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Le lac rose est-il vraiment si rose ?

Le lac rose est vraiment rose… enfin parfois ! Ses teintes varient du mauve au rose, en passant par le orange, selon la saison, l’heure de la journée et la météo. Il est très rose pendant la saison sèche, plutôt en milieu de journée, lorsque le soleil est à son zénith. Mais au delà de ce phénomène naturel exceptionnel, même si vous n’avez pas la chance de le voir complètement rose (ce qui a été mon cas), sa visite reste un incontournable de tout voyage au Sénégal. Elle vous offrira un premier aperçu du désert sahélien. Et surtout vous plongera, l’espace de quelques heures, dans le quotidien pas toujours rose des « forçats du sel », hommes et femmes venus de toute l’Afrique pour récolter le fameux « or blanc ».

Femmes du lac rose Sénégal

Pourquoi le lac rose est-il rose ?

Le lac Retba (le vrai nom du lac rose) est devenu rose il y a 40 ans ! Mais il n’est pas le seul ainsi coloré. Il existe de nombreux lacs roses à travers le monde. Ces lacs ont tous en commun d’avoir une teneur en sel très élevée.

C’est le cas du lac sénégalais qui affiche un taux de 380 grammes par litre, soit plus que la Mer Morte (275g/l) et dix fois plus que l’eau de mer (35g/l). Et dans cet environnement hyper-salin, des organismes microscopiques appelés « cyanobactéries » prolifèrent et fabriquent, surtout par temps de vent sec, un pigment rouge afin de résister à cette concentration de sel.

Pirogues du lac rose Sénégal Lac rose Sénégal

Un lac de renommée mondiale

Le lac Retba est probablement le plus célèbre de tous les lacs roses. Ce grand lagon de près de 4 km², entouré de dunes, est situé à 45 km au nord-est de Dakar, à quelques centaines de mètres de l’océan Atlantique, sur le territoire du village de Sangalkam.

Il était l’ultime étape du rallye Paris-Dakar, lorsque celui-ci se déroulait en Afrique jusqu’en 2008. Pendant des années, il a donc bénéficié de la notoriété de la course automobile. Aujourd’hui, même si les 4×4 ont déserté, il reste un haut-lieu touristique. Il est inscrit sur la liste indicative du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2005.

Une vie pas si rose

Le lac rose est aussi une zone économique d’importance grâce à ses activités salinières. En effet, depuis les années 70, son sel est exploité et exporté dans toute la sous-région (Mali, Burkina Faso, Niger, Togo, Côte d’Ivoire …).

Mais la vie des travailleurs du sel est bien loin d’être aussi rose que la couleur du lac qu’ils exploitent. Souvent saisonniers, ils viennent des pays alentours, le temps d’une ou plusieurs années, pour gagner de l’argent, éponger leurs dettes, se remettre à flots et tout simplement survivre.

L’eau du lac étant extrêmement corrosive, ils s’enduisent le corps de beurre de karité pour se protéger la peau.

Les tâches sont soigneusement réparties entre hommes et les femmes.

Les premiers sont chargés de l’extraction du sel. Ils commencent leur labeur très tôt le matin, se rendent au centre du lac, là où la profondeur est maximale (3 mètres dont 1,50 de croûte de sel). Les « racleurs », comme on les appelle,  s’immergent dans l’eau et cassent les blocs de sel à l’aide d’un bâton, qui leur sert aussi de rame, puis utilisent une pelle un tamis pour l’extraire, le trier et le charger sur leur pirogue. Une fois la pirogue remplie, ils la ramènent sur la berge. Ils effectuent en moyenne 5 voyages par jour.

Puis c’est au tour des femmes d’entrer en jeu. Leur rôle consiste à décharger les embarcations. Elles remplissent des bassines contenant jusqu’à 30kg de sel, les portent sur la tête puis les déversent sur la rive du lac, formant petit à petit des monticules d’or blanc. Elles déposent un coquillage sur le bord de la pirogue pour chaque aller-retour effectué. Elles sont rémunérées en sel et ont « le privilège » de le vendre en premier lorsque les acheteurs se présentent. 3 pirogues déchargées par jour équivalent à 3 tonnes de sel. Elles peuvent garder 1/6 de ce volume soit 500 kg. A raison de 25 F CFA le kg, elles gagnent 12500 F CFA  (environ 19€) pour 100 bassines.

Femmes du lac rose Sénégal

Femmes du lac rose Sénégal

Femmes du lac rose Sénégal

Femmes du lac rose Sénégal

Près de 60 000 tonnes de sel sont extraites chaque année. Des tas de sel s’étendent à perte de vue en l’attente des camions qui les conduiront dans les usines de traitement. Le sel du lac Retba étant dépourvu d’iode, il n’est pas consommable en l’état.

 

Un lac en danger

La visite du lac rose est vraiment bouleversante. Je m’attendais à admirer une curiosité naturelle et à faire une petite baignade insolite dans de l’eau salée. Au lieu de quoi j’ai découvert une autre facette du site, que j’ignorais totalement, particulièrement douloureuse pour les travailleurs du sel. Notamment ces femmes courageuses qui ont le corps meurtris par le soleil, le sel et le poids qu’elles portent sur la tête à longueur de journée, tout en étant scrutées et prises en photo par des touristes. J’espère très humblement leur rendre hommage à travers mon témoignage.

De plus, cette manne qui attire tant d’africains est en péril. A cause de la surexploitation, le lac ne cesse de rétrécir. Aujourd’hui, sa longueur est de 4,5 km sur 800 mètres de large environ. Sa superficie est passée de 32 km² à 4 km² en quelques années. Si rien n’est fait pour réguler l’activité, le lac rose risque donc de disparaître d’ici une vingtaine d’années. Comment trouver un équilibre entre activité économique et sauvegarde de l’écosystème, tel est une fois encore l’enjeu qui doit être relevé pour sauver le lac Retba.

