La réserve Nzi est une aire naturelle protégée située à 45 kilomètres de Bouaké, au centre de la Côte d’Ivoire.
Pourtant, ce pays n’est pas connu pour être un pays de safari, de même que la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. Dans cette sous-région, la seule réserve digne de ce nom est la Pendjari au Bénin. Pire, la Côte d’Ivoire a vu sa faune disparaître comme peau de chagrin suite à des années de crise (de 2000 à 2011) et de braconnage impuni. Aujourd’hui, le pays des éléphants ne compterait plus que quelques dizaines de pachydermes (les plus optimistes parleraient de centaines). 90% de la population de chimpanzés aurait disparu en l’espace de 20 ans.
Pourtant, quelques zones résistent vaillamment et forcent même l’admiration tant la sauvegarde de la nature et de la biodiversité dans ce pays relève du parcours du combat. La réserve Nzi en fait partie !
Village au bord de la piste menant à la réserve N’Zi?
La réserve NZi, une aire naturelle cachée au cœur de la Côte d’Ivoire
La réserve NZi a été créé en 2000 par un entrepreneur ivoirien. Du haut de ses 19 ans, elle reste relativement méconnue, comme si elle était jalousement gardée dans un lieu tenu secret par quelques initiés. Pourtant, elle existe bel et bien !! Elle s’étend même sur 41 000 ha de savane herbacée. 8000 ha sont privés, le reste appartient aux Eaux et Forêts qui exploitent notamment les forêts de teck alentours.
Evidemment, la réserve a beaucoup souffert pendant les années de crise et a vu sa fréquentation chuter. Mais désormais, l’heure est au renouveau !!
Un projet de clôture, longue de 35 km, va être lancé très bientôt afin de faciliter la gestion de la réserve et mieux protéger la faune. 11 000 poteaux seront nécessaires (teck fourni par les Eaux et Forêts) ainsi que la participation de toutes les communautés vivant autour du parc. Elle devrait être terminée d’ici la fin de l’année …
Petits rangers en herbe pistant les traces des buffles et des pintades.
Un lodge unique en Côte d’Ivoire : le Nzi River Lodge
Comme je l’ai écrit en introduction, la Côte d’Ivoire n’étant pas un pays de safari, les lodges nichés dans la brousse n’y sont pas légion. Le NZi River Lodge est donc un oiseau rare (il existe un lodge dans le parc de la Comoé et un autre dans le parc du Taï dont j’espère vous parler un jour).
Passer un week-end au NZi River Lodge, c’est donc vivre une expérience unique dans la brousse ivoirienne !!!
Un calao – malheureusement en contre-jour – perché sur le fromager faisant face à la Villa des Rangers
Le lodge se répartit sur 2 sites :
Le site de la Villa des Rangers, en bordure du fleuve N’Zi, possède 4 chambres climatisées. Pour une expérience chaleureuse et confortable.
Le Okassu Camp (qui signifie « au dessus de la colline » en baoulé), situé en plein cœur de la réserve sur une petite colline offrant une vue imprenable sur la chaîne de montagnes Baoulé, propose 2 chalets et 5 tentes. Pour vivre la brousse plus intensément.
Vue imprenable sur les collines du pays Baoulé.
Un troisième site verra bientôt le jour. Et il s’annonce somptueux ! La construction d’un éco-lodge de type sud-africain est en cours, à quelques centaines de mètres de la Villa des Rangers, niché entre le fleuve et le lac dans le plus grand respect de la nature. Les travaux sont bien avancés et m’ont donné très très envie de revenir début 2020.
Au delà du confort et de la beauté des lieux, les atouts indéniables de la NZi River Lodge : la qualité de la cuisine et la qualité du staff !!
Serge et Ladji, les 2 rangers, en charge des game-drive connaissent la réserve, la faune et la flore comme leur poche !
A la recherche de la faune de la réserve NZi
Avant de me rendre à la réserve N ‘Zi, une amie m’avait préparée : « Le site est magnifique, dépaysant, déconnectant mais ne t’attend pas à voir des animaux, il n’y en a quasiment pas ». J’étais prévenue et j’avais bien géré les attentes de mes enfants en leur expliquant que peut-être éventuellement si nous avions beaucoup de chance, nous verrions quelques antilopes.
Mais loin d’être déçus, nous avons adoré notre mini-safari ! Nous avons vu :
des dizaines de Cobes de Buffon
plusieurs troupeaux de buffles des savanes
des singes Patas et Vervets
des phacochères
des écureuils des savanes
des perdrix à poids blancs
des aigrettes, des touracos, des calaos et un magnifique oiseau dont j’ignore le nom
Buffles des savanes ou buffles nains (beaucoup plus petits que ceux d’Afrique de l’est).
Une céphalophe qui rode souvent autour de la cuisine du lodge.
Majestueux Cobes de Buffon.
Quelques phacochères cachés dans les hautes herbes.
La réserve possède aussi des Cobes à croissant, quelques Bubales et Guibs Harnachés, des colobes et des potamochères qui n’ont pas souhaité nous rencontrer.
Le dernier rhinocéros blanc d’Afrique de l’ouest
La réserve N’Zi abrite un unique rhinocéros blanc, ultime rescapé de la Réserve de Faune d’Abokouamekro (situé au nord de Yamoussoukro désormais désertée par la faune). Sa corne a été coupée pour dissuader les braconniers de le tuer.
Ces derniers jours, il était introuvable par les rangers, probablement exilé aux confins du parc. Nous n’avons donc pas eu la chance de le croiser. Raison de plus pour y retourner l’année prochaine !
Crédit photo : @nziriverlodge
Un projet de faire venir 2 femelles d’Afrique du Sud est en discussion. Sinon, la mort de cet individu solitaire sonnera la fin des rhinocéros blancs en Afrique de l’ouest.
INFORMATIONS PRATIQUES SUR LA RESERVE NZI
Comment y aller ?
La réserve NZi se trouve à 45 km de Bouaké (45 minutes de route), accessible via une piste globalement en bon état. Si vous réservez, un membre du staff vous retrouvera à Bouaké pour vous y guider. Bouaké se trouve à 345 km d’Abidjan soit environ 4h30 de route. Des bus au départ d’Abidjan desservent la ville. Vous pouvez aussi vous y rendre en avion avec Air Côte d’Ivoire (mais c’est plus cher et plus polluant).
Vous pouvez aussi y aller en vélo mais c’est plus long !
Quand y aller ?
La réserve NZi est ouverte toute l’année mais il est préférable d’y aller en saison sèche. L’herbe est plus courte et les animaux plus visibles.
Combien ça coute ?
La nuitée coûte 120 000 F par adulte voyageant seul et 110 000F si la chambre est partagée. Demi-tarif à 60 000 F pour les enfants de 5 à 12 ans. Gratuit en dessous. Alors en effet, le lodge n’est pas accessible à tous. Mais entretenir une telle réserve coûte très cher ! A noter aussi et surtout que ces tarifs sont « all inclusive » ce qui signifie qu’ils incluent 3 repas (petit-déjeuner/déjeuner/dîner) avec boissons non-alcoolisées et alcoolisées ainsi que toutes les activités guidées. Un tarif spécial est proposé pour les accompagnateurs (chauffeur, nounou).
Où dormir ?
3 options possibles :
– la Villa des Rangers qui dispose de 4 chambres double (dont une avec salle de bain à l’intérieur et une salle de bain commune pour les 3 autres) climatisées tout confort.
– les chalets du campement Okassu sur pilotis pour 3 à 4 personnes (1 lit double et 1 lit simple) avec douche et toilettes en extérieur.
– les tentes (type tentes Décathlon) dans ce même campement pour 2 personnes.
A noter : pas de Wifi ni de téléphone. Les mobiles ne fonctionnent pas, vous êtes coupés du monde et en mode « détox digital » 🙂
Que faire sur place ?
– Balade en jeep à la découverte de la faune (game-drive)
– Balade à pied à la découverte de la faune et des plantes médicinales
Le safari n’est pas un voyage comme les autres. Il va vous isoler de la « civilisation » pendant quelques jours et vous plonger au cœur de la nature sauvage. Mieux vaut être bien préparé et équipé !
Pour observer et immortaliser la savane
L’indispensable appareil photo, avec un super zoom, pour immortaliser ce que vous allez voir. Pour ma part, je voyage avec mon Nikon Coolpix P900 que j’avais acheté juste avant de m’installer en Afrique. Le vendeur de la FNAC me l’avait présenté comme « parfait pour les safaris » (il avait vraiment tapé dans le mille). Il a le mérite d’avoir un méga zoom intégré. Comme ça, je ne me charge pas en accessoires photos supplémentaires – car mon sac à dos est en général déjà bien rempli de trucs pour les enfants – et je me fais vraiment plaisir, notamment pour photographier des oiseaux.
3 batteries de rechange pour parer à toute éventualité. D’autant plus que certaines lodges n’ont l’électricité que quelques heures par jour. Et il n’est pas toujours facile de recharger ses appareils électroniques.
2 cartes SD de secours aussi.
Eventuellement, un disque dur externe pour sauvegarder vos photos au fil de l’eau.
Des jumelles pour scruter la savane. J’ai acheté des Nikon Prostaff 10×42. Elle sont de très bonne qualité et ont parfaitement convenu pour ce voyage.
Tout le nécessaire pour recharger appareil photos, téléphones portables, tablettes et lecteur DVD. J’utilise désormais une prise avec plusieurs entrée USB ce qui permet de brancher plusieurs équipements sur une seule et même prise électrique.
Deux adaptateurs (selon les pays).
Pour se soigner en cas de pépins en toute sérénité
De la crème solaire pour les safaris à pied, les randonnées et les moments relax au bord de la piscine (sinon dans le véhicule, ça n’est pas très utile). Ca cogne dans la savane !
Un kit anti-moustique : du répulsif pour le soir notamment et un traitement anti-paludéen type Malarone. Pour ma part, comme j’habite dans une zone impaludée, je ne prend pas de traitement mais en revanche, je voyage toujours avec un kit de goutte épaisse pour pouvoir faire un test de palu et un traitement curatif (Coartem) en case de crise.
Le nécessaire pour soigner rhumes (Prorhinel), maux de tête et fièvres (Doliprane, Dafalgan, Prontalgine), otites (Oflicet et Solupred) – un grand classique en voyage !
Des antibiotiques pour parents et enfants.
Tout pour soigner les petits bobos : un désinfectant, de l’Arnica en crème et en comprimés, de la crème anti-inflammatoire, des compresses et des pansements.
Une paire de ciseaux, du sérum physiologique et un thermomètre.
Pour être bien looké en toutes circonstances
Pour faire un safari, pas besoin de sortir la tenue de ranger et le casque de colon (c’est même mieux d’éviter…). Vous pouvez vous habiller normalement en privilégiant toutefois les couleurs claires et neutres. Prévoyez notamment :
Des vêtements légers (short, jupe, t-shirts) pour la journée.
Pour les Game Drive matinaux, un pull ou une polaire. Si vous envisagez d’aller voir les gorilles des montagnes en Ouganda ou en Rwanda, emportez une tenue bien chaude et imperméable.
Des vêtements longs pour faire barrière aux moustiques le soir.
Un chapeau et des lunettes pour se protéger du soleil.
Un foulard, hyper pratique et multi-fonctions, pour éviter d’attraper froid dans l’avion avec la clim et pour se protéger de la poussière lorsque vous empruntez des pistes.
Un maillot de bain et tout le nécessaire de baignade (brassards, lunettes, ballon, éventuellement serviette de bain en micro fibres ou paréo).
Un k-way ou vêtement de pluie.
De bonnes chaussures de marche notamment si vous allez faire des safaris à pied. Des chaussures légères, type tongs ou nu-pieds, pour le reste du temps.
Pour vraiment ne rien oublier
L’incontournable guide de voyage !
Une lampe de poche ou une frontale pour le soir dans les lodges et en cas de coupure de courant (assez fréquentes). En général, les lodges sont peu éclairés et les petites lumières permettent de faire fuir les animaux sauvages qui auraient la bonne idée de rôder autour de votre bungalow.
Un petit carnet pour prendre des notes sur tout ce que vous voyez et sur ce que votre guide vous raconte. Personnellement, je ne voyage jamais sans !
La carte des réserves et parcs nationaux, notamment si vous prévoyez de faire des self-drive.
Un guide sur les mammifères et les oiseaux d’Afrique.
J’espèce que cette check-list vous aidera à préparer vos valises en toute décontraction ! Et si jamais vous voyagez avec de jeunes enfants, je vous invite aussi lire mon article Faire un safari avec de jeunes enfants .
Certaines personnes hésitent à partir en safari avec de jeunes enfants. Craignant que le voyage soit trop fatiguant, que les enfants n’en profitent pas et ne s’en souviennent pas.
Pour ma part, je trouve que le safari n’a de sens (ou presque) qu’avec les enfants. Je n’en avais jamais fait avant de me rendre l’année passée, en famille, dans le parc national de la Pendjari au Bénin. Mes fils avaient alors 6,5 et 3 ans.
Je m’étais toujours dit que je ferais ce type de voyage avec mes enfants sans attendre qu’ils soient ados.
