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Que faire à Bouaké

Bouaké est la deuxième ville la plus peuplée de Côte d’Ivoire. Elle est située à 350 km au nord d’Abidjan et 100 km au nord de Yamoussoukro.

J’ai longtemps attendu pour aller la visiter. Bouaké la sulfureuse, Bouaké la rebelle a une réputation qui la précède. Mais heureusement j’ai fini par prendre la route, avec ma petite tribu pour enfin découvrir la capitale du pays Baoulé. Et je n’ai pas été déçue (vous avez remarqué, je suis rarement déçue par mes escapades …).

Je ne vais pas vous dire que Bouaké est une jolie ville. Non, ce n’est pas vraiment son credo. En revanche, Bouaké regorge de petits trésors plus ou moins cachés. Tout d’abord, en tant que carrefour commercial, elle possède le plus grand marché de Côte d’Ivoire. Elle dispose également d’un patrimoine artisanal hors du commun, dont l’étendard est fièrement porté par les potiers de Tanou-Sakassou et les tisserands de pagnes baoulés.

Bouaké

Vue de Bouaké depuis le toit-terrasse de l’hôtel de l’Art

Enfin si vous prenez le temps de rester quelques jours dans la région, Bouaké vous propose aussi quelques belles escapades hors les murs, du lac de la LoLa aux falaises de Brobo sans oublier l’incontournable réserve nationale N’Zi pour vivre un safari à l’ivoirienne.

 

Alors prêts à découvrir tout ce qu’il y a à faire à Bouaké ?

 

A la découverte du centre ville de Bouaké

Le marché de Bouaké, l’attraction phare

Bouaké est surtout connu pour son marché. Un marché à la fois de détail et de gros qui est le poumon économique de la ville, où se côtoient produits alimentaires, artisanaux (pagnes, poids, sculptures baoulé, poteries, cuir, bois, bronzes, …) et manufacturés. Il témoigne du dynamisme des échanges commerciaux, au sein de la Côte d’ivoire et même de la sous-région, favorisés par sa position centrale, à la croisée de des grands axes routiers et ferroviaires du pays.

Marché Bouaké Marché Bouaké

Historiquement ce marché, le plus grand d’Afrique de l’ouest, était couvert. Mais il a brulé en 1998. Depuis lors, faute d’être reconstruit, il s’est répandu partout le long des ruelles du centre où se concentrent une multitude de petites boutiques.

Les travaux de construction d’un nouveau grand marché ont été lancés en décembre 2019. Ce futur centre commercial couvert s’étendra sur 9 hectares et aura une capacité de 5 000 boutiques. En attendant, le grand marché, qui a une nouvelle fois brûlé début janvier, doit être partiellement reconstruit afin de permettre aux victimes de reprendre leur activité.

 

La tour Télécom

La sentinelle de la ville et son point culminant. Elle fut construite en 1973 par Côte d’Ivoire Télécom. Du haut de son 25e étage, la vue sur Bouaké est, parait-il, sans pareil !

 

La cathédrale Sainte-Thérèse de l’enfant Jésus

La cathédrale est reconnaissable à sa grande tour. Elle fait face au stade de foot municipal. Elle possède de jolis vitraux.

Cathédrale Bouaké

La grande mosquée de Bouaké

Érigée en 1881, elle est la plus ancienne mosquée la ville. Son architecture est remarquable.

 

Au pays de l’artisanat Baoulé

Je l’écris et le ré-écris souvent sur ce blog. L’artisanat ivoirien est pour moi une des plus belles richesses de Côte d’Ivoire. Je ne me lasse pas d’aller rencontrer tous ces artisans aux doigts de fée qui fabriquent des produits somptueux et de qualité. Sans doute parce qu’étant originaire de France, j’ai plus souvent consommé des produits industriels et standardisés – made in China – alors qu’aujourd’hui, comme beaucoup de citoyens du monde, j’aspire plutôt à dénicher des produits uniques, qui ont une histoire et qui permettent de faire vivre dignement des petits producteurs (le mot « petit » n’étant ici aucunement péjoratif mais faisant juste référence au volume de leur production vs celles des industriels).

Bouaké n’échappe pas à la règle.

Les potiers de Tanou Sakassou

Pour moi, les stars du pays Baoulé sont définitivement les potiers du petit village de Tanou Sakassou. Leur renommée n’est plus à faire. Ils reçoivent des commandes de toute la Côte d’Ivoire et même au-delà. Et c’est la raison principale pour laquelle les touristes vont à Bouaké.

Leur rendre visite in situ permet non seulement de découvrir leur atelier, leur savoir-faire et leurs produits mais aussi d’être initié à leur technique de poterie. Si vous avez des enfants, Edwige ou l’un de ses collègues se fera une joie de leur apprendre à travailler la terre. Je vous raconte tout dans cet article dédié aux talentueux potiers de Tanou Sakassou.

Tanou Sakassou Bouaké

Oui-Oui, le maroquinier du marché de Bouaké

M. Oui Oui , dont j’ai oublié le vrai prénom, est un commerçant du grand marché de Bouaké. Il est maroquinier. Il travaille, avec son fils, la peau de mouton, de serpent ou encore de crocodile (je ne suis pas sûre que son activité soit totalement licite …). Il fabrique des ceintures, des portefeuilles, des sacs, des cartables … Si vous lui rendez visite, il vous explique même vaguement comment il fait. En tout cas, il est très sympathique et très accueillant, d’où son surnom. Si vous lui achetez un petit souvenir, c’est encore mieux !

M. Oui Oui marché Bouaké M. Oui Oui marché Bouaké

Les teinturières de Dar es Salam

Bouaké est un centre textile important où l’on trouve notamment des pagnes indigo. Cette couleur bleu intense est obtenu à partir d’une technique artisanale importée du Mali. Ce sont donc des femmes Malinkés, installées dans le quartier de Dar es Salam, qui maîtrisent cet art de la teinture végétale extraite des feuilles de l’indigotier. Je ne peux vous décrire, dans le détail, les différentes étapes du procédé car je n’ai pas assisté à ce spectacle. Toutefois, lors de mon prochain séjour à Bouaké, je compte bien aller rendre visite à ces teinturières.

Le quartier de Dar es Salam se trouve après le quartier Belleville, sur la route du N’Zi river lodge.

Teinturières Bouaké

Crédit photo : @sublimecotedivoire (compte Instagram)

 

Les sculpteurs sur bois de Ngattakro, les forgerons de Djambrou et les fabricants de Batik

Trois autres communautés d’artisans à découvrir et à admirer dans le centre de Bouaké.

 

Les potières de Katiola au nord de Bouaké

La ville de Katiola, située à 50 km au nord de Bouaké, est également réputée pour ses poteries, plus particulièrement ses canaris (contenants en terre utilisé pour faire la cuisine en Afrique de l’ouest).

A Katiola, contrairement à Tanou Sakassou, seules les femmes travaillent l’argile récolté une fois par an à la saison sèche dans les carrières alentours. Les voir façonner ces pots est aussi un spectacle fascinant (bien que moins interactif qu’à Tanou Sakassou).

Katiola Canaris Bouaké

Les tisserands de pagnes Baoulés au sud de Bouaké

Les tisserands sont installés de part et d’autre de la route qui mène à Yamoussoukro, à environ 70km de Bouaké. Bomizambo est la cité du pagne Baoulé (sur la droite en venant du nord). C’est à cet endroit précis que se trouve la principale coopérative de pagnes. Mais les villages qui suivent ont aussi leur communauté de tisserands (uniquement des hommes) qui, du matin au soir, s’activent sur leur métier à tisser en bois pour fabriquer les plus beaux des tissus africains.

Plus d’informations sur ces artistes dans mon article consacré à Bomizambo, cité du pagne Baoulé.

Bomizambo tisserands Bouaké Bomizambo tisserands Bouaké

Bouaké, capitale de l’anacarde en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial d’anacardes (ou noix de cajou) devant l’Inde, depuis 2016. Et Bouaké en est la capitale ! Beaucoup d’industries s’y installent. 

C’est en effet à Bouaké que le groupe Singapourien Olam a installé la première usine de transformation de noix de cajou en Afrique francophone et dans le monde en 2012. Elle se situe sur la route qui mène à Brobo, avant le village de Tanou Sakassou. Elle est parfois au grand public. Je n’ai pas eu l’occasion de la visiter car l’usine était fermée quand j’y suis passée mais je pense que la visite vaut le coup. De même qu’une visite d’une coopérative plus traditionnelle. Renseignez-vous sur place ou auprès de l’hôtel Mon Afrik pour trouver des contacts.

 

La nature aux alentours de Bouaké

La réserve N’Zi : safari au cœur de la Côte d’Ivoire

La N’Zi est une aire naturelle protégée située à 1 heure de route de Bouaké par la piste. Cette réserve privée est un des rares endroits en Côte d’Ivoire où il est encore possible de faire un safari et de voir de gros mammifères : buffles, antilopes, singes et le dernier rhinocéros d’Afrique de l’ouest.

Je vous raconte tout sur mon expérience à la N’Zi river lodge.

 

Le lac de la Loka

Ce lac artificiel, formé par la construction d’un barrage, se situe à une vingtaine de kilomètres de Bouaké. Il fournit 70 % de l’eau de la ville.

Malheureusement en saison sèche, ce lac se vide. En cause : sa surexploitation, pour alimenter les carrières de sable des alentours, et la baisse de la pluviométrie. Aussi, lors de la dernière saison sèche en 2019, Bouaké a-t-elle connu une grave pénurie d’eau pendant plusieurs semaines.

Mais ce lieu est aussi propice à la détente. Les berges en granit qui entourent le lac invitent à une balade ou à une pause pique-nique. De là, vous pouvez à loisir observer quelques scènes de la vie quotidienne, des hommes qui pêchent, de jeunes qui viennent laver leur linge, des femmes avec leurs enfants qui ramassent du bois …

Pour s’y rendre, il faut prendre la direction de Béoumi. Suivre la route sur une vingtaine de kilomètres puis une piste à droite au niveau de l’usine SODECI.

Lac Boka Bouaké Lac Boka Bouaké

Les falaises de Brobo

Brobo se trouve également à une vingtaine de kilomètres de Bouaké. Apparemment, ses falaises se trouvent au détour de la piste qui mène à la N’Zi river lodge. Soudain, elles se dressent sur 20 mètres de haut en surplomb d’une rivière. Un paysage atypique en Côte d’Ivoire que j’irai voir lors de mon prochain passage à Bouaké !

Falaises Brobo Bouaké

Crédit photo : @keniwa.com

INFORMATIONS PRATIQUES

Pour y aller

En voiture, 5h00 de route depuis Abidjan via l’autoroute du nord. Des bus se rendent aussi quotidiennement dans la capitale du pays Baoulé.

Où dormir

Si Bouaké pouvait s’enorgueillir d’être une véritable destination touristique dans les années 1960 à 1990, les choses ont bien changé. Les 2 palaces qui faisaient la fierté de la ville, l’Harmattan et le Ranhôtel, n’existent plus. Mais Bouaké entend bien attirer de nouveaux les visiteurs et de nouveaux réceptifs font peu à peu leur apparition.

Le principal hôtel de Bouaké s’appelle Mon Afrik. Il est dirigé Mme Delon, résidant en pays Baoulé depuis 1973. Elle possède également une librairie située non loin de l’hôtel dans le quartier Kennedy

Cet hôtel est vraiment un des plus charmants que j’ai pu tester en Côte d’Ivoire. Seuls des points positifs me viennent à l’esprit pour le décrire !!

Fort de l’adage « pour vivre bien, vivons caché », Mon Afrik est niché au bout d’une large avenue en périphérie du centre, dans un vaste parc arboré clos. Dès que l’on rentre en son sein, le charme opère. Une chaude couleur rouge brique, sur les murs de l’entrée, vous accueille d’un « Akwaba Mon Afrik ». Des statues africaines parent les murs et les portes. D’autres sont disséminées un peu partout sur le site. Des poteries de Bouaké complètent le décor et vous surprennent dans chaque recoin de l’hôtel.   Mon Afrik Bouaké

Pour le plus grand bonheur des enfants, quelques animaux vivent en liberté dans le parc : une grosse tortue terrestre, qui arpente le jardin à son rythme tout en essayant d’échapper à la « sauvagerie » des petits visiteurs, ainsi que deux belles biches qui bondissent dès que vous les approchez d’un peu trop près. Il y a aussi une grande piscine au milieu du jardin.

Les chambres sont climatisées, propres, spacieuses (pour le modèle familiale côté bungalows blancs). Quant à la cuisine du restaurant « Le trou gascon », tout est dit. Il propose une savoureuse gastronomie d’inspiration française et des plats kids-friendly.

Mon Afrik Bouaké

A la réception, le personnel dispose d’une liste des sites à visiter et peut vous aider à réserver si besoin.