Pirogue du lac rose Sénégal

 

 

INFORMATION PRATIQUES

  • Vous pouvez passer la journée au bord du lac rose. De nombreuses activités sont proposées. La principale – et incontournable – consiste à faire une balade en pirogue sur le lac pour rejoindre l’autre rive et observer le rituel des travailleurs du sel. Un guide vous accueil à la sortie du bateau pour vous accompagner dans cette visite passionnante mais aussi très émouvante.
  • Vous pouvez évidemment y acheter du sel !
  • Vous pouvez aussi faire une balade à pied, à cheval ou en quad à travers les dunes pour aller admirer l’océan et ses impressionnantes vagues. C’est une première rencontre avec le désert avant de poursuivre plus loin vers le désert de Lompoul et bien sûr encore plus au nord vers le Sahara.
  • Vous pouvez déjeuner sur place. De nombreux restaurants sont répartis autour du lac. Je recommande tout particulièrement le Bonaba Café qui sert une cuisine simple et délicieuse. Et organise pour vous les activités que vous souhaitez. Possibilité de se baigner dans le lac, quelques minutes seulement, sinon l’eau salée aura raison de votre peau. De l’eau claire dans des bidons est à disposition ensuite pour bien vous rincer !

Bonaba Café lac rose Sénégal

  • Si vous venez Dakar, vous pouvez vous arrêter, en chemin au village des tortues de Sangalkam pour admirer la tortue Sulcata ou sillonnée, la plus grosse tortue terrestre vivante en Afrique. Ce centre a mis en place, depuis de nombreuses années, un programme de sauvegarde des tortues qui sont in fine relâchées dans la réserve de Katané, dans le nord-est du Sénégal. Très belle visite sur le site d’un ancien jardin botanique (fondé par Théodore Monod) luxuriant, très instructive et très pédagogique.

Tortues Sangalkam

 

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Lac Rose Pinterest

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Les Manguiers de Guéréo : luxe, calme et volupté au bord de la Somone

Où dormir sur la très touristique Petit Côte sénégalaise ? Loin de la frénésie de Saly-Portudal et de ses gigantesques resorts se niche une nouvelle éco-lodge au sein d’une nature préservée : les Manguiers de Guéréo. Bien plus qu’un hôtel de luxe, ce petit coin de paradis met tous vos sens en éveil et invite à prendre le temps de contempler une nature fascinante. entre mangrove, savane et forêt tropicale.

Entrée Manguiers Guéréo

  

Un site naturel d’exception pour l’observation et la photo

Notre arrivée fut nocturne et l’obscurité ne nous laissa rien présager de ce qui nous attendrait le lendemain matin. Après une nuit très reposante, je fis ce que je fais toujours en premier lorsque j’arrive dans une chambre d’hôtel : ouvir les rideaux. Et je découvris alors une nature luxuriante à perte de vue, des fleurs de toutes les couleurs et des centaines (milliers ?) d’oiseaux qui, à défaut de se laisser entrevoir, avaient pris possession de l’espace sonore. Un peu comme le « bruit d’oiseau » des radio-réveils mais en 1000 fois mieux !!

Et tout cela n’était que le début.

La lodge est en fait une réserve naturelle dédiée à l’observation de la faune et de l’avifaune.

Entre deux plongeons dans la somptueuse piscine qui offre un point de vue panoramique sur la lagune de la Somone, empruntez les chemins de traverse, ouvrez grand vos yeux et vos oreilles, faites taire vos enfants (si possible) et partez à la découverte des animaux qui peuplent la réserve.

L’un des plus beaux spots se situe à l’extrémité d’une passerelle de 130 m qui traverse la mangrove et mène à un observatoire sur pilotis. Sur le chemin, observez bien les palétuviers pour dénicher les crabes-violonistes qui se cachent entre leurs racines. Et une fois au bout, la vue est imprenable sur la Somone. Idyllique lors du coucher du soleil !

En quittant la passerelle, soyez attentifs et portez votre regard au loin. Vous verrez peut–être un singe traverser le chemin à toute allure. Nous en avons aperçu plusieurs lors de notre promenade. Ils sont plutôt peureux, nous pouvions les observer de loin mais ils s’enfuyaient dès que nous approchions d’un peu trop près.

Autre observatoires à ne pas manquer: la tour de l’Acacia qui surplombe la forêt et offre une vue à couper le souffle sur la réserve. Egalement la Tour du Coin, le long du mur d’enceinte, qui permet de scruter la savane herbacée et parfois d’observer les chacals qui sortent de la mangrove pour aller chasser.  Nous avons eu la chance de dingue d’en voir plusieurs au petit matin.

Chacal Sénégal

En tout, ce sont 11 observatoires disséminés aux quatre coins du parc, perchés dans la canopée ou nichés dans la lagune, qui accueillent les plus patients et silencieux des naturalistes et amoureux de la nature.

 

 

Un séjour de rêve dans un Eden tropical

Les Manguiers de Guéréo sont aussi un endroit d’exception pour se relaxer et se déconnecter (c’est le cas de le dire car le wi-fi n’est pas disponible dans les chambres). Au programme : partie de pétanques sous les manguiers, nage dans la piscine à débordement (ou dans votre piscine privée si vous optez pour la Suite Supérieure) et siesta sur les transats.

Les chambres familiales sont très spacieuses et élégamment décorées. Un peu partout des paniers tressés en raphia, typiquement sénégalais. Des pintades noires à pois blancs en bois (en vente à la réception). Et des couleurs douces.

Le restaurant se situe au centre de la lodge. Il propose un menu à la carte, des formules en demi-pension ou pension-complète. La cuisine est authentique, faite avec des produits locaux, des légumes et des fruits bios issus des vergers et potagers de la réserve. Le petit-déjeuner est tip top. Il y a des crêpes, du Nutella et du jus d’orange pressé, ce qui constitue mon podium d’excellence. Egalement des viennoiseries et petits pains croustillants, des omelettes, des céréales, de la charcuterie, des fruits frais …

 

Attablé autour d’un verre ou d’un succulent repas, vous pourrez continuer d’observer la faune locale : les varans qui serpentent entre votre jambe à la recherche d’une petite gourmandise puis partent se cacher dans les buissons, les tisserands gendarmes qui pépient à longueur de journée, enfin les calaos à bec rouge si chers à mon cœur qui viennent souvent grignoter aux abords du restaurant.

