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Grand-Bassam

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Au fil de l’eau dans le quartier N’Zima de Grand-Bassam

Le quartier N’Zima se trouve au sein du quartier France de Grand-Bassam. Il possède quelques unes des plus belles villas coloniales, notamment l’emblématique Maison Ganamet. Il est habité par le peuple Akan N’Zima Kôtôkô qui, chaque année, célèbre la fête de l’Abissa. Cette année, exceptionnellement, la fête est reportée au 17 novembre en raison des terribles inondations qui ont frappé la ville.

 

Grand-Bassam, la belle endormie

Je suis une fan absolue de Grand-Bassam. J’adore cette petite ville tranquille, première capitale de la Côte d’Ivoire, station balnéaire qui offre un cadre reposant le temps d’une journée ou d’un week-end loin d’Abidjan. Certes, ses plages ne sont pas aussi jolies que celles d’Assinie. Mais elle a bien d’autres atours à faire valoir : ses scènes de vie pittoresques à observer, son agitation frénétique autour de la place de la Paix jusqu’au vieux phare, son marché artisanal bien achalandé aux allures de caverne d’Ali Baba qui s’étend tout le long de la route et bien sûr son quartier colonial I.N.C.O.N.T.O.U.R.N.A.B.L.E.

 

Le célèbre quartier France, classé au patrimoine de l’UNESCO, semble figé dans le temps et malheureusement bien résigné à ne jamais recevoir les crédits qui permettraient de redonner toute leur splendeur aux édifices ravagés par le temps, le sable et les embruns. Ces vieilles bâtisses branlantes, usées, dévorées par la végétation ont l’air à bout mais tiennent toujours debout et me fascinent.

 

La plupart des promenades dans ce quartier démarrent au Musée National des Costumes, ancien palais du Gouverneur (une des rares maisons qui a eu la chance d’être restaurée), et se poursuivent le long de l’artère principale pour faire une boucle qui passe par le centre de céramique, le marché artisanal, le monument érigé en l’honneur de Marcel Treich-Laplène et s’achever au musée comme je l’ai décrit dans mon article « Eternelle Bassam »

Musée Costume Bassam

Cette balade est splendide. Vous serez sous le charme mais si vous vous arrêtez là, vous serez bien loin d’avoir tout vu tant le quartier France regorge de beautés et de surprises. Et c’est ce que j’aime tout particulièrement à Bassam : vous pouvez y aller 10 fois, vous ne verrez jamais la même chose et surtout vous découvrirez à chaque fois quelque chose de nouveau !

 

Le quartier N’Zima de Grand-Bassam sous les eaux

Ce quartier se trouve après le centre de céramique. Lorsque vous arrivez au niveau de la bibliothèque et du centre culturel Jean-Baptise Mockey (sur votre gauche), tournez à droite. Vous y êtes. C’est le moment de lâcher Google Map, flâner et vous perdre dans les rues du quartier.

C’est exactement ce que j’ai fait avec des amis venus nous rendre visite en Côte d’Ivoire, à qui je tenais absolument à faire découvrir ce joyau …

Malheureusement le premier mot qui nous est venu à l’esprit en arrivant fut « désolation ». Grand-Bassam, et en particulier cette partie-là de la ville qui borde la lagune, a été victime des pluies torrentielles du mois d’octobre. De nombreuses populations sont encore sinistrées à l’heure où j’écris ces lignes et 1000 personnes environ ont dû être évacuées.

Le niveau de l’eau a bien baissé mais certains axes sont encore inaccessibles. Et les riverains vivent les pieds dans l’eau.

Bassam sous les eaux

Maison Napoléon sous l'eau Bassam

Bassam sous les eaux

« Grand-Bassam subit (…) des pluies torrentielles depuis plusieurs semaines. Des précipitations en quantité inhabituelle qui ont fait sortir le limon de son lit et englouti plus de 300 familles dans cinq quartiers. Ensablé, bouché depuis des années, le delta du Comoé, censé permettre l’évacuation des eaux, a retenu la lagune à l’intérieur des terres »

Source : article paru dans le Figaro le 01/11/2019

 

La population est en colère car cela fait des années qu’elle réclame l’ouverture et le désensablement de l’embouchure. En vain. Et le patrimoine architectural est plus que jamais en péril. Si rien n’est fait, ces bâtisses finiront-elles, elles aussi, emportées par les flots ?