Un hôtel qui porte définitivement bien son nom Une adresse incontournable à Bouaké !!

 

Où manger

L’hôtel de l’Art est un deuxième réceptif qui a ouvert récemment à Bouaké. A défaut d’être aussi confortable et agréable que Mon Afrik, il a développé un univers arty hyper original qui mérite vraiment le détour. Ce lieu insolite a été créé par un résident français vivant à Bouaké depuis le début des années 1980. Celui-ci a progressivement transformé sa résidence familiale en un hôtel aux allures de galeries d’art. Le visiter revient à visiter un musée.

Hôtel Art Bouaké

Dans le restaurant, la collection de 33 tours est impressionnante. J’ai apprécié cet endroit pour son style : une maison coloniale, des fauteuils en velours bleu, un billard… une ambiance très Hemingway-énne !!! J’ai un peu moins aimé la carte et surtout le service très lent. Néanmoins je recommande quand même un stop à l’hôtel de l’Art.

Hôtel Art Bouaké Hôtel Art Bouaké

 

 

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Bouaké Pinterest

Bouaké Pinterest

 

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De Grand-Béréby à Tabaoulé

A l’occasion de mon deuxième séjour à Grand-Béréby, à la somptueuse Baie des Sirènes dont je vous ai déjà parlé ici, j’ai délaissé mon transat le temps d’une journée (oui je sais, quelle force mentale) afin de partir « au bout du bout du bout du chemin » découvrir le magnifique éco-lodge de Tabaoule et ses fameuses « piscines naturelles ».

Une escapade à seulement 20 km de Grand-Béréby (soit 45 minutes de route) qui vous fait emprunter un chemin de toute beauté entre brousse et littoral.

Route Tabaoule

Sur la route de Tabaoulé

Au départ de Grand-Béréby pour se rendre à Tabaoulé, si vous n’avez pas votre propre véhicule, il suffit de commander un taxi (de préférence 4×4, obligatoire en saison humide).

En chemin, vous contemplez la nature, traversez de nombreux villages et observez la vie des villageois : leurs habitations, écoles, dispensaires, églises ou mosquées, puits, cimetières, champs … Une photographie de la vie ivoirienne en milieu rural.

Femmes route Tabaoule

De temps en temps, au travers d’une végétation dense, vous apercevez l’océan et quelques pirogues de pêcheurs au loin.

Un chimpanzé a pris ses quartiers sur la route à la sortie du village de Ménéké. Apparemment il cherche la compagnie des humains et pointe souvent le bout de son museau. Vous aurez peut-être la chance de l’apercevoir aussi … (nous l’avons cherché en vain).

 

J’aime beaucoup cette phrase de l’écrivain Penelope Riley :

« Le plus important, ce n’est pas la destination mais les mésaventures et les souvenirs que l’on crée le long du chemin. »

 

Alors certes, je ne vous parle pas ici d’un road-trip de 3 semaines ni d’une traversée du désert, juste d’un voyage de 45 minutes à bord d’un 4X4 (non climatisé) mais les souvenirs créés le long de ce chemin sont néanmoins riches. Et les mésaventures aussi puisque nous avons failli noyer le moteur du véhicule en traversant d’énormes flaques d’eau (pour ne pas dire des piscines…) au lieu de les contourner … Au final, le moteur est reparti et nous sommes arrivés à bon port ! 

 

 « Regarder le paysage » est une de mes activités préférées en voiture (mes enfants en revanche préfèrent toujours regarder un DVD, étonnant non ?) c’est pourquoi je me suis vraiment régalée à observer pendant ce cours voyage. 

Route Tabaoule Route Tabaoule Route Tabaoule

 

 

La plage de Tabaoulé : cocotiers, piscines naturelles et tortues

Bien contents d’arriver à destination en voiture et non à pied (dans la chaleur moite ivoirienne…), nous posons nos affaires au lodge et nous rendons immédiatement aux piscines naturelles avant que la marée ne remonte.

J’avais beau avoir déjà vu des photos du lieu – et vous en verrez aussi – je suis littéralement bouche bée devant la beauté du site.

Plage Tabaoule

Plage Tabaoule Plage Tabaoule

Plage Tabaoule

 

Plonger dans les piscines naturelles de Tabaoule

En guise de « piscine naturelle », nous découvrons des formations rocheuses qui, à marée basse, se vident partiellement et se transforment en « jacuzzi ». A marée haute, elles sont englouties par l’océan. Les enfants s’amusent comme des fous. Le plaisir de la mer et de la piscine en même temps !!

Piscine naturelle Tabaoule Piscines naturelles Tabaoule

 

Sur la plage, des dizaines de petits crabes se baladent mais s’enfuient à notre approchent. L’écume fait beaucoup de mousse. Autre sujet d’excitation et de jeu pour les enfants en mode « bataille de boules d’écume ».

Bataille mousse TabaouleCrabes Tabaoule

 

 

 

Observer la ponte des tortues 

Les plages de Tabaoulé et alentours sont des lieux de prédilection pour la ponte des tortues (ne me demandez pas pourquoi, je ne suis pas encore experte en tortue luth …). Auparavant les villageois les chassaient et les mangeaient. Mais depuis plusieurs années, un travail de sensibilisation a été mené pour les protéger. Les anciens braconniers sont désormais d’ardents protecteurs des reptiles à carapace.

Pour notre part, nous n’en voyons malheureusement pas. Et pour cause,  elles émergent la nuit et vont enfouir leurs oeufs sous le sable dans l’obscurité la plus totale. Nous nous consolerons juste avec un piquet planté par un certain Brice le 16 septembre qui signifie que des œufs se trouvent sous nos pieds.

Tortues Tabaoule

La saison de la ponte s’étend d’octobre à novembre. Pour avoir une chance de voir les tortues, prenez contact avec l’hôtel Katoum. Le directeur de l’hôtel organise des sorties en soirée (pique-nique sur la plage et observation des tortues) pour ses clients mais aussi ceux de la Baie des Sirènes.

 

Si vous dormez à Tabaoulé lodge, vous serez sur place. Il ne restera plus qu’à mettre le réveil en pleine nuit pour observer cette merveille de la nature ! 

Lodge Tabaoule 

 

Escale à Ménéké : « Chez Jojo » ou au « Kara Krou »

 Sur le chemin du retour, à mi-chemin entre Tabaoulé et Grand-Béréby, vous traversez le petit village de Ménéké. N’hésitez pas à y faire un stop et rendre visite à Jojo ou à Gus, deux italiens hauts en couleurs, tombées en amour de la région et qui ont investi les lieux il y a plusieurs années.

Jojo s’est installée la première, suivie de Gus qui a ouvert le « Kara Krou » juste à côté. Les deux lodges disposent de chambres doubles ventilées et d’un restaurant. Vous pouvez y passer la nuit, juste déjeuner, dîner ou prendre un verre. Les hôtes sont hyper accueillants. La plage est sublime.

Chez Jojo Meneke Chez Jojo Meneke

Possibilité d’y aller depuis les hôtels de Grand-Béréby en taxi et peut-être même en tuk-tuk ! 

 

QUELQUES INFORMATIONS PRATIQUES SUR LES HOTELS :

  • Tabaoule eco-lodge : chambre double avec canapé/lit climatisée à 55000F/nuit. Possibilité de poser votre tente sur le site. Et simplement d’y passer la journée. La cuisine est excellente !  Facebook : Tabaoule.
  • Chez Jojo : chambre double ventilée à. Facebook : B&B Chez Jojo.
  • Kara Krou : bungalow pour 4 personnes (2 chambres, 2 salles de bain) à 45000F/nuit + 20000F pour le transfert depuis l’aéroport (de 1 à 5 personnes). Facebook : le Kara Krou chez Gus.
  • Le Katoum : chambre double climatisée côté mer à 40000F/nuit. Facebook : le Katoum

 

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Au fil de l’eau dans le quartier N’Zima de Grand-Bassam

Le quartier N’Zima se trouve au sein du quartier France de Grand-Bassam. Il possède quelques unes des plus belles villas coloniales, notamment l’emblématique Maison Ganamet. Il est habité par le peuple Akan N’Zima Kôtôkô qui, chaque année, célèbre la fête de l’Abissa. Cette année, exceptionnellement, la fête est reportée au 17 novembre en raison des terribles inondations qui ont frappé la ville.

 

Grand-Bassam, la belle endormie

Je suis une fan absolue de Grand-Bassam. J’adore cette petite ville tranquille, première capitale de la Côte d’Ivoire, station balnéaire qui offre un cadre reposant le temps d’une journée ou d’un week-end loin d’Abidjan. Certes, ses plages ne sont pas aussi jolies que celles d’Assinie. Mais elle a bien d’autres atours à faire valoir : ses scènes de vie pittoresques à observer, son agitation frénétique autour de la place de la Paix jusqu’au vieux phare, son marché artisanal bien achalandé aux allures de caverne d’Ali Baba qui s’étend tout le long de la route et bien sûr son quartier colonial I.N.C.O.N.T.O.U.R.N.A.B.L.E.

 

Le célèbre quartier France, classé au patrimoine de l’UNESCO, semble figé dans le temps et malheureusement bien résigné à ne jamais recevoir les crédits qui permettraient de redonner toute leur splendeur aux édifices ravagés par le temps, le sable et les embruns. Ces vieilles bâtisses branlantes, usées, dévorées par la végétation ont l’air à bout mais tiennent toujours debout et me fascinent.

 

La plupart des promenades dans ce quartier démarrent au Musée National des Costumes, ancien palais du Gouverneur (une des rares maisons qui a eu la chance d’être restaurée), et se poursuivent le long de l’artère principale pour faire une boucle qui passe par le centre de céramique, le marché artisanal, le monument érigé en l’honneur de Marcel Treich-Laplène et s’achever au musée comme je l’ai décrit dans mon article « Eternelle Bassam »

Musée Costume Bassam

Cette balade est splendide. Vous serez sous le charme mais si vous vous arrêtez là, vous serez bien loin d’avoir tout vu tant le quartier France regorge de beautés et de surprises. Et c’est ce que j’aime tout particulièrement à Bassam : vous pouvez y aller 10 fois, vous ne verrez jamais la même chose et surtout vous découvrirez à chaque fois quelque chose de nouveau !

 

Le quartier N’Zima de Grand-Bassam sous les eaux

Ce quartier se trouve après le centre de céramique. Lorsque vous arrivez au niveau de la bibliothèque et du centre culturel Jean-Baptise Mockey (sur votre gauche), tournez à droite. Vous y êtes. C’est le moment de lâcher Google Map, flâner et vous perdre dans les rues du quartier.

C’est exactement ce que j’ai fait avec des amis venus nous rendre visite en Côte d’Ivoire, à qui je tenais absolument à faire découvrir ce joyau …

Malheureusement le premier mot qui nous est venu à l’esprit en arrivant fut « désolation ». Grand-Bassam, et en particulier cette partie-là de la ville qui borde la lagune, a été victime des pluies torrentielles du mois d’octobre. De nombreuses populations sont encore sinistrées à l’heure où j’écris ces lignes et 1000 personnes environ ont dû être évacuées.

Le niveau de l’eau a bien baissé mais certains axes sont encore inaccessibles. Et les riverains vivent les pieds dans l’eau.

Bassam sous les eaux

Maison Napoléon sous l'eau Bassam

Bassam sous les eaux

« Grand-Bassam subit (…) des pluies torrentielles depuis plusieurs semaines. Des précipitations en quantité inhabituelle qui ont fait sortir le limon de son lit et englouti plus de 300 familles dans cinq quartiers. Ensablé, bouché depuis des années, le delta du Comoé, censé permettre l’évacuation des eaux, a retenu la lagune à l’intérieur des terres »

Source : article paru dans le Figaro le 01/11/2019

 

La population est en colère car cela fait des années qu’elle réclame l’ouverture et le désensablement de l’embouchure. En vain. Et le patrimoine architectural est plus que jamais en péril. Si rien n’est fait, ces bâtisses finiront-elles, elles aussi, emportées par les flots ?

 

De la maison Ganamet au palais royal de Grand-Bassam 

Malgré ce drame, la vie continue. Le quartier N’Zima est à la fois tranquille et vivant. Un bel exemple de la douceur de vivre à la Bassamoise ! Et comme toujours à Grand-Bassam, la magie a opéré. Nous demandant comment rejoindre la maison Ganamet, puisque les rues étaient inondées, nous avons interpellé un monsieur passant devant nous. Jules nous a immédiatement renseigné et pris « sous son aile ». Il nous a accompagné tout le long de notre visite juste pour le plaisir de nous faire découvrir son quartier, de maisons en maisons jusqu’au Palais Royal et à la place où sera bientôt célébrée l’Abissa.

Maison Ganamet Bassam

La Maison Ganamet, ancienne propriété d’un commerçant libano-syrien, chef d’oeuvre architectural aujourd’hui en piteux état.

