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Lahou-Kpanda

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Que faire à Grand-Lahou

Grand-Lahou n’est pas la première destination qui vient à l’esprit quand on cherche à s’évader d’Abidjan. Face à Bassam, le joyau colonial du patrimoine ivoirien, et les plages de sable fin d’Assinie, le choix est souvent vite fait. Pourtant une escapade à Grand-Lahou, le temps d’un week-end, vous réservera bien des surprises.Route de Grand-Lahou

Que faire à Grand-Lahou ? Voici toutes les informations pour passer un week-end dépaysant et original et 7 idées d’activités pour découvrir tous les charmes de Grand-Lahou.

 

Faire une randonnée dans le parc national d’Azagny 

Le parc d’Azagny est un des 8 parcs nationaux de Côte d’Ivoire. Il se trouve à 100 km d’Abidjan et 25km de Grand-Lahou. On y accède par voie terrestre, depuis la route côtière à partir du village d’Irobo, ou par voie fluviale via le fleuve Bandama. Nous avons opté pour la route. Une piste de quelques kilomètres, bordée de plantations de palmiers à huile et d’hévéas, mène à l’entrée du parc. Ici nul point d’information ni accueil présentant les randonnées à faire. Et pour cause, pour entrer dans le parc, il faut obligatoirement être accompagné par un guide de l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves).

Parc Azagny Grand-Lahou

Notre hôtel « Le Ravin » nous a recommandé les services de Chef Do qui nous a guidé sur un sentier de 4km menant à un ancien hôtel, abandonné au début des années 2000 mais apparemment en cours rénovation, situé au bord de la lagune. Mais avec nos deux randonneurs en herbe, qui aiment autant la marche que les légumes verts cuits à la vapeur, la balade de 8 km a vite tourné court. Nous n’avons jamais atteint l’ancien complexe hôtelier ni pu observer l’état d’avancement des travaux de réhabilitation.

Pour autant, la randonnée fut agréable. La végétation est très dense. La forêt d’Azagny est réputée pour sa biodiversité, notamment sa riche population de lépidoptères … autrement dit de papillons ! D’après notre guide, elle abrite aussi beaucoup d’oiseaux, des singes, des potamochères, des buffles, même des éléphants … sous réserve que ces espèces n’aient pas été exterminées par le braconnage. Le mystère reste entier, nous n’avons croisé aucun de ces animaux. Il faut dire qu’avec nos 2 mini-râleurs, difficile de progresser en toute discrétion …

Si vous vous rendez au parc d’Azagny, je ne peux que vous conseiller de faire la randonnée de 4 km jusqu’à l’hôtel en ruine – et d’emporter avec vous de l’eau et un pique-nique. Un peu plus loin, il existerait un promontoire offrant une vue spectaculaire sur la partie méridionale du parc. Un mirador, dominant deux clairières surnommées « petites savanes », permettrait aussi d’observer au loin et, qui sait, d’avoir la chance d’apercevoir le mystérieux troupeau d’éléphants !

 

Arpenter les ruelles de l’ancienne cité coloniale de Lahou-Kpanda

J’ai déjà partagé, dans un long article ici, mon coup de cœur pour la cité aux 3 eaux, ancien bastion colonial en sursis, ravagée par les flots et l’érosion. C’est vraiment LA visite à faire à Grand-Lahou. Avant qu’il ne soit trop tard, avant que Lahou-Kpanda n’ait complètement disparue, engloutie par l’océan. C’est aussi l’occasion de découvrir un village de pêcheurs typique du Golfe de Guinée, des habitats, des techniques pêche et de fumage du poisson, d’aller à la rencontre de ces hommes et ces femmes qui, envers et contre tout, se battent pour continuer vivre sur leur petit bout de sable.

Lahou-Plage

Apercevoir Ponso sur l’île aux chimpanzés

Si les guides touristiques évoquent l’île aux chimpanzés, il est plus juste de parler de l’île au chimpanzé. En effet, Ponso est l’unique survivant d’une colonie de 20 chimpanzés abandonnés sur une île déserte en Côte d’Ivoire après avoir servis, pendant des dizaines d’années, de cobayes en laboratoire au Liberia. Si vous vous baladez en pirogue sur la lagune Tiagba, vous aurez peut être une chance de l’apercevoir mais attention il est évidemment strictement INTERDIT d’approcher de l’île, d’accoster et de nourrir le chimpanzé.