 

De la maison Ganamet au palais royal de Grand-Bassam 

Malgré ce drame, la vie continue. Le quartier N’Zima est à la fois tranquille et vivant. Un bel exemple de la douceur de vivre à la Bassamoise ! Et comme toujours à Grand-Bassam, la magie a opéré. Nous demandant comment rejoindre la maison Ganamet, puisque les rues étaient inondées, nous avons interpellé un monsieur passant devant nous. Jules nous a immédiatement renseigné et pris « sous son aile ». Il nous a accompagné tout le long de notre visite juste pour le plaisir de nous faire découvrir son quartier, de maisons en maisons jusqu’au Palais Royal et à la place où sera bientôt célébrée l’Abissa.

Maison Ganamet Bassam

La Maison Ganamet, ancienne propriété d’un commerçant libano-syrien, chef d’oeuvre architectural aujourd’hui en piteux état.

Maison Ganamet Bassam

L’intérieur de la Maison Ganamet. Les dernières pluies ont encore plus affaibli la structure du bâtiment.

Hôtel de Paris Bassam

L’ancien hôtel de Paris qui a perdu ses étoiles.

Maison coloniale Bassam

La végétation a repris ses droits dans les maisons coloniales de Grand-Bassam.

Le royaume N’Zima de Grand-Bassam

Le peuple N’Zima Kôtôkô est d’origine Akan. Il est constitué de 7 familles. Tout se passe au sein de ces familles. Si un problème ne trouve pas de solution, il est exposé au chef et, dans le pire des cas, au roi. Ainsi, dans la société traditionnelle N’zima, le roi est le chef des 7 familles, le patron de ce peuple. Il est toujours issu de la famille des Alonhomba (qui a pour symbole le raphia et la calebasse).

Palais Royal Bassam

 

Le roi actuel s’appelle Awoulae Tanoe Amon. Il règne depuis 2004 (il est le 25e roi N’Zima) et siège au palais royal de Grand-Bassam. Il est également le premier Président de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire (nouvelle instance créée par le Président Alassane Ouattara).

Roi Bassam

Ce royaume fonctionne sous le régime du matriarcat. Cela signifie que ce sont les femmes qui choisissent le roi (les sœurs, les cousines, les tantes). Elles sont les gardiennes du trône. L’épouse du roi et leurs enfants n’héritent pas du trône, qui est plutôt confié au neveu ou au frère de l’ancien roi.

Palais Royal Bassam

La femme N’Zima détentrice du pouvoir du Matridan

 

Le roi gouverne avec des notables choisis parmi les chefs de famille et forment le collège des notables. Ce collège est dirigé par le premier conseiller du roi appelé Tfouhen. C’est lui qui, au nom du roi, règle les problèmes de la société.

Source : rezoivoire.net

Lors de notre visite, nous n’avons pas eu la chance d’être reçu par sa Majesté. Mais nous avons échangé avec quelques notables et pu admirer le palais. Une visite VIP comme seule la Côte d’Ivoire nous réserve !!

 

Morale de l’histoire : à Grand-Bassam, n’hésitez pas à sortir des chemins tous tracés et à vous aventurer dans les petites ruelles. Vous ne pourrez qu’être agréablement surpris !

 

Et si vous voulez vivre pleinement une expérience typiquement ivoirienne, rendez-vous le du 17 décembre au 1er décembre à Grand-Bassam pour fêter l’Abissa. Cette année, le thème est « Les 7 familles piliers de la cohésion du peuple N’zima Kôtôko ». Plus d’informations sur leur page Facebook ici.

Livre Abissa Bassam

 

 

 

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N'Zima Bassam Pinterest  N'Zima Bassam Pinterest

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Visiter la Côte d’Ivoire : 10 incontournables

La Côte d’Ivoire, vous connaissez ?