Maison Ganamet Bassam

L’intérieur de la Maison Ganamet. Les dernières pluies ont encore plus affaibli la structure du bâtiment.

Hôtel de Paris Bassam

L’ancien hôtel de Paris qui a perdu ses étoiles.

Maison coloniale Bassam

La végétation a repris ses droits dans les maisons coloniales de Grand-Bassam.

Le royaume N’Zima de Grand-Bassam

Le peuple N’Zima Kôtôkô est d’origine Akan. Il est constitué de 7 familles. Tout se passe au sein de ces familles. Si un problème ne trouve pas de solution, il est exposé au chef et, dans le pire des cas, au roi. Ainsi, dans la société traditionnelle N’zima, le roi est le chef des 7 familles, le patron de ce peuple. Il est toujours issu de la famille des Alonhomba (qui a pour symbole le raphia et la calebasse).

Palais Royal Bassam

 

Le roi actuel s’appelle Awoulae Tanoe Amon. Il règne depuis 2004 (il est le 25e roi N’Zima) et siège au palais royal de Grand-Bassam. Il est également le premier Président de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire (nouvelle instance créée par le Président Alassane Ouattara).

Roi Bassam

Ce royaume fonctionne sous le régime du matriarcat. Cela signifie que ce sont les femmes qui choisissent le roi (les sœurs, les cousines, les tantes). Elles sont les gardiennes du trône. L’épouse du roi et leurs enfants n’héritent pas du trône, qui est plutôt confié au neveu ou au frère de l’ancien roi.

Palais Royal Bassam

La femme N’Zima détentrice du pouvoir du Matridan

 

Le roi gouverne avec des notables choisis parmi les chefs de famille et forment le collège des notables. Ce collège est dirigé par le premier conseiller du roi appelé Tfouhen. C’est lui qui, au nom du roi, règle les problèmes de la société.

Source : rezoivoire.net

Lors de notre visite, nous n’avons pas eu la chance d’être reçu par sa Majesté. Mais nous avons échangé avec quelques notables et pu admirer le palais. Une visite VIP comme seule la Côte d’Ivoire nous réserve !!

 

Morale de l’histoire : à Grand-Bassam, n’hésitez pas à sortir des chemins tous tracés et à vous aventurer dans les petites ruelles. Vous ne pourrez qu’être agréablement surpris !

 

Et si vous voulez vivre pleinement une expérience typiquement ivoirienne, rendez-vous le du 17 décembre au 1er décembre à Grand-Bassam pour fêter l’Abissa. Cette année, le thème est « Les 7 familles piliers de la cohésion du peuple N’zima Kôtôko ». Plus d’informations sur leur page Facebook ici.

Livre Abissa Bassam

 

 

 

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N'Zima Bassam Pinterest  N'Zima Bassam Pinterest

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Bomizambo, la cité du pagne Baoulé

Le pagne Baoulé est un des plus beaux tissus Africains. Comme son nom l’indique, il est fabriqué par le peuple Baoulé, ethnie majoritaire en Côte d’Ivoire représentant 30 % de la population, à Bomizambo (et dans les villages alentours), à une trentaine de kilomètres au nord de Yamoussoukro.

Tout comme les potiers de Tanou Sakassou, les tisserands Bomi sont de véritables artistes qui donnent vie au patrimoine artisanal ivoirien. A l’occasion d’un week-end à Yamoussoukro ou d’un séjour à Bouaké, un arrêt à Bomizambo s’impose donc pour découvrir l’art du tissage Baoulé et, pourquoi pas, acquérir des tissus « made in Côte d’Ivoire ».

Métiers à tisser Pagne Bomizambo

Les métiers à tisser traditionnels en bois.

C’est quoi le pagne Baoulé ?

Le pagne Baoulé est un tissu traditionnel Africain, fabriqué selon des méthodes ancestrales de tissage à la main. Dans le village de Bomizambo, ce savoir-faire se transmet de père en fils depuis des générations. Ici, seuls les hommes tissent.

Pagne Baoule Bomizambo

Mais attention, rien à voir avec le wax aux couleurs chatoyantes et aux motifs bariolés qui fait désormais fureur en Occident (ce dernier est un tissu originaire d’Indonésie, importé par les Portugais et majoritairement produit en Europe … mais c’est une autre histoire dont je vous parlerai un jour !).

Le pagne Baoulé est confectionné à partir de coton, soie ou polyester dans une grande diversité de couleurs et de motifs. Il est tissé en bandes étroites d’environ 15 cm, ensuite assemblées les unes aux autres pour former un pagne de 1,80 m pour les femmes et 3,20 pour les hommes. Il peut faire office de tissu décoratif mais sert surtout pour les cérémonies traditionnelles (mariage coutumier, fêtes de réjouissance).

Tisserand Pagne Baoule Bomizambo

Le fil en coton bleu s’étend sur plus de 10 mètres. C’est toute la quantité de fil que le tisserand doit travailler sur son métier.

 

Bandes Pagne Baoulé Bomizambo

Ces jeunes enfants découpent des bandes de tissus pour former un pagne.

De l’art de tisser le pagne Baoulé

Sur une dizaine de kilomètres au bord de la route entre Yamoussoukro et Tiébissou, les métiers à tisser se succèdent et attirent l’oeil avec leurs longs fils de coton colorés.

Alignement Tissus Pagne Bomizambo

En rentrant de Bouaké, nous nous sommes donc arrêtés à la principale coopérative située à Bomizambo. Nous sommes accueillis par son responsable qui ne semble pas particulièrement heureux de recevoir des visiteurs. Il n’a qu’une envie : nous mener à la boutique et nous faire acheter des pagnes.

Mais qu’à cela ne tienne, je lui demande si nous pouvons d’abord aller voir les tisserands, les observer et les questionner sur leur travail. A contre cœur, il nous y mène et commence la visite guidée. Son adjoint heureusement est un peu plus chaleureux.

C’est dimanche mais l’activité bat son plein comme en semaine. Des tisserands de tout âge, de 7 à 77 ans, tissent inlassablement. Assis sur une planche en bois, les pieds sur les pédaliers, ils effectuent des allers-retours incessants avec leurs mains tenant fermement une navette en bois poli. D’autres sont assis parterre à former les bobines de fil.

Tisserand âgé Pagne Baoulé Bomizambo

Nous observons avec admiration deux petits garçons de 8/9 ans qui tissent déjà avec une incroyable dextérité. Nos yeux peinent à suivre leurs mains tant ils vont vite.

 

Ensuite, l’un d’eux cède sa place à mes fils qui essayent, à leur tour, plutôt gauchement de manier le métier à tisser. Ils réalisent à quel point c’est difficile !! Et c’est pourquoi devenir tisserand nécessite une longue formation !

Garçons Pagne Bomizambo

Mes p’tits calaos en train de s’essayer au tissage de pagne.

Devenir tisserand de pagne Baoulé

Quand nous sommes arrivés à Bomizambo, nous avons été surpris de voir que la majorité des tisserands étaient de jeunes enfants. C’était un dimanche, jour sans école certes … mais cela nous a quand même mis mal à l’aise.

En fait, Bomizambo est l’école d’excellence pour apprendre le métier de tisserand. Les anciens forment les plus jeunes, avec l’accord de leur parent. Certains enfants viennent de Yamoussoukro ou de Bouaké pour acquérir cette formation qui dure 7 ans. Elle se fait en 4 étapes :

  • La première est une période d’observation qui peut prendre un à deux ans.
  • Lors des deuxièmes et troisième étapes, l’apprenti a un atelier à tisser à sa disposition. Il passe quatre à cinq ans à apprendre les coutures les plus complexes et prêter main forte à son formateur.
  • Lors de la dernière étape, l’apprenti est autonome et exerce librement son métier de tisserand.

Jeunes Tisserands Pagne Bomizambo

Source : http://abidjantv.net/art-et-culture/yamoussoukro-les-tisserands-de-bomizambo-forment-la-releve-de-demain/

 

Les pagnes Baoulé font partie du patrimoine artisanal et culturel de la Côte d’Ivoire, au même titre que le pagne Kita fabriqué dans le sud du pays ou encore les toiles de Korhogo fabriquées dans le village de Fakaha dans le nord.

En mai dernier, le Burkina Faso a déposé la marque « Faso Dan Fani pagne tissé de la patrie ». Une première étape vers la labellisation de son processus de fabrication 100% artisanal.

Espérons que la Côte d’Ivoire entreprenne aussi ce type de démarche afin de protéger son patrimoine artisanal et valoriser le travail de ses tisserands !

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES 

  • Bomizambo se trouve à 30 km au nord de Yamoussoukro en direction de Bouaké (et 5 km avant la ville de Tiébissou). La principale coopérative se trouve sur la gauche en venant de Yakro.

Coopérative Pagne Baoulé Bomizambo

  • Avant ce village, vous pourrez en observer des dizaines d’autres qu’il est tout aussi possible de visiter et a priori bien plus accueillants que Bomizambo … Alors surtout n’hésitez pas à vous arrêter selon votre instinct et à aller à la rencontre des artisans !
  • Une visite dans l’un de ces villages peut se faire à l’occasion d’un séjour à Yamoussoukro. Pour tout savoir sur les activités proposées par la capitale ivoirienne, je vous invite aussi à consulter mon article Que faire à Yamoussoukro.
  • Les pagnes Baoulés se vendent par 2 (longueur : 1,80 m) et les prix varient entre 13000 et 18000 FCFA.
  • Depuis 2015, le festival du pagne Baoulé se déroule à Bomizambo au mois d’août : défilé en pagne, exposition des nouvelles créations, présentation des étapes de la conception de ces étoffes…

 

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Bomizambo Pagne Baoulé Pinterest

Bomizambo Pagne Baoulé Pinterest

 

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Que faire à Yamoussoukro : un week-end dans la capitale ivoirienne

Le saviez-vous ? Yamoussoukro est la capitale de la Côte d’Ivoire et, à ce titre, a détrôné Abidjan depuis 1983. Terre natale et fief historique de Félix Houphouët-Boigny, le premier Président de la Côte d’Ivoire indépendante a décidé d’en faire la capitale politique du pays et de la consacrer comme telle en y bâtissant des édifices pha.ra.o.ni.ques.

Père de la Nation Yamoussoukro

Félix Houphouët-Boigny, père de la nation ivoirienne

 

Parmi eux, le plus célèbre est évidemment la Basilique Notre-Dame de la Paix, plus grande basilique du monde surclassant ainsi Saint-Pierre de Rome !!!Basilique Yamoussoukro et pagne Baoule

Yamoussoukro incarne surtout le délire d’un Président qui a voulu faire de son petit village le centre du monde et qui a dépensé, sans compter, pour réaliser son rêve. Marbre, granit et béton armé coulent à flots dans cette ville qui n’a de capitale que le nom.

En effet, la décentralisation espérée par « le Vieux » (surnom de FHB) a tourné court et l’administration ivoirienne n’a jamais vraiment pris ses quartiers à Yamoussoukro lui préférant de loin Abidjan et sa lagune. Enfin, il parait que ça va se faire bientôt…

Même si la capitale a raté son rendez-vous avec l’histoire, elle n’en est pas moins une ville surprenante et unique en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest à visiter absolument. Découvrez donc tout ce qu’il y a à voir et à faire à Yamoussoukro !

 

Les bâtiments emblématiques de Yamoussoukro

Les 4 principaux bâtiments de Yamoussoukro sont très impressionnants. Ils ont une valeur hautement symbolique.

Ils sont situés aux 4 points cardinaux de la ville : la Préfecture au nord, la Fondation au sud, l’Hôtel du président à l’est et la Basilique à l’ouest. Les premières lettres de chaque édifice mises bout à bout forment les initiales du Président Félix Houphouët-Boigny. Malin, non ?

1. L’incontournable Basilique Notre-Dame de la Paix

Le but de toute visite à Yamoussoukro : voir la plus grande basilique du monde, la copie presque conforme de Saint-Pierre de Rome au Vatican (mais sans le Pape et la foule !) qu’elle dépasse de 17 mètres en hauteur.

Dès que nous arrivons à Yamoussoukro, nous la cherchons des yeux. Elle est tellement monumentale, nous devrions la voir (et puis à défaut de signalétique, c’est notre seule chance de la trouver). Elle se fait un peu attendre puis soudain, son dôme surgit par dessus les toits et la végétation. Nous ne la quittons plus des yeux, c’est notre GPS. Petit à petit, elle se fait plus imposante et à l’approche, quand plus aucun obstacle ne se dresse entre nous, nous prenons véritablement conscience de sa grandeur. Eblouis par tant de beauté mais aussi surpris de la voir là, plantée au milieu de nul part, dans cette ville tranquille et discrète qui ne semblait pas destinée à devenir un lieu de pèlerinage.

