La réserve de Bandia est une réserve privée de 3500 ha, totalement cloisonnée, située à 65 kilomètres de Dakar et 15 kilomètres de Saly. Elle abrite de nombreux mammifères qui avaient disparu de la région et ont été délibérément réintroduits dans les années 80/90. Même si elle n’est pas comparable aux grandes réserves animalières d’Afrique de l’Est ou d’Afrique Australe, elle est un bon compromis pour qui souhaite découvrir les plus emblématiques herbivores africains en semi-liberté. Et vraiment un incontournable pour qui visite le Sénégal.
Une faune exceptionnelle
Le safari à Bandia n’a peut-être pas le charme du vrai safari où les animaux vivent en totale liberté, comme nous l’avons vécu à la Pendjari. Mais peu importe. La visite est bien magique. Si vous vous y rendez, vous aurez la chance d’observer de nombreuses antilopes (hippotragues, impalas sautillantes, hippotragues, éland de Derby, éland du Cap, Cobes de Buffon …), des autruches, des buffles, des girafes, des phacochères, des singes patas et vervets, des tortues géantes, des zèbres et plus de 120 espèces d’oiseaux !!! Le tout évoluant dans une nature flamboyante, entre savane arboré et savane herbeuse.
Deux espèces en danger critique d’extinction : l’Eland de Derby et le rhinocéros
L’emblème du parc est l’éland de Derby occidental. Et il en reste moins de 300 dans le monde. Cette antilope, la plus grande du monde, est donc en danger critique d’extinction. 170 individus vivent à l’état sauvage dans le parc national Niokolo Koba, les autres se répartissent entre Bandia et Fathala (à la frontière de la Gambie). Dans ces 2 réserves, la population est passé de 6 animaux « fondateurs » (1 mâle et 5 femelles) en 2000 à plus de 100 aujourd’hui. Des échanges de troupeaux se font régulièrement pour éviter la consanguinité et les risques associés.
En allant à Bandia, vous aurez donc la chance incroyable d’observer cette majestueuse antilope tout en soutenant son programme de conservation.
Quant aux rhinocéros, ils sont deux : 1 mâle et 1 femelle qui peuplent le parc depuis 12 ans mais n’ont malheureusement pas réussi à se reproduire. Pas d’inquiétude, votre guide saura les trouver à coup sûr. Le nôtre a fait semblant de pister leurs traces, nous faisant faire sans cesse des demi-tours, rebrousser chemin, changer de direction,… nous laissant croire que nous ne les trouverons jamais. Mais je crois que tout cela était une mise en scène et qu’il savait pertinemment où les trouver. En tout cas, ce fut un bonheur de les regarder brouter tous les deux (à 3/4 mètres de distance). Leurs cornes ont été retirées pour éviter qu’ils soient tués car même si le parc est clôturé, les braconniers arrivent toujours à leurs sinistres fins.
Les intrus : les hyènes tachetées et les crocodiles
La réserve de Bandia a été créée afin de réintroduire des herbivores, dans un écosystème propice à leur développement, et sauvegarder certaines espèces en danger. Il n’y a donc pas de carnivores en liberté dans le parc. 4 hyènes tachetées vivent dans en enclos, juste à l’entrée, et une terrifiante colonie de crocodiles du Nil évoluent dans le lac qui borde le restaurant. Spectacle garanti à l’heure du repas quand la volaille est servie aux monstrueux reptiles.
Le baobab sacré, tombeau des griots
Apparemment l’arrêt obligé pour tous les 4×4 ! Comme à Fadial, où nous avons pu voir le plus vieux spécimen du pays, un imposant baobab de plusieurs centaines d’années trône au cœur de la réserve.
Dans le passé, les baobabs servaient de tombeau aux griots, ces conteurs africains qui faute de cultiver la terre, n’avaient pas le droit d’être enterrés dans le sol. Ils étaient donc inhumés à l’intérieur de vieux baobabs qui avaient leur tronc creux. Pour bien nous mettre en valeur cette tradition ancestrale, désormais interdite, des ossements (humains ?) ont été déposés devant l’arbre….