Ce petit pays d’Afrique de l’Ouest est ceinturé par le Liberia et la Guinée à l’ouest, le Burkina Faso et le Mali au nord, le Ghana à l’est et enfin le tumultueux Golfe de Guinée sur son littoral sud.

Quand on pense « voyage en Afrique », on pense rarement à la Côte d’Ivoire… Mais voilà, les hasards de la vie m’ont amenée à y poser mes bagages avec ma famille depuis près de deux ans. Et en lançant ce blog, je me suis fixée un défi ambitieux : faire découvrir les richesses de ce pays magnifique et vous donner envie de le visiter.

Découvrez donc ma sélection des 10 incontournables à visiter en Côte d’Ivoire, le pays des éléphants, de l’attiéké et de Didier Drogba !

 

1. Abidjan, la vibrante capitale économique du pays

 Un passage obligé lorsqu’on arrive en Côte d’Ivoire via l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Et une escale incontournable pour apprécier le dynamisme économique du pays et l’énergie qui s’en dégage.

A LIRE AUSSI : Top 10 des activités à faire à Abidjan

Treichville Abidjan

Marché haut en couleurs de Treichville

Plateau Abidjan

Le quartier d’affaires du Plateau, la BAD et la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan

Et si vous passez plusieurs jours dans la ville, consultez la page Facebook de l’Institut Français qui propose une programmation culturelle éclectique et de qualité. Ou encore le site d’AfroFoodie pour découvrir les meilleures restaurants de la ville.

Au détour de vos déambulations, vous tomberez peut-être aussi sur le BAAB, le magasine Lifestyle gratuit, distribué dans de nombreux commerces et restaurants, qui est une très bonne source d’informations pour connaître les actualités en tout genre de la métropole (exposition, concert, événement, …).

D’ailleurs, ce mois-ci, vous trouverez, dans le BAAB, mon article sur le nouveau Domaine Bini Lagune (page 93)

BAAB

 

 

2. Grand-Bassam, le joyau colonial

Cette charmante station balnéaire fut la première capitale de la Côte d’Ivoire. Elle est située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, accessible désormais par une autoroute moderne ou par une petite route bordée de maquis et de boutiques artisanales.

Célèbre pour sa douceur de vivre et ses longues plages de sable blanc, elle est surtout fréquentée par les touristes pour son quartier colonial, le Quartier France, et ses vestiges coloniaux témoins du passé tumultueux du pays.

Grand-Bassam

La maison Ganamet envahie par la végétation

Grand-Bassam quartier France

Maison de l’Evêché de Grand-Bassam

 

A LIRE AUSSI : Eternelle Bassam : visite du Quartier France

 

3. Assinie, entre lagune et océan

Assinie la belle, la plus fameuse des stations balnéaires du pays, lieu de tournage du film Les Bronzés dans les années 70 et refuge de tous les Abidjanais aisés et expatriés pendant le week-end. En 1h30 de route depuis Abidjan, vous serez projeté au Paradis !

Une escapade immanquable pour faire l’expérience de la Dolce Vita à l’ivoirienne, sur les splendides plages du Golfe de Guinée ou encore partir à la recherche du très convoité Dollar des Sables.

 

A LIRE AUSSI : Où séjourner à Assinie & 10 activités pour profiter à 100% d’ Assinie la belle

 

4. Grand-Lahou

Grand-Lahou est une ville côtière, située à l’ouest de la Côte d’Ivoire à environ 2 heures de route d’Abidjan. Moins célèbre que Bassam ou Assinie, elle vaut néanmoins le détour pour ses innombrables curiosités et en particulier le petit village de Lahou-Kpanda, aussi appelé « la cité aux 3 eaux », l’embouchure entre le fleuve Bandama, la lagune Tiagba et l’océan Atlantique ou encore le parc d’Azagny, un des 8 parcs nationaux de Côte d’Ivoire.