Habitant désormais en Afrique, cela me semble être encore plus une évidence. D’autant que dès son plus jeune âge, mon fils aîné (qui a 7 ans maintenant) a joué avec des animaux (il y a une impressionnante collection d’animaux Papo et Schleich…) et notamment ceux d’Afrique. Vous me direz, rien de bien surprenant à cela, tous les enfants aiment les lions et les éléphants !!! Mais quand nous lui avons annoncé que nous partions vivre en Côte d’Ivoire, pour faire passer la pilule, nous lui avons « vendu » la possibilité d’aller faire des safaris. Promesse tenue donc et sans regret.
Partir en safari avec des jeunes enfants, c’est donc possible et même génial. Je vous explique pourquoi et partage avec vous quelques conseils pour organiser un tel voyage en famille.
Un grand moment d’émerveillement à partager en famille
Avoir la chance d’observer des animaux sauvages en liberté, dans leur milieu naturel, c’est absolument féérique. Face à un éléphant, une girafe ou un lion, nous sommes tous des enfants émerveillés.
Pendant un safari, parents et enfants partagent les mêmes émotions (ce qui n’est pas toujours le cas lorsqu’on visite un musée par exemple) et peuvent échanger sur ce qu’ils ont ressenti, aimé, détesté …
Mais il y a bien d’autres raisons pour faire un safari avec de jeunes enfants :
En Ouganda, les véhicules sont fermés sur les côtes. Seul le toit s’ouvre. Les Game Drive sont donc sans danger. Les enfants peuvent bouger dans la voiture, se mettre debout quand ils veulent, parler sans risque de faire fuir les animaux (sauf quand on aperçoit un félin, mieux vaut être un peu silencieux).
Ouvrir grand les yeux, scruter la savane avec des jumelles, essayer de repérer en premier un animal sont autant d’activités ludiques que les enfants apprécient.
Les safaris sont des activités 100% nature. Pas de ville, pas de boutique, pas de TV pendant toute la durée du voyage. L’occasion de prendre un grand bol d’air et de découvrir des paysages somptueux. Et aussi de sensibiliser les enfants à des sujets comme la biodiversité, la protection de l’environnement, les espèces en danger, la liberté, le braconnage …
Les véhicules utilisés pour faire les safaris sont très confortables et les enfants peuvent sans problème y faire la sieste, jouer, regarder une tablette …
Les lodges sont kids-friendly (elles possèdent souvent une aire de jeux, une piscine). Les restaurants sont flexibles et proposent des menus et/ou portions enfants. En Ouganda, le personnel était vraiment adorable et aux petits soins avec les enfants.
Les enfants vivent cette expérience à 200%. Ils repartent avec des souvenirs pleins les yeux et la tête, ils en parlent à leurs copains à l’école. J’ai bien conscience qu’ils ne réalisent pas la chance qu’ils ont de vivre une telle expérience à leur âge mais je suis sûre qu’elle les marquera à vie !
Un voyage pas de tout repos, quoi que …
Le rythme d’un voyage safari est assez éprouvant, pour les enfants comme pour les parents. Il faut se réveiller très tôt (entre 5h30 et 6h du matin) soit pour partir en Game Drive (les animaux sont plus visibles quand il fait frais, tôt le matin, et en fin de journée), soit pour rejoindre une autre destination.
Mais la bonne nouvelle, c’est que ce type de voyage implique aussi de passer beaucoup de temps en voiture. En Ouganda, nous avions un mini-van très spacieux pour 4. Les enfants avaient largement la place de s’allonger et se reposer. Notre #2 en a souvent profité pour faire la sieste. A notre grand désespoir, il dormait quand nous avons vu notre première lionne. Et il était impossible de le réveiller !! Heureusement, cette lionne a été plus que conciliante puisqu’elle est restée tranquillement assise sans bouger pendant près de 30 minutes. Notre fils a fini par se réveiller juste avant que nous partions. Il a pu voir la lionne se lever, marcher et même chasser une antilope.
Autre point important : pendant un safari, nous vivons au rythme de la nature. Réveil matinal certes mais aussi coucher avec le soleil. Nous allions au lit juste après le dîner donc nous faisions finalement de très bonnes nuits. En journée, entre le Game Drive du matin et celui du soir, nous avons aussi toujours un peu de temps pour nous reposer.
Cela étant dit, le safari reste un voyage intense. Je vous recommande de prévoir 2 ou 3 jours pour vous remettre ou de passer quelques jours relax en fin de séjour (au bord du lac Bunyonyi par exemple en Ouganda, sur les plages de l’océan Indien au Kenya, à Zanzibar après un voyage en Tanzanie …).
Des activités kids-friendly et d’autres un peu moins
Certaines activités proposées lors d’un safari ne sont pas ouvertes aux enfants.
En Ouganda, les « tracking » pour aller voir les gorilles ou les chimpanzés sont interdits aux moins de 15 ans (c’est pourquoi nous ne l’avons pas fait mais je n’ai pas dit mon dernier mot, ça sera pour une autre fois !!). Avoir la chance de rencontrer ces singes se mérite. Il faut marcher en général plusieurs heures dans la forêt humide et la montagne – dans le froid et sous la pluie parfois – et ensuite respecter les règles se sécurité qui s’imposent non seulement pour ne pas mettre en danger la vie des animaux mais aussi la nôtre. Autant dire que ces conditions ne sont pas faciles à imposer à des enfants en bas âge.
Dans certains pays, les Game Drive sont interdit aux enfants de moins de 4 ans ou de 6 ans. Mais ce n’est pas le cas en Ouganda ni au Bénin.
Il est en revanche assez délicat d’embarquer de jeunes enfants dans un safari de nuit. Tout d’abord parce cela nécessite de veiller tard (départ vers 22 heures) mais aussi d’être silencieux si on veut réussir à voir des félins. Assurément, ce n’est pas le fort de mes enfants et c’est normal !!
Mais de toute façon, comme pour n’importe quel voyage et où qu’on aille, il y a toujours des activités qu’on ne peut pas faire avec les enfants, n’est-ce pas ? Et à l’inverse des choses qu’on fait avec eux et qu’on ne faisait pas quand on voyageait en célibataire ou en couple. Le safari n’échappe pas à la règle, c’est tout !
Pensez juste à bien vérifier, avant de choisir une destination ou réserver un lodge que les jeunes enfants sont acceptés et peuvent participer aux activités.
A mettre dans la valise pour les enfants
Pour tout savoir sur ce qu’il faut emmener dans votre valise pour faire un safari et ne rien oublier, je vous invite à lire mon article sur Ma valise de safari.
Pour les enfants en particulier, voici quelques suggestions :
Un kit de mini-explorateur pour faire comme les grands. Mon fils aîné a des jumelles, il adore les utiliser en toutes circonstances, en particulier pour regarder les animaux qui sont sous son nez. Mon petit #2 a reçu en cadeau de sa super marraine la Valise Explorateur de Natures & Découvertes. Il l’adore, en particulier la lampe de poche dynamo (très pratique dans les lodges), la loupe pour observer les insectes et les petites jumelles.
Un petit appareil photo numérique pour les laisser prendre leurs photos de safari en autonomie (par exemple un vieil appareil photo numérique que vous n’utilisez plus).
Un guide illustré sur les animaux d’Afrique qui leur permettra d’identifier quels sont ceux qu’ils sont en train d’observer. Je viens de faire l’acquisition du Guide Delachaux sur les « Mammifères d’Afrique » du célèbre Jonathan Kingdon.
Une check-list à cocher des animaux à voir. Ces listes sont parfois proposées par les lodges ou sont en vente à l’aéroport. Sinon vous pouvez la fabriquer vous-même avant de partir.
Un carnet de voyage, en papier bien sûr (oui je parle bien de l’ancêtre du blog !) pour garder une trace écrite de leurs aventures et lister au fur et à mesure tous les animaux qu’ils voient. Quand les enfants commencent à écrire, c’est génial Et ça permet d’avoir une activité calme avant le repas par exemple.
Quelques jeux et jouets pour les occuper pendant le voyage en avion, les longs transferts en voiture, les repas ou les pauses entre deux Game Drive. Pour ma part, j’emmène toujours :
– des cahiers de coloriage et des crayons,
– des stickers et autres loisirs créatifs (cartes à gratter, décalcomanies, …),
– quelques livres pour le soir,
– une sélection d’animaux (évidemment, nous avions emmener ceux de la savane en Ouganda),
– des cartes à jouer (mes fils adorent les cartes « Défi Nature » par exemple),
– des petits puzzles magnétiques (j’aime beaucoup la collection Smart Games)
– enfin, un lecteur DVD portable ainsi qu’une pochette pleine de films ainsi que les tablettes avec quelques jeux.
Des snacks. J’emmène toujours avec moi des Cracottes (mes enfants y sont accrocs), des compotes, des gâteaux et des fruits secs. Et quelques bonbons parce qu’après tout c’est les vacances. Et dès que je peux, j’achète des bananes au bord de la route.
Des lingettes – même si je n’en utilise plus jamais à la maison car c’est hyper polluant, j’avoue que c’est super pratique en vacances, en particulier en safari lorsqu’on avale chaque jour des kilomètres et des kilomètres de pistes poussiéreuses.
Un chapeau de ranger et un pantalon de randonnée qui se transforme en short (trouvé chez Décathlon) juste pour le « style ».
Alors, vous ai-je convaincu de vivre cette grande aventure en famille ? Si oui et que vous cherchez la destination idéale, je vous invite à découvrir mon article sur les safaris en Ouganda.
Et si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à l’épingler sur Pinterest. Un grand merci 🙂
L’Ouganda est un pays discret qui ne fait pas beaucoup parler de lui. Surtout connu pour ses gorilles des montagnes (et encore, le Rwanda jouit d’une plus grande notoriété), il est pourtant une destination exceptionnelle pour faire un safari et découvrir tous les mammifères emblématiques d’Afrique.
Epargné par le tourisme de masse, l’Ouganda n’a en rien à envier à ses voisins le Kenya et la Tanzanie. De vastes étendues de savane pour les « game-drive » à la recherche des Big 5 mais aussi des lacs, des cours d’eau et le majestueux Nil pour les croisières au plus près de la faune et de l’avifaune. Tel est le programme d’un safari en Ouganda.
Ca vous tente ? Embarquez avec moi, je vous explique tout ce qu’il y a à savoir pour organiser votre prochain safari dans la « Perle de l’Afrique ».
L’Ouganda, un pays qui s’ouvre au tourisme
Savez-vous où se trouve l’Ouganda ?
Ce petit pays fait partie de la région Afrique de l’est (même s’il est historiquement proche de l’Afrique centrale). Il est enclavé entre le Soudan du Sud au nord, le Kenya à l’est, la Tanzanie et le Rwanda au sud et la République Démocratique du Congo à l’ouest. Autant dire qu’il est bien cerné !!
Depuis son indépendance en 1962, il a connu deux régimes dictatoriaux avec les présidents Michel Obote et Idi Amin Dada. Le pays a aussi souffert d’une terrible guerre civile, qui a notamment meurtri le nord du territoire jusqu’aux années 2000. Pendant longtemps, le développement du tourisme n’était donc pas à l’ordre du jour. Et l’Ouganda a pris un sérieux retard par rapport à ses voisins kenyans et tanzaniens.
Depuis la fin des années 2000, la situation politique s’est stabilisée et la paix règne sur tout le territoire. Les agences de voyage fleurissent, les infrastructures hôtelières poussent comme des champignons et les principaux axes routiers seront bientôt tous bitumés (merci la Chine et le projet d’exploitation du pétrole du lac Albert qui contribue à l’accélération des travaux!). Des visiteurs de plus en plus nombreux chaque année se pressent pour visiter ce pays. Le cap du million a même été franchi en 2013.
Une richesse faunique éblouissante
L’Ouganda est une terre bénie des Dieux. Elle est traversée par la ligne de l’Equateur, la vallée du Rift Occidental et le Nil Blanc (qui prend sa source dans le lac Victoria). Elle abrite à la fois des savanes, des jungles, des collines verdoyantes et fertiles, des massifs montagneux et des marais.
Cette diversité d’écosystèmes est vraiment unique en Afrique. Elle rend possible ce que Sir Winston Churchill, dans sa célèbre citation, a appelé « une profusion de vie fabuleuse – plantes, oiseaux, insectes, reptiles, bêtes – à grande échelle ».
Et en effet, l’Ouganda, c’est :
plus de 1000 oiseaux,
la plus concentration de gorilles des montages d’Afrique (la moitié des individus du continent),
tous les grands et petits mammifères sauvages.
Bien conscient que le développement du tourisme est indissociable de la sauvegarde et la protection de la faune, l’état ougandais a créé en 1996 l’Uganda Wildlife Authority (UWA). Après des années de dictature, de guerre et de braconnage intensif, cette structure a permis de sécuriser les parcs nationaux et protéger la faune.
Résultat : en une décennie, la population d’impalas est passée de 1600 à 35000 individus. Les buffles, girafes, éléphants, zèbres et hippopotames ont vu leurs effectifs quasiment doubler.
Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que l’Ouganda devienne vraiment la prochaine destination safari tendance en Afrique. Raison de plus pour vous y rendre sans plus tarder !!!
Des safaris magiques sur terre comme sur l’eau
La particularité de l’Ouganda : des parcs nationaux, aux 4 coins du pays, traversés par des lacs, des fleuves et des rivières sur lesquels il est possible de naviguer pour admirer tous les animaux sauvages au plus près et sans risque. Doublement féérique.