Varan Manguiers Guéréo

Le point de départ pour découvrir la région et plus encore

Une fois les batteries bien rechargées, vous pouvez partir à la découverte de la région au départ des Manguiers de Guéréo. Soit via les excursions organisées par la lodge (super catalogue à disposition mais assez cher) ou par vos propres moyens en louant une voiture.

A proximité de l’hôtel :

  • le village de Guéréo
  • la lagune de la Somone et sa merveilleuse avifaune
  • la forêt de baobabs
  • la réserve de Bandia
  • le parc Accro-Baobab
  • les plages de la Petite Côte

Un peu plus loin :

  • le village de pêcheur de M’Bour
  • le baobab sacré de Fadial
  • l’île aux coquillages de Joal-Fadiouth
  • le Sine Saloum
  • et Dakar au nord …

Encore plus loin, les Manguiers de Guéréo organise des excursions de 1 à 5 jours et propose de vous emmener jusqu’au parc national du Niokola-Koba (8h de route), sur les rives sauvages du fleuve Gambie ou encore au pays Bédik et Bassari (région du sud-est). Parfait pour un séjour clé en main si vous avez envie de vous laisser porter.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Depuis l’aéroport Dias, prenez l’autoroute jusqu’à M’Bour, suivez les panneaux direction Guéréo empruntez une piste d’une dizaine de kilomètres, slalomez entre les ânes et les dos d’ânes et traversez le village de Guéréo. Il y a des panneaux indiquant la lodge un peu partout dans le village.
  • Tarifs : de 65000 F CFA pour la chambre confort à 183 000 F CFA pour la suite supérieure avec piscine privée. Réservation en ligne sur le site Internet www.lesmanguiersdeguereo.sn ou par téléphone au +221 77 930 97 33
  • Il est aussi possible de juste déjeuner à la Lodge (compter 15 à 20000 F CFA par personne) pour profiter de la piscine et découvrir les sentiers naturalistes.

 

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Manguiers de Guéréo Pinterest

 

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Au cœur du Sine Saloum

La région du Sine Saloum se trouve au nord de la Gambie et au sud de la région Petite-Côte. Donc très facile d’accès depuis la Somone ou Saly-Portudal. Sa superficie est de 180 000 hectares. C’est dans cette région naturelle que se trouve le Parc National du delta du Sine Saloum, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Le delta est formé par la confluence de deux fleuves, le Sine et le Saloum, mais également par un bras de mer qui laisse entrer l’eau salée profondément dans les terres car le débit des deux fleuves est assez lent.

Les méandres du delta invitent à s’enfoncer à l’intérieur des « bolongs » pour admirer ses paysages variés, sa faune et sa flore immensément riches, ses îles sauvages, ses marchés colorés et ses petits villages de pêcheurs authentiques. Incontestablement une des plus belles régions du Sénégal !

 

Découverte sur une journée …

Il est possible de passer une journée dans le Sine Saloum au départ de la Petite Côte. Direction Ndangane pour embarquer à bord d’une pirogue multicolore et découvrir le delta. Parmi les immanquables de la sortie :

  • l’île de Mar Lodj où vous pourrez visiter son église ronde abritant une Vierge noire, ainsi qu’une fresque réalisée par un artiste local et assister, le dimanche, à sa messe au tam-tam. Puis faire une pause déjeuner au campement « Bazouk du Saloum » et en profitant pour faire un petit plouf rafraîchissant dans le fleuve.
  • les forêts aquatiques de mangroves pour tenter d’apercevoir quelques crabes qui se cachent au milieu des palétuviers.
  • l’île aux oiseaux et son incroyable avifaune : hérons goliath, aigrettes, balbuzars, ibis, cormorans ….

Heron Sine Saloum Sénégal Palétuviers Sine Saloum Sénégal

Ibis Sine Saloum Sénégal

Heron Goliath Sine Saloum Sénégal

Si vous optez pour le sud, depuis Palmarin, vous pouvez partir à la découverte du village de Djifer en empruntant une route de terre étroite. Entre océan et lagune, vous aurez peut être la chance d’apercevoir les dauphins ou des lamantins qui habitent le delta.

Le Sine Saloum se découvre aussi par voie de terre, en quad, à cheval ou en charrette traditionnelle. Une autre perspective sur le parc et la vie des Sérères qui le peuplent.

 

… ou plusieurs jours

Evidemment le Sine Saloum se prête à un séjour de quelques jours. Ainsi vous pourrez découvrir les différentes facettes du delta et profiter du calme et de la sérénité des lieux à la tombée de la nuit !

Si vous souhaitez passer une nuit sur place, voici une liste d’hébergements proposés par le site Au Sénégal.

Ci-dessous le Campement du « Bazouk du Saloum » sur l’île de Mar Lodj.

Aux portes du Sine Saloum : l’île aux coquillages de Fadiouth …

Si vous venez de Dakar ou la Petite Côte, ne manquez surtout pas le village des coquillages de Joal-Fadiouth !

Le premier président du Sénégal, Leopold Sedar Senghor, a grandi à Joal.  Vous pouvez y visiter la maison de ses parents transformée en musée. Mais c’est bien l’étonnante île de Fadiouth qui mérite vraiment le détour !

Joal Fadiouth Senegal

Rendez-vous à l’extrémité du village, au lieu-dit le Finio, pour vous garer et demander un guide à l’office du tourisme. Ici, tout est bien structuré par un syndicat d’initiative sérieux qui fait appel à des guides qui connaissent bien l’histoire de leur village. Et comme l’île n’est pas trop fréquentée, ils prennent le temps qu’il faut pour vous expliquer tout ce que vous avez envie de savoir (contrairement à la réserve de Bandia par exemple).

L’île est accessible soit en pirogue soit à pied, via la passerelle en bois de 500 m inaugurée en 2002. A marée basse, il paraît qu’elle surplombe le terrain de foot.