L’île de Lahou-Kpanda mérite à elle seule une visite : petit village de pêcheurs en sursis, hanté par ses vestiges coloniaux délabrés et rongé par l’érosion maritime.

Grand-Lahou

 

A LIRE AUSSI : Un week-end à Grand-Lahou & Lahou-Plage, les derniers jours de la « Cité aux 3 eaux »

 

5. Grand-Bereby et ses plages paradisiaques

Si Assinie est la plus célèbre des stations balnéaires de Côte d’Ivoire, Grand-Béréby est de loin la plus envoutante. Son éloignement de la capitale et son inaccessibilité la rendant sans doute beaucoup plus attirante !

En effet, Grand-Béréby se situe à près de 400 km de la capitale. S’y rendre relève un peu du parcours du combattant tant la route côtière est en mauvais état (8/9h route depuis Abidjan). Par conséquent, il est plus simple de s’y rendre par avion (jusqu’à San Pedro)mais cela a un coût, financier et écologique.

Qu’à cela ne tienne, cette virée dans ce far-west ivoirien vous laissera des souvenirs impérissables !! Les plages y sont paradisiaques et quasiment désertes. L’eau ni trop froide ni trop chaude. La chaleur toujours au rendez-vous (comme partout en Côte d’Ivoire). Un endroit paradisiaque particulièrement préservé et tranquille comme ils en existent peu.

Grand-Bereby Grand-Bereby

A LIRE AUSSI : La Baie des Sirènes : la Dolce Vita à Grand-Bereby

 

6. Yamoussoukro et sa monumentale basilique

Yamoussoukro est la capitale de la Côte d’Ivoire depuis 1983. Elle se situe à 250 km au nord d’Abidjan (3 heures de route environ). Feu Houphouët-Boigny, premier président du pays après l’indépendance en 1960, avait entrepris une série de travaux pharaoniques pour ériger sa ville natale au rang de capitale nationale. Mais suite à son décès, les services politiques ne s’y sont jamais véritablement installés. Et la décentralisation n’a pas fonctionné.

Aujourd’hui, Yakro ressemble plus à une ville–fantôme, avec ses grandes artères souvent vides, qui a manqué son rendez-vous avec l’histoire. Néanmoins ses bâtiments colossaux méritent largement d’y séjourner 2 jours : le Palais Présidentiel et son lac aux caïmans, la Fondation Houphouët-Boigny, l’Hôtel Président et son golf club et bien sûr la Basilique Notre-Dame-de-la-Paix, plus grande basilique du monde construite sur le modèle de la basilique Saint-Pierre de Rome.

ND Paix Yamoussoukro ND Paix Yamoussoukro

A LIRE AUSSI : Que faire à Yamoussoukro

 

7. Bouaké, la rebelle

Bouaké est la 2e ville du pays, situé au centre, à environ 5 heures de route d’Abidjan. Souvent boudée par les visiteurs, elle regorge pourtant d’une multitude de curiosités.

Bouaké est en effet la capitale du pays Baoulé, une des principales ethnies du groupe Akan, originaires du royaume Ashanti au Ghana. Son pagne du même nom est un tissus traditionnel africain (rien à voir avec le wax !) des peuples Gbomi. Pièce maîtresse du patrimoine culturel ivoirien, il est célébré lors d’un festival au mois d’août.

Bouaké est aussi très réputée pour ses potières, installées dans le village de Tanou-Sakassou. En général, je ne résiste pas à l’envie d’en acquérir quelques unes de leurs créations, ce qui non seulement embellit mon intérieur mais aussi permet à ces artistes de vivre de leur activité.

A ne pas manquer également les forgerons de Djambrou et les teinturières de Dar Es Salam. Une balade dans la ville permet enfin de découvrir la cathédrale Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la grande Mosquée, le monastère des Bénédictins Sainte Marie.

A venir sur le blog : Un week-end à Bouaké.

8. Korogho, ses villages traditionnels et ses mosquées de style soudanais

Ici c’est le nord, l’Afrique des savanes, du fétichisme et du mysticisme. La région du Poro et de l’ethnie des Sénoufos qui vénère le Calao.