Découvrez les meilleurs spots pour y faire un safari et admirer la faune africaine.
1. Le parc national Murchinson Falls
Le parc national de Murchinson Falls est situé au nord-ouest de l’Ouganda, sur les rives du lac Albert. Son territoire, qui s’étend sur plus de 3800 km2, en fait le plus vaste du pays.
Sa particularité : des paysages à couper le souffle et une faune très abondante !!
Le parc est en effet habité par 76 espèces de mammifères dont des lions, des léopards, des éléphants, des buffles, des girafes, des hyènes, des chacals, des hippopotames, des crocodiles, des hardes d’antilopes, des babouins, des singes patas … et plus de 450 oiseaux.
Pour tout savoir sur les safaris dans le parc national de Murchinson Falls, les activités, les lodges et les informations pratiques, c’est par ici.
2. Le parc national de Queen Elisabeth
Situé entre le lac Edouard et les contreforts du massif de Rwenzori, sis au fond de la vallée du Grand Rift occidental, le parc national de Queen Elisabeth offre un magnifique éventail de la diversité des écosystèmes ougandais.
Aussi riche, si ce n’est plus, en faune que le parc de Murchinson Falls (95 espèces de mammifères mais pas de girafe), ce parc peut aussi se vanter d’être le numéro un en Afrique de l’est en matière d’avifaune avec 612 oiseaux répertoriés. Et également d’héberger, dans son secteur sud, une rare colonie de lions arboricoles.
Bientôt un nouvel article dédié au parc national de Queen Elisabeth pour connaître en détail les activités, les hébergements et les informations pratiques.
3. Le parc national de Kidepo Valley
Le parc national du Kidepo Valley est le plus isolé du pays mais aussi le plus fascinant. Situé au nord-ouest de l’Ouganda, à la frontière avec le Soudan du Sud, sa savane est ceinturée par des montagnes dont certaines culminent à 2700 mètres d’altitude.
Très peu fréquenté à cause de son isolement, ce parc recense pourtant :
86 espèces de mammifères dont 28 que l’on ne retrouve nul part ailleurs en Ouganda, et notamment le plus rapide d’entre tous : le guépard mais aussi des autruches, des zèbres, des hyènes tachetées, des léopards, des lions, des élands, des damans, des buffles, des girafes ….
475 oiseaux dont 60 endémiques.
Pendant la saison sèche, la faune se concentre autour de la rivière Naurus qui traverse les plaines du parc. Un spectacle féérique pour les « happy few » qui auront pris le temps de se rendre à Kidepo Valley (ce qui n’a pas été mon cas lors de mon voyage en Ouganda).
Informations pratiques
L’entrée dans le parc coûte 40$ par personne pour 24 heures.
Le parc est accessible par la route (et la piste). Il faut compter 9h30 de route depuis Kampala en voiture privée. En transport en commun, c’est aussi possible, moins cher et plus long puisqu’il faut prendre un bus puis un pick-up ou un taxi-brousse pour arriver jusqu’à l’entrée du parc. Les plus fortunés opteront plutôt pour les airs avec la compagnie AeroLink qui affrète 3 vols par semaine. L’aller simple coûte 400$ …
Plusieurs hébergements existent, pour tous les budgets : du campement de base (20$/nuit) au lodge de luxe (à partir de 600$/nuit en haute saison, 2 games drive inclus).
4. Le Ziwa Rhino Sanctuary
Ce sanctuaire, situé à 3h30 en voiture de l’aéroport d’Entebbe, est le seul endroit en Ouganda où l’on peut observer des rhinocéros blancs.
En effet, cette espèce a disparu du pays à l’état sauvage en 1983, pendant les pires heures de la dictature au cours desquelles la faune sauvage déclina fortement.
En 1997, un an après la création de l’UWA, et alors que le pays commençait à prendre conscience de l’importance de préserver sa faune, le Rhino Fund Ouganda (RFU) fut créé.
Le sanctuaire vit le jour en 2005 et démarra ses activités avec 6 rhinocéros venus d’Afrique de l’est et des Etats-Unis. Le premier bébé rhino qui naquit dans le parc était issu d’un papa originaire du Kenya et d’une maman américaine. Il fut prénommé Obama ! Depuis, de nombreux autres bébés ont suivi. Le petit dernier a 1,5 mois à l’heure où j’écris ces lignes. Et le sanctuaire est désormais fier de compter 25 rhinocéros, dont 13 mâles. Parmi les 12 femelles, 7 sont en âge de procréer.
Une centaine de rangers travaillent dans le sanctuaire pour assurer la protection des rhinocéros et lutter contre le braconnage. A terme, l’objectif est de réintroduire ces animaux dans les parcs nationaux de l’Ouganda (probablement dans le parc de Kidepo).
Activités proposées
L’incontournable safari à pied, ou Rhino Trekking, aux côtés d’un ranger de la RFU. Pendant 1h30 à 2h30, vous déambulez dans la savane à la recherche des gros mastodontes à corne. Une fois que vous les avez repérés, pas question de s’en approcher trop. Mais vous les voyez quand même de très près, surtout si on considère la taille de la bête, le fait qu’elle court à 45 km/h et pèse 3 tonnes !! Le ranger veille à ce que tout se passe bien. Néanmoins, si par malchance, un rhino se met à charger, pas de panique (enfin paraît-il …), il suffit de vous cacher derrière un arbre ou un buisson !
La même chose mais de nuit pour avoir la chance d’observer aussi des oryctéropes – ses adorables petits mammifères aux grandes oreilles et à trompe qui se cachent le jour dans des sous-terrain – et pour les plus chanceux des léopards.
Une marche dans la nature pour observer les animaux terrestres (de nombreuses antilopes, des singes, des phacochères, des genettes, des reptiles…) et les oiseaux. Le site en compte plus de 340.
Une balade en canoë dans les zones humides du Lugogo pour essayer de dénicher le célèbre bec-à-sabot.
Hébergements
2 options sont possibles, l’une confort, l’autre plus « roots »
Amuka Lodge, un lodge assez emblématique des lodges ougandaises dans lesquels nous avons séjourné pendant notre voyage : pas luxueux mais plein de charme, très confortable et parfait pour les familles avec enfants. Il propose 10 bungalows assez spacieux (pour nous, un grand lit double et deux grands lits simples avec moustiquaires) dissimulés dans la brousse, un restaurant servant une copieuse cuisine européenne (mais le service est un peu lent), une petite aire de jeux pour les enfants et une élégante piscine creusée dans la roche. Le tout au cœur du territoire des rhinocéros donc ne soyez pas étonné si vous en croisez un le matin au réveil juste devant votre logement !! Interdiction de se promener sans escorte sur le site entre 19h et 7h.
Il est aussi possible de camper dans le parc pour 15$ par personne et par nuit.
Informations pratiques
Le Rhino Trekking coûte 45$ pour les adultes et 23$ pour les enfants de 6 à 12 ans. Gratuit donc pour les moins de 6 ans (heureusement car nous avons visité ce sanctuaire en sortant de l’avion et mon fils de 4 ans épuisé a dormi tout le long du safari !).
Les autres activités coûtent 35$ pour les adultes et 17$ pour les enfants de 6 à 12 ans. Il existe des packages de 2 ou 3 activités.
Les tarifs des chambres de l’Amuka Lodge sont détaillés sur leur site amukalodgeuganda.com
Accès : le sanctuaire se trouve à Nakitoma dans le district de Nakasongola. Il est facile d’accès, il se trouve sur la route qui relie Kampala à Masindi. Un panneau à gauche (en venant de Kampala) indique la piste à emprunter pour rejoindre le site.
5. Le parc national du lac M’Buro
Le parc national du lac M’Buro est le plus petit des 10 parcs nationaux (370 km2) et aussi le plus proche de la capitale Kampala. Désormais assez populaire auprès des agences de voyage et résidents, il est de plus en plus fréquenté.
Et pour cause, si on met de côté le parc national de Kidepo Valley qui est isolé tout au nord du pays, c’est le seul endroit où l’on peut admirer des zèbres de Burchell mais aussi des impalas et des élands du Cap (la plus grosse antilope d’Afrique).
Une cinquantaine de léopards ont été recensés mais sont difficiles à observer. Alors que le lion avait disparu du parc, il a été récemment observé et semble faire un discret retour. A noter qu’il n’y a pas d’éléphant dans ce parc.
Territoire des éleveurs Banyankole, un des royaumes ougandais, la traversée du parc de M’Buro permet également de découvrir les vaches Ankolé et leurs cornes démesurément grandes.
Activités proposées
L’incontournable Game Drive qui permet d’observer des zèbres, des girafes (réintroduites dans le parc depuis 2015), plusieurs espèces d’antilopes (des impalas mais aussi des topis, des élands et des guibs harnachés), des phacochères bien plus gros que dans les autres parcs (ils ont plus à manger et moins de prédateurs), des buffles, des singes vervet et des babouins, des mangoustes, notamment des mangoustes naines que nous avons eu la chance de croiser et enfin des dizaines d’oiseaux tous plus colorés les uns que les autres.
Un Night Drive (ou safari de nuit) pour avoir plus de chance d’observer un léopard, un oryctérope ou un pangolin.
Un safari à pied, encadré par l’UWA et par un ranger armé, ou en vélo. Le parc national du lac M’Buro est en effet le seul parc en Ouganda à offrir ce type de safaris.
Une randonnée équestre dans la savane organisée par la magnifique lodge Mihingo.
Une croisière de 2 heures sur le somptueux lac M’Buro. Contrairement aux croisières sur le Nil ou sur la Kazinga Channel, cette balade ne permet pas d’apercevoir les gros mammifères terrestres venant s’abreuver car le lac est ceinturé par une forêt très dense, notamment de papyrus. En revanche, elle permet d’admirer en masse des hippopotames, quelques beaux spécimens de crocodiles du Nil et une myriade d’oiseaux dont beaucoup d’aigles-pêcheurs et de martins-pêcheurs pie.
Hébergements
J’ai sélectionné 3 adresses :
Arcadia Cottages: un lodge assez modeste dans lequel nous avons passé une nuit (car le Rwakobo Rock était complet), situé à quelques kilomètres de l’embarcadère. En plein cœur de la brousse, sur les rives du lac M’Buro, cet hôtel simple accueille en son sein toute la faune du parc : une importante colonie de singes vervets, des phacochères, des impalas, des crocodiles …. Et sans doute bien d’autres animaux si nous étions restés plus longtemps. Le personnel est super gentil – comme dans toutes les lodges où nous sommes allés d’ailleurs. Les bungalows sont particulièrement adaptés pour les familles, spacieux et confortables. L’électricité ne fonctionne que quelques heures par jour (de 18h à 23h et de 6h à 10h). La carte est assez limitée mais suffisante pour un séjour d’une nuit. Excellent pancakes et pain perdu au petit-déjeuner !
Rwakobo Rock: un « éco-hotel » perché sur un promontoire rocheux, à 1 kilomètre de la Nshara Gate, qui jouit d’une vue spectaculaire sur le parc. Une mare juste en contre-bas du restaurant permet d’observer les animaux qui viennent boire tout en sirotant une bière Nile après une longue journée d’exploration 😉 Les bungalows sont alimentés en électricité et en eau chaude grâce à des panneaux solaires. Plus de détails sur leur site.
Mihingo Lodge: le lodge de luxe par excellence également perché sur un rocher granitique. Chacune des 12 chambres-tentes bénéficient d’une vue incroyable sur la savane arborée ou le lac. Une immense piscine surplombe la vallée où les buffles, élands, impalas, phacochères et zèbres viennent se désaltérer tout au long de la journée. Enfin, le lodge propose de nombreuses activités dont les sorties équestres. Plus d’informations sur leur site.
Informations pratiques
L’entrée dans le parc s’élève à 40$/personne (20$ pour les enfants de 5 à 15 ans) pour 24 heures auxquels s’ajoutent des frais variant de 10 à 30$ pour le véhicule.
La croisière sur le lac coûte 20$ par personne pour 2 heures. Les « nature walks » coutent 30$.
Pour obtenir des renseignements sur les différentes activités, vous pouvez consulter le personnel de votre lodge ou le centre d’interprétation de l’UWA.
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Le parc national de Murchinson Falls est situé au nord-ouest de l’Ouganda, sur les rives du lac Albert. Son territoire, qui s’étend sur plus de 3840 km2, en fait le plus vaste du pays.
Traversé par le Nil Victoria (nom donné au Nil Blanc de sa source dans le lac Victoria jusqu’au lac Albert), il est indissociable de ce fleuve mythique qui serpente à travers sa savane et fait vivre tant les communautés locales que les animaux.
Ce parc est donc d’une richesse faunique exceptionnelle : il est habité par 76 espèces de mammifères dont des lions, des léopards, des éléphants, des buffles, des girafes, des hyènes, des chacals, des hippopotames, des crocodiles, des hardes d’antilopes, des babouins, des singes patas … et plus de 450 oiseaux.
Autant dire qu’il est une étape incontournable de tout safari en Ouganda.