Passerelle Joal Senegal

Surnommée l’île aux coquillages, Fadiouth est en fait une île artificielle formée par l’amoncellement de coquillages au fil des siècles. Toutes ses ruelles sont pavées de millions de petits coquillages blancs.

Des 5000 habitants, 90% sont catholiques et 10% musulmans, soit le contraire du reste du pays. Et le village se targue de n’avoir aucun problème inter-religieux, même de célébrer des mariages mixtes. Son cimetière est le seul cimetière mixte du pays.

Le dimanche matin, la messe est célébrée en français, sérère et wolof dans l’église Saint François-Xavier dont les chants résonnent au son des tams-tams dans tout le village ! De nombreux sanctuaires chrétiens ornent les rues, comme ce calvaire sur la place principal du village face au baobab sacré de 800 ans.

Des enfants qui courent partout, des étals de poissons fumés, des boutiques artisanales (pour touristes), des amas de coquillages vides ou encore des cochons d’élevage constituent le paysage de cet endroit atypique et ô combien sympathique. Dans chaque quartier, des maisons à palabres couvertes réunissent jeunes et anciens pour jouer, discuter et refaire le monde. Les habitants vivent de la pêche mais surtout de l’agriculture.

Rue Joal Fadiouth Senegal

Joal Fadiouth Senegal

Palabres Joal Fadiouth Senegal

… et son cimetière marin

La visite du village se clôt avec le cimetière aux coquillages qui occupe une petite île en face à Fadiouth, également accessible par un pont. Les tombes catholiques se distinguent par leur croix blanche. Elles sont recouvertes de coquillages. Plus loin au fond, les sépultures musulmanes. Depuis le sommet de la butte, on profite d’une très belle vue du village.

Cimetière Joal Sénégal

Au retour, vous pouvez emprunter une pirogue à perche qui vous ramènera à Finio en faisant un stop à la petite île qui abrite les anciens greniers à mil. Ces derniers s’aperçoivent aussi aisément depuis la passerelle qui relie le village au cimetière.

Cimetière Joal Sénégal

Grenier à mil Joal Fadiouth SenegalAprès Bandia et la Somone, ce cimetière atypique occupe la 3e place du Top 3 de mon fils des vacances au Sénégal. C’est dire si cette promenade à Fadiouth est à faire avec des enfants !!

 

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Sine Saloum Pinterest

 

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Safari dans la réserve de Bandia au Sénégal

La réserve de Bandia est une réserve privée de 3500 ha, totalement cloisonnée, située à 65 kilomètres de Dakar et 15 kilomètres de Saly. Elle abrite de nombreux mammifères qui avaient disparu de la région et ont été délibérément réintroduits dans les années 80/90. Même si elle n’est pas comparable aux grandes réserves animalières d’Afrique de l’Est ou d’Afrique Australe, elle est un bon compromis pour qui souhaite découvrir les plus emblématiques herbivores africains en semi-liberté. Et vraiment un incontournable pour qui visite le Sénégal.

Lac Bandia Senegal

Bandia Sénégal

Savane Bandia Senegal

Une faune exceptionnelle

Le safari à Bandia n’a peut-être pas le charme du vrai safari où les animaux vivent en totale liberté, comme nous l’avons vécu à la Pendjari. Mais peu importe. La visite est bien magique. Si vous vous y rendez, vous aurez la chance d’observer de nombreuses antilopes (hippotragues, impalas sautillantes, hippotragues, éland de Derby, éland du Cap, Cobes de Buffon …), des autruches, des buffles, des girafes, des phacochères, des singes patas et vervets, des tortues géantes, des zèbres et plus de 120 espèces d’oiseaux !!! Le tout évoluant dans une nature flamboyante, entre savane arboré et savane herbeuse.

Deux espèces en danger critique d’extinction : l’Eland de Derby et le rhinocéros

L’emblème du parc est l’éland de Derby occidental. Et il en reste moins de 300 dans le monde. Cette antilope, la plus grande du monde, est donc en danger critique d’extinction. 170 individus vivent à l’état sauvage dans le parc national Niokolo Koba, les autres se répartissent entre Bandia et Fathala (à la frontière de la Gambie). Dans ces 2 réserves, la population est passé de 6 animaux « fondateurs » (1 mâle et 5 femelles) en 2000 à plus de 100 aujourd’hui. Des échanges de troupeaux se font régulièrement pour éviter la consanguinité et les risques associés.
En allant à Bandia, vous aurez donc la chance incroyable d’observer cette majestueuse antilope tout en soutenant son programme de conservation.

Eland Derby Bandia Senegal

Quant aux rhinocéros, ils sont deux : 1 mâle et 1 femelle qui peuplent le parc depuis 12 ans mais n’ont malheureusement pas réussi à se reproduire. Pas d’inquiétude, votre guide saura les trouver à coup sûr. Le nôtre a fait semblant de pister leurs traces, nous faisant faire sans cesse des demi-tours, rebrousser chemin, changer de direction,… nous laissant croire que nous ne les trouverons jamais. Mais je crois que tout cela était une mise en scène et qu’il savait pertinemment où les trouver. En tout cas, ce fut un bonheur de les regarder brouter tous les deux (à 3/4 mètres de distance). Leurs cornes ont été retirées pour éviter qu’ils soient tués car même si le parc est clôturé, les braconniers arrivent toujours à leurs sinistres fins.

Rhino Bandia Senegal

Les intrus : les hyènes tachetées et les crocodiles

La réserve de Bandia a été créée afin de réintroduire des herbivores, dans un écosystème propice à leur développement, et sauvegarder certaines espèces en danger. Il n’y a donc pas de carnivores en liberté dans le parc. 4 hyènes tachetées vivent dans en enclos, juste à l’entrée, et une terrifiante colonie de crocodiles du Nil évoluent dans le lac qui borde le restaurant. Spectacle garanti à l’heure du repas quand la volaille est servie aux monstrueux reptiles.