INFORMATIONS PRATIQUES
La réserve est ouverte tous les jours du lever au coucher du soleil (la caisse de 8 à 18h).
L’accès au parc coûte 12000F CFA (18€) pour les adultes et 7000F CFA pour les enfants de 3 à 12 ans (10€). Une fois sur place, 2 possibilités : soit visiter le parc avec votre propre véhicule et un guide ; soit louer une jeep safari. La 1ère option coûte 16500F CFA, la seconde 40000F CFA.
Le safari dure entre 2 et 3 heures.
Après le safari, vous pouvez déjeuner au restaurant du parc qui sert une bonne cuisine sénégalo-occidentale (poulet braisé et pizza, viande de zébu et spaghetti). Mais prenez garde aux patas qui rodent et sont à l’affût de la moindre miette qui traîne…
Une boutique de souvenirs, artisanats et produits cosmétiques locaux est située à côte du restaurant ainsi qu’une grande aire de jeux pour les enfants.
Si vous avez aimé cet article, vous pouvez l’épingler sur Pinterest ! Un grand merci 🙂
Durant notre séjour au Sénégal, nous avons séjourné 4 jours au bord de la Somone, dans le village de Guéréo et sa sublime éco-lodge « Les Manguiers de Guéréo » sur la « Petite Côte ». Cette région se situe au sud de Dakar, le long du littoral Atlantique. Elle porte ce nom par opposition à la Grande Côte qui s’étend du nord de Dakar jusqu’à Saint Louis.
Une mer toujours calme, une succession de plages entrecoupées de pittoresques villages de pêcheurs, des lagunes vibrantes de biodiversité, des stations balnéaires ensoleillées … tel est le panorama qu’offre cette région appréciée des sénégalais comme des touristes depuis de nombreuses années. Les activités ne manquent pas pour réjouir petits et grands et se plonger dans la splendide nature sénégalaise.
Découvrez ma sélection d’activités kids-friendly dans cette région !
La réserve naturelle de la Somone
Personnellement mon coup de cœur nature de ce voyage. Nous avons embarqué au village de Guéréo, au niveau du restaurant « L’île aux pélicans », pour une balade à bord d’une pirogue à moteur. Notre guide était un monsieur assez âgé, ancien garde forestier, passionné d’ornithologie. Chaque fois que nous apercevions un oiseau, il nous montrait la fiche correspondante dans son livre sur l’avifaune d’Afrique de l’Ouest (une vraie bible !!).
Nous nous sommes promenés pendant près d’une heure et demi, à ses côtés, en fin de journée. La balade s’est donc achevée au soleil couchant sous un ciel flamboyant et une lumière crépusculaire.
Presque seuls au monde – la saison touristique démarrant plutôt en janvier – nous avons navigué entre les palétuviers, nos jumelles à la main, à la recherche des volatiles autochtones et migrateurs qui vivent sur les rives de la Somone. Nous avons vu toutes sortes d’oiseaux : des pélicans blancs, des spatules, des hérons gris, des grades aigrettes, des coulis courlieux, des vanneaux armés noir et blanc, des balbuzards, des sternes et j’en passe !
Une promenade vraiment magique où l’on ne peut que s’émerveiller devant tant de beautés.
La réserve de Bandia
Le must du voyage selon mes enfants !! La réserve de Bandia est tout simplement fantastique puisqu’elle permet d’observer, à coup sûr, la faune sauvage africaine. En dehors de 4 hyènes tachetées, en enclos, et d’une terrifiante colonie de crocodiles du Nil, le parc ne possède pas de carnivores.
Les animaux herbivores présents dans la réserve évoluent en liberté sur une surface de 3500 ha. Ils viennent soit du Sénégal comme l’Elan de Derby, qui fait l’objet d’un programme spécial de conservation, ou d’Afrique de l’Est et Australe.
Vous pouvez admirer des antilopes (impalas sautillantes, hippotragues, élan de Derby, élan du Cap), des autruches, des buffles, des crocodiles, des girafes, des phacochères, des rhinocéros blancs, des singes patas et vervets, des tortues géantes, des zèbres et plus de 120 espèces d’oiseaux !!! Le tout évoluant dans une nature flamboyante, entre savane arboré et savane herbeuse.