Un peu d’histoire
Le parc commença à être exploré par les Européens dans les années 1860. Samuel Baker et sa future épouse découvrirent les impressionnantes chutes et les baptisèrent en l’honneur de Sir Roderick Murchison, géologue britannique alors président de la Royal Geographical Society.
Au début du XXème siècle, la zone fut sévèrement touchée par la trypanosomiase (maladie du sommeil transmise par la mouche tsé-tsé) et vidée de sa population. Elle se transforma en réserve de chasse en 1926. Mais ce n’est qu’en 1952 qu’elle accéda au rang de parc national. Elle devint alors la première destination de safari d’Afrique de l’est dans les années 1960 avec plus de 60 000 visiteurs par an.
Mais ce succès fut de courte durée. Jusqu’aux années 1980, le parc fut la cible d’un braconnage intensif, qui toucha notamment les éléphants. Puis, des années 1980 au milieu des années 2000, il fut victime des incursions des forces rebelles de la LRA (Lord’s Resistance Army).
Désormais pacifié, le parc a retrouvé sa splendeur d’antan. Grâce au travail mené par l’Uganda Wildlife Authority, la vie prospère à nouveau dans cet écosystème flamboyant – steppes herbeuses, rôneraies, forêts, zones humides – baigné par les eaux du Nil.
Vue somptueuse sur la savane et le Nil depuis la Pakuba lodge
Que faire dans le parc ?
Les Game Drive
Les safaris se font sur la rive nord du Nil, sur un réseau de pistes situées entre Paraa et le delta du lac Albert. L’entrée du parc se faisant par le sud, il faut emprunter le bac qui traverse le Nil pour se rendre dans cette zone.
A l’embarcadère du bac, attention aux babouins chapardeurs qui rodent …
Ensuite à vous les grands espaces, la savane telle qu’on la voit dans « Le Roi Lion », pour partir à la recherche de 4 des Big 5 (lions, éléphants, buffles et léopards) mais aussi des girafes, des antilopes (Cobes d’Ouganda, Cobes à croissant, Bubales), des hyènes, des chacals, des phacochères, des babouins, des vervets, des mangoustes … Et toutes sortes d’oiseaux, notamment des calaos terrestre d’Abyssinie, des cigognes d’Abdim ou encore des grues couronnées, emblème de l’Ouganda, et des ibis sacrées.
Pie grièche à dos gris et calao terrestre d’Abyssinie
L’ancien palais du général Idi Amin Dada désormais en ruines
L’entrée dans le parc coûte 40$ par personne pour 24 heures. Vous pouvez réaliser votre Game Drive soit seul en self drive, soit accompagné d’un ranger, soit avec votre chauffeur attitré.
La croisière sur le Nil
Un must-do au sein du parc national de Murchinson Falls !! Les croisières partent de l’embarcadère de Paraa. Pendant 2 à 3 heures, elles permettent de naviguer sur les eaux du Nil en toute quiétude pour admirer les mammifères qui viennent s’abreuver, les hippopotames et les crocodiles qui peuplent en nombre le fleuve et une myriade d’oiseaux extraordinaires. Vous vous retrouvez à quelques mètres d’un troupeau d’éléphants qui se désaltèrent et se rafraîchissent sans craindre qu’ils se mettent à charger. Vous vous approchez d’un énorme crocodile qui sommeille sur la rive sans craindre qu’il vous mange. Vous frôlez des hippopotames particulièrement connus pour leur versatilité et leur agressivité. Et vous découvrez des dizaines d’oiseaux aquatiques. Pour en citer quelques uns : grandes aigrettes, vanneaux, guêpiers, martins-pêcheurs, hérons cendrés, hérons Goliath, marabouts, coucous, piapiacs, tisserins …
C’est vraiment magique. Et cette promenade nautique provoque des émotions incomparables avec celles ressentis pendant un Game Drive classique. Ici, pas de bruit de moteur pour perturber le silence de la nature et faire fuir les oiseaux. Pas de pistes à respecter. Pas d’horizons lointains à scruter avec des jumelles. Juste une liberté absolue de s’émerveiller. Vraiment LA belle surprise de notre séjour en Ouganda.
La croisière coûte 20$ par personne.
La randonnée vers le sommet des chutes de Murchinson
Le clou du spectacle à l’issue de la croisière sur le Nil !!
Arrivés face aux chutes, 2 options sont possibles : soit faire demi-tour et repartir en bateau. Soit entreprendre la petite randonnée qui mène au-dessus des chutes. Ce que je vous recommande fortement même si ce n’est pas une promenade de santé avec un petit de 4 ans. La balade est relativement courte – 20 minutes pour un bon marcheur, plutôt 40 minutes avec les enfants et les pauses. Elle permet d’apercevoir les Uhuru Falls (chutes de la liberté en swahili), qui sont invisibles depuis le bateau et de jouir d’un panorama impressionnant sur les tourbillons des chutes Murchinson.
Les chutes Uhuru et le chemin de randonnée
La randonnée vers le sommet des chutes coûte 15$.
La croisière vers le lac Albert
Il s’agit d’une seconde croisière qui consiste non pas à aller voir les chutes de Murchinson mais à partir dans le sens opposé, en aval, jusqu’au lac Albert. Elle dure 4 à 5 heures au départ de l’embarcadère de Paraa à 7 heures chaque matin. Elle est également un must-do pour les ornithologues et passionnés d’avifaune qui aimeraient débusquer le bec-à-sabot.
Cette croisière, plus longue que celle vers les chutes, coûte 55$ par personne.
Le tracking de chimpanzés dans la forêt de Budongo
Cette forêt fait partie du parc national de Murchinson Falls. Elle se situe au nord du parc. Vous ne pouvez pas la manquer si vous arrivez de Masindi.
Entre 600 et 700 chimpanzés l’habitent mais seule la communauté Kaniyo Pabidi est accoutumée à la présence humaine. Les tracking sont organisés par le Budongo Eco Lodge, autrefois géré par l’institut Jane Goodall.
Le Chimpanzes Tracking coûte 100$ auxquels s’ajoute le prix d’entrée dans le parc (c’est donc beaucoup moins cher que le Gorilla Tracking).
Où dormir dans le parc national de Murchinson Falls ?
Je vous suggère 4 hébergements allant du petit budget au grand luxe. Il en faut pour tous les goûts, et surtout tous les porte-monnaies !
Red Chili Rest Camp : un campement agréable pour petit budget qui fait face à la grande vallée du Rift Occidental. Il est possible de louer un bungalow (individuel ou double) ou de planter sa tente n’importe où sur le site. Egalement une bonne adresse pour déjeuner sur le pouce avant d’embarquer sur le bac, qui se trouve 600 mètres plus loin, pour rejoindre la rive droite.
Budongo Eco Lodge : un lodge écologique, niché dans la forêt du Budongo, qui organise les randonnées pour aller à la rencontre des chimpanzés.
Pakuba Safari Lodge : un lodge charmant et de grand confort qui convient parfaitement aux familles. Il surplombe la vallée du Nil et offre une vue imprenable sur le fleuve. Doté d’un bar (avec wifi), d’un espace restaurant, d’un craft shop, d’une grande piscine et de chambres communicantes, le lodge est un véritable un havre de paix où il fait bon se poser après un réveil matinal et un long Game Drive. Au cœur de la zone de safari du parc, à 20 minutes en voiture de l’embarcadère du bac côté rive droite, il fait face aux ruines de l’ancien palais du général, et non moins dictateur, Idi Amin Dada où se niche souvent une famille de léopards (mais malheureusement pas pendant notre séjour). D’autres animaux ont leurs habitudes dans cet lodge : babouins, phacochères, marabouts et même … éléphants. Au retour de notre croisière sur le Nil, nous avons eu la surprise de découvrir un pachyderme en train de manger devant l’entrée de notre chambre.
Paraa Safari Lodge: le lodge luxueux du parc national de Murchinson Falls et le seul à proposer le petit-déjeuner dans la brousse et un safari en montgolfière. Personnellement l’un de mes rêves toujours non exaucé.
Les tarifs des lodges sont tous mentionnés sur leur site Web.
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L’Ouganda, c’est original … mais pourquoi as-tu choisi cette destination pour tes prochaines vacances ? Voilà la question qui m’était régulièrement posée ces dernières semaines. Et ma réponse invariablement était : « Parce que je veux faire des safaris avec mes enfants et que ce pays, « à taille humaine » et pas trop touristique, a l’air incroyablement beau ».
Sir Winston Churchill, alors jeune secrétaire d’état pour les Colonies, fut sans doute le premier à l’écrire dans son oeuvre « My African journey » publiée en 1908 :
« Pour sa magnificence, pour la variété des formes et des couleurs, pour la profusion d’une vie fabuleuse – plantes, oiseaux, insectes reptiles, bêtes – à grande échelle, l’Ouganda est vraiment la Perle de l’Afrique ».
En effet, l’Ouganda abrite deux écosystèmes incroyablement riches : les savanes d’Afrique de l’est et les forêts équatoriales d’Afrique centrale. Traversé par la vallée du Rift occidental (ou rift albertin), le territoire a subi une intense activité tectonique qui a fait naître volcans, massifs montagneux et grands lacs.
Ce petit pays de 241 000 km2 est donc à la fois le territoire des lions et des gorilles, des grands lacs et des montages, des oiseaux des savanes, des marais et des forêts !!!
Est-il LA perle de l’Afrique ? Je l’ignore. Mais je sais maintenant qu’il en est un des joyaux qui n’a eu de cesse de m’émerveiller pendant les 10 jours que je viens d’y passer. Découvrez pourquoi vous devez partir en voyage en Ouganda.
1. Le territoire des Big Five
Avec ses 10 parcs nationaux et ses 12 réserves naturelles, l’Ouganda n’a rien à envier aux autres pays d’Afrique de l’est. Les 3 principales réserves du pays sont le parc national deMurchinson Falls au nord-ouest (le plus grand),le parc national de Queen Elisabeth au sud-ouest et le parc national de Kidepo Valley au nord-est (difficile d’accès mais unique endroit pour voir des guépards).
En Ouganda, toute la faune sauvage africaine s’offre à vous : les fameux Big 5 – éléphants, buffles, rhinocéros, lions et léopards – mais aussi les hippopotames, les girafes, les zèbres, les antilopes (cobs, impalas, élans du Cap, topis, bubales,…) , les phacochères, les guépards, les hyènes, les chacals, les caracals, les servals, les mangoustes, les porc-épic, les oryctéropes et j’en passe.
Pour voir des rhinocéros, une seule option toutefois : le Ziwa Rhino Sanctuary, un sanctuaire qui oeuvre à la sauvegarde et la protection des rhinocéros blancs, depuis leur disparition du pays à l’état sauvage en 1983, afin de les réintroduire dans la nature d’ici quelques années.
2. Le royaume des gorilles et des chimpanzés
La plupart des voyageurs choisissent l’Ouganda pour aller à la la rencontre des grands singes, notamment des gorilles des montagnes. Les 2 meilleurs spots de tracking (marche dans la forêt à la recherche des primates) sont :
le Kibale Forest National Park pour les chimpanzés (1200 individus soit la plus grosse concentration du pays)
la forêt impénétrable de Bwindi, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui héberge la moitié de la population mondiale de gorilles des montagnes (donc plus qu’au Rwanda).
3. Le paradis des ornithologues
Avec plus de 1000 espèces répertoriées, l’Ouganda est le pays du birdwatching. Il est possible d’observer aussi bien les espèces des savanes que celles des forêts équatoriales. Aigles, vautours, ibis, guêpiers, martin-pêcheurs, rolliers, pélicans, cigognes en tout genre, hérons et bien sur calaos ! Les oiseaux sont partout et éblouissent tant par leurs formes que leurs couleurs et leurs délicieux chants.
Voici trois endroits incontournables que je vous recommande :
Les marais de Mabamba, sur le lac Victoria à Entebbe. Une balade en pirogue est la meilleure chance pour apercevoir le bec-à-sabot, oiseau endémique reconnaissable à son nez bosselé qui lui donne des faux-airs d’animal préhistorique.
Le Queen Elisabeth National Park et ses 612 espèces d’oiseaux.
La forêt de Bwindi pour découvrir les 23 espèces endémiques de la vallée du Rift.
4. Aux sources du Nil
Le Nil Blanc, le plus long des deux affluents du Nil, prend sa source au lac Victoria qui borde l’Ouganda dans sa partie nord et nord-ouest. Il s’écoule jusqu’au lac Albert, au nord-ouest du pays, pour ensuite poursuivre sa route au Soudan. Cette portion du fleuve se nomme « le Nil Victoria ». Il est un lieu de vie de centaines d’oiseaux, migrateurs ou résidents.
Un incontournable pour explorer le Nil et ses habitants : une croisière au sein du Murchinson Falls National Park, depuis l’embarcadère du bac de Pakuba jusqu’aux impressionnantes chutes dont le parc tient son nom, pour admirer d’énormes crocodiles du Nil, des hippopotames par dizaines mais aussi des éléphants, des antilopes, des buffles, des phacochères, des félins (pour les plus chanceux) qui viennent se désaltérer ainsi qu’une multitude d’oiseaux aquatiques.
L’arrivée aux chutes de Murchinson constitue l’apothéose de cette croisière. Le Nil blanc se faufile dans un étroit passage pour se jeter sur une hauteur de 45 mètres (avec un débit de 300 m3 par seconde). Un sentier permet de rejoindre le haut de la gorge pour admirer, au plus près, la puissance des chutes.