Ponso Grand-Lahou

 

Découvrez toute l’histoire de Ponso ici. 

 

Faire une balade en pirogue jusqu’à la rencontre des 3 eaux

Une superbe promenade, en pinasse, au départ du village de Braffedon, vous conduira à l’embouchure des 3 eaux, là où se rencontrent la lagune Tiagba, le fleuve Bandama et l’océan Atlantique. Vous pouvez aussi décider de prolonger votre balade côté lagune ou côté fleuve et d’aller vous perdre au coeur de la mangrove.

 Pinasse Grand-Lahou

Lagune Grand-Lahou

Pique-niquer sur la plage face aux déferlantes de l’océan Atlantique

Toujours au départ de Braffedon, la pinasse peut vous déposer sur la plage qui fait face à l’embarcadère, au delà de l’embouchure des 3 eaux. Embarquez un pique-nique avec vous – car il n’y a pas vraiment de restaurant ni de maquis dans le coin – et profitez d’une plage immaculée et déserte.

Plage Grand-Lahou

Aller pêcher en haute mer

Sur le banc de sable coincé entre lagune et océan se trouve un campement dénommé Cap Lahou qui organise des sorties pêches en haute mer. Pour les passionnés ou les curieux. Contact : +225 07636109.

 

Visiter le centre ville du nouveau Grand-Lahou

 Ce n’est pas la visite du siècle mais quitte à traverser la ville, vous pouvez prêter attention à :

  • la statue de Félix Houphouët-Boigny, père de la nation, premier président de a République de Côte d’Ivoire qui a dirigé le pays de 1960 à 1993. Il vous accueille à l’entrée de la ville, sur l’artère principale, une daba (outil agricole africain) et une houe dans les mains.

Statue Houphouët Grand-Lahou

  • l’ancienne demeure d’Usher Assouan, enfant du pays, maire de Grand-Lahou de 1990 à 2007, ministre des affaires étrangères sous Houphouët-Boigny et grande personnalité politique africaine. Je n’ai pas eu le temps de la visiter mais sa villa surplombe une partie de la ville et donne sur un jardin luxuriant. Malheureusement, l’état général de la maison se dégraderait faute d’entretien.
  • les bâtiments phares de la ville qui jalonnent l’artère principale : la mairie, l’hôpital général, la sous-préfecture et le stade Henri Konan Bédié.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Comment s’y rendre : Grand-Lahou est située en bordure de la route côtière à 2h d’Abidjan (direction Jacqueville/Dabou). Malgré de nombreux trous, voire quelques cratères, la route est en assez bon état sur ce tronçon. Une gare routière se trouve à l’entrée de la ville. Il est donc aussi possible de s’y rendre par bus depuis Abidjan.
  • Ile au chimpanzé : la maison de Germain se trouve à environ 5 kilomètre de l’hôtel « Le Ravin » direction Braffedon. Il y a un petit panneau qui indique à quel niveau tourner à gauche.
  • Braffedon : le village se trouve à 18 kilomètres de Grand-Lahou. Il suffit de suivre la route principale qui traverse la ville, toujours tout droit, et vous finirez par tomber sur l’embarcadère qui jouxte un maquis bien animé. Nicolas est un excellent guide!
  • Où dormir : hôtel « Le Ravin », le meilleur hôtel de la ville ! Il est situé un peu à l’écart de l’artère principal peu après le stade Henri Konan Bédié. 8 bungalows jumeaux, de style traditionnel, plantés au milieu d’un jardin luxuriant et bien entretenu. La piscine surplombe une impressionnante vallée qui a donné son nom à l’hôtel. Tarif : 65000F/nuit. Attention : il n’est pas possible de payer en CB et il n’y a aucun distributeur dans la ville donc prévoyez du cash !