Basilique ND Paix Yamoussoukro

Basilique Yamoussoukro

Passé l’étonnement, il ne reste plus qu’à la visiter et admirer de près cette prouesse architecturale réalisée par Pierre Fakhoury, ivoiro-libanais architecte en chef de Félix Houphouët-Boigny, et Louis-Antoine Césario, directeur des grands travaux de Côte d’Ivoire.

A travers cette œuvre colossale, l’ancien Président dernier voulait réaffirmer sa foi catholique face à la montée de l’Islam dans son pays. La première pierre fut bénie par le Pape Jean-Paul II en 1985. Les travaux commencèrent en juillet 1986 et s’achevèrent en septembre 1989. Au cours de ces 3 années, 1500 ouvriers furent mobilisés travaillant 24h/24. La basilique fut officiellement consacrée par sa Sainteté le Pape en septembre 1990.

Yamoussoukro contre Rome :

  • La calotte supérieure de la coupole culmine à 120 mètres du sol, soit 1 m de plus que celle du Vatican.
  • Son diamètre est de 90 m contre 45 m.
  • Son dôme se hisse à 150 mètres de hauteur contre 136 mètres pour la basilique Saint-Pierre. Il est accessible à pied via 500 marches.
  • Sa façade large de 150 mètres, la plus large au monde pour un édifice religieux, contre 115 mètres pour l’édifice romain.
  • En revanche, la basilique ivoirienne ne peut accueillir que 18 000 personnes à l’intérieur, et 30 000 autres sur son vaste parvis, contre 60 000 pour la Vaticane.

D’autres chiffres totalement fous :

  • La basilique est construite au milieu d’un parc de 37 hectares, planté de 400 000 espèces. Faite de marbre et de granit, elle s’étend sur 14 300 m2.
  • La croix dans l’autel fait 2,5 m de haut pour 1,5 m de large.

Intérieur Basilique ND Paix Yamoussoukro

  • Le sanctuaire est ceinturé de 12 colonnes ioniques de 30 m de hauteur et 3m de largeur, dont 4 abritent un ascenseur, et de 48 plus petites colonnes doriques supportant les 90 000 tonnes du dôme.
  • Le 13e étage, accessible en escalier ou en ascenseur, s’élève à 138 m
  • Son parvis est délimité par 84 colonnes doriques.
  • Une esplanade entourée 128 colonnes de 21 mètres de hauteur et 2,20 mètres de diamètre, avec en son centre, une immense colombe de 7 mètres d’envergure représentée au sol.
  • L’allée en marbre qui mène à l’entrée de la Basilique mesure plus d’un kilomètre. Elle est bordée de 2 Vierges dorées.

Parvis Basilique ND Paix Yamoussoukro

Toujours plus fou : les sièges, en bois rouge d’iroko, contiennent un système de climatisation au sol et d’atténuation sonore. La Piéta en bois d’acajou est l’exacte reproduction de celle de Rome.

Vue depuis la Basilique

Vue depuis la Basilique Notre Dame de la Paix

 

La visite de la Basilique est guidée. Il est (normalement) interdit de prendre des photos à l’intérieur. Depuis la terrasse extérieure (accessible en ascenseur), vous pouvez embrasser Yamoussoukro d’un seul regard et notamment observer les 3 autres monuments remarquables de la ville. Bref un MUST-DO en Côte d’Ivoire ! 

 

2. La majestueuse Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix

Créée en 1973 sous le nom de Fondation Félix Houphouët-Boigny, elle devient en 1997 la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix. Ses clés sont symboliquement remises à Federico Mayor, alors Directeur Général de l’UNESCO.

Elle participe, au niveau international, à la recherche, à la sauvegarde, au maintien et à la promotion de la paix en Afrique et dans le monde.

« La paix, ce n’est pas un mot mais un comportement », Félix Houphouët Boigny.

Fondation FHP Yamoussoukro

Pour rendre hommage à son action, un Prix international pour la Recherche de la Paix portant son nom a été créé par l’UNESCO en 1989. Ce titre honore les personnes, organismes ou institutions ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix.

La Fondation abrite amphithéâtres (dont un de deux mille places), salles de réunions, salons et bureaux afin d’accueillir des rencontres officielles et privées. Au rez-de-chaussée, une grande salle abrite une exposition consacrée au Président. Essentiellement des photos d’archives retraçant sa longue vie politique et ses rencontres avec les plus grands dirigeants du monde (De Gaulle, Kennedy, Mandela …).

Fondation HP Paix Yamoussoukro

Sans être particulièrement beau, ce bâtiment frappe surtout par sa majestuosité. Pour en savoir plus sur son architecture, c’est ici. Des visites guidées sont organisées chaque jour.

Lorsque nous l’avons visité, il accueillait un événement réunissant des centaines de personnes. Le brouhaha des participants résonnait dans tout le bâtiment. Mais j’imagine cette Fondation la plupart du temps vide. Et je me demande bien ce que cela doit faire de déambuler seule dans ses couloirs et percer ses arcanes …

 

3. Le surprenant hôtel Président et son Golf Club

Hôtel Président Yamoussoukro

L’hôtel Président est un des hôtels les plus emblématiques de Côte d’Ivoire (avec l’hôtel Ivoire d’Abidjan). C’est le premier bâtiment qu’on aperçoit lorsqu’on arrive à Yamoussoukro. Premier choc en découvrant cette immense bâtisse aux formes futuristes surmontée d’un restaurant panoramique. Comme une soucoupe volante qui se serait échouée sur le toit de l’hôtel !

Hôtel Président Yamoussoukro

Le hall d’entrée impressionne par sa démesure. On pénètre dans un bâtiment historique qui a vu passer les plus grands de ce monde mais qui est désormais un peu délaissé. Et faute de nombreux clients, pas très bien entretenu.

Les chambres ont un charme désuet. Leur décoration nous fait voyager dans le temps et nous emmènent dans les années 70/80. Depuis notre séjour, je crois qu’elles ont été rénovées… Bien pratique : des chambres doubles communicantes permettent d’accueillir des familles de 4/5 personnes.

Il est possible de déjeuner sur place même si les restaurants sont plutôt décevants. Tout en haut, au 14e étage de la tour, le restaurant « Le Panoramique » surplombe Yamoussoukro. La vue est dingue mais pas la carte. Au rez-de-jardin, « L’Allodrome » situé au bord de la piscine, sert une cuisine ivoirienne basique, si tant est que les ingrédients soient disponibles, mais il ne faut pas être pressé. En revanche, le petit-déjeuner servi au restaurant « Le Bandama » est plutôt pas mal. Nous n’avons pas testé le restaurant « Bolooh ni les nombreux bars.

Enfin dernier attrait de cet hôtel mythique : son golf 18 trous ! Il est un des rares Green de Côte d’Ivoire (avec celui d’Abidjan et d’Assinie) et attire les adeptes de la petite balle blanche tous les week-ends. En son centre, un lac de 6 hectares, abrite quelques crocodiles (surnommés les Lacoste par les caddies) qui viennent pondre leurs œufs dans les bunkers.

 

4. La Préfecture  du District de Yamoussoukro

Je l’ai aperçue de très loin lorsque je suis montée sur le toit de la Basilique mais je ne peux pas vous en dire plus si ce n’est qu’il s’agit d’un des édifices phares du projet architectural de Yamoussoukro voulu par le président Félix Houphouët-Boigny.

 

 

Le Palais du Président et son lac aux caïmans sacrés

Ce Palais abrite le caveau familial dans lequel repose Félix Houphouët-Boigny. Officiellement, il ne se visite pas. Officieusement, quelques chanceux, dont moi, ont eu la chance d’y pénétrer … Par respect pour les personnes qui gèrent le palais, je ne partage aucune photo de l’intérieur, juste quelques images de la bâtisse qui s’aperçoit depuis le lac aux caïmans.

 

Il fut construit en 1983 par le Français d’origine tunisienne Olivier-Clément Cacoub dit  » l’architecte du soleil  » à qui l’on doit également la fondation Félix Houphouët-Boigny et l’hôtel Président

Plus qu’un Palais, il s’apparente à une forteresse ceinturée par une muraille de 22 kilomètres de long.

Outre la demeure du Président, ce complexe comprend la maison des hôtes, qui accueillait les chefs d’état étrangers, des maisons destinées aux proches et au personnel de l’ancien président, une chapelle ainsi que 3 lacs artificiels.

Il est toujours question de le restaurer et d’en faire un musée dédié à la mémoire de Félix Houphouët-Boigny mais le projet patine faute de budget.

A défaut de voir le Palais, vous pouvez toujours vous promener le long du célèbre lac pour tenter d’apercevoir les 200 Caïmans Sacrés ayant appartenu au Président.

Lac Caïmans Yamoussoukro

De son vivant, les bêtes étaient nourris par des Dozos (chasseurs traditionnels du nord) venus spécialement du Mali. Dicko Touré fut en charge pendant 36 ans. Chaque jour, il officiait devant les curieux pour nourrir les sauriens et organisait les séances photos. Jusqu’à ce jour tragique de 2012 où, tentant de sortir de la fosse après avoir fait le spectacle, il tomba et glissa devant les reptiles qui, faute d’être suffisamment nourris, décidèrent d’en faire leur repas. Quelle ingratitude …

D’autres victimes suivirent. Depuis, l’accès au lac est censé être plus surveillé et réglementé. Il est officiellement interdit de marcher le long du lac, s’asseoir aux abords du lac, s’accouder à la clôture et pêcher dans le lac. Nous avons néanmoins pu nous en approcher sans problème . Evidement adeptes des selfies débiles et dangereux s’abstenir …

Malgré la tragique disparition de Dicko Touré, le rituel perdure conformément à la tradition. Chaque jour vers 17 heures en effet, les reptiles reçoivent leur offrande : des poulets balancés vivants dans la fosse. Vous pouvez vous-même en apporter un, acheté au marché, si le cœur vous en dit.

Caïman Yamoussoukro

Lac Caîmans Yamoussoukro

Les autres édifices remarquables de Yamoussoukro

Lors de votre week-end à Yamoussoukro, vous pouvez également admirer l’architecture des édifices suivants :

·      La grande Mosquée de la Paix

·      La cathédrale Saint-Augustin

·      L’hôtel des Parlementaires

·      L’Institut Polytechnique

Aux alentours de Yamoussoukro

Le village des tisserands de Bomizambo

Ce village est considéré comme la cité du pagne traditionnel Baoulé dont les Gbomi (devenu Bomi par déformation par les colons) ont fait la marque caractéristique de leur patrimoine culturel.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire mon article consacré à ces artisans et à leur savoir-faire.

Pagne Baoule Bomizambo

Le barrage de Kossou

Le lac de Kossou est situé à 40 kilomètres de la ville de Yamoussoukro. Il a été créé en 1971 à la suite de la construction du barrage hydroélectrique sur le fleuve Bandama à Kossou. La retenue d’eau a conduit à la formation d’un lac de 150 kilomètres de long, recouvrant 1700 kilomètres carrés de terre.

Le site offre un spectacle de toute beauté. Vous pouvez vous promener le long des berges tandis que les lacets argentés du Bandama se perdent dans une végétation luxuriante.

 

La réserve de faune d’Abokouamékro

Cette réserve a été créée en 1986 à l’initiative du Président Houphouët-Boigny mais fut achevée en 1993. Elle est située à environ 50 km au nord-est de Yamoussoukro. Elle couvre une superficie totale d’environ 20 000 ha dont 7000 ha aménagées pour les visites touristiques.

A l’origine, il fut peuplé d’animaux en provenance des parcs de la Comoé et de la Marahoué et même d’Afrique du Sud. Malheureusement, aujourd’hui, il semblerait que la faune ait totalement désertée la réserve. Le dernier rhinocéros qui y vécut a été transféré dans la réserve N’Zi où il est bien plus en sécurité.

La réserve mérite toutefois le détour pour qui souhaite faire une incursion dans la brousse. Pour toute information et recherche de guide, contacter l’OIPR en charge de la gestion du parc.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Pour y aller

  • Yamoussoukro se trouve à 2h30 de route au nord d’Abidjan via l’autoroute du nord. La route est globalement en bon état. Le plus difficile est de sortir d’Abidjan (beaucoup de trafic et beaucoup de camions garés n’importe comment).
  • Il est aussi possible de s’y rendre en bus, par exemple avec la compagnie de transport UTB, puis sur place se déplacer en taxi.