Hyènes Bandia Senegal

Crocos Bandia Senegal

Crocos Bandia Senegal

Le baobab sacré, tombeau des griots

Apparemment l’arrêt obligé pour tous les 4×4 ! Comme à Fadial, où nous avons pu voir le plus vieux spécimen du pays, un imposant baobab de plusieurs centaines d’années trône au cœur de la réserve.
Dans le passé, les baobabs servaient de tombeau aux griots, ces conteurs africains qui faute de cultiver la terre, n’avaient pas le droit d’être enterrés dans le sol. Ils étaient donc inhumés à l’intérieur de vieux baobabs qui avaient leur tronc creux. Pour bien nous mettre en valeur cette tradition ancestrale, désormais interdite, des ossements (humains ?) ont été déposés devant l’arbre….

Baobab sacré Bandia Senegal

INFORMATIONS PRATIQUES

  • La réserve est ouverte tous les jours du lever au coucher du soleil (la caisse de 8 à 18h).
  • L’accès au parc coûte 12000F CFA (18€) pour les adultes et 7000F CFA pour les enfants de 3 à 12 ans (10€). Une fois sur place, 2 possibilités : soit visiter le parc avec votre propre véhicule et un guide ; soit louer une jeep safari. La 1ère option coûte 16500F CFA, la seconde 40000F CFA.
  • Le safari dure entre 2 et 3 heures.
  • Après le safari, vous pouvez déjeuner au restaurant du parc qui sert une bonne cuisine sénégalo-occidentale (poulet braisé et pizza, viande de zébu et spaghetti). Mais prenez garde aux patas qui rodent et sont à l’affût de la moindre miette qui traîne…
  • Une boutique de souvenirs, artisanats et produits cosmétiques locaux est située à côte du restaurant ainsi qu’une grande aire de jeux pour les enfants.

Entrée Bandia Senegal

 

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Bandia Pinterest

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La Petite Côte du nord au sud

Durant notre séjour au Sénégal, nous avons séjourné 4 jours au bord de la Somone, dans le village de Guéréo et sa sublime éco-lodge « Les Manguiers de Guéréo » sur la « Petite Côte ». Cette région se situe au sud de Dakar, le long du littoral Atlantique. Elle porte ce nom par opposition à la Grande Côte qui s’étend du nord de Dakar jusqu’à Saint Louis.

Une mer toujours calme, une succession de plages entrecoupées de pittoresques villages de pêcheurs, des lagunes vibrantes de biodiversité, des stations balnéaires ensoleillées … tel est le panorama qu’offre cette région appréciée des sénégalais comme des touristes depuis de nombreuses années. Les activités ne manquent pas pour réjouir petits et grands et se plonger dans la splendide nature sénégalaise.

Découvrez ma sélection d’activités kids-friendly dans cette région !

 

La réserve naturelle de la Somone

Personnellement mon coup de cœur nature de ce voyage. Nous avons embarqué au village de Guéréo, au niveau du restaurant « L’île aux pélicans », pour une balade à bord d’une pirogue à moteur. Notre guide était un monsieur assez âgé, ancien garde forestier, passionné d’ornithologie. Chaque fois que nous apercevions un oiseau, il nous montrait la fiche correspondante dans son livre sur l’avifaune d’Afrique de l’Ouest (une vraie bible !!).

Nous nous sommes promenés pendant près d’une heure et demi, à ses côtés, en fin de journée. La balade s’est donc achevée au soleil couchant sous un ciel flamboyant et une lumière crépusculaire.

Presque seuls au monde – la saison touristique démarrant plutôt en janvier – nous avons navigué entre les palétuviers, nos jumelles à la main, à la recherche des volatiles autochtones et migrateurs qui vivent sur les rives de la Somone. Nous avons vu toutes sortes d’oiseaux : des pélicans blancs, des spatules, des hérons gris, des grades aigrettes, des coulis courlieux, des vanneaux armés noir et blanc, des balbuzards, des sternes et j’en passe !

Une promenade vraiment magique où l’on ne peut que s’émerveiller devant tant de beautés.

 

La réserve de Bandia

Le must du voyage selon mes enfants !! La réserve de Bandia est tout simplement fantastique puisqu’elle permet d’observer, à coup sûr, la faune sauvage africaine. En dehors de 4 hyènes tachetées, en enclos, et d’une terrifiante colonie de crocodiles du Nil, le parc ne possède pas de carnivores.

Croco Bandia Sénégal

Les animaux herbivores présents dans la réserve évoluent en liberté sur une surface de 3500 ha. Ils viennent soit du Sénégal comme l’Elan de Derby, qui fait l’objet d’un programme spécial de conservation, ou d’Afrique de l’Est et Australe.

Elan Bandia Sénégal

Vous pouvez admirer des antilopes (impalas sautillantes, hippotragues, élan de Derby, élan du Cap), des autruches, des buffles, des crocodiles, des girafes, des phacochères, des rhinocéros blancs, des singes patas et vervets, des tortues géantes, des zèbres et plus de 120 espèces d’oiseaux !!! Le tout évoluant dans une nature flamboyante, entre savane arboré et savane herbeuse.

Rhino Bandia Sénégal

Après le safari, vous pouvez déjeuner au restaurant du parc, situé en bordure du lac aux crocodiles, qui sert une bonne cuisine senegalo-occidentale (poulet braisé et pizza, viande de zébu et spaghetti). Mais prenez garde aux patas qui rodent et sont à l’affût de la moindre miette qui traîne…

Une grande aire de jeux pour les enfants fait face au restaurant.

La réserve est ouverte tous les jours du lever au coucher du soleil (la caisse de 8 à 18h). L’accès au parc coûte 12000F CFA (18€) pour les adultes et 7000F CFA pour les enfants de 3 à 12 ans (10€). Une fois sur place, 2 possibilités : soit visiter le parc avec votre propre véhicule et un guide ; soit louer une jeep safari. La 1ère option coûte 16500F CFA, la seconde 40000F CFA. Mais elle est définitivement la meilleure car elle permet de se concentrer exclusivement sur l’observation de la faune et de se laisser guider par les rangers de Bandia. Le safari dure entre 2 et 3 heures.