 

 

  • Où manger : le restaurant du Ravin est tout à fait correct. Il sert des plats typiques ivoiriens et aussi de quoi survivre avec de jeunes enfants (pâtes, frites, …). La salle de restaurant se trouve sous un apatam bordé de bâches en plastique sans charme. Alors n’hésitez pas à vous attabler autour de la piscine pour déjeuner ou dîner. Le maquis « La Terrasse » semble également être une très bonne adresse mais je ne l’ai pas testée.

 

Bonus : un week-end sur l’île des « Robinson de Lahou »

Le temps d’un week-end, ou plus si affinités, vous pouvez louer une maison entre potes sur l’île des «  Robinsons de Lahou ». Le confort est basique (pas de clim, pas d’eau courant) mais l’expérience est garantie 100% dépaysement et déconnexion. Les bungalows peuvent accueillir jusqu’à 10 personnes. Possibilité de randonnées en VTT et de balades en pirogue sur le fleuve et la lagune, jusqu’au parc d’Azagny. L’île se trouve juste en face du village historique de Lahou-Kpanda.

Plus d’informations sur Facebook ou via Whatsapp +225 01 20 65 37.

 

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Grand-Lahou Pinterest

 

 

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Lahou-Plage, les derniers jours de la « cité aux 3 eaux »

Pirogue plage Lahou-Plage

Située à 120 kilomètres à l’ouest d’Abidjan, Grand-Lahou est une petite bourgade sympathique qui s’étire paisiblement entre mer et lagune, ville-étape pour tous les randonneurs et amoureux de la nature qui veulent arpenter les 20 000 ha du parc national d’Azagny. Au premier regard, rien de particulièrement séduisant à cet endroit si ce n’est le calme et la sérénité qui tranche (et fait du bien !) avec la frénésie abidjanaise. Mais Grand-Lahou cache bien son jeu car derrière la ville nouvelle sans charme se dissimule un petit joyau en péril : l’ancienne cité coloniale, désormais connue sous le nom de Lahou-Plage.

 Pirogues plage Lahou-Plage

La cité aux 3 eaux

Grand-Lahou est un ancien comptoir colonial qui a vu le jour au début du 20ème siècle et fut la première capitale économique de la Côte d’Ivoire. Il est peuplé par l’ethnie des Avikams qui appartient au groupe des Akans.

Il a été construit sur une bande de terre située entre l’océan Atlantique et la lagune Tiagba et à l’embouchure du fleuve Bandama. D’où son surnom de « Cité des 3 eaux ».

Balade en pirogue Lahou-Plage

Le village de Braffedon est le point de départ des balades lagunaires qui permettent de rejoindre, en pirogue, le point de rencontre de ces 3 eaux. Mais aussi de naviguer parmi les nombreuses îles qui parsèment la lagune, contempler des forêts de mangrove, admirer les pêcheurs et leur impressionnante technique de « pêche à l’épervier » ou encore passer quelques heures sur la plage au bord de l’océan.

Pêcheurs Bandama

Un village en sursis ravagé par les flots

La bande de terre sur laquelle Grand-Lahou s’est développé s’étendait sur 2 kilomètres il y a un siècle et seulement 200 mètres en 2014. La mer avance de 2 mètres chaque année.

Petit à petit, l’ancienne cité, qu’on appelle maintenant Lahou-Kpanda ou Lahou-Plage, est grignotée par l’érosion marine et menacée par la montée des eaux. Le fleuve Bandama, qui jadis repoussait les assauts de l’océan, ne joue plus son rôle, faute de débit, depuis la construction du barrage de Kossou en amont. D’autres phénomènes liés à la destruction de la mangrove et au réchauffement climatique accélèrent aussi le phénomène.

Pour anticiper un désastre prévisible, la plupart des habitants ont abandonné le village dans les années 70. Bâtiments administratifs, hôpitaux, écoles et habitations ont été reconstruits plus loin, à 18 kilomètres à l’intérieur des terres pour former ce qui est aujourd’hui la ville nouvelle de Grand-Lahou.

La prospère cité coloniale n’est donc plus que l’ombre d’elle-même. Telle la cité perdue de l’Atlantide, les somptueuses demeures, bâtiments et églises ont été engloutis par l’océan. Seuls quelques pans de murs continuent de lutter encore contre les vagues mais finiront inexorablement par disparaître.