Célèbre également pour ses toiles peintes avec des pigments naturels (indigo, kola) sur des bandelettes de coton cousues les unes aux autres. Le plus souvent, ses créateurs y représentent des animaux et des personnages accompagnés de motifs géométriques. De véritables chefs d’œuvre !

Une escapade dans cette contrée, c’est (comme à Bouaké) l’occasion d’aller à la rencontre des artisans et de découvrir leurs savoir-faire ancestraux, qu’il s’agissent des tisserands de Fakaha, des potiers, des forgerons, des fabricants de bijoux ou de beurre de karité. Egalement de se frotter aux traditions animistes et de découvrir des endroits sacrés comme le Lac Sacré de Samorosoba ou le Rocher Sacré d’adoration et de sacrifices.

Enfin, si vous restez au moins 4 jours dans le coin, éloignez-vous de Korhogo pour visiter les mosquées de style soudanais du 14e au 17e siècles, parmi laquelle la magnifique mosquée de Kong, classée patrimoine national. Dépaysement ET enrichissement garantis. Accessible par avion depuis Abidjan jusqu’à Korhogo ou en voiture ((9h de route).

Toile Korhogo

 

9. Man et ses montagnes mystérieuses

Man est une grande ville de l’ouest ivoirien, chef-lieu de la région du Tonkpi. Elle est surnommée « La ville aux 18 montagnes » car elle est située dans une cuvette entourée d’une chaîne de montagnes.

D’ailleurs au programme d’une escapade 100% nature dans cette région : l’ascension de la Dent de Man, du Mont Tonkpi ou du Mont Nimba, plus haut sommet de la Côte d’Ivoire. Parmi les autres curiosités : la forêt sacrée de Gbapleu peuplée de singes, les vertigineux ponts de lianes, les cascades, le village de tisserands de tissus Yacouba…

3 jours dans cette région sont un minimum pour profiter de cette nature généreuse et de cette culture envoutante. A noter, du 1er au 10 décembre 2019 aura lieu la seconde édition du festival des arts et de la culture Dan à Man.

A venir sur le blog : Un long week-end dans la région de Man.

10. Parc national du Taï

Le parc national de Taï est un parc national situé à l’ouest du pays, à la frontière du Liberia. Avec ses 5 360 km², il est la deuxième forêt primaire d’Afrique.

Inscrit en tant que Réserve de la Biosphère depuis 1978 et classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1981 par l’UNESCO, il est un véritable joyau naturel. Il possède 140 espèces de mammifères dont 12 endémiques. Parmi elles, l’hippopotame pygmée ou les Céphalophes de Jentink et d’Ogilby.

Le parc est aussi particulièrement exceptionnel car il héberge l’une des plus importantes populations de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, ainsi que des Mangabeys et des Colobes Rouges.

Un projet éco-touristique communautaire a été initié dès 2001 par la commune du Taï afin d’appuyer le développement durable de la région et protéger les primates. Les réceptifs situés dans le parc ont été repris, en décembre 2018, par l’équipe de Taï Forest Lodges. Sur leur page Facebook, il est écrit : « A travers l’observation des Chimpanzés, l’ascension du Mont Niénokoué, les marches de découverte en forêt, et les balades en barque sur la rivière Hana, nous vous proposons, une immersion en pleine forêt de Taï. »

Seul hic : le parc est très difficile d’accès … (14 heures de route depuis Abidjan).

 

Evidemment ma sélection est loin d’être exhaustive. Les classements sont toujours très subjectifs et exigent de faire des choix !!

Alors, que pensez-vous de mon Top 10 ?

 

Si j’ai réussi à vous convaincre, n’oubliez pas de lire mes conseils et recommandation pour préparer votre voyage  en Côte d’Ivoire en toute sérénité.

 

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Eternelle Grand-Bassam : visite du quartier France

Rue de Bassam

Grand-Bassam, surnommée tout simplement Bassam, ne préside plus – et depuis bien longtemps – la destinée de la Côte d’Ivoire. Mais elle garde les traces de sa grandeur d’antan et sera, pour toujours, la première capitale du pays (de 1893 à 1900).