 

Le parc Accrobaobab Aventure

Ce parc d’accrobranches se présente comme le seul parc au monde construit exclusivement sur des baobabs, en pleine brousse sénégalaise.

Il se trouve juste en face de la réserve de Bandia. Et il est accessible à partir de 4 ans. Plusieurs parcours sont proposés selon les âges, tailles et motivations. Il est aux normes de sécurité européennes.

 

 

Les plages

Elles commencent à 80 km de Dakar et s’étirent jusqu’à l’embouchure du Saloum. La baignade y est paisible. Les plages sont jolies mais pas toujours propres même si les messages exhortant habitants et touristes à ne pas jeter leurs déchets par terre sont omniprésents.

Saly-Portudal est le plus grand centre touristique du Sénégal et d’Afrique de l’ouest, réputé pour ses plages de sables blanc bordées de cocotiers et ses hôtels all-inclusive. Le paradis du touriste qui n’aspire qu’à transpirer sur son transat pile ou face !! Pas trop mon truc. Cela dit, un après-midi relax à déguster un thiof grillé et siroté un mojito les pieds dans le sable, ne me déplait pas non plus !! Bref, une halte sympathique et reposante entre deux excursions.

Le déjeuner au Safari Beach vous donne accès à la piscine du restaurant et à la plage. En revanche d’autres hôtels plus luxueux, comme le Lamantin Beach Resort, font payer l’accès à la piscine et à la plage indépendamment de vos consommations.

 

Le parc exotique de Nguerine

Ce parc se trouve près de Saly. Il a été créé en 2004 par un français amoureux des oiseaux. Une balade permet d’admirer un jardin botanique tropical et découvrir plusieurs espèces d’oiseaux dont des perroquets de toute sortes, des youyous, des cacatoès à huppe jaunes, des perruches … . Et une halte à la pouponnière pour découvrir les derniers nés de l’élevage.

Le parc est ouvert tous les jours de 8h à 21h.

 

Le baobab sacré de Fadial

Ce baobab de 32 mètres de circonférence et 850 printemps est censé être le plus gros du Sénégal. Mais il semblerait que plusieurs autres baobabs (notamment celui de Fadiouth) jouissent aussi de ce titre prestigieux…

Quoi qu’il en soit, le baobab de Fadial est vraiment impressionnant.

Baobab FadialLe baobab est un arbre exceptionnel et très utile. Emblème du pays, il est considéré comme « l’arbre le plus généreux du pays ». Son fruit, appelé le pain de singe, pressé donne le jus de « bouye ». Il est utilisé pour soigner le « rhume des fesses » (aka la tourista). Ses feuilles séchées agrémentent les sauces culinaires. Réduites en poudre, elles facilitent la digestion. La sève sert en cosmétologie pour faire de l’huile pour la peau et les cheveux. Son écorce permet de fabriquer des cordes pour le bétail.

A partir de 500 ans, les troncs des baobabs se creusent. Et servaient autrefois de tombeaux aux griots, conteurs africains qui faute de cultiver le sol, ne pouvaient être enterrés dans le sol au risque de rendre la terre infertile. Cette pratique a été abolie en 1960 avec l’arrivée de Senghor au pouvoir. Mais le baobab n’en a pas perdu pour autant sa dimension spirituelle.

Le tronc du baobab sacré de Fadial est tellement large qu’on peut s’y glisser. Il faut se contorsionner pour passer à travers l’ouverture de 50 centimètres de diamètre mais c’est rigolo. Claustrophobes et chiroptophobes s’abstenir. Des dizaines de chauves-souris nichent à l’intérieur…

Une fois la visite terminée, votre guide vous invitera à aller voir 2 vendeurs. Pour éviter que les touristes soient harcelés, les vendeurs ont en effet interdiction de vous solliciter directement. Ils attendent, à tour de rôle, que les visiteurs viennent à eux. Aucune obligation d’acheter évidemment.

A noter en fin que même si nous avons eu la chance d’admirer de nombreux baobabs lors de notre séjour au Sine Saloum et sur la petite côte, cette espèce est menacée pour plusieurs raisons : la sécheresse qui sévit de plus en plus au Sénégal, la montée des eaux et la déforestation L

Le baobab se trouve sur la route de Mbour en direction de Joal. La visite coûte 5000F CFA.

 

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Petite Côte Pinterest

 

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L’île de Gorée, entre splendeurs et tragédies

Gorée est un symbole de la traite négrière Atlantique. Cette petite île de 28 ha, faisant face à Dakar, est un lieu de mémoire emblématique, inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1978. Elle est un des sites touristiques africains les plus célèbres et les plus fréquentés.

Porte Gorée

Depuis mon installation en Côte d’Ivoire, j’ai eu la chance de visiter 3 lieux de mémoire sur l’esclavage : les forts de la Côte d’Or au Ghana (Cape Coast et Elmina, … aïe je suis très très en retard car je n’ai toujours rien écrit sur le Ghana), Ouidah au Bénin et l’île de Gorée au Sénégal.

Contrairement aux sites esclavagistes du Golfe de Guinée, Gorée n’aurait joué qu’un « rôle mineur » dans le commerce des esclaves. Les chiffres qui circulent sur l’île sont controversés mais je laisse ce débat aux historiens et experts …

Gorée n’en est pas moins un lieu INCONTOURNABLE à visiter au Sénégal. Elle rappelle à «la conscience humaine le plus grand génocide de l’histoire que fut la traite négrière» disait Léopold Sédar Senghor, premier Président du Sénégal indépendant. Au fil de ses ruelles étroites, Gorée vous révèle sa tragique histoire, entre esclavage et colonialisme, mais aussi la beauté de ses remarquables bâtisses colorées et vestiges du passé.