Où dormir

  • L’hôtel Président pour son architecture exceptionnelle, son style rétro et son histoire hors du commun : https://www.hotelpresident.ci/fr/
  • L’hôtel des Parlementaires : une autre construction pharaonique de Yamoussoukro (appartenant au même groupe que l’hôtel Président) perchée sur une petit colline au bout du bout du bout d’une piste en mauvais état. Les chambres ont été rénovées et sont de bonne qualité. Le petit-déjeuner est correct (non inclus dans le prix des chambres). En revanche pour déjeuner ou dîner, mieux vaut aller voir ailleurs ! http://www.hp-resort.ci/
  • L’hôtel Brennus offre un très bon rapport qualité-prix : http://www.lebrennus.com/

Où manger

  • A l’hôtel Président, le restaurant Le Panoramique ou bien L’Allocodrome au bord de la piscine.
  • Chez Mario, un véritable restaurant italien tenu par Mario lui-même qui vient saluer tous les clients et s’assurer que la cuisine est bonne. Les pâtes faites maison sont exquises !!
  • Le Fié, une ferme et un concept-store écologique qui propose des petit ssnacks (gâteaux faits maison et jus de fruits frais) : https://www.facebook.com/lefiestory/

 

Et comme toujours, si vous avez aimé cet article, je vous remercie de l’épingler sur Pinterest 🙂 

Yamoussoukro Pinterest

Yamoussoukro Pinterest

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Tanou Sakassou, le village des potiers fleuron du patrimoine artisanal ivoirien

Tanou Sakassou est un village ivoirien, niché dans la brousse à 10 km de Bouaké, comme il en existe tant en Côte d’Ivoire. Mais ce village est loin d’être comme tous les autres. Il abrite une communauté de potiers qui, depuis des dizaines d’années, sculptent l’argile et façonnent les plus belles poteries du pays.

Village Tanou Sakassou Bouake

Ces poteries sont régulièrement présentées et mises en vente à Abidjan, à l’occasion de marchés et expositions. Mais rien de tel qu’une immersion dans le quotidien de ces artisans pour découvrir leurs techniques et leur savoir-faire.

Le centre artisanal des potiers se situe au cœur du village. Dès votre arrivée, Julien vous accueille chaleureusement (j’avais pris le soin d’appeler avant notre arrivée pour le prévenir). Ensuite, c’est sa fille Edwige qui nous prend sous son aile et nous accompagne pendant cette visite passionnante pour les petits comme pour les grands.

Centre Artisanal Potiers Bouaké

 

De la poudre d’argile au vase en terre cuite

Edwige est une super ambassadrice de son village et de ses potiers ! Elle est très pédagogue, elle nous détaille toutes les étapes et nous fait une démo en temps réel pendant que ses collègues, autour de nous, s’activent afin de finaliser leur chef d’œuvre.

Démo Potiers Bouaké

Les potiers utilisent l’argile qu’ils achètent à proximité, dans la région. Ils la réduisent en poudre dans un mortier puis la transforment en  terre malléable, qu’ils peuvent travailler sur un petit tour actionné manuellement.

Une fois terminée, la poterie sèche au soleil de 9h à 16h. A l’issue d’une première cuisson à 900°, elle sort du four rouge brique. La seconde cuisson se fait sur un feu constitué d’écorces de bois séchés et de nervures de palmiers. La poterie est désormais brun foncé.

Four Potiers Bouaké

Les potiers du village travaillent d’arrache-pied chaque jour pour produire des créations toutes plus splendides les unes que les autres.

Potiers Tanou Sakassou Bouake

 

Atelier poterie pour les enfants

Pour le plus grand bonheur de mes fils, la visite se poursuit par une mise en pratique ! Edwige donne à chacun un morceau d’argile et les laisse mettre en oeuvre les consignes données précédemment. Ils sont très concentrés, très appliqués, très motivés. Edwige fait preuve d’une grande patience pour les guider et rectifier les petits loupés.

Atelier Potiers Bouaké Atelier Potiers Bouaké

A la fin, ils repartent avec leur production et mêmes des outils pour finir la décoration de leur poterie à la maison. Rendez-vous est pris avec Edwige dans quelques semaines pour la retrouver à Abidjan et lui confier les 2 œuvres d’art afin qu’elle les fasse cuire dans le four du village !

Bien qu’un peu râleurs à l’idée de visiter des villages artisanaux, nos enfants sont repartis enthousiastes et enchantés. Cet atelier était d’autant plus sympa qu’il est plutôt rare en Côte d’Ivoire de rencontrer quelqu’un comme Edwige qui prend tout son temps pour donner des explications et faire participer les enfants (je vous parlerai bientôt du village des tisserands de Bomizambo qui est loin d’être aussi « kids-friendly et désintéressé).

 

 

Pour finir : shopping à la salle des expositions

Cette salle fait office de boutique. C’est là que sont entreposées toutes les poteries « en stock » du village.

Salle Expositions Potiers Bouaké

Si vous ne trouvez pas votre bonheur, vous pouvez toujours passer commande. Les potiers travaillent aussi à la carte et se rendent régulièrement à Abidjan pour livrer des clients.

Je trouve les prix tout à fait raisonnables eu égard au savoir-faire des ces artisans et au temps passé pour réaliser ces objets. Comptez entre 3000 et 7000 F pour une petite pièce et 30000F pour un gros vase.

Salle Expositions Potiers Bouaké

Edwige sait évidemment emballer tous vos achats avec soin pour éviter que vos poteries se retrouvent en 1000 morceaux à l’arrivée à Abidjan (et vu l’état de la route entre Bouaké et Yamoussoukro, mieux vaut en effet être prudent !).

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES 

  • Tanou Sakassou se situe à une dizaine de kilomètres de Bouaké en direction de la ville de Brobo.
  • Sur la route, un panneau (à droite) vous indiquera qu’il faut tourner à gauche. Continuez sur environ 500 mètres jusqu’au centre artisanal bleu.

Bienvenue Tanou Sakassou Potiers Bouake

  • La visite est gratuite mais à la fin, vous êtes invité à vous rendre dans la salle des expositions et à acheter une poterie. L’accueil de Julien et Edwige est tellement sympathique et chaleureux que vous ne vous sentirez nullement obligé de le faire, vous aurez simplement envie de le faire. De toute façon, les poteries sont tellement belles qu’il est difficile de ne pas craquer !
  • Vous pouvez contacter Julien (+225 48285788 / 58414850) avant votre arrivée.

 

Vous aimez la poterie, l’artisanat, les artisans, les belles histoires ?

A une heure de route au nord de Bouaké, vous pouvez également partir à la rencontre des potières de la ville de Katiola. Plus au sud en rentrant sur Abidjan en direction de Yamoussoukro, arrêter au village de Bomizambo pour découvrir les tisserands du pagne Baoulé.

Enfin, plus proche d’Abidjan, vous pouvez visiter le Centre de Céramique de Grand-Bassam situé dans le quartier France.

Centre Céramique Bassam

 

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Tanou Sakassou

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Safari en Côte d’Ivoire au coeur de la réserve Nzi

La réserve Nzi est une aire naturelle protégée située à 45 kilomètres de Bouaké, au centre de la Côte d’Ivoire.

Pourtant, ce pays n’est pas connu pour être un pays de safari, de même que la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. Dans cette sous-région, la seule réserve digne de ce nom est la Pendjari au Bénin. Pire, la Côte d’Ivoire a vu sa faune disparaître comme peau de chagrin suite à des années de crise (de 2000 à 2011) et de braconnage impuni. Aujourd’hui, le pays des éléphants ne compterait plus que quelques dizaines de pachydermes (les plus optimistes parleraient de centaines). 90% de la population de chimpanzés aurait disparu en l’espace de 20 ans.

Pourtant, quelques zones résistent vaillamment et forcent même l’admiration tant la sauvegarde de la nature et de la biodiversité dans ce pays relève du parcours du combat. La réserve Nzi en fait partie ! 

 

Village Réserve Nzi Côte d'Ivoire

Village au bord de la piste menant à la réserve N’Zi?

 

La réserve NZi, une aire naturelle cachée au cœur de la Côte d’Ivoire

La réserve NZi a été créé en 2000 par un entrepreneur ivoirien. Du haut de ses 19 ans, elle reste relativement méconnue, comme si elle était jalousement gardée dans un lieu tenu secret par quelques initiés. Pourtant, elle existe bel et bien !! Elle s’étend même sur 41 000 ha de savane herbacée. 8000 ha sont privés, le reste appartient aux Eaux et Forêts qui exploitent notamment les forêts de teck alentours.

Savane arborée Nzi Cöte d'Ivoire

Evidemment, la réserve a beaucoup souffert pendant les années de crise et a vu sa fréquentation chuter. Mais désormais, l’heure est au renouveau !!

Un projet de clôture, longue de 35 km, va être lancé très bientôt afin de faciliter la gestion de la réserve et mieux protéger la faune. 11 000 poteaux seront nécessaires (teck fourni par les Eaux et Forêts) ainsi que la participation de toutes les communautés vivant autour du parc. Elle devrait être terminée d’ici la fin de l’année …

Randonnée Nzi Côte dIvoire

Petits rangers en herbe pistant les traces des buffles et des pintades.

 

Un lodge unique en Côte d’Ivoire : le Nzi River Lodge

Comme je l’ai écrit en introduction, la Côte d’Ivoire n’étant pas un pays de safari, les lodges nichés dans la brousse n’y sont pas légion. Le NZi River Lodge est donc un oiseau rare (il existe un lodge dans le parc de la Comoé et un autre dans le parc du Taï dont j’espère vous parler un jour).

Passer un week-end au NZi River Lodge, c’est donc vivre une expérience unique dans la brousse ivoirienne !!!

Calao Lodge Nzi Côte d'Ivoire

Un calao – malheureusement en contre-jour – perché sur le fromager faisant face à la Villa des Rangers

 

Le lodge se répartit sur 2 sites :

  • Le site de la Villa des Rangers, en bordure du fleuve N’Zi, possède 4 chambres climatisées. Pour une expérience chaleureuse et confortable.

Villa Rangers Nzi River Lodge Côte dIvoire

 

  • Le Okassu Camp (qui signifie « au dessus de la colline » en baoulé), situé en plein cœur de la réserve sur une petite colline offrant une vue imprenable sur la chaîne de montagnes Baoulé, propose 2 chalets et 5 tentes. Pour vivre la brousse plus intensément.
Okassu Camp Nzi Côte d'Ivoire

Vue imprenable sur les collines du pays Baoulé.

Okassu Camp Nzi Côte d'Ivoire

 

Un troisième site verra bientôt le jour. Et il s’annonce somptueux ! La construction d’un éco-lodge de type sud-africain est en cours, à quelques centaines de mètres de la Villa des Rangers, niché entre le fleuve et le lac dans le plus grand respect de la nature. Les travaux sont bien avancés et m’ont donné très très envie de revenir début 2020.Nouveau eco-lodge Nzi Côte d'Ivoire

Au delà du confort et de la beauté des lieux, les atouts indéniables de la NZi River Lodge : la qualité de la cuisine et la qualité du staff !!

Rangers Nzi Côte d'Ivoire

Serge et Ladji, les 2 rangers, en charge des game-drive connaissent la réserve, la faune et la flore comme leur poche !

 

A la recherche de la faune de la réserve NZi

Avant de me rendre à la réserve N ‘Zi, une amie m’avait préparée : « Le site est magnifique, dépaysant, déconnectant mais ne t’attend pas à voir des animaux, il n’y en a quasiment pas ». J’étais prévenue et j’avais bien géré les attentes de mes enfants en leur expliquant que peut-être éventuellement si nous avions beaucoup de chance, nous verrions quelques antilopes.

Mais loin d’être déçus, nous avons adoré notre mini-safari ! Nous avons vu :

  • des dizaines de Cobes de Buffon
  • plusieurs troupeaux de buffles des savanes
  • des singes Patas et Vervets
  • des phacochères
  • des écureuils des savanes
  • des perdrix à poids blancs
  • des aigrettes, des touracos, des calaos et un magnifique oiseau dont j’ignore le nom
Buffles Réserve Nzi Côte d'Ivoire

Buffles des savanes ou buffles nains (beaucoup plus petits que ceux d’Afrique de l’est).

Oiseaux Réserve Nzi Côte d'Ivoire

Céphalophe Réserve Nzi Côte d'Ivoire

Une céphalophe qui rode souvent autour de la cuisine du lodge.

 

Vervet Réserve Nzi Côte d'Ivoire

 

Antilopes Réserve Nzi Côte d'Ivoire

Majestueux Cobes de Buffon.

 

Phacochères Réserve Nzi Côte d'Ivoire

Quelques phacochères cachés dans les hautes herbes.

 

La réserve possède aussi des Cobes à croissant, quelques Bubales et Guibs Harnachés, des colobes et des potamochères qui n’ont pas souhaité nous rencontrer.

 

 

Le dernier rhinocéros blanc d’Afrique de l’ouest

La réserve N’Zi abrite un unique rhinocéros blanc, ultime rescapé de la Réserve de Faune d’Abokouamekro (situé au nord de Yamoussoukro désormais désertée par la faune). Sa corne a été coupée pour dissuader les braconniers de le tuer.

Ces derniers jours, il était introuvable par les rangers, probablement exilé aux confins du parc. Nous n’avons donc pas eu la chance de le croiser. Raison de plus pour y retourner l’année prochaine !