5. Au cœur de la région des grands lacs africains
L’Ouganda est un pays de cours d’eau et de lacs. Des lacs qui soulignent ses frontières, façonnent ses paysages et accueillent une faune et une avifaune exceptionnelles.
Mes coups de cœurs :
Les lacs Albert et Edouard, reliés l’un à l’autre par la Kazinga Channel sur laquelle il est possible, comme sur le Nil, de faire une boat-cruise de 2 heures et de s’approcher au plus près et sans crainte toute la faune et avifaune du parc Queen Elisabeth.
Le lac M’Buro, au cœur du plus petit parc du pays, bordé de papyrus et d’acacias, terre d’accueil de plus de 300 espèces d’oiseaux.
Le lac Bunyonyi et ses myriades d’îlots, joyau entre tous, et seul lac du pays dans lequel il est possible de se baigner (pas de crocodile, pas d’hippopotame et pas de bilharziose).
Bonus : les lacs de cratères du Queen Elisabeth National Park pour découvrir le travail des sauniers qui récoltent le sel volcanique.
6. Un super terrain de jeu pour sportifs aguerris
Au sud-est de l’Ouganda, le massif du Rwenzori comporte une vingtaine de sommets de plus de 4500 mètres, dont le Pic Margherita qui culmine à 5109 mètres (3é sommet d’Afrique). Pour trekkeurs expérimentés uniquement ! L’ascension du Mont Elgon (volcan éteint à la frontière du Kenya), à l’ouest, est plus accessible.
Pour les gonflés du mollet, une fois n’est pas coutume en Afrique, l’Ouganda est un pays qui se visite à vélo. Certaines agences de voyage en font même leur spécialité.
Enfin, si vous êtes amateurs de sensations fortes, direction la ville de Ninja, à l’est de Kampala. Au programme rafting sur le Nil, dont certaines descentes classées niveau 5 (extrêmement difficiles), et saut à l’élastique.
7. La diversité des paysages
Un road-trip en Ouganda permet d’apprécier l’étonnante diversité des paysages qui défilent devant les yeux : d’une forêt de pins à une bananeraie, d’une plantation de thé à un champ de papyrus, d’une savane herbacée jaunie par le soleil à une montagne embrumée, d’une zone aride à des marécages … Le tout dans une palette de vert infinie qui se mêle harmonieusement au rouge de la latérite et aux couleurs chatoyantes des maisons érigées en panneaux publicitaires par les principales marques commerciales du pays.
Dans le sud du pays, des petites parcelles cultivées quadrillent la campagne et habillent les collines verdoyantes. Des cultures en terrasse, parsemées de maisonnettes au toit rouge, qui ne sont pas sans rappeler l’Asie (enfin un peu).
Enfin à l’arrivée à Entebbe, en direction de l’aéroport, la vue imprenable sur le majestueux lac Victoria offre un dernier paysage d’exception avant de quitter le pays.
8. Une destination authentique et tranquille
L’Ouganda mise évidemment sur son patrimoine naturel exceptionnel pour se développer. Et a pris conscience de l’importance de protéger et de protéger l’environnement.
La paix est désormais installée sur tout le territoire et la situation politique est apaisée, le tourisme est en plein essor depuis la fin des années 2000. L’Ouganda un pays sûr (même si les précautions d’usage sont toujours de rigueur) dans lequel on peut voyager sereinement. Des travaux d’infrastructures sont à l’oeuvre un peu partout dans le pays. Toutes les routes principales sont en train d’être asphaltées (notamment pour pouvoir aller exploiter le pétrole du lac Albert …).
Cependant, cette destination reste encore confidentielle et moins attractive que les pays alentours. Dans les parcs, les troupeaux sont peut-être moins denses qu’en Tanzanie ou au Kenya mais vous pouvez les observer en toute tranquillité sans avoir une cohorte de 4×4 à vos trousses.
Dans les parcs, les lodges, sans être très luxueuses, sont élégantes et sobres, le plus souvent eco-friendly. Et le personnel aux petits soins et toujours heureux de bien servir les clients. Une gentillesse typiquement ougandaise que j’ai côtoyée tout au long de mon séjour.
Alors vous comprenez maintenant pourquoi j’ai choisi l’Ouganda ? Si vous n’êtes toujours convaincu, regardez cette vidéo qui dévoile si bien les atouts d’un pays qui a définitivement conquis mon cœur et que je vous invite à découvrir de toute urgence.
Voici mon premier article-fleuve pour vous raconter tout de notre périple béninois en famille . J’ai vraiment eu un coup de cœur pour ce pays dont je ne cesse depuis de faire la promotion. Si vous vous demandez pourquoi, vous pouvez également lire mon article sur les 10 excellentes raisons de visiter le Bénin (qui est plus court !).
Le Bénin est un pays d’Afrique de l’Ouest niché entre le Togo à l’ouest, le Burkina Faso et le Niger au nord et le Nigéria à l’est. Il est le berceau du vaudou, territoire de l’ancien royaume de Dahomey et terre d’accueil des derniers lions d’Afrique de l’Ouest. De Porto-Novo à l’est à Grand-Popo à l’ouest, de Ouidah au sud à la Pendjari au nord, nous avons quadrillé le pays pendant 12 jours et découvert une nature et une culture fascinante. En route pour 1500 km d’aventures.
J1 : Cotonou et la Route des Pêches
Arrivée à Cotonou en milieu d’après-midi. Nous faisons connaissance avec notre guide Sanny qui nous accueille à l’aéroport avec la voiture de location. En l’espace de 15 minutes, nous passons la sécurité, récupérons nos valises, et quittons l’aéroport. Waouhhhh, ça change d’Abidjan !!!
Nous nous installons dans notre petit hôtel « La Villa Canyela« , dans le quartier de Fidjérossé, qui est proche de l’aéroport et des plages.
A peine le temps de poser les valises, nous partons découvrir la Route des Pêches. Nous faisons un stop au « Coco Beach » pour déguster notre première Béninoise, bière locale au goût mielleux. Le lieu est désert mais est paraît-il bondé durant le week-end lorsque les habitants de Cotonou envahissant les plages. Des plages immenses à perte de vue et des vagues tout aussi déchaînées qu’à Bassam ou Assinie, en Côte d’Ivoire. Nous sommes bien toujours sur le Golfe de Guinée !
Une fois le soleil couché, et les moustiques prêts à attaquer, nous quittons l’océan pour aller dîner au Lieu Unique, un restaurant trendy réputé pour sa cuisine et ses concerts live.
J2 : Cotonou – Ouidah, capitale du Vaudou (1h30 de route)
Nous partons dès le matin pour Ouidah. Il y a deux options pour s’y rendre : la route nationale, bien bitumée, et la Route des Pêches en sable. Nous empruntons la Route des Pêches qui est en soi un lieu à découvrir.Cette route longe l’océan Atlantique de Cotonou jusqu’à la frontière du Togo. Au sud, les déferlantes du Golfe de Guinée, de vastes étendues de sable fin jonchées de pirogues qu’on dirait laissées à l’abandon et des petits villages en enfilade qui grouillent de vie. A l’est, la lagune et sa végétation luxuriante, cocotiers, cactus et autres arbres tropicaux.
Sur les premiers kilomètres, en quittant Cotonou, les paillotes, fabriquées à partir de branches de palme, défilent. Des paillotes apparemment en sursis car le Président Patrice Talon compte les détruire pour les remplacer par de grands hôtels. Le Club Med va paraît-il bientôt s’y installer. En attendant, la route est encore vierge de toute construction verticale en béton. Donc c’est bel et bien encore la route des pêcheurs béninois qui, chaque jour, affrontent la barre avec leur pirogue ou s’épuisent à sortir leurs immenses filets de l’eau, joignant leurs forces, les uns derrière les autres, pour récupérer leur butin. Sur le bord de la route, les chèvres, poules et cochons déambulent en toute décontraction. Les enfants nous font des signes joyeux et les adultes nous regardent avec curiosité. La piste en terre est souvent cabossée mais parfaitement praticable avec des enfants.
Arrivés à Ouidah, nous enchaînons les visites tant il y a à voir : le Temple des Pythons, la basilique de l’Immaculée Conception, le musée d’art contemporain de la Fondation Zinsou (où nous déjeunons) et pour finir le Fort Portugais. Je vous raconte tout cela en détail dans mon article sur les 5 incontournables à visiter à Ouidah.
Les enfants ne sont pas mécontents de rejoindre l’hôtel, la Casa del Papa, situé un peu à l’extérieur de Ouidah en poursuivant vers l’ouest, et de faire une pause ! Détente et baignade closent notre journée.
J3 : Ouidah et la Route des Esclaves – Possotomé – Grand-Popo (2h de route)
Cette 2ème journée à Ouidah est consacrée à la visite de l’incroyable Route des Esclaves présentée en détail dans cet article.
Ensuite, nous prenons la route pour Possotomé, petite bourgade installée sur la rive nord-ouest du lac Ahémé, connue pour sa source d’eau naturelle. Une fontaine publique, ouverte à tous, coule en permanence. Il suffit de venir avec ses bouteilles et bidons pour faire le plein. Un peu plus loin, l’usine d’embouteillage produit l’eau minérale de Possotomé.
Le lac Ahémé est un site phare de la culture vaudou. Des manifestations y sont souvent organisées. Il est aussi possible d’y naviguer pour découvrir les petites plages et les villages de pêcheurs. Pour notre part, pas de navigation ni de cérémonie vaudou mais un déjeuner au-dessus du lac dans les paillotes sur pilotis de Théo. Un endroit paisible pour déguster du poisson fraîchement péché, au son du clapotis des vagues, tout en profitant de la beauté du site.
Après le déjeuner, nous nous dirigeons vers Grand-Popo (ce nom n’est-il pas extraordinaire ?). Installation à l’hôtel Awalé Plage, détente et baignade pendant l’après-midi.
En fin de journée, notre guide nous réserve une sortie surprise … nous nous rendons au Centre de Protection des TortuesMarines qui se trouve sur une bande terre entre lagune et mer, dans l’ancien quartier portugais de Grand-Popo (on peut s’y balader pour voir les vestiges coloniaux). Pendant la saison de la ponte, une équipe de bénévoles se relait 24h/24 pour surveiller la plage, protéger les œufs et les bébés. Lors de notre visite, tous les bébés étaient déjà nés – tortues luth, imbriquées, vertes et olivâtres – et évoluaient dans de grandes bassines en attendant d’être suffisamment robustes pour rejoindre l’océan. Les enfants ont adoré !
La visite est gratuite mais vous pouvez évidemment faire un don à l’association.
J4 : Grand-Popo et le fleuve Mono
Réveil matinal pour partir naviguer sur le fleuve Mono. Notre guide du jour s’appelle Herman. Il a 29 ans, est licencié en tourisme et très professionnel, en plus d’être sympathique et cool avec les enfants. Un guide formé, très prometteur tel qu’on en voit malheureusement assez peu en Côte d’Ivoire. La balade en pirogue dure 4 heures mais on ne voit pas le temps passé car elle est ponctuée de nombreuses escales :
Un site de pêcheurs. 3 jeunes pêcheurs nous montrent leur prise (poissons chats, écrevisses, crabes de terre) et expliquent leurs techniques de pêches ; l’un d’eux grimpe en haut d’une cocotier de plusieurs mètres de haut en quelques secondes pour nous cueillir une coco. Les enfants sont scotchés.
Le village vaudou de Hévé. Herman connaît bien les villageois, et pleins de choses sur leur village. On sent qu’il a préparé sa visite et qu’il ne débarque pas ainsi à l’improviste. Nous ne nous sentons donc pas du tout mal à l’aise même si nous sommes l’attraction du jour pour les enfants du village, en particulier nos deux petits « yovo » (blanc au Bénin) dont la peau blanche étonne. Nous arpentons les ruelles et découvrons au coin de chaque rue des temples vaudous et fétiches un peu inquiétants à nos yeux … Au bord du fleuve, nous apercevons une machine qui récupère du sable au fond de l’eau. Auparavant, les villageois récupéraient le sable directement sur la plage pour fabriquer leurs maisons, ce qui a accentué l’érosion. L’ensablement du fleuve est tel aujourd’hui qu’il ne fait plus que 0,75 mètre de profondeur contre 8 mètres il y a 20 ans. Les hippopotames et les lamantins, qui peuplaient le fleuve autrefois, ont tous disparu.
L’île au sel. Dans ce village dédié à la fabrication du sel, les femmes marchent de 5 à 18 km par jour pour aller chercher du sable riche en sel, de l’autre côté du fleuve, dans les terres. Puis elles le font sécher sous des palmes, le mettent ensuite dans de gros paniers et versent dessus de l’eau saumâtre pour le nettoyer. L’eau, chargée de sel, s’évacue du panier par un robinet. Elle est enfin bouillie pendant 4 heures pour en isoler le sel. Ces mêmes femmes fabriquent également du caramel à partir de l’huile de coco. Miam!