Cette station balnéaire se situe à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, le long de la façade Atlantique. Elle est particulièrement prisée pour sa douceur de vivre et son interminable plage bordée de palmiers. Mais pas seulement !

Plage Bassam

 

Un patrimoine colonial exceptionnel à Grand-Bassam

Grand-Bassam dispose d’un incroyable patrimoine culturel, notamment au sein du Quartier France, la ville coloniale construite sur une étroite bande de terre entre l’océan et la lagune. Véritable musée à ciel ouvert, il abrite des vestiges de la fin du XIXe et du début du XXe siècle : un remarquable exemple d’architecture coloniale avec des maisons fonctionnelles dotées de galeries extérieures, de vérandas et de jardins qui témoignent des relations entre Européens et Africains et même du mouvement en faveur de l’indépendance.

Maison coloniale Bassam

Le Quartier France est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis juin 2012. Une promenade dans ses ruelles est l’occasion de découvrir un morceau de l’histoire tourmentée du pays.

Le plus ancien bâtiment du quartier est la Maison du Gouverneur qui héberge désormais le Musée National du Costume. Il fut construit en 1893 alors que Grand-Bassam devenait la première capitale de la colonie de la Côte d’Ivoire et désignait son premier gouverneur Français : le capitaine Binger (qui a donné son nom à Bingerville).

Musée Bassam

En face se trouve l’ancien Palais de Justice, construit en 1911. Il est particulièrement ravagé par le temps et les embruns et est donc censé être le premier bâtiment rénové grâce aux financements de l’UNESCO et de l’état ivoirien – d’où les échafaudages en place sans qui la maison ne serait plus qu’un amas de pierres. Les travaux ont commencé en 2014 et le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont pas beaucoup avancé … En attendant sa réhabilitation, le Tribunal se situe à l’entrée du quartier, dans une maison autrefois habitée par les fonctionnaires coloniaux, juste en face de la Préfecture.

Palais de Justice Bassam

En poursuivant le chemin, on découvre la Maison des Artistes, un bâtiment au charme tout particulier puisqu’il a été investi par un collectif d’artistes qui ont décoré les murs décrépis de la bâtisse avec leur portrait. Construit en 1905, il fut le premier entrepôt utilisé par les Français pour stocker des marchandises et commercer.

Maison des Artistes Bassam

Une grande maison blanche et verte est particulièrement représentative de l’architecture coloniale, adaptée au climat tropical, avec ses persiennes ajourées laissant passer la lumière mais pas les rayons de soleil. Il s’agissait des bureaux des Postes et des Douanes (les fameuses PTT), autrement dit la première Poste ivoirienne. Deux bâtisses à l’époque distincte mais désormais réunies qui accueillent des expositions de photos, notamment d’anciens clichés racontant l’histoire de la ville.

PTT Bassam

La maison coloniale mitoyenne héberge l’entité qui gère le patrimoine, pilote les travaux de rénovation et s’assure que les actions menées sont bien conforme aux critères d’exigence de l’UNESCO … un vaste chantier à tous les niveaux car faute d’éducation sur le sujet, les grands propriétaires des maisons coloniales refusent de se plier aux cahiers des charges et préfèrent faire ce qu’ils veulent dès lors qu’il est question de rénover ou aménager leur maison.

 

Grand-Bassam, une terre de missionnaires et d’évangélisation

En face se trouve la première école fondée à Bassam par les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame des Apôtres. Elles se sont installées en 1898 à Grand-Bassam et y vivent encore. Leur école, toujours active, était exclusivement réservée aux métisses, enfants des colons. Une autre école, située quelques mètres plus loin dans la même rue, était elle réservée aux enfants des employés des colons.