Rhinocéros Réserve Nzi Côte d'Ivoire

Crédit photo : @nziriverlodge

 

Un projet de faire venir 2 femelles d’Afrique du Sud est en discussion. Sinon, la mort de cet individu solitaire sonnera la fin des rhinocéros blancs en Afrique de l’ouest.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES SUR LA RESERVE NZI

 

  • Comment y aller ? 

La réserve NZi se trouve à 45 km de Bouaké (45 minutes de route), accessible via une piste globalement en bon état. Si vous réservez, un membre du staff vous retrouvera à Bouaké pour vous y guider. Bouaké se trouve à 345 km d’Abidjan soit environ 4h30 de route. Des bus au départ d’Abidjan desservent la ville. Vous pouvez aussi vous y rendre en avion avec Air Côte d’Ivoire (mais c’est plus cher et plus polluant).

Cycliste piste Nzi Côte d'Ivoire

Vous pouvez aussi y aller en vélo mais c’est plus long !

  • Quand y aller ?

La réserve NZi est ouverte toute l’année mais il est préférable d’y aller en saison sèche. L’herbe est plus courte et les animaux plus visibles.

 

  • Combien ça coute ?

La nuitée coûte 120 000 F par adulte voyageant seul et 110 000F si la chambre est partagée. Demi-tarif à 60 000 F pour les enfants de 5 à 12 ans. Gratuit en dessous. Alors en effet, le lodge n’est pas accessible à tous. Mais entretenir une telle réserve coûte très cher ! A noter aussi et surtout que ces tarifs sont « all inclusive » ce qui signifie qu’ils incluent 3 repas (petit-déjeuner/déjeuner/dîner) avec boissons non-alcoolisées et alcoolisées ainsi que toutes les activités guidées. Un tarif spécial est proposé pour les accompagnateurs (chauffeur, nounou).

 

  • Où dormir ?

3 options possibles :

– la Villa des Rangers qui dispose de 4 chambres double (dont une avec salle de bain à l’intérieur et une salle de bain commune pour les 3 autres) climatisées tout confort.

– les chalets du campement Okassu sur pilotis pour 3 à 4 personnes (1 lit double et 1 lit simple) avec douche et toilettes en extérieur.

– les tentes (type tentes Décathlon) dans ce même campement pour 2 personnes.

A noter : pas de Wifi ni de téléphone. Les mobiles ne fonctionnent pas, vous êtes coupés du monde et en mode « détox digital » 🙂

 

  • Que faire sur place ?

– Balade en jeep à la découverte de la faune (game-drive)

– Balade à pied à la découverte de la faune et des plantes médicinales

– Ascension du Mont Sika Oka

– Safari nocturne

 

  • Que mettre dans sa valise  ?

Découvrez mon article « Que mettre dans sa valise de safari ?« 

 

 

Plus d’informations sur nziriverlodge.ci ou contact@nziriverlodge.ci ou +225 88 08 88 50.

 

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Visiter la Côte d’Ivoire : 10 incontournables

La Côte d’Ivoire, vous connaissez ?

Ce petit pays d’Afrique de l’Ouest est ceinturé par le Liberia et la Guinée à l’ouest, le Burkina Faso et le Mali au nord, le Ghana à l’est et enfin le tumultueux Golfe de Guinée sur son littoral sud.

Quand on pense « voyage en Afrique », on pense rarement à la Côte d’Ivoire… Mais voilà, les hasards de la vie m’ont amenée à y poser mes bagages avec ma famille depuis près de deux ans. Et en lançant ce blog, je me suis fixée un défi ambitieux : faire découvrir les richesses de ce pays magnifique et vous donner envie de le visiter.

Découvrez donc ma sélection des 10 incontournables à visiter en Côte d’Ivoire, le pays des éléphants, de l’attiéké et de Didier Drogba !

 

1. Abidjan, la vibrante capitale économique du pays

 Un passage obligé lorsqu’on arrive en Côte d’Ivoire via l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Et une escale incontournable pour apprécier le dynamisme économique du pays et l’énergie qui s’en dégage.

A LIRE AUSSI : Top 10 des activités à faire à Abidjan

Treichville Abidjan

Marché haut en couleurs de Treichville

Plateau Abidjan

Le quartier d’affaires du Plateau, la BAD et la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan

Et si vous passez plusieurs jours dans la ville, consultez la page Facebook de l’Institut Français qui propose une programmation culturelle éclectique et de qualité. Ou encore le site d’AfroFoodie pour découvrir les meilleures restaurants de la ville.

Au détour de vos déambulations, vous tomberez peut-être aussi sur le BAAB, le magasine Lifestyle gratuit, distribué dans de nombreux commerces et restaurants, qui est une très bonne source d’informations pour connaître les actualités en tout genre de la métropole (exposition, concert, événement, …).

D’ailleurs, ce mois-ci, vous trouverez, dans le BAAB, mon article sur le nouveau Domaine Bini Lagune (page 93)

BAAB

 

 

2. Grand-Bassam, le joyau colonial

Cette charmante station balnéaire fut la première capitale de la Côte d’Ivoire. Elle est située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, accessible désormais par une autoroute moderne ou par une petite route bordée de maquis et de boutiques artisanales.

Célèbre pour sa douceur de vivre et ses longues plages de sable blanc, elle est surtout fréquentée par les touristes pour son quartier colonial, le Quartier France, et ses vestiges coloniaux témoins du passé tumultueux du pays.

Grand-Bassam

La maison Ganamet envahie par la végétation

Grand-Bassam quartier France

Maison de l’Evêché de Grand-Bassam

 

A LIRE AUSSI : Eternelle Bassam : visite du Quartier France

 

3. Assinie, entre lagune et océan

Assinie la belle, la plus fameuse des stations balnéaires du pays, lieu de tournage du film Les Bronzés dans les années 70 et refuge de tous les Abidjanais aisés et expatriés pendant le week-end. En 1h30 de route depuis Abidjan, vous serez projeté au Paradis !

Une escapade immanquable pour faire l’expérience de la Dolce Vita à l’ivoirienne, sur les splendides plages du Golfe de Guinée ou encore partir à la recherche du très convoité Dollar des Sables.

 

A LIRE AUSSI : Où séjourner à Assinie & 10 activités pour profiter à 100% d’ Assinie la belle

 

4. Grand-Lahou

Grand-Lahou est une ville côtière, située à l’ouest de la Côte d’Ivoire à environ 2 heures de route d’Abidjan. Moins célèbre que Bassam ou Assinie, elle vaut néanmoins le détour pour ses innombrables curiosités et en particulier le petit village de Lahou-Kpanda, aussi appelé « la cité aux 3 eaux », l’embouchure entre le fleuve Bandama, la lagune Tiagba et l’océan Atlantique ou encore le parc d’Azagny, un des 8 parcs nationaux de Côte d’Ivoire.

L’île de Lahou-Kpanda mérite à elle seule une visite : petit village de pêcheurs en sursis, hanté par ses vestiges coloniaux délabrés et rongé par l’érosion maritime.

Grand-Lahou

 

A LIRE AUSSI : Un week-end à Grand-Lahou & Lahou-Plage, les derniers jours de la « Cité aux 3 eaux »

 

5. Grand-Bereby et ses plages paradisiaques

Si Assinie est la plus célèbre des stations balnéaires de Côte d’Ivoire, Grand-Béréby est de loin la plus envoutante. Son éloignement de la capitale et son inaccessibilité la rendant sans doute beaucoup plus attirante !

En effet, Grand-Béréby se situe à près de 400 km de la capitale. S’y rendre relève un peu du parcours du combattant tant la route côtière est en mauvais état (8/9h route depuis Abidjan). Par conséquent, il est plus simple de s’y rendre par avion (jusqu’à San Pedro)mais cela a un coût, financier et écologique.

Qu’à cela ne tienne, cette virée dans ce far-west ivoirien vous laissera des souvenirs impérissables !! Les plages y sont paradisiaques et quasiment désertes. L’eau ni trop froide ni trop chaude. La chaleur toujours au rendez-vous (comme partout en Côte d’Ivoire). Un endroit paradisiaque particulièrement préservé et tranquille comme ils en existent peu.

Grand-Bereby Grand-Bereby

A LIRE AUSSI : La Baie des Sirènes : la Dolce Vita à Grand-Bereby

 

6. Yamoussoukro et sa monumentale basilique

Yamoussoukro est la capitale de la Côte d’Ivoire depuis 1983. Elle se situe à 250 km au nord d’Abidjan (3 heures de route environ). Feu Houphouët-Boigny, premier président du pays après l’indépendance en 1960, avait entrepris une série de travaux pharaoniques pour ériger sa ville natale au rang de capitale nationale. Mais suite à son décès, les services politiques ne s’y sont jamais véritablement installés. Et la décentralisation n’a pas fonctionné.

Aujourd’hui, Yakro ressemble plus à une ville–fantôme, avec ses grandes artères souvent vides, qui a manqué son rendez-vous avec l’histoire. Néanmoins ses bâtiments colossaux méritent largement d’y séjourner 2 jours : le Palais Présidentiel et son lac aux caïmans, la Fondation Houphouët-Boigny, l’Hôtel Président et son golf club et bien sûr la Basilique Notre-Dame-de-la-Paix, plus grande basilique du monde construite sur le modèle de la basilique Saint-Pierre de Rome.

ND Paix Yamoussoukro ND Paix Yamoussoukro

A LIRE AUSSI : Que faire à Yamoussoukro

 

7. Bouaké, la rebelle

Bouaké est la 2e ville du pays, situé au centre, à environ 5 heures de route d’Abidjan. Souvent boudée par les visiteurs, elle regorge pourtant d’une multitude de curiosités.

Bouaké est en effet la capitale du pays Baoulé, une des principales ethnies du groupe Akan, originaires du royaume Ashanti au Ghana. Son pagne du même nom est un tissus traditionnel africain (rien à voir avec le wax !) des peuples Gbomi. Pièce maîtresse du patrimoine culturel ivoirien, il est célébré lors d’un festival au mois d’août.

Bouaké est aussi très réputée pour ses potières, installées dans le village de Tanou-Sakassou. En général, je ne résiste pas à l’envie d’en acquérir quelques unes de leurs créations, ce qui non seulement embellit mon intérieur mais aussi permet à ces artistes de vivre de leur activité.

A ne pas manquer également les forgerons de Djambrou et les teinturières de Dar Es Salam. Une balade dans la ville permet enfin de découvrir la cathédrale Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la grande Mosquée, le monastère des Bénédictins Sainte Marie.

A venir sur le blog : Un week-end à Bouaké.

8. Korogho, ses villages traditionnels et ses mosquées de style soudanais

Ici c’est le nord, l’Afrique des savanes, du fétichisme et du mysticisme. La région du Poro et de l’ethnie des Sénoufos qui vénère le Calao.

Célèbre également pour ses toiles peintes avec des pigments naturels (indigo, kola) sur des bandelettes de coton cousues les unes aux autres. Le plus souvent, ses créateurs y représentent des animaux et des personnages accompagnés de motifs géométriques. De véritables chefs d’œuvre !

Une escapade dans cette contrée, c’est (comme à Bouaké) l’occasion d’aller à la rencontre des artisans et de découvrir leurs savoir-faire ancestraux, qu’il s’agissent des tisserands de Fakaha, des potiers, des forgerons, des fabricants de bijoux ou de beurre de karité. Egalement de se frotter aux traditions animistes et de découvrir des endroits sacrés comme le Lac Sacré de Samorosoba ou le Rocher Sacré d’adoration et de sacrifices.

Enfin, si vous restez au moins 4 jours dans le coin, éloignez-vous de Korhogo pour visiter les mosquées de style soudanais du 14e au 17e siècles, parmi laquelle la magnifique mosquée de Kong, classée patrimoine national. Dépaysement ET enrichissement garantis. Accessible par avion depuis Abidjan jusqu’à Korhogo ou en voiture ((9h de route).

Toile Korhogo

 

9. Man et ses montagnes mystérieuses

Man est une grande ville de l’ouest ivoirien, chef-lieu de la région du Tonkpi. Elle est surnommée « La ville aux 18 montagnes » car elle est située dans une cuvette entourée d’une chaîne de montagnes.

D’ailleurs au programme d’une escapade 100% nature dans cette région : l’ascension de la Dent de Man, du Mont Tonkpi ou du Mont Nimba, plus haut sommet de la Côte d’Ivoire. Parmi les autres curiosités : la forêt sacrée de Gbapleu peuplée de singes, les vertigineux ponts de lianes, les cascades, le village de tisserands de tissus Yacouba…

3 jours dans cette région sont un minimum pour profiter de cette nature généreuse et de cette culture envoutante. A noter, du 1er au 10 décembre 2019 aura lieu la seconde édition du festival des arts et de la culture Dan à Man.

A venir sur le blog : Un long week-end dans la région de Man.