La navigation se termine en apothéose à la Bouche du Roy, le point de jonction entre le fleuve Mono et l’océan Atlantique. Malheureusement, la plage qui borde cette embouchure est très polluée. Au milieu des déchets surgissent néanmoins quelques dollars des sables !! Moi qui croyais qu’on ne les trouvait qu’en Côte d’Ivoire !! Notre guide ne connaît pas ces coquillages, comme quoi ils ne doivent pas être très présents au Bénin et ont juste dû dériver depuis Assinie…
Nous déjeunons à l’Auberge de Grand-Popo, rendons visite à quelques artisans locaux puis terminons la journée tranquillement à la plage.
Une grande journée nous attend demain … En effet alors que nous rentrons à l’hôtel, nous apprenons que notre vol intérieur Cotonou / Natitingou (dans le nord) est annulé. L’appareil est défectueux et la pièce à réparer n’a pas été livrée à cause des grèves Air France en France …
Qu’à cela ne tienne, c’est finalement par la route que nous traverserons le Bénin. Et même si ma tribu râle à l’idée de passer tout ce temps en voiture, moi je suis aux anges. Je ne pensais pas dire cela un jour mais merci les grévistes !!
J5 : Grand-Popo – Natitingou (700km / 10 h de route) via Parakou
Départ à 7h du matin car la route va être longue …. Nous longeons des dizaines de villages, des zones agricoles, des allées de manguiers qui offrent une ombre si salvatrice aux heures les plus chaudes de la journée, des plantations d’ananas et de manioc, des champs de palmiers à huile, des étales en tout genre qui proposent des fruits, de l’huile de palme reconnaissable entre toutes à sa couleur rouge vif, du gari (farine de manioc qui entre dans la composition de nombreux plats d’Afrique de l‘Ouest) mais aussi des bouteilles d’essence frelatée importée directement du Nigeria …
A l’approche de Dassa, le relief est plus escarpé. On aperçoit au loin les « Mamelles de Savé », deux collines en forme de seins de jeune fille. La région de Dassa est célèbre pour ses 41 collines, massifs rocheux au relief accidenté, inhabituels dans cette contrée relativement plate
Nous faisons un stop pour prendre un petit déjeuner à l’Auberge de Dassa. Un endroit modeste mais à l’abri du tumulte de la ville où les quelques poules qui trottinent dans le jardin divertissent mes garçons pendant notre courte pause. Depuis cette auberge, il est possible d’organiser des balades dans les collines, dont certaines sont un sanctuaire vaudou, et trouver un guide qui vous aidera à ne pas profaner de lieu sacré.
En ce qui nous concerne, nous n’avons pas le temps de randonner dans les montagnes. Nous reprenons rapidement la route car il reste encore plus de 200 km jusqu’à Parakou L’objectif étant d’y arriver pour le déjeuner.
Nous avançons vers le nord. Les villages s’espacent, laissant la place à des forêts de tecks. Nous apercevons de nombreux enfants dans les rues. Apparemment, les enseignants sont en grève, ce qui malheureusement arrivent souvent en Afrique (en France aussi vous me direz mais en Afrique, les grèves durent plus longtemps car souvent les enseignants ne sont pas payés). Les maisons qui bordent la route sont faites en terre, leur toit en palme. Eglises et mosquées se côtoient et sont souvent les bâtiments les plus raffinées et colorés des villages.
Nous arrivons à Parakou à 14h passé. Il est trop tard pour faire une longue pause. Nous ne faisons donc que passer et continuons notre route vers notre destination finale, Natitingou (encore 210km), non sans admirer la statue d’Hubert Maga, aka Toutoukoumanga, originaire de Parakou, premier président du Bénin et père de l’indépendance en 1960.
Désormais, les maisons sont en terre rouge et sèche. Il n’a pas plu depuis des mois. Les manguiers se font plus rares. Des termitières trônent sur le bord de la route. Enfin, nous approchons du massif de l’Atakora, une chaîne de montagnes qui culmine à 800 mètres d’altitude et embrasse la ville de Natitingou.
Notre long transfert du sud au nord s’achève à 18h30. Bravo à super Sanny qui a roulé quasiment non stop pendant plus de 10 heures. Nous nous installons à l’Hôtel Tata Somba. Malheureusement la piscine est en panne ☹ LA douche fera l’affaire pour cette fois. Dîner et dodo. Demain est un autre jour !
J6 – Natitingou – Tata Somba – Chutes de Tanguiéta – Pendjari (4h de route)
Nous commençons la journée par la visite du musée régional de Natitingou. Ouvert en 1991, il est situé dans un bâtiment colonial où logeait le commandant du cercle de l’Atacora entre 1913 et 1960 et qui a ensuite abrité la préfecture de l’Atacora jusqu’en 1987.
Ce petit musée a vocation à faire connaître l’histoire et la culture de la région. Il expose environ 360 pièces de collection traitant de l’archéologie, de l’histoire et des arts à Natitingou. Les salles et les objets sont un peu poussiéreux. Le musée ne croule pas sous les visiteurs. Néanmoins la visite est intéressante car elle permet d’appréhender un peu la culture locale et les différents habitats de la région avant de les voir « en vrai ».
Un petit marché artisanal habite la cour du musée. Après un passage furtif parmi les boutiques, nous partons à la rencontre des fameuses Tata Sombas, ces fermes-forteresses à étage. Nous nous rendons précisément dans le village de Tagayé, chez Alphonse. L’entrée de sa maison est si petite qu’il faut nous baisser pour y entrer. Au seuil de l’entrée, on aperçoit quelques petites statues qui font office d’autel. Au rez-de-chaussée, on trouve une cuisine avec un feu pour sécher le bois des poutres et tuer les termites ainsi qu’un abri pour les animaux. Au niveau supérieur, les chambres et les greniers pour stocker les grains et la nourriture. L’étage permet de se protéger des fauves et en même temps de voir « l’ennemi » approcher (enfin jadis …). Chaque pièce est surmontée de tourelles coniques coiffées de paille et reliées par un mur. La terrasse est dallée. Elle dispose d’orifices pour l’aération et l’évacuation.
Ces habitations traditionnelles font partie du patrimoine culturel du Bénin (ainsi que du Togo) mais sont menacées de disparition. Construire une Tata Somba nécessite des moyens matériels et humains basés sur une forte solidarité intra-communautaire qui s’étiole un peu. De plus, les jeunes leur préfèrent souvent des constructions plus modernes. Des programmes de préservation ont été lancés. Des associations comme Eco Benin organisent des missions de valorisation de Tatas Sombas. Il est aussi possible de passer la nuit au sein de l’une de ces maisons typiques afin de soutenir les communautés et financer leur réhabilitation.
Cette visite incontournable terminée, nous prenons la route tant attendue : celle qui va nous mener à la réserve nationale de la Pendjari. L’excitation monte !! Il nous faut 1h30 pour relier Tanguiéta, préfecture de l’Atacora où nous faisons une halte ravitaillement (dernier endroit pour faire des courses avant le parc) puis empruntons une piste jusqu’aux magnifiques cascades de Tanougou.
J’ai oublié de mentionner qu’à ce stade du voyage, nous avons temporairement abandonné notre 4×4 climatisé pour une jeep de safari. Nous avons donc très très très chaud (autour de 40°). Un plongeon dans le petit lac, aux pieds des cascades, constitue donc un des temps forts de notre voyage !! Pour atteindre les cascades, il faut marcher sur un chemin escarpé et glissant mais de jeunes villageois sont là pour nous aider, porter nos sacs et même nos enfants. D’autres font le show en plongeant du haut de la falaise contre quelques pièces. A noter qu’il y a un petit restaurant à l’entrée des chutes qui sert des spaghetti mais pas de boissons fraîches car il n’y a pas d’électricité.
Nous ne nous attardons pas car si nous voulons faire notre premier game drive avant la tomber de la nuit, il faut partir. Encore 30 minutes environ pour atteindre l’entrée du parc et 1h pour atteindre la Mare Bali, notre premier rencontre avec la savane et la faune africaine.
J7 : Safari dans le Pendjari National Park
Je ne rentrerai pas ici dans le détail de notre safari puisque j’ai déjà raconté nos 2 jours de rêve dans la Pendjari. Je rappelle juste que pour profiter pleinement de notre premier safari, nous sommes restés 2 nuits sur place, ce qui nous a permis de faire 4 game drives. Notre guide Sanny était notre ranger car il dispose de l’accréditation pour circuler et guider des touristes dans la réserve. Sinon il est possible de louer un véhicule à la Pendjari Safari Lodge avec guide mais c’est plus onéreux. Mieux vaut trouver la voiture et le guide en dehors de la réserve.
Mise à jour du 13 mai 2019 : Suite au événements événements récents qui se sont déroulés dans le parc de la Pendjari, il est plus que jamais essentiel de consulter le site Conseils aux Voyageurs du Ministère des Affaires Etrangères français avant d’entreprendre toute visite de la Pendjari https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin
J8 – Pendjari – Natitingou – Dassa (10h de route)
Après un réveil très matinal et un dernier game drive, nous quittons à regret la Pendjari. Et nous nous apprêtons à nous enfiler une nouvelle grosse journée de voiture.
Nous faisons une longue étape à Natintingou, ville natale de Sanny, qui nous accueille avec la plus généreuse des hospitalités dans son Hôtel Le Bélier pour un déjeuner typiquement africain : pintade à la sauce arachide et fruits frais.
Nous récupérons – enfin – notre 4×4 climatisé et partons en direction de Dassa où nous passerons la nuit. Cette fois, nous n’empruntons pas la route qui passe par Parakou mais traçons directement vers Dassa. La distance est plus courte mais la route en très mauvais état. Au final, ce n’est pas plus rapide mais cela nous permet de faire une boucle et de voir un autre paysage, plus arboré.
J9 : Dassa – Abomey et ses palais royaux – Ganvié – Porto-Novo (4h de route)
Nous ne voyons rien de Dassa qui ne présente aucun intérêt. Sans parler de notre hôtel vraiment pas top. Notre objectif est d’aller à Abomey, la capitale du royaume du Dahomey (ancien nom du Bénin jusqu’en 1974).
Nous arrivons vers 10h à Abomey, le territoire du célèbre roi Béhanzin (roi de 1890 à 1894), héros béninois et courageux résistant face aux colons. Son imposante statue domine la place Goho, place principale de la ville. Aux premiers abords, cette ville royale nous frappe plus par son austérité que par son faste. Elle cache bien son jeu…
Nous nous dirigeons donc vers le musée et les palais royaux. Le royaume d’Abomey a connu 12 souverains. Chaque nouveau souverain devait se construire un palais à proximité de celui de son père. Abomey est donc devenu une vaste cité royale de 40 ha. Mais le temps, les pluies et les guerres ont détruit la plupart d’entre eux. Aujourd’hui, il ne reste plus que 2 palais – celui du roi Ghézo (1818-1858) et celui du roi Glélé (1858-1889), le père de Béhanzin – qui accueillent le musée.
Les photos sont officiellement interdites à l’intérieur du musée – qui est un espace extérieur – mais le guide nous encourage quand même à en prendre discrètement.
Ces palais sont particulièrement fascinants car ils ont plus de 150 ans et il n’est pas si fréquent de voir d’aussi vieux bâtiments, aussi bien conservés, en Afrique de l’Ouest. Ils sont notamment remarquables pour leur magnifique bas-relief qui décrivent la vie des rois et présentent leur animal totem (le lion pour Glélé et le buffle pour Ghézo). Ils abritent une collection d’objets ayant appartenus aux rois. A noter toutefois que le véritable trône du roi Ghezo, datant du début du XIXe siècle, se trouve actuellement au musée du quai Branly. Pour combien de temps encore ?
Sur le site du musée également, le tombeau du roi dans lequel ont aussi été enterrées vivantes 41 de ses épouses (il pouvait en avoir jusqu’à 400 …). Ces tombeaux continuent d’être honorés tous les 5 jours. A ces moments là, il n’est pas possible d’y accéder.
Actualité ! Il y a quelques jours à peine, le 13 janvier 2018, le nouveau roi d’Abomey a été désigné par un collège de dignitaires, six mois après le décès de son prédécesseur. Le nouveau roi, Kêfa Sagbadjou Glèlè, octogénaire dont on ignore en fait l’âge exact, est descendant d’une longue lignée royale, fils et petit-fils de souverains. Son nom en fon (principale langue véhiculaire au Bénin) est Kêfa, qui signifie « un monde apaisé ». Détenteur de pouvoir mystique et dépositaire de l’autorité religieuse et coutumière, il reste très influent même si la constitution béninoise ne lui reconnaît aucun pouvoir politique
Nous repartons après le déjeuner pour Ganvié, la célèbre cité lacustre du lac Nokoué, au nord de Cotonou. Sanny nous dépose à l’embarcadère où nous embarquons à bord d‘une pirogue à moteur avec un guide. Surnommé la Venise africaine, ce village n’est pas le seul construit sur pilotis mais de loin le plus grand et le plus célèbre. Comme un village terrestre, il est structuré en rues et quartiers. On y trouve des bâtiments administratifs, des écoles, des églises et mosquées, des boutiques, des habitations et un grand marché. Les habitats traditionnels en bambous et chaume laissent petit à petit la place à des constructions plus hétéroclites en toit de tôle et murs en bétons. Quelques îlots artificiels émergent de l’eau : ils permettent aux enfants d’apprendre à marcher. Auparavant, les « Toffinou » ou « habitants de l’eau » se trouvaient diminuer dès qu’ils allaient sur le continent sachant mal tenir debout et étaient stigmatisés. Dès le plus jeune âge, en revanche, les enfants de Ganvié savent nager et piloter seuls leur embarcation. Les habitants vivent principalement de la pêche. Partout sur le lac, on aperçoit des « akadja » : de vastes enclos formés à partir de branchages et de pieux où sont pris aux pièges les poissons. Une technique de pisciculture infaillible mais qui malheureusement contribue au comblement du lac dès lors que les branchages pourrissent et s’entassent au fond de l’eau.