Rue village Lahou-Plage

Rue village Lahou-Plage

Lahou-Plage a été cité en exemple des lieux victimes du réchauffement climatique lors de la COP21 de Paris en décembre 2015. Il est désormais site pilote dans le cadre du programme Waca de la Banque mondiale, un programme de gestion de littoral ouest-africain. Mais il semblerait qu’à ce jour, aucune action concrète n’ait été prise.

Alors, si la disparition de Lahou-Plage est inéluctable, les villageois résistent, reconstruisent leurs maisons au rythme des ensevelissements, s’accrochent à la terre de leurs ancêtres … et font de leur village un endroit particulièrement attachant.

 

Un village cosmopolite de pêcheurs…

Lahou-Plage est un village de pêcheurs de 6000 âmes où il fait bon vivre. Les maisons sont construites en bambou et feuilles de palmiers afin d’être déplacées facilement. 5 églises, 1 mosquée, plusieurs écoles et des terrains de foot à tous les coins de rue s’ajoutent aux 7000 habitations encore sur pied.

Village Lahou-Plage

L’artère principale traverse les 16 quartiers du village. En guise de pavés, des coquillages jonchent harmonieusement le sol.

Rue Coquillages

Le village est peuplé d’ivoiriens mais aussi de togolais, ghanéens et béninois, attirés par la richesse des eaux poissonneuses ivoiriennes.

… et de footballeurs 

Particularité des embarcations de Lahou-Plage : elles ne sont pas juste colorées, comme toutes les pirogues qui sillonnent le Golfe de Guinée, elles sont décorées aux couleurs des plus grands clubs de football ! Chaque équipage a son club de prédilection et quand la pêche est bonne, les pêcheurs enfilent le t-shirt de leur équipe préféré avant de rentrer au port.

Pirogue PSM 23 Lahou-Plage

Pirogue Etoile Lahou-Plage

Pirogue CBF Lahou-Plage

Pendant la saison des pluies, les hommes mettent leur activité entre parenthèse (jusqu’en août) et en profitent pour réparer leurs pirogues et filets, en construire de nouvelles et les décorer. Et bien sûr jouer au foot ! Lors de notre visite au mois de mai, les bateaux étaient donc à terre et nous avons pu admirer leurs couleurs chatoyantes et leurs étendards footballistiques.

Réparation pirogue

Les femmes, quant à elle, s’occupent de fumer le poisson qui se garde ainsi 3 à 4 mois. Il est consommé sur place ou vendu, de l’autre côte de la lagune, au nouveau point de débarquement financé par le Maroc.

Fumerie poisson

Enfin, les enfants courent, sautent dans les vagues, observent les visiteurs avec curiosité, posent avec grand plaisir sur les photos des touristes et évidemment jouent au foot. Impossible d’échapper au sport-roi à Lahou-Plage.

Petit garçon Lahou-Plage

Le mythique Grand-Lahou n’existe plus certes. Mais celui qui l’a remplacé, loin d’être un village fantôme, est joyeux, vivant. Et ses habitants – futurs réfugiés climatiques – continuent de vivre, envers et contre, sur ce petit banc de sable qui se réduit chaque jour davantage à peau de chagrin.

Les jours de Lahou-Plage sont comptés. Alors n’attendez pas pour aller le visiter et aller à la rencontre de ses résiliants habitants.

 

Si vous voulez en savoir plus sur les menaces qui pèsent sur le littoral ouest africain, je vous invite à lire cet article du blog Africa Can.

 

INFORMATIONS PRATIQUES 

  • Accès Grand-Lahou : par la route côtière à 2h d’Abidjan (direction Jacqueville/Dabou). Malgré de nombreux trous, voire cratères, la route est en bon état. Une gare routière se trouve à l’entrée de la ville. Il est donc aussi possible de s’y rendre en bus depuis Abidjan.
  • Accès Lahou-Plage : suivre l’artère principale vers l’ouest jusqu’à l’embarcadère du village de Braffedon puis trouver un piroguier pour se rendre au village, de l’autre côté de la rive. Si vous cherchez un guide, demandez Nicolas, il est excellent !

 

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