10. Parc national du Taï

Le parc national de Taï est un parc national situé à l’ouest du pays, à la frontière du Liberia. Avec ses 5 360 km², il est la deuxième forêt primaire d’Afrique.

Inscrit en tant que Réserve de la Biosphère depuis 1978 et classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1981 par l’UNESCO, il est un véritable joyau naturel. Il possède 140 espèces de mammifères dont 12 endémiques. Parmi elles, l’hippopotame pygmée ou les Céphalophes de Jentink et d’Ogilby.

Le parc est aussi particulièrement exceptionnel car il héberge l’une des plus importantes populations de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, ainsi que des Mangabeys et des Colobes Rouges.

Un projet éco-touristique communautaire a été initié dès 2001 par la commune du Taï afin d’appuyer le développement durable de la région et protéger les primates. Les réceptifs situés dans le parc ont été repris, en décembre 2018, par l’équipe de Taï Forest Lodges. Sur leur page Facebook, il est écrit : « A travers l’observation des Chimpanzés, l’ascension du Mont Niénokoué, les marches de découverte en forêt, et les balades en barque sur la rivière Hana, nous vous proposons, une immersion en pleine forêt de Taï. »

Seul hic : le parc est très difficile d’accès … (14 heures de route depuis Abidjan).

 

Evidemment ma sélection est loin d’être exhaustive. Les classements sont toujours très subjectifs et exigent de faire des choix !!

Alors, que pensez-vous de mon Top 10 ?

 

Si j’ai réussi à vous convaincre, n’oubliez pas de lire mes conseils et recommandation pour préparer votre voyage  en Côte d’Ivoire en toute sérénité.

 

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La Baie des Sirènes : la Dolce Vita à Grand-Bereby

Grand-Béréby est une ville côtière de l’ouest de la Côte d’Ivoire, proche du Liberia et située à près de 400km d’Abidjan. Cette petite bourgade est connue pour ses magnifiques plages de sable fin, bien moins fréquentées que celles d’Assinie.

Si j’osais, je dirais que c’est un véritable petit-coin-de-paradis-au-milieu-de-nul-part mais cette expression est tellement galvaudée que je préfère plutôt le décrire comme un endroit sauvage et éblouissant.

Egalement difficile d’accès (la route côtière qui y mène est en très très mauvais état…) pour ne pas dire loin de tout ! Grand-Béréby a donc le charme de ces lieux inaccessibles que peu de personnes ont la chance de connaître. Et au cœur de cet environnement préservé et isolé, un hôtel d’exception : la Baie des Sirènes.

Avec ses petits bungalows blancs parsemés sur une colline qui surplombe l’océan, sa végétation tropicale luxuriante (bougainvilliers, flamboyants, fromagers,…) et son calme absolu, La Baie des Sirènes mériterait presque le titre de « plus bel hôtel de la Côte d’Ivoire ».

Bungalows Baie des Sirènes Grand-Bereby Plage Baie des Sirènes Grand-Bereby

Embarquement immédiat pour une escapade de rêve au bout du monde !

 

Les activités dans l’hôtel

La Baie des Sirènes fait partie de ces hôtels dans lesquels on peut rester des jours sans avoir envie d’en partir. On s’y sent bien tout simplement. Et on ne s’y ennuie pas.

Que faire à La Baie des Sirènes ?

  • Piscine ou mer ? Il y a deux piscines, un grand bassin et une petite pataugeoire. Mais ici, nul besoin de piscine tant la mer est agréable. La baie protège de la barre qui fait rage partout ailleurs sur le Golfe de Guinée. Sans parler de la température de l’eau qui est parfaite.
  • Sports nautiques : le centre nautique met à disposition des bodys, des planches de surf, des kayaks de mer et des paddles. Sorties pêche à la demande.
  • Sports terrestres : tennis, mini-golf, tir à l’arc, pétanque, volley-ball.
  • Aire de jeux pour les petits : juste au bord de la plage, à l’ombre.
  • Et surtout un espace de jeu sublime qui s’appelle la Nature, des balades à pied organisées sur la colline des Civettes et des balades équestres sur la plage. Seuls sur le sable, les yeux dans l’eau, vous pouvez aussi simplement vous promener le long de la plage juste pour le plaisir.

Et sinon, vous avez aussi le droit de ne strictement rien faire 😉

Un service de baby-sitter est disponible pour gérer les bambins.

Plage Baie des Sirènes Grand-Bereby

Le bonheur, si je veux. Vous connaissez ?

Village Grand-Bereby Plage Grand-Bereby

Les activités en dehors de l’hôtel

Il y a toutefois une vie en dehors de la Baie des Sirènes. Et quelle vie !

Voilà les activités disponibles aux alentours de l’hôtel :

  • Faire une balade en pirogue sur la rivère Néro à la recherche des singes nez-blanc : une balade en pirogue comme je les aime, dans une petite embarcation de fortune (qui ne prenait même pas l’eau) qui avance paisiblement à la force des bras de notre guide Léon. Le moyen idéal pour partir à la recherche des petits singes « Nez-Blanc » désormais protégés par la population locale et qui prospèrent dans la majestueuse forêt tropicale qui borde l’océan. En guise d’appâts, quelques bananes sont jetées de-ci de-là et finissent pas attirer les petits primates un peu effrayés par nos yeux inquisiteurs et notre parlotte, et sans doute dérangés par notre intrusion dans leur environnement. Mais tout cela se fait  dans le plus grand respect de leur habitat. L’essentiel est de rester en bordure de la forêt et de ne pas envahir leur espace. Tarif : 6000F/personne.

Pirogue Nero Leon Grand-Bereby

Singes nez-blanc Grand BerebyRivière Nero Grand-Bereby

  • Visiter le village de Néro et ses plantations : en prolongement de la balade nautique, Léon vous mènera dans son village natal pour faire la connaissance des notables et vous initier au rituel de la kola. Au menu : une graine de kola, quelques piments et une rasade de Gin (prononcer « guin ») local (qui ressemble plutôt à du Rhum (fabriqué à base de canne à sucre). Ca nettoie bien !! Evidemment notre arrivée dans le village crée l’animation, les enfants ne nous quittent plus, nous dévisagent, nous sourient beaucoup. Et les garçons entament une partie de foot.

Village Nero Grand-Bereby
Foot Nero Grand-Bereby

  • Se baigner dans les piscines naturelles : à 45 minutes de route de la Baie des Sirènes, dans le petit village de Tabaoulé, des formations rocheuses forment des piscines naturelles où l’on se baigne en toute tranquillité. Le site est d’une grande beauté. Possibilité de passer la journée, déjeuner ou séjourner sur place à l’éco-lodge de Tabaoulé (cf. rubrique Hébergements ci-dessous).

 

  • Visiter la ville de San Pedro : comptoir portugais avant de tomber dans l’escarcelle des français, cet ancien petit village Kroumen (peuple autochtone) est devenu en quelques années le second port en haut profonde et le second pôle économique du pays. Pas grand chose à y faire si ce n’est jeter un œil au premier port cacaoyer du monde, visiter l’une des coopératives de cacao, se balader dans ses petits marchés ou déjeuner en bord de mer.

 

  • Louer une moto pour aller à la plage de Monogaga : cette plage, à 18km de San Pedro vers l’est, est réputée être la plus belle de Côte d’Ivoire ! Fréquentée exclusivement par les villageois locaux, la piste d’accès s’est fortement détériorée et seules les motos peuvent désormais l’emprunter. Il paraît que la virée à deux roues en vaut largement la peine.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Quand y aller

  • Toute l’année sauf pendant la saison des pluies de mai à juillet.
  • Fin août, il est possible d’observer des baleines au large.
  • En octobre/novembre, c’est la saison de la ponte des tortues (qui sont protégées sur ce littoral) !

 

Accès 

  • Par la route, le plus court chemin (en km) est d’emprunter la Côtière. Malheureusement, cette route est dans un état déplorable (même si apparemment, ça s’améliore) et il faut compter environ 8h30/9h pour parcourir les 378 km qui relient Abidjan à Grand-Bereby. Il est aussi possible de passer par le nord – via Tiassalé, Gagnoa, Soubré, San Pedro. Guère plus rapide mais la route est meilleure.
  • En avion, via Air Côte d’Ivoire, il y a des vols quotidiens entre Abidjan et San Pedro qui dure 45 minutes. L’hôtel assure une navette gratuite depuis l’aéroport. A partir de 120 000 F CFA par adulte.

Air Côte dIvoire

Abidjan vu du ciel

Abidjan vu du ciel. A droite, le canal de Vridi entre océan et lagune.

Tarifs

  • La chambre double est à 70 000 FCFA. La chambre familiale (4 à 5 personnes) est à 140 000 FCFA, petit-déjeuner inclus.
  • Pour les repas, il faut compter entre 5000F (les salades pour petits appétits et les menus-enfants) et 15000F CFA.
  • ATTENTION au Brunch du dimanche particulièrement « salé » : il est facturé 25000F CFA par personne (donc beaucoup plus cher qu’un repas classique) et 17 000 FCFA pour les enfants sans pour autant être dingue (pas de crêpes, pas de fromage, juste quelques langoustes qui rehaussent la qualité du buffet). Et le prix est discrètement affiché, les serveurs ne le mentionnent pas si vous ne demandez rien. Il n’est pas possible de prendre autre chose à la carte, autrement dit, vous n’avez pas le choix et vous devez payer 25000F même si vous ne mangez que des carottes râpées et des pâtes. Ce que j’ai signalé à la direction.
  • Ca serait bien aussi que la direction pense à remplacer les pailles en plastique par des pailles durables et recyclables 😉
  • Sinon, un bon plan consiste à aller déjeuner dans les autres hôtels du coin et en profiter pour découvrir d’autres sites naturels (cf. paragraphe suivant).

Pirogue Grand-Bereby

Autres hébergements 

  • Le Katoum : situé à quelques centaines de mètres de la Baie des Sirènes par la plage. Les chambres doubles sont à 40000F CFA, le petit déjeuner à 4000F/personne. Le restaurant est apparemment meilleur que celui de la Baie des Sirènes mais je ne l’ai pas testé. Il y a une piscine et une plage aménagée qui ne donne pas sur la baie protégée donc la baignade y est plus dangereuse. Mais l’accueil y est très chaleureux et le gérant est réputé pour sa gentillesse !

 

  • Le Kara Krou : cette éco-lodge est située sur la magnifique plage de Ménéké, à 20 minutes de Grand-Béréby vers l’ouest. Le bungalow double, avec 2 chambres et 2 salles de bain pour 4 personnes, est à 45 000 FCFA. Le transfert depuis l’aéroport à 20 000 FCFA (pou 1 à 5 personnes). Possibilité d’installer tente et camping-car sur le site. Le déjeuner « Chez Jojo », les pieds dans le sable, est à ne pas manquer !

 

  • Tabaoulé lodge : une autre éco-lodge au cœur de la nature sauvage qui fait face aux incroyables piscines naturelles. Le bungalow climatisé avec lit double et canapé-lit est à 55 000 FCFA. La restauration de 6500 FCFA à 15000 FCFA.

 

Alors, est-ce que la Côte d’Ivoire commence à vous faire rêver ?

 

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Singes Pinterest

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Que faire à Tiassalé

Tiassalé est une commune de Côte d’Ivoire située à environ 1h30 de route au nord d’Abidjan. Facilement accessible par l’autoroute du nord, elle est un carrefour commercial dynamique et un terroir agricole particulièrement diversifié.

La ville est traversée par le fleuve Bandama, le plus long fleuve de Côte d’Ivoire, qui prend sa source dans le nord du pays, à l’ouest de Korhogo, pour finir sa course 1050 kilomètres plus au sud dans l’océan Atlantique à Grand-Lahou. Un fleuve de première importance puisqu’il est la demeure, à cet endroit, de plusieurs groupes d’hippopotames. La principale raison pour laquelle je vous invite à passer un week-end à Tiassalé. Mais pas la seule ! Découvrez les activités à faire à Tiassalé et les informations pratiques pour y organiser une escapade.

Fleuve Bandama Tiassalé

Observer les hippopotames du fleuve Bandama 

La principale activité à Tiassalé consiste à aller à la rencontre des hippopotames à bord d’une petite pirogue traditionnelle. Mais avant de vous en dire plus, quelques mots sur nos amis les hippos

Les hippopotames communs, ou amphibies, vivent en grands groupes dominés par un mâle polygame et irascible. Ils passent la journée dans l’eau pour se protéger du soleil et se nourrissent d’herbe et de graminées à proximité des berges. La nuit tombée, ils sortent de l’eau pour rejoindre des pâturages, parcourant pour cela jusqu’à 10 km. Ils consomment 40 kg de matières végétales en moyenne chaque nuit. Et bien qu’ils soient herbivores, les hippopotames comptent parmi les animaux les plus dangereux d’Afrique qui protègent férocement leur territoire et attaquent les humains en cas de danger. (source : https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/hippopotame/178174)

 Vous l’avez compris, derrière le mammifère à l’allure «pépère » passant sa journée à bâiller et à brouter, se cache en réalité un « serial killer » causant près de 300 morts par an. C’est pourquoi nous avons hésité avant de faire cette sortie (surtout avec les enfants dont un ne sachant pas nager !). Certains de nos amis nous ont dit que nous étions tarés, d’autres au contraire nous ont assuré qu’il n’y avait aucun danger et que cela valait vraiment le coup.