Un peu d’histoire 

Gorée attisa la convoitise des Européens depuis sa découverte par les Portugais en 1444. Un mouillage sûr, la proximité du continent et une position stratégique furent autant de raisons pour s’en disputer la possession. En 1588, elle passe sous la tutelle des Hollandais qui la rebaptisent ”Goede reede” (qui signifie « bonne rade ») d’où son nom actuel. Elle fut ensuite occupée par les Français, puis les Anglais puis à nouveau les Français à partir de 1817.

Sa prospérité fut liée au commerce des esclaves mais aussi à celui de la gomme, de l’arachide, des peaux, de l’or et des épices. Son histoire se confond avec celle des Signares, ces femmes métisses, indépendantes, souvent vivant en concubinage avec des européens influents, redoutables commerçantes, qui eurent un rôle économique et participèrent à la traite.

Lorsque la ville de Dakar fut fondée en 1857, Gorée perdit petit à petit de son importance et fut annexée à Dakar en 1929. Aujourd’hui, elle compte environ 2000 habitants, 90% de musulmans et 10% de catholiques. Elle possède une école Maternelle et une école Primaire. Les habitants y vivent de la pêche et surtout du tourisme.

La Maison des Esclaves

La célèbre « maison rose » constitue le passage obligé de quiconque se rend à Gorée pour la première fois. Elle est la plus célèbre des « esclaveries » autrement dit « entrepôts à esclaves » où ces derniers patientaient avant de partir pour les colonies outre-Atlantique. Gorée en aurait compté jusqu’à 28.

Désormais musée, cette maison fut construite vers 1780 dans la rue Saint-Germain par Nicolas Pépin, frère de la Signare Anne Pépin, elle-même maîtresse de l’Administrateur du Sénégal, le Chevalier de Boufflers.

Entrée maison Esclaves Gorée

 

Au rez-de-chaussée se trouvaient les cellules des esclaves répartis par catégorie : hommes, femmes/mères, enfants, chambre de pesage, jeunes filles, inaptes temporaires. Ces derniers étaient des hommes de moins de 60 kg qui étaient gavés  pour se renforcer avant de partir en mer. Les cases des hommes faisaient 2,60 m sur 2,60 m. On y entassait 15 à 20 personnes, assis le dos contre le mur, des chaînes les maintenant au cou et aux bras. Ceux qui tentaient de se rebeller étaient enfermés dans la « case des récalcitrants », minuscule espace de quelques mètres carrés qui pouvait contenir jusqu’à 6 esclaves. L’effectif variait entre 150 à 200 esclaves. L’attente de départ durait parfois près de trois mois.

Chambre pesage Gorée

La porte du « voyage sans retour » est l’endroit où les esclaves embarquaient vers les colonies. Il était impossible de s’échapper à la nage, Dakar étant à plus de trois kilomètres et l’océan étant, à l’époque, infesté de requins.

Un large escalier, qui conduit à l’étage qui sert aujourd’hui de salle d’exposition. Elle retrace l’histoire de la traite. Dans les temps anciens, c’était un salon pour les réceptions

Cette bâtisse aurait été la dernière esclaverie de Gorée.

Suggestion : l’île est très touristique, la Maison des Esclaves est souvent envahie de touristes, ce qui laisse peu de place à l’observation et au recueillement. Le musée étant fermé le lundi, un bon plan consiste donc à passer la journée sur l’île lundi – quand elle est vide – dormir sur place et visiter le musée de bonne heure le mardi matin avant que la chaloupe ne déverse sa horde de visiteurs !

En sortant de la Maison, si vous partez vers la droite, vous tomberez sur une très belle statue offerte par la Guadeloupe commémorant la libération de l’esclavage.

Et sur la plaque commémorative, à côté de la statue, on peut lire ces quelques vers de l’écrivain et poète canadien, Jean-Louis ROY :

Celui qui vous a dit « Gorée est une île »

Celui-là a menti

Cette île n’est pas une île

Elle est le continent de l’esprit

 

Le fort d’Estrées et le musée historique

Situé sur la pointe nord de l’île, le musée historique occupe l’ancien Fort d’Estrées. Une citadelle circulaire, construite entre 1852 et 1856, qu’on aperçoit en premier lieu lorsqu’on approche de l’île.

Le musée est consacré à l’histoire du pays, des temps préhistoriques à l’indépendance. Il est un peu austère, il y a beaucoup de panneaux à lire. Mais si vous prenez le temps de vous y attarder, vous en apprendrez beaucoup sur le Sénégal.

La salle consacrée à l’esclavage décrit minutieusement chaque étape de la vie des esclaves, de la capture à la vie outre-mer. Elle expose également la maquette d’un navire négrier, l’Aurore. Il avait un équipage d’une quarantaine de marins et pouvait transporter 600 captifs.

A noter : il existe un 3ème musée sur l’île. Le Musée de la Mer, situé dans une grande maison construite au 18è siècle et qui abritait la Compagnie des Indes, est consacré aux pêcheurs, navires, outils de pêche et fonds sous-marin avec une collection de 700 poissons et 700 mollusques marins. Je ne l’ai pas visité. « Trop de musée tuant le musé » étant la devise de mon fils aîné.

 

Les maisons coloniales et l’ancien palais du gouverneur

Gorée est en fait un musée à ciel ouvert ! L’île dispose d’un incroyable patrimoine architectural relativement bien conservé et homogène. Un comité de sauvegarde a été créé en 1979 juste après son inscription au patrimoine mondial. C’est pourquoi aucune construction majeure n’est venue défigurer le paysage de l’île depuis la construction des principaux bâtiments coloniaux au 18ème siècle.

Les réhabilitations, quand elles sont effectuées, le sont dans le respect des principes émis par le Comité. D’où une harmonie tant au niveau du style que des couleurs qui frappe dès qu’on arrive sur l’île et qui participe de sa splendeur.

Certaines se ces maisons étaient d’anciennes esclaveries, d’autres des habitations des fonctionnaires ou bâtiments administratifs. Aujourd’hui, elles abritent les habitants de Gorée.

