasiment désertes. L’eau ni trop froide ni trop chaude. La chaleur toujours au rendez-vous (comme partout en Côte d’Ivoire). Un endroit paradisiaque particulièrement préservé et tranquille comme ils en existent peu.
Yamoussoukro est la capitale de la Côte d’Ivoire depuis 1983. Elle se situe à 250 km au nord d’Abidjan (3 heures de route environ). Feu Houphouët-Boigny, premier président du pays après l’indépendance en 1960, avait entrepris une série de travaux pharaoniques pour ériger sa ville natale au rang de capitale nationale. Mais suite à son décès, les services politiques ne s’y sont jamais véritablement installés. Et la décentralisation n’a pas fonctionné.
Aujourd’hui, Yakro ressemble plus à une ville–fantôme, avec ses grandes artères souvent vides, qui a manqué son rendez-vous avec l’histoire. Néanmoins ses bâtiments colossaux méritent largement d’y séjourner 2 jours : le Palais Présidentiel et son lac aux caïmans, la Fondation Houphouët-Boigny, l’Hôtel Président et son golf club et bien sûr la Basilique Notre-Dame-de-la-Paix, plus grande basilique du monde construite sur le modèle de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Bouaké est la 2e ville du pays, situé au centre, à environ 5 heures de route d’Abidjan. Souvent boudée par les visiteurs, elle regorge pourtant d’une multitude de curiosités.
Bouaké est en effet la capitale du pays Baoulé, une des principales ethnies du groupe Akan, originaires du royaume Ashanti au Ghana. Son pagne du même nom est un tissus traditionnel africain (rien à voir avec le wax !) des peuples Gbomi. Pièce maîtresse du patrimoine culturel ivoirien, il est célébré lors d’un festival au mois d’août.
Bouaké est aussi très réputée pour ses potières, installées dans le village de Tanou-Sakassou. En général, je ne résiste pas à l’envie d’en acquérir quelques unes de leurs créations, ce qui non seulement embellit mon intérieur mais aussi permet à ces artistes de vivre de leur activité.
A ne pas manquer également les forgerons de Djambrou et les teinturières de Dar Es Salam. Une balade dans la ville permet enfin de découvrir la cathédrale Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la grande Mosquée, le monastère des Bénédictins Sainte Marie.
A venir sur le blog : Un week-end à Bouaké.
8. Korogho, ses villages traditionnels et ses mosquées de style soudanais
Ici c’est le nord, l’Afrique des savanes, du fétichisme et du mysticisme. La région du Poro et de l’ethnie des Sénoufos qui vénère le Calao.
Célèbre également pour ses toiles peintes avec des pigments naturels (indigo, kola) sur des bandelettes de coton cousues les unes aux autres. Le plus souvent, ses créateurs y représentent des animaux et des personnages accompagnés de motifs géométriques. De véritables chefs d’œuvre !
Une escapade dans cette contrée, c’est (comme à Bouaké) l’occasion d’aller à la rencontre des artisans et de découvrir leurs savoir-faire ancestraux, qu’il s’agissent des tisserands de Fakaha, des potiers, des forgerons, des fabricants de bijoux ou de beurre de karité. Egalement de se frotter aux traditions animistes et de découvrir des endroits sacrés comme le Lac Sacré de Samorosoba ou le Rocher Sacré d’adoration et de sacrifices.
Enfin, si vous restez au moins 4 jours dans le coin, éloignez-vous de Korhogo pour visiter les mosquées de style soudanais du 14e au 17e siècles, parmi laquelle la magnifique mosquée de Kong, classée patrimoine national. Dépaysement ET enrichissement garantis. Accessible par avion depuis Abidjan jusqu’à Korhogo ou en voiture ((9h de route).
9. Man et ses montagnes mystérieuses
Man est une grande ville de l’ouest ivoirien, chef-lieu de la région du Tonkpi. Elle est surnommée « La ville aux 18 montagnes » car elle est située dans une cuvette entourée d’une chaîne de montagnes.
D’ailleurs au programme d’une escapade 100% nature dans cette région : l’ascension de la Dent de Man, du Mont Tonkpi ou du Mont Nimba, plus haut sommet de la Côte d’Ivoire. Parmi les autres curiosités : la forêt sacrée de Gbapleu peuplée de singes, les vertigineux ponts de lianes, les cascades, le village de tisserands de tissus Yacouba…
3 jours dans cette région sont un minimum pour profiter de cette nature généreuse et de cette culture envoutante. A noter, du 1er au 10 décembre 2019 aura lieu la seconde édition du festival des arts et de la culture Dan à Man.
A venir sur le blog : Un long week-end dans la région de Man.
10. Parc national du Taï
Le parc national de Taï est un parc national situé à l’ouest du pays, à la frontière du Liberia. Avec ses 5 360 km², il est la deuxième forêt primaire d’Afrique.
Inscrit en tant que Réserve de la Biosphère depuis 1978 et classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1981 par l’UNESCO, il est un véritable joyau naturel. Il possède 140 espèces de mammifères dont 12 endémiques. Parmi elles, l’hippopotame pygmée ou les Céphalophes de Jentink et d’Ogilby.
Le parc est aussi particulièrement exceptionnel car il héberge l’une des plus importantes populations de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, ainsi que des Mangabeys et des Colobes Rouges.
Un projet éco-touristique communautaire a été initié dès 2001 par la commune du Taï afin d’appuyer le développement durable de la région et protéger les primates. Les réceptifs situés dans le parc ont été repris, en décembre 2018, par l’équipe de Taï Forest Lodges. Sur leur page Facebook, il est écrit : « A travers l’observation des Chimpanzés, l’ascension du Mont Niénokoué, les marches de découverte en forêt, et les balades en barque sur la rivière Hana, nous vous proposons, une immersion en pleine forêt de Taï. »
Seul hic : le parc est très difficile d’accès … (14 heures de route depuis Abidjan).
Evidemment ma sélection est loin d’être exhaustive. Les classements sont toujours très subjectifs et exigent de faire des choix !!