Nous avons fait confiance aux seconds et tout s’est bien passé. A l’issue de mes deux sorties sur le fleuve Bandama, j’ai pu constater que :

  • les piroguiers connaissent bien leur fleuve et maîtrisent parfaitement leur embarcation,
  • ils savent quand il faut éviter de s’approcher des hippopotames, en particulier lorsqu’il y a eu « palabres » entre plusieurs mâles,
  • ils restent toujours à distance des bêtes,
  • ils tiennent à leur vie et ne prennent pas de risque inutile.

Thérèse, la guide qui met en relation touristes et piroguiers, assure par ailleurs qu’en 10 ans de métier, elle n’a déploré aucun accident !! Vous voilà informés. En aucun cas, je ne se souhaite être tenue responsable d’un quelconque accident. Donc si mon article vous donne envie d’aller voir les hippos, soyez juste conscients que ce n’est pas une promenade anodine !

Cela étant dit, la balade sur le fleuve Bandama est une des plus belles que j’ai faites depuis mon arrivée en Côte d’Ivoire. A certains moments de l’année, le cours d’eau est recouvert de jacinthes d’eau, ce qui entrave la circulation des pirogues et surtout asphyxie la faune marine. L‘observation des animaux amphibies est alors rendue plus difficile. Et on se demande toujours si on ne va pas voir poindre une truffe d’hippo au milieu des fleurs sauvages… Jacynthes Tiassalé

 

A d’autres, le fleuve est totalement immaculé, calme, serein. Seuls le chant des oiseaux, les grognements des hippopotames et les rires des jeunes villageois qui se baignent viennent troubler le silence ambiant. Les piroguiers, à la seule force de leurs bras, rament avec dextérité et jouent avec les courants pour nous mener dans les zones où se regroupent souvent les hippopotames. Ils parlent entre eux en baoulé. Et même si leur conversation est incompréhensible, on arrive à deviner quand ils pensent avoir repéré un hippopotame. Evidemment ils sont toujours les premiers à les apercevoir, leur regard affuté habitué à identifier une tête qui sort de l’eau tel un périscope de sous-marin.

Pirogue Tiassalé

Fleuve Bandama Tiassalé

 

Alors soudain, quand en effet, la bête émerge, c’est la folie sur la pirogue. Les zoom se mettent en action, les jumelles frétillent, les enfants écarquillent leurs mirettes, les grands en prennent pleins les yeux aussi. Les piroguiers ne cherchent pas à trop s’approcher, ils restent vigilants. Ils nous laissent le temps d’observer les animaux, qui nous observent aussi, sortent leur tête, puis plongent sous l’eau, puis à nouveau sortent leur tête et ainsi de suite pendant près de 30 minutes… Après en avoir bien profité, les piroguiers font demi-tour et nous ramènent tranquillement au débarcadère. Que c’est beau !!

Hippos Tiassalé

Et sachez que même si vous ne croisez pas d’hippopotames (ce qui m’était arrivé l’année dernière), la balade reste magnifique et vaut le détour !

 

Fleuve Bandama Tiassalé

Fleuve Bandama Tiassalé

Découvrir les rochers sacrés du parc archéologique d’Ahouakro

A environ 45 minutes de route de Tiassalé se trouve un parc archéologique tout à fait insolite, figurant sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2006 : le parc archéologique d’Ahouakro.

La particularité de ce parc réside dans ses roches naturelles gigantesques et aux formes diverses. Ces imposants mégalithes magmatiques et granitiques dateraient du paléo-protérozoïque moyen (de -2300 à 2150 millions d’années). Le site abriterait également des vestiges préhistoriques datés du néolithique (-9 000 à -3 300 av. J.-C.) : ateliers de polissage comportant des traces d’affûtage d’outils, monuments striés à décor artistique, rochers à parois décorées… Nous avons juste vu quelques roches très polies ayant a priori servi à tanner des peaux d’animaux. (source : Le Petit Futé Côte d’Ivoire).

Au fil du temps, les formations rocheuses se sont érodées pour prendre des formes étonnantes, certaines adoptant des configurations anthropomorphiques, d’autres semblant désormais en apesanteur tant les étais qui les soutiennent sont abimés.

Parc Ahouakro Crocodile

Le but de la balade, avec notre guide Raymond, consiste alors essentiellement à essayer de deviner à quoi ressemble chaque rocher ou encore ce qui le maintient encore en équilibre.

Les roches ont été baptisées d’après leur forme par les populations locales baoulé, riveraines et gestionnaires du parc, comme le  » doigt de Nanan Koffi Ahoua  » (premier occupant du site qui porte d’ailleurs son nom, Ahouakro, signifiant en baoulé  » le village d’Ahoua « ) ou encore le crocodile, la tortue… Selon l’angle d’observation du rocher, sa dénomination change passant, par exemple, du visage d’Alfred Hitchcock à une vague.

Hitchcock Vague Ahouakro

Le même rocher vu selon deux points de vue distincts.

Parc Ahouakro

Le site est un lieu mystique habité par des entités spirituelles puissantes qu’il convient d’honorer. C’est pourquoi il est interdit d’y pénétrer sans crier gare et sans être accompagné. Faute de quoi, un mauvais sort risquerait de s’abattre sur votre tête !! Et on ne plaisante pas avec les croyances africaines.

Parc Ahouakro Afrique

Une aire végétale qui a pris la forme de l’Afrique !

Pour entrer dans le parc d’Ahouakro, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée particulier constitué d’un poulet et d’une bouteille de gin (prononcez « guin ») qui seront offerts aux génies des rochers. Depuis peu, il n’est plus nécessaire d’amener la volaille vivante mais uniquement de verser 3000F pour son achat. Nous n’assistons pas à la cérémonie, réservée aux initiés. Nous nous contentons de payer notre dû à Raymond.

 

 

Se promener dans des plantations de poivriers, de moringa et les rizières

La région de Tiassalé est une grande région agricole. Un week-end dans cette zone est donc l’occasion d’aller à la rencontre des cultivateurs et de découvrir leurs plantations.

Parmi eux, les fondateurs de la marque Kapece, un poivre d’exception produit à Tiassalé, qui cherchent à faire reconnaître la qualité exceptionnelle de cette épice et appuyer les efforts des petits producteurs.

Le poivre est véritablement une spécialité de cette région. Les premiers plants sont arrivés en même temps que la colonisation. En 1960, avec l’indépendance, les plantations furent abandonnées. Des plants furent toutefois rachetés et replantés dans certaines régions du pays, parmi lesquelles celle de Tiassalé qui a su développer sa propre particularité.

La société Kapece commercialise ainsi des produits haut-gamme habillés d’un packaging premium. Elle propose aux paysans de se lancer dans la culture du poivre afin d’être moins dépendants des cultures traditionnelles de cacao, palmiers à huile et hévéa. Et ainsi améliorer leurs conditions de vie. Un projet social qui permet de développer la filière transformation et promouvoir le « made in Côte d’Ivoire ». Plus d’informations sur la page Facebook.

Sur la route entre N’Douci et Tiassalé, vous pouvez aussi apercevoir des rizières sur la gauche. Depuis quelques années en effet, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans la culture du riz. Je savais qu’il y avait des rizières dans le nord du pays, il y en a donc aussi dans la région de Tiassalé.

Marché de Tiassalé

Enfin, vous pouvez aussi prendre contact avec « le suisse » aka Fredy, un cultivateur qui propose aussi de faire visiter ses plantations 100% bio de café, cacao, hévéa et moringa. Pour en savoir plus, c’est ici.

 

 

Se recueillir sur la stèle en mémoire des esclaves à Kanga Nianzé

Le village de Kanga Nianzé était une des dernières étapes de la Route des Esclaves en Côte d’Ivoire, à l’instar de Gorée au Sénégal et Cape Coast au Ghana. Les esclaves continuaient ensuite leur route jusqu’à Grand-Lahou d’où ils embarquaient pour l’Amérique.

La stèle, inaugurée en 2018, mesure 5,2 m de hauteur et 1,9 m de largeur avec des chaines qui symbolisent l’esclavage. Il a été construit entièrement par des jeunes Ivoiriens sur une superficie de 255 m². Le site réservé pour la stèle est de six hectares. Il jouxte la rivière Bodo où les esclaves étaient purifiés.

Pour la trouver, arrêter au marché de N’Douci et demandez votre chemin !

Stèle Kanga Nianzé

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Pour y aller

  • Il faut emprunter l’autoroute du nord, direction Yamoussoukro, et sortir à la sortie « Tiassalé » (après le premier péage). Les 18 kilomètres restant sont hyper rapides car la route vient d’être (re)faite à neuf.
  • Pour se rendre à la Villa des Hôtes, qui est aussi le lieu de rendez-vous avec la guide aux hippos, il faut traverser la ville, dépasser l’hôtel « Le Baracuda » (à droite) puis prendre une piste sur la droite. L’hôtel est indiqué sur Waze au nom de Duvick Hotel.
Pont Tiassalé

Le pont au-dessus du fleuve Bandama juste à l’entrée de Tiassalé

Pont Tiassalé

Hippopotames

  • La meilleure période pour aller voir les hippopotames est pendant la saison sèche, de janvier à avril, quand le niveau du fleuve est bas.
  • Pour réserver votre balade, il faut contacter LA guide de Tiassalé, Thérèse. Elle peut également vous mettre en relation avec Raymond, le guide du parc d’Ahouakro.
  • N’hésitez pas à la recontacter 2/3 jours avant votre arrivée afin lui rappeler l’heure de rendez-vous et le nombre de participants. Thérèse est adorable mais elle a tendance à booker plusieurs groupes en même temps… 
  • Les pirogues peuvent accueillir 2 adultes ou 1 adulte et 2 enfants. Pour les petits ne sachant pas nager, prévoyez un gilet de sauvetage car ils ne sont pas fournis … ainsi que de la crème solaire, un chapeau et de l’eau car ça cogne. Les embarcations prennent toutes un peu l’eau. Mais pas de panique, elles sont équipées d’une écope… Je vous ai dit que c’était l’aventure !
  • Le tarif est de 15000 F CFA par adulte, 10000F pour les enfants de plus de 10 ans (environ) et gratuit pour les autres.

 

Parc d’Ahouakro

  • Pour aller à Ahouakro, il faut prendre l’autoroute du nord, en direction de Yamoussoukro. La sortie se trouve 2000 m après le deuxième péage. Ensuite, c’est tout droit. Une fois arrivé au village, demandez votre chemin aux enfants qui vous indiqueront où se trouve le « parc avec les grosses pierres ».
  • N’oubliez pas de réserver auprès de Thérèse ou directement auprès de Raymond.
  • Le tarif est de 10000 F CFA pour le guide + 1000 F CFA par personne + 3000 F CFA pour le poulet + une bouteille de Gin (comptez 4000 F CFA dans un petit commerce de Tiassalé).

 

Où dormir

Il est tout à fait possible d’observer les hippopotames et de visiter le parc d’Ahouakro sur une journée. Tiassalé se trouvant à 1h30/2h de route d’Abidjan (120 km). Vous pouvez caler une visite le matin et une autre l’après-midi. Vous pouvez même pique-niquer au bord du fleuve Bandama entre les deux.

Si en revanche, vous optez pour un week-end au vert pour prendre votre temps et profiter du charme et de la tranquillité de la « campagne » ivoirienne, je vous recommande de réserver une chambre à La Villa des Hôtes, la meilleure adresse de la ville !

Hôtel Villa des Hôtes Tiassalé

Cet hôtel, un peu enclavé et au charme discret, propose des chambres à 25000F, 35000F, 50000F et 750000F. Les plus chères ont été récemment construites. Elles sont modernes, spacieuses et incluent même une kitchenette (si jamais vous prévoyez d’y séjourner une semaine …). Les plus modestes sont assez basiques, à la fois en termes de déco et d’équipement, mais les matelas sont excellents. Une piscine permet de se détendre et se rafraîchir après les visites en attendant l’apéro. A noter que le restaurant ne sert ni vin (uniquement de la bière et des alcools forts) ni de jus de fruits. Le service est assez lent donc pensez à commander au plus tôt !

 

Si vous avez d’autres idées d’activités à faire à Tiassalé, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire. Je serais ravie de compléter mon article grâce à vos suggestions.

 

Et comme toujours, si vous avez aimé cet article, je vous remercie de l’épingler sur Pinterest 🙂 

Tiassalé Pinterest

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