Après avoir traversé Ganvié, nous poursuivons notre balade en bateau et admirons les pêcheurs à l’épervier (autre technique de pêche courante dans la région) qui lancent avec dextérité leur filet lesté. Nous traversons le lac en pirogue jusqu’à Cotonou. L’arrivée dans la capitale économique n’est pas des plus réjouissantes car les abords du lac sont une décharge à ciel ouvert. Nous longeons des quartiers d’une extrême pauvreté où l’odeur des poissons se dispute à celle des ordures. Nous accostons au niveau du marché Dantokpa, le plus grand marché de la ville et un de plus grands d’Afrique de l’Ouest. On y trouve de tout. Les enfants ne s’y sentent pas très à l’aise donc nous traçons et retrouvons Sanny qui nous attend avec la voiture, trop pratique !
Direction Porto-Novo, la capitale administrative du Bénin. Nous nous installons au Centre Songhaï, une ferme biologique modèle qui propose quelques hébergements. Ce centre est en fait un établissement d’expérimentation et de formation à l’agriculture, l’élevage et la pisciculture intégrés. Que vous y dormiez ou pas, vous pouvez le visiter du lundi au samedi (500F/entrée). Nous y arrivons un samedi soir donc ce n’est pas possible pour nous.
J10 – Porto-Novo – Cotonou (1h de route)
Cette journée est consacrée à la visite de Porto-Novo, la « Cité Rouge ». Et une journée entière est bien nécessaire tant la capitale administrative regorge de sites remarquables à visiter.
Tout d’abord, Porto-Novo est incontournable pour son riche patrimonial architectural colonial construit par les « Brésiliens », descendants d’esclaves qui ont quitté le Brésil pour revenir en Afrique. Malheureusement la plupart de ces constructions ont été détruites ou sont délabrées. Et l’argent fait défaut pour les rénover. Celles qui tiennent encore debout sont désormais étiquetées « site classé » et sont inscrites au patrimoine historique (mais pas encore sur la liste de l’UNESCO). Une balade à pied dans les rues de la ville permet d’admirer ces splendides bâtisses de style afro-brésilien, aux couleurs chaudes, qui donnent parfois l’impression d’être en Amérique Latine. Nous nous arrêtons devant une maison qui héberge la plus vieille boulangerie de la ville, fondée par le descendant de l’actuel propriétaire, à son retour du Brésil. Il prend plaisir à nous raconter l’histoire de sa famille et nous vanter la qualité de sa baguette !
Le clou du spectacle est la Grande Mosquée, site baroque aux façades colorées, dont le style architectural est inspiré de la cathédrale de San Salvador de Bahia. Un édifice particulièrement insolite qui ressemble à une église surmontée de deux minarets et du croissant de lune à la place de la croix.
Cette mosquée est implantée au cœur du grand marché Ahouangbo, récemment rénové. Le marché surprend (par rapport à d’autres marchés africains grouillant de monde et envahis de marchandises) par son calme et son ordre. Il a l’air propre comme un sou neuf ! Une des rues principales semblent sponsorisées par Maggi, ces bouillons Kub carrés dont les africains sont si friands. Des maisonnettes en dur sont alignées sur plusieurs dizaines de mètres flanquées d’un fronton aux couleurs de la célèbre marque.
Au cours de notre promenade, nous découvrons également :
La cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception, érigée en 1854.
Juste en face, la place Bayol (du nom du premier gouverneur français de la colonie) et la statue du roi To-fa 1er, dernier roi de Porto-Novo.
Le temple Te-Do et siège mondial des Zangbeto, une société secrète interdite aux non-initiés.
Le musée Honmé, ancien palais royal, qui raconte la vie des rois de Porto-Novo. Avec la colonisation, les rois ont été dépossédés de leur pouvoir politique. On ne parle désormais plus de rois mais de « chefs supérieurs » qui disposent encore d’un espace réservé au sein de cet ancien palais.
Le jardin des plantes et de la nature, créé en 1895 sur le site d’une forêt sacrée. Alors là, gare aux moustiques, pensez à vous enduire de répulsif avant d’entrée dans le parc. Des arbres gigantesques comme l’iroko, le caïlcedrat ou le kapokier sont très impressionnants. Des cercopithèques, des petits singes gris à ventre blanc, se baladent en liberté dans le jardin, à l’affût de nourriture que pourraient leur donner les visiteurs. On a prévu quelques bananes que mes fils leur donnent pour la plus grande joie des singes … et des enfants.
Le musée ethnographique Adandé qui dispose d’une belle collection de masques Guélédé, cette société Yoruba qui pratique des danses rituelles à la fin des récoltes et lors d’événements importants
Les Masques Gélédé Le patrimoine oral Gélèdé a été inscrit en 2008 par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ces masques somptueux sont sculptés par des artistes à partir d’un morceau de bois cylindrique et peints en polychromie. Ils ont des caractéristiques communes aux œuvres Yoruba : les yeux en amande ou encore les trois courtes scarifications sur les joues ou le front. Ils sont constitués de deux parties. La partie inférieure représente un visage de femme. La partie supérieure est liée à la créativité de l’artiste. Des figures d’animaux sont souvent utilisées.
(source : Wikipedia)
Nous avons eu la chance d’en voir à la Fondation Zinsou (dont je vous parle plus loin) ainsi que dans notre hôtel de Cotonou la Maison Rouge (en vente à 300000F pièce). Je n’en ai pas ramené bien qu’ils fassent partie, à mes yeux, des plus beaux masques que j’ai pu voir depuis mon arrivée en Afrique.
Comme je vous l’ai écrit plus haut, une étape à Porto-Novo vaut largement le détour tant il y a à voir. Nous prolongeons l’escapade jusqu’à Adjara, petit village à 10km au nord de Porto-Novo, réputé pour son marché artisanal et notamment ses instruments de musique et ses tams-tams en bois d’iroko. Il est possible de voir les artisans fabriqués ces tams-tams, ce que nous manquons car ils sont tous à la messe le dimanche matin ☹ A la place, nous allons visiter le petit musée ethnologique de la ville, assez modeste, mais proposant quelques belles statuaires d’Afrique de l’Ouest que le conservateur nous présente avec beaucoup d’enthousiasme et de passion !
En fin de journée, nous retournons sur Cotonou et prenons nos quartiers, pour finir en beauté, à la magnifique Maison Rouge, un hôtel de luxe à taille humaine. Le road-trip est définitivement fini. Grand soulagement pour mon mari qui en a bien bavé … Nous allons passer 2 jours tranquilles avant de repartir pour Abidjan.
J11 : Cotonou
Entre deux ploufs dans la piscine, nous partons nous promener quelques heures dans Cotonou. Comme beaucoup de métropoles africaines, pas grand chose à se mettre sous la dent. Sanny nous fait faire le tour de la ville pour que nous puissions voir les monuments remarquables notamment les places symboliques de la période de la révolution (le Bénin a connu un régime marxiste-léniniste de de 1974 à 1990 sous Mathieu Kérékou) : la place de l’Etoile-Rouge, la place de Bulgarie et la place Lénine. Le long du boulevard de la Marina s’élèvent plutôt des constructions modernes comme le Centre de Conférences Internationales, une structure conique en aluminium inaugurée par Jacques Chirac en 1995, et le Palais des Congrès, cadeau de la Chine.
Mais pour moi, l’incontournable de Cotonou est la Fondation Zinsou, l’unique musée d’Afrique occidentale consacré à l’art moderne. Ouverte en 2005, sous l’impulsion de la famille Zinsou (dont nombre des membres se sont illustrés en politique et en affaires, dont Lionel Zinsou candidat malheureux à la dernière présidentielle face à Patrice Talon), cette fondation est un lieu extrêmement dynamique qui organise plusieurs expositions par an et met en lumière des artistes africains contemporains. Peintures, photos, sculptures, installations … oeuvres multiples et diverses issues de la collection privée des Zinsou ou pas. Elle accueille régulièrement des élèves pour éveiller la jeunesse à l’art. Au coeur de l’actualité, elle prend évidemment part au débat qui secoue actuellement le monde des arts premiers suite à la publication du rapport Savoy-Sarr sur la restitution du patrimoine africain par les musées européens (notamment le Quai-Branly en France). A ne rater sous aucun prétexte à Cotonou.
Pour finir, nous allons faire un petit tour au centre de promotion de l’artisanat, marché artisanal de Cotonou, pour ramener quelques souvenirs. Pendant que je fais du shopping, le reste de la famille s’attable à la terrasse d’un petit maquis situé dans le centre (bon à savoir pour les maris qui n’aiment pas le shopping …). Je n’y ai malheureusement pas trouvé de masques Gélélé mais de belles pièces en bronze, statues de calao, papeterie et poteries.
J12 : Cotonou – Abidjan
Dernier jour à Cotonou. Journée repos et détente à l’hôtel. Nous repartons en fin de journée, totalement épuisés mais absolument enchantés par notre voyage.
REMERCIEMENTS
Ce voyage n’aurait pas été possible sans notre exceptionnel guide Sanny qui a conçu cet itinéraire, géré les imprévus, s’est adapté à toutes nos demandes – toujours avec le sourire – s‘est occupé de nos enfants lors de certaines visites qui ne les intéressaient pas, a pris le temps de nous parler son pays, a cherché sans relâche les lions de la Pendjari et j’en passe! Un immense MERCI à lui et son équipe pour nous avoir fait découvrir le Bénin dans les meilleures des conditions.
Pour le contacter : https://lebelierhotel.wixsite.com/lebelier.
A noter enfin que j’ai eu la chance de rencontrer Sanny grâce à l’agence Evaneos qui est une plateforme de mise en relation de voyageurs et d’agents de voyage locaux, experts de leur pays, et qui conçoivent des itinéraires 100% sur mesure. Cette expérience a été tellement positive que j’ai refait appel à Evaneos pour notre prochain voyage en Ouganda en février !
Tous les hôtels, auberges et restaurant cités dans cet article sont décrits plus largement dans l’article Itinéraires et bonnes adresses.
Avec tout cela, j’espère vous avoir convaincu d’inscrire le Bénin sur votre wish-list !!! Bon voyage aux futurs visiteurs de ce pays ! Et comme toujours, si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager sur Pinterest en cliquant sur l’une des deux images ci-dessous !
La réserve de Bandia est une réserve privée de 3500 ha, totalement cloisonnée, située à 65 kilomètres de Dakar et 15 kilomètres de Saly. Elle abrite de nombreux mammifères qui avaient disparu de la région et ont été délibérément réintroduits dans les années 80/90. Même si elle n’est pas comparable aux grandes réserves animalières d’Afrique de l’Est ou d’Afrique Australe, elle est un bon compromis pour qui souhaite découvrir les plus emblématiques herbivores africains en semi-liberté. Et vraiment un incontournable pour qui visite le Sénégal.
Une faune exceptionnelle
Le safari à Bandia n’a peut-être pas le charme du vrai safari où les animaux vivent en totale liberté, comme nous l’avons vécu à la Pendjari. Mais peu importe. La visite est bien magique. Si vous vous y rendez, vous aurez la chance d’observer de nombreuses antilopes (hippotragues, impalas sautillantes, hippotragues, éland de Derby, éland du Cap, Cobes de Buffon …), des autruches, des buffles, des girafes, des phacochères, des singes patas et vervets, des tortues géantes, des zèbres et plus de 120 espèces d’oiseaux !!! Le tout évoluant dans une nature flamboyante, entre savane arboré et savane herbeuse.
Deux espèces en danger critique d’extinction : l’Eland de Derby et le rhinocéros
L’emblème du parc est l’éland de Derby occidental. Et il en reste moins de 300 dans le monde. Cette antilope, la plus grande du monde, est donc en danger critique d’extinction. 170 individus vivent à l’état sauvage dans le parc national Niokolo Koba, les autres se répartissent entre Bandia et Fathala (à la frontière de la Gambie). Dans ces 2 réserves, la population est passé de 6 animaux « fondateurs » (1 mâle et 5 femelles) en 2000 à plus de 100 aujourd’hui. Des échanges de troupeaux se font régulièrement pour éviter la consanguinité et les risques associés.
En allant à Bandia, vous aurez donc la chance incroyable d’observer cette majestueuse antilope tout en soutenant son programme de conservation.
Quant aux rhinocéros, ils sont deux : 1 mâle et 1 femelle qui peuplent le parc depuis 12 ans mais n’ont malheureusement pas réussi à se reproduire. Pas d’inquiétude, votre guide saura les trouver à coup sûr. Le nôtre a fait semblant de pister leurs traces, nous faisant faire sans cesse des demi-tours, rebrousser chemin, changer de direction,… nous laissant croire que nous ne les trouverons jamais. Mais je crois que tout cela était une mise en scène et qu’il savait pertinemment où les trouver. En tout cas, ce fut un bonheur de les regarder brouter tous les deux (à 3/4 mètres de distance). Leurs cornes ont été retirées pour éviter qu’ils soient tués car même si le parc est clôturé, les braconniers arrivent toujours à leurs sinistres fins.