Toutefois, faute de moyens suffisants, de nombreuses bâtisses sont en ruine et attendent désespérément d’être restaurées. Parmi elle, le Palais du Gouverneur. Cette splendide demeure, achevée en 1864, est aujourd’hui laissée à l’abandon. Elle n’est a priori pas ouverte à la visite, ce qui se comprend vu son état. Mais si la porte est ouverte, aventurez-vous à l’intérieur, c’est magique.

Palais Gouverneur Gorée

Le Castel et les fortifications de Gorée

Le Castel désigne le plateau rocheux recouvert de fortifications qui domine la pointe sud de Gorée. Il constituait une position stratégique et offre aujourd’hui un magnifique panorama sur Dakar. Le fort Saint Michel y fut construit par les Français en 1892.

En 1907, on y installa un télémètre permettant de mesurer l’éloignement des navires afin de régler les canons. De l’autre côté, un canon, de 29 tonnes et 14 kilomètres de portée, permit à la France de Vichy de couler un bateau anglais le 23 septembre 1940.

D’autres éléments témoignent du passé militaire de l’île : des canons, des bunkers, même un réseau de souterrains permettant aux assiégés de s’échapper du Castel.

 DCA Gorée

Autres  bâtiments remarquables et maisons coloniales

En dépit de son déclin, Gorée a toujours su attirer l’élite sénégalaise. Notamment grâce à son Ecole Normale William Ponty qui a formé, de 1913 à 1937, les premiers cadres noirs d’Afrique de l’Ouest (AOF). Certains de ses élèves sont mêmes devenus chefs d’état ou de gouvernements : Félix Houphouët-Boigny, Modibo Keita, Hubert Maga, Amani Diori…

Aujourd’hui, elle est désaffectée mais une école tout aussi prestigieuse est en activité : l’école publique d’Excellence Mariama Bâ, réservée aux jeunes filles. Cette école a été initiée par Colette Senghor, 2ème femme du Président qui l’a conçue sur le même modèle que l’école de la Légion d’Honneur en France. Chaque année, elle sélectionne les les 25 meilleures élèves sénégalaises à l’issue de l’examen d’entrée en 6ème et les forme jusqu’à la Terminale. Elle accueille 250 élèves environ.

L’église Saint-Charles-Borromée est l’un des deux édifices sacrés de Gorée. Elle se trouve juste à côté du centre médico-social de l’île. La mosquée quant à elle, construite en 1890, au pied du versant ouest du Castel, est une des plus anciennes mosquées en pierre du pays. Elle n’a pas de minaret.

L’île de Gorée est déroutante. Elle séduit dès le premier regard : son calme (aucune voiture n’y circule), sa sérénité, con charme intemporel… Elle a des allures d’île paradisiaque alors qu’elle porte aussi en elle une histoire tragique.

Sans conteste, j’ai été envoutée par sa beauté et extrêmement touchée par son histoire. J’espère y retourner un jour, sans guide cette fois, juste pour le plaisir de déambuler dans ses ruelles étroites et sentir cette atmosphère insulaire si particulière qui donne l’impression que Gorée vit hors du temps. 

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Embarquement immédiat

L’île de Gorée fait partie de ces haut-lieux touristiques faciles à visiter où tout est bien organisé. Ce qui est rare en Afrique de l’Ouest ! Depuis Dakar, il suffit de se rendre au port maritime, dans le quartier du Plateau à proximité de la superbe gare Art Déco (en cours de rénovation) pour embarquer à bord d’une chaloupe qui vous mènera sur l’île en moins de 20 minutes. Il y en a environ toutes les heures.

Tarifs

La traversée coûte 5200F CFA pour les adultes (8€) et 2700F CFA pour les enfants de moins de 10 ans (4€). Les résidents africains payent 2700F CFA par adulte et 1700F CFA par enfant. Une fois sur l’île, il faudra aussi vous acquitter d’une taxe touristique d’un montant de 500F CFA par adulte (0,75€).

Guides touristiques

Si vous souhaitez bénéficier des services d’un guide, il vous en coûtera 8000F CFA supplémentaire (12€) mais notez-bien que ce n’est pas une obligation. Etre accompagné par un guide va vous permettre d’aller à l’essentiel et de comprendre, dans les très grandes lignes, l’histoire de Gorée. Mais dans la mesure où ils sont payés au pourboire, ils sont pressés de finir la visite avant même de l’avoir commencé, ce qui est assez frustrant si tout comme moi, vous aimez poser mille questions pour tout comprendre et tout savoir. Par ailleurs, en faisant des recherches pour préparer cet article, j’ai réalisé que la plupart des informations que notre guide nous avait données étaient fausses. Donc à bon entendeur …

Visites

Les principales curiosités de l’île sont faciles à trouver. Suivez le guide ou laissez-vous porter par vos pas et vos envies. Une journée suffit pour tout voir mais si vous passez une nuit sur l’île, vous aurez la possibilité d’observer « la vraie vie de l’île » aux côtés de ses habitants, de prendre votre temps et de vous recueillir dans la Maison des Esclaves avant l’arrivée de la horde de touristes qui l’envahisse chaque jour.

A noter que tous les musées sont fermés le lundi.

Pause déjeuner

Il y a plusieurs restaurants sur l’île, la plupart font face à l’embarcadère et la petite plage. Privilégiez plutôt un lieu plus isolé. Nous avons testé l’Amirauté, à côte de la maison de l’amiral d’Estrées, à deux pas de la Maison des Esclaves. L’endroit est paisible, la carte variée (même si tout n’est pas disponible). Et cerise sur le gâteau, quelques pélicans en liberté sauront occuper vos enfants pendant que vous terminez tranquillement votre repas.

Baignade

N’oubliez pas votre maillot de bain, surtout avec des enfants. Une fois les visites terminées, vous pouvez vous prélasser sur la petite plage qui jouxte l’embarcadère et vous rafraîchir en attendant la chaloupe.

Achats

Les boutiques d’artisanat sont présentes partout sur l’île. Les vendeurs et vendeuses ne manqueront pas d’imagination pour vous faire venir jusqu’à leur stand (ça ne coûte rien de regarder !) mais au final, même si vous n’achetez rien, ils restent très sympathiques et joviaux.

 

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