Ecole des Soeurs Bassam

Avant les sœurs, ce sont deux pères des Missions Africaines de Lyon, Alexandre Hamard et Emile Bonhomme, qui arrivèrent en 1895 pour évangéliser Grand-Bassam. Un monument leur rend hommage. De cet endroit, on peut apercevoir, dans une petite rue perpendiculaire à l’artère principale du quartier, la première église de Côte d’Ivoire, consacrée en 1896. Celle-ci fut détruite lors de la grande épidémie de fièvre jaune en 1899 mais reconstruite depuis et est toujours en fonction. La maison (jaune) est aujourd’hui celle de l’Evêché de Grand-Bassam.

Maison Jaune Evéché Bassam

 

La grande épidémie de fière jaune et la fin de l’ère bassamoise

Arrivés au bout de la rue, au niveau du restaurant la Commanderie, est érigé le Monument aux Morts français qui rend hommage aux victimes de l’épidémie de fièvre jaune ayant emporté 2/3 des colons présents à Bassam en 1899. Ce monument, sculpté par Alfred Lenoir, fut inauguré en 1914. Il est surmonté d’une Marianne portant un bouquet de fleurs dans ses bras.

Monument Morts Bassam

L’épidémie dura jusqu’en 1903, ce qui explique pourquoi Grand-Bassam perdit son statut de capitale au profil de Bingerville en 1900. Dès lors, Grand-Bassam continua de jouer un rôle important au sein de la colonie, notamment avec la mise en service de son wharf maritime (177 m de long) et de son phare en 1901. Mais le centre névralgique de la colonie de la Côte d’Ivoire se déplaça durablement vers l’ouest, d’abord à Bingerville puis à Abidjan qui en devint la capitale en 1933.

 

Un comptoir commercial très actif à Grand-Bassam

Juste après ce monument se trouve le Centre de Céramique qui réunit les potiers et céramistes de la ville. Nous n’avons pas pris le temps de le visiter mais il fera évidemment l’objet d’une prochaine visite à Bassam ! Lors de l’époque coloniale, bien avant de devenir un centre artistique dans les années 1980, il abritait les Cercle de l’Union Européenne, haut-lieu de retrouvailles des colons entre eux.

Centre Céramique Bassam

 

Nous poursuivons notre chemin jusqu’à la lagune, à l’endroit qui accueillait autrefois le marché aux poissons ainsi que le marché aux légumes construit en 1934. Sur la droite se trouve le quartier de la communauté N’zima (peuple du groupe des Akans) qui célèbre la Nouvelle Année fin octobre/début novembre lors de la fête de l’Abissa. J’espère pouvoir y assister cette année … Et sur la gauche, une bibliothèque ainsi que le centre culturel Jean-Baptise Mockey, du nom du premier Maire de Grand-Bassam, qui possède, sur la façade latérale, de magnifiques portes en bois sculpté.

La balade se déroule désormais le long de la lagune Ouladine, sur une route bordée de magnifiques manguiers qui furent plantés par Henri-Charles Roberdeau, 4ème gouverneur de Côte d’Ivoire et dernier de Grand-Bassam (1898-1902).

Manguiers Bassam

L’emplacement stratégique de cette artère, au bord de l’eau et proche du wharf, suscita le développement du trafic maritime et l’installation de grandes maisons de commerce, dont la CFAO (Compagnie Française d’Afrique de l’Ouest) qui fut fondée en 1888.

CFAO Bassam

 

Les premiers mouvements en faveur de l’indépendance

Juste à côté se trouve le premier supermarché de Côte d’Ivoire : un vestige particulièrement remarquable pour sa fresque extérieure qui dépeint la Marche des Femmes de 1949. Ces femmes se sont soulevées contre la puissance coloniale pour demander la libération de leurs époux, frères ou fils, militants anti-colonialistes, qui croupissaient en prison sans aucune forme de procès. Elles marchèrent, le 24 décembre 1949, d’Abidjan à Bassam, jusqu’à la prison pour réclamer justice. Nombres d’entre elles furent blessées par les autorités françaises. Même si elles n’obtinrent pas immédiatement gain de cause, elles devinrent des pionnières de la lutte pour l’indépendance du pays.