Les intrus : les hyènes tachetées et les crocodiles
La réserve de Bandia a été créée afin de réintroduire des herbivores, dans un écosystème propice à leur développement, et sauvegarder certaines espèces en danger. Il n’y a donc pas de carnivores en liberté dans le parc. 4 hyènes tachetées vivent dans en enclos, juste à l’entrée, et une terrifiante colonie de crocodiles du Nil évoluent dans le lac qui borde le restaurant. Spectacle garanti à l’heure du repas quand la volaille est servie aux monstrueux reptiles.
Le baobab sacré, tombeau des griots
Apparemment l’arrêt obligé pour tous les 4×4 ! Comme à Fadial, où nous avons pu voir le plus vieux spécimen du pays, un imposant baobab de plusieurs centaines d’années trône au cœur de la réserve.
Dans le passé, les baobabs servaient de tombeau aux griots, ces conteurs africains qui faute de cultiver la terre, n’avaient pas le droit d’être enterrés dans le sol. Ils étaient donc inhumés à l’intérieur de vieux baobabs qui avaient leur tronc creux. Pour bien nous mettre en valeur cette tradition ancestrale, désormais interdite, des ossements (humains ?) ont été déposés devant l’arbre….
INFORMATIONS PRATIQUES
La réserve est ouverte tous les jours du lever au coucher du soleil (la caisse de 8 à 18h).
L’accès au parc coûte 12000F CFA (18€) pour les adultes et 7000F CFA pour les enfants de 3 à 12 ans (10€). Une fois sur place, 2 possibilités : soit visiter le parc avec votre propre véhicule et un guide ; soit louer une jeep safari. La 1ère option coûte 16500F CFA, la seconde 40000F CFA.
Le safari dure entre 2 et 3 heures.
Après le safari, vous pouvez déjeuner au restaurant du parc qui sert une bonne cuisine sénégalo-occidentale (poulet braisé et pizza, viande de zébu et spaghetti). Mais prenez garde aux patas qui rodent et sont à l’affût de la moindre miette qui traîne…
Une boutique de souvenirs, artisanats et produits cosmétiques locaux est située à côte du restaurant ainsi qu’une grande aire de jeux pour les enfants.
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Le Bénin est un pays d’Afrique de l’Ouest niché entre le Togo à l’ouest, le Burkina Faso et le Niger au nord et le Nigéria à l’est. Il est le berceau du vaudou, territoire de l’ancien royaume de Dahomey, et terre d’accueil des derniers lions d’Afrique de l’Ouest. De retour d’un road-trip de 12 jours en famille, je vous propose de découvrir les 10 raisons pour lesquelles vous devez absolument visiter cet incroyable pays.
Le culte Vaudou
Le vaudouisme est une religion qui est née dans l’ancien royaume du Dahomey, devenu le Bénin en 1975. Issue des cultes animistes africaines, elle s’est développée jusqu’aux Caraïbes et l’Amérique avec l’arrivée des esclaves africains. Aujourd’hui, fort de 50 millions de pratiquants dans le monde, elle est célébrée, chaque année, le 10 janvier à Ouidah. Parmi les principaux sites à ne pas manquer : le temple des pythons à Ouidah, le musée ethnographique de Porto-Novo, le palais des rois Glèlè et Ghézo à Abomey ou encore le village de Hévé près de Grand-Popo. Et si vous avez de la chance, vous croiserez peut-être un Zangbéto ou un Egoun au détour d’une rue …
Les plages du littoral Atlantique
Elles sont magnifiques, immenses et la plupart du temps désertes ! C’est bien toute le charme des plages du Golfe de Guinée qui sont très peu touristiques … Les vagues sont houleuses à cause de la barre mais le sable fin, les cocotiers et le soleil feront le reste.
La Route des Pêches
Ce cordon de sable relie Cotonou à la frontière togolaise. D’un côté l’océan, les villages et les pêcheurs à l’oeuvre dès la première heure du jour pour manipuler leurs immenses filets de pêche, de l’autre la lagune bordée d’arbres et de champs. N’hésitez pas à faire un ou plusieurs stops pour profiter de la vue et déguster un rafraîchissement les pieds dans le sable.
Le parc national de la Pendjari
Coup de cœur absolu !!! Cette réserve est peu connue et pourtant, quel joyau ! C’est le parc faunique le plus important d’Afrique de l’Ouest. La faune y est extrêmement variée : lions, guépards, éléphants, buffles, hippopotames, antilopes (Cobbes de Buffon, hyppotragues, damalisques, buffales, waterbucks …), crocodiles, phacochères, babouins, vervets, patas, marabouts, rolliers d’Abyssinie, calaos, vautours, ombrettes, cigognes … La Pendjari, c’est la promesse d’un vrai safari et d’une immersion totale dans la savane africaine.
Mise à jour du 13 mai 2019 : Suite au événements événements récents qui se sont déroulés dans le parc de la Pendjari, il est plus que jamais essentiel de consulter le site Conseils aux Voyageurs du Ministère des Affaires Etrangères français avant d’entreprendre toute visite de la Pendjari https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin
Les tatas sombas
Ces fermes forteresses sont des habitats traditionnels que l’on trouve au nord-ouest du Bénin (notamment dans le village de Boukoumbé) ainsi qu’au Togo. Elles sont toutes construites sur le même modèle : orientées vers l’ouest du côté des vivants, le bétail et les « vieux » en bas, le reste de la famille et les greniers à haut. Devant l’entrée, plusieurs fétiches en argile, protègent la maison. Il est possible de les visiter mais aussi d’y dormir. Une expérience insolite.
L’architecture afro-brésilienne de Porto-Novo
Porto-Novo, capitale du Bénin, est connue pour ses bâtiments coloniaux de style afro-brésilien construits par les descendants d’esclaves revenus du Brésil. Un des bâtiments les plus remarquables est la grande mosquée qui ressemble à l’église de Salvador de Bahia.
La fondation Zinsou
La fondation Zinsou à Cotonou et le musée du même nom à Ouidah, unique musée d’art contemporain d’Afrique, exposent, plusieurs fois par an, des artistes africains de tout pays.
Ganvié
Egalement appelé la Venise africaine, Ganvié est un village situé sur le lac Nokoué, au nord de Cotonou. Elle compte environ 30 000 habitants qui vivent dans des maisons sur pilotis, essentiellement de la pêche. Elle est la plus importante cité lacustre d’Afrique de l’Ouest
La Route des Esclaves de Ouidah
Lieu de mémoire qui raconte l’histoire de l’esclavage et la souffrance de ces hommes, femmes et enfants arrachés à leur pays pour aller peupler les terres du Nouveau Monde. Un parcours qui s’étend sur 4 kilomètres de la place des enchères publiques jusqu’à la porte de Non-Retour. Pour en savoir plus, retrouvez mon article complet sur la Route des Esclaves.
Un concentré d’Afrique
Le Bénin était autrefois le royaume le plus puissant d’Afrique occidentale et tente aujourd’hui de sauvegarder son riche patrimoine. Il est possible d’y visiter des sites culturels, religieux mais aussi d’incroyables réserves animalières… bref, l’Afrique en miniature !
Je pourrai aussi citer la bouche du Roy sur le fleuve Mono à Grand-Popo, le lac de Possotomé et sa source d’eau minérale, les palais des rois du Dahomey à Abomey, les 41 collines de Dhassa, la sécurité ou encore la gentillesse et l’hospitalité de ses habitants…. Les raisons de visiter le Bénin ne manquent pas.
Mise à jour 13 mai 2019 : suite à l’enlèvement de deux touristes français et l’assassinat de leur guide Béninois au sein du parc national de la Pendjari, la zone frontalière du parc (avec le Burkina Faso) est formellement déconseillée par le Ministère des Affaires Etrangères français. Avant d’entreprendre tout voyage, n’oubliez pas de consulter le site de Conseils aux voyageurs : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin/
Le parc national de la Pendjari est le plus beau et le plus important parc faunique d’Afrique de l’Ouest. Situé au nord-ouest du Bénin, dans le département de l’Atacora, il s’étend sur une surface de 4700 km2. Il appartient à un vaste ensemble qui s’étend sur 3 pays frontaliers (Bénin, Burkina-Faso, Niger) et comprend le parc régional W et le parc Arly.
J’y ai passé 2 jours en famille en avril dernier. C’était mon premier safari et pour toujours, il aura une saveur particulière. Voir évoluer la faune sauvage africaine en liberté était un rêve. Et voir des étoiles briller dans les yeux de mes enfants à la vue des animaux en était un autre. Rêves doublement exaucés.
Une réserve sous la tutelle d’African Parks
La Pendjari est l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage, notamment d’éléphants et de lions, en Afrique de l’Ouest. 90% des lions d’Afrique de l’Ouest y vivent. Victime du braconnage des éléphants pour l’ivoire, de la chasse illégale, de l’abattage du bois, elle a beaucoup souffert ces dernières années.
C’est pourquoi, en 2017, le gouvernement béninois a confié la gestion du parc à African Parks. Cet organisme à but non-lucratif, gère 15 parcs et régions protégées dans 9 pays d’Afrique. Il s’est notamment illustré au Rwanda pour la préservation des gorilles.
Au Bénin, African Parks a de grandes ambitions pour la Pendjari. L’équipe a d’ores et déjà formés 100 rangers qui quadrillent le parc 24h/24 pour lutter contre le braconnage (contre 30 précédemment). Elle a également commencé à équiper des lions et des éléphants de puce de façon à mieux comprendre leurs déplacements et leur écologie.
Troupeau d’hippotragues face à la Lodge
Les projets ne manquent pas pour développer la réserve et sauvegarder une faune sauvage qui a disparu de tant d’autres pays d’Afrique de l’Ouest (je vis en Côte d’Ivoire et je sais de quoi je parle, il n’y a plus aucun éléphant dans ce pays à part sur les brochures de Côte d’Ivoire Tourisme).
Un vrai safari en Afrique de l’Ouest, c’est possible !
Le parc national de la Pendjari est une pépite, totalement préservée du tourisme de masse (contrairement à certains parcs d’Afrique de l’Est…).
La faune du parc est extrêmement riche et variée. Outre quelques carnivores difficilement observables (le guépard, emblème du parc, le lion, la hyène, le chacal et le lycaon), il est possible de voir des éléphants, des buffles, de multiples antilopes– Cobe de Buffon, Guibs harnachés, Buffales, Hippotragues, Damalisques et Waterbucks – des phacochères, des hippopotames, des crocodiles, des tortues, des singes (babouins, patas et vervets).
Antilope Guib harnaché
Singe patas et perdrix
400 espèces d’oiseaux ont été recensées. Nous avons eu la chance d’admirer le splendide rollier d’Abysinie, un aigle pêcheur, des hérons, des ombrettes, des canards armés, des cigognes, des martins-pêcheurs, un calao terrestre ainsi qu’un calao à bec rouge, des marabouts, des vautours et j’en passe !
Splendide rollier d’Abyssinie
Grues couronnées
Héron
Aigle pêcheur
Trio de marabouts
Enfin, le parc est également remarquable pour la diversité de ses paysages : mares, forêts, herbes hautes, collines et brousse.
Palmiers Rônier
Seule déception de ce merveilleux safari : nous n’avons croisé ni lions ni guépards. Nous avons eu un gros orage le soir de notre arrivée, ce qui en général amène les animaux à déserter les mares puisqu’ils trouvent de l’eau partout. Et apparemment les lionnes étaient en chaleur, elles préfèrent alors s’isoler et se cacher. Ca sera donc pour une autre fois ou un autre safari !
Au cœur du parc à la Pendjari Lodge
Nous avons logé 3 jours et 2 nuits à la Pendjari Lodge, située au nord-est du parc, à 15 km de la Mare Bali. Sans être très luxueuse, cette éco-lodge est de belle facture et se fond parfaitement dans l’environnement. Tout fonctionne à l’énergie solaire, ce qui signifie que le ventilateur s’arrête en milieu de nuit ☹ Mais les tentes sont très confortables, spacieuses et accueillent sans problème une famille de 4. Le restaurant sert midi et soir un repas simple et copieux. Et, n’oublions pas l’essentiel, tout ce qu’il faut pour l’apéro au retour de safari ! Le matin, le petit-déjeuner est servi face à la réserve d’eau. Spectacle garanti dès le lever du jour, vue à couper le souffle. Emotion forte dès le réveil.
INFORMATIONS PRATIQUES
Tarif
• Adulte : 10 000 FCFA/jour
• Enfant 7 – 18 ans : 5000 FCFA
• Enfant < 7 ans : gratuit Transport • Par avion : Air Taxi-Bénin > Cotonou-Nattitingou (très cher!!!)
• Par route : environ 1000 km depuis Cotonou, un sacré périple mais qui vaut le coup ! Plus court depuis Ouadagoudou au Burkina-Faso.
Logement
• Pendjari Safari Lodge : le must !
• Pendjari Hôtel : moins cher mais en décrépitude.
• Camping : réglementé mais possible pour les plus aventureux.
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