 

 

Premier supermarché Bassam

Fresque Marche Femmes BassamLa statue située au centre de la place de la Paix célèbre aussi leur courage. Elle représente 3 de ces femmes qui marchaient en tête du regroupement : Anne-Marie Raggi, Marie Sery Koré et Odette Ekra.

Le pont qui relie le quartier France à la ville, qu’on aperçoit depuis le bâtiment CFAO, a été rebaptisé Pont de la Victoire également en leur mémoire. Cet ouvrage métallique de 150 mètre de long et 10 mètres de large est aussi un vestige colonial intéressant. Il a été ouvert en 1928 et reliait donc le quartier France au quartier de Petit Paris, haut-lieu de la prostitution où les colons se rendaient plus souvent, en toute discrétion, en pirogue.

 

 

Marcel Treich-Laplène, fondateur de la Côte d’Ivoire

Juste avant d’atteindre le pont, se trouve un obélisque dédié à Marcel Treich-Laplène, aventurier français qui mena des missions d’exploration à l‘intérieur des terres de Côte d’Ivoire et signa de nombreux traités avec des chefs traditionnels. Il mourut à l’âge de 30 ans, épuisé par la maria et la fièvre, et fut enterré dans l’ancien cimetière des Européens de Bassam. Son corps fut ensuite exhumé et rapatriée en France en 1922. Rarement cité dans les manuels d’histoire, Treich-Laplène est pourtant celui qui a donné à la Côte d’Ivoire ses frontières actuelles et est donc à ce titre, considéré comme le fondateur du pays. Il a donné son nom à la commune de Treichville à Abidjan.

Treich-Laplène Bassam

Alors que nous laissons le pont sur notre droite, notre promenade s’achève avec 3 derniers bâtiments remarquables : la Mairie de Grand-Bassam, la pharmacie qui fut aussi la première limonaderie du pays en 1921 et la Préfecture du département de Sud-Comoé.

Limonaderie Bassam

Nous avons fait une boucle d’1h30 en partant du musée du Costume. Sans problème avec les enfants qui ont super bien marché et ont même adoré se faire prendre en photo devant les vestiges.

 

Découvrez également un autre coin du quartier France : le quartier N’Zima situé autour du Palais Royal de Grand-Bassam.

 

Vous l’avez compris, j’ai vraiment un faible pour Bassam et son histoire. J’adore arpenter ses ruelles à la recherche des merveilles architecturales coloniales. Mais force est de constater que le patrimoine bassamois est en piteux état. Et bien qu’il soit inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, sa réhabilitation semble au point mort. Espérons que ces joyaux ne soient finalement pas condamnés à disparaître …

Homme de dos Bassam

 

INFORMATIONS PRATIQUES :

  • Grand-Bassam se trouve à 43km d’Abidjan vers l’est. Pour s’y rendre en voiture, on peut soit emprunter la nouvelle autoroute à la sortie de Gonzagueville, soit continuer par la route nationale qui longe l’océan et traverse le marché artisanal de Bassam. Personnellement, je préfère cette 2e solution, plus longue mais plus charmante.
  • Avant de vous promener dans le quartier France, je vous recommande de visiter le Musée National du Costume qui a été très bien restauré et possède une belle collection de costumes traditionnels du pays. C’est aussi là que vous pourrez trouver un guide pour vous accompagner dans la vieille ville.
  • En dehors des maisons coloniales et de la plage, il y a bien d’autres choses à voir à Bassam :
    • le centre de céramique,
    • le marché artisanal et notamment le tisserands de kita, les sculpteurs et les bronziers,
    • le vieux phare,
    • la place de la paix et le marché,
    • le palais royal de Grand-Bassam ou encore celui de Mossou.
  • Après le sport, le réconfort. Vous pouvez prolonger votre séjour à Bassam en déjeunant dans l’un des nombreux restaurants/hôtels qui se succèdent sur la route d’Azuretti le long de l’océan : Assoyam Beach, la Madrague, l’Etoile du Sud, le Koral Beach Hotel, la Maison de la Lagune ….

 

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