Après le safari, vous pouvez déjeuner au restaurant du parc, situé en bordure du lac aux crocodiles, qui sert une bonne cuisine senegalo-occidentale (poulet braisé et pizza, viande de zébu et spaghetti). Mais prenez garde aux patas qui rodent et sont à l’affût de la moindre miette qui traîne…
Une grande aire de jeux pour les enfants fait face au restaurant.
La réserve est ouverte tous les jours du lever au coucher du soleil (la caisse de 8 à 18h). L’accès au parc coûte 12000F CFA (18€) pour les adultes et 7000F CFA pour les enfants de 3 à 12 ans (10€). Une fois sur place, 2 possibilités : soit visiter le parc avec votre propre véhicule et un guide ; soit louer une jeep safari. La 1ère option coûte 16500F CFA, la seconde 40000F CFA. Mais elle est définitivement la meilleure car elle permet de se concentrer exclusivement sur l’observation de la faune et de se laisser guider par les rangers de Bandia. Le safari dure entre 2 et 3 heures.
Le parc Accrobaobab Aventure
Ce parc d’accrobranches se présente comme le seul parc au monde construit exclusivement sur des baobabs, en pleine brousse sénégalaise.
Il se trouve juste en face de la réserve de Bandia. Et il est accessible à partir de 4 ans. Plusieurs parcours sont proposés selon les âges, tailles et motivations. Il est aux normes de sécurité européennes.
Les plages
Elles commencent à 80 km de Dakar et s’étirent jusqu’à l’embouchure du Saloum. La baignade y est paisible. Les plages sont jolies mais pas toujours propres même si les messages exhortant habitants et touristes à ne pas jeter leurs déchets par terre sont omniprésents.
Saly-Portudal est le plus grand centre touristique du Sénégal et d’Afrique de l’ouest, réputé pour ses plages de sables blanc bordées de cocotiers et ses hôtels all-inclusive. Le paradis du touriste qui n’aspire qu’à transpirer sur son transat pile ou face !! Pas trop mon truc. Cela dit, un après-midi relax à déguster un thiof grillé et siroté un mojito les pieds dans le sable, ne me déplait pas non plus !! Bref, une halte sympathique et reposante entre deux excursions.
Le déjeuner au Safari Beach vous donne accès à la piscine du restaurant et à la plage. En revanche d’autres hôtels plus luxueux, comme le Lamantin Beach Resort, font payer l’accès à la piscine et à la plage indépendamment de vos consommations.
Le parc exotique de Nguerine
Ce parc se trouve près de Saly. Il a été créé en 2004 par un français amoureux des oiseaux. Une balade permet d’admirer un jardin botanique tropical et découvrir plusieurs espèces d’oiseaux dont des perroquets de toute sortes, des youyous, des cacatoès à huppe jaunes, des perruches … . Et une halte à la pouponnière pour découvrir les derniers nés de l’élevage.
Le parc est ouvert tous les jours de 8h à 21h.
Le baobab sacré de Fadial
Ce baobab de 32 mètres de circonférence et 850 printemps est censé être le plus gros du Sénégal. Mais il semblerait que plusieurs autres baobabs (notamment celui de Fadiouth) jouissent aussi de ce titre prestigieux…
Quoi qu’il en soit, le baobab de Fadial est vraiment impressionnant.
Le baobab est un arbre exceptionnel et très utile. Emblème du pays, il est considéré comme « l’arbre le plus généreux du pays ». Son fruit, appelé le pain de singe, pressé donne le jus de « bouye ». Il est utilisé pour soigner le « rhume des fesses » (aka la tourista). Ses feuilles séchées agrémentent les sauces culinaires. Réduites en poudre, elles facilitent la digestion. La sève sert en cosmétologie pour faire de l’huile pour la peau et les cheveux. Son écorce permet de fabriquer des cordes pour le bétail.
A partir de 500 ans, les troncs des baobabs se creusent. Et servaient autrefois de tombeaux aux griots, conteurs africains qui faute de cultiver le sol, ne pouvaient être enterrés dans le sol au risque de rendre la terre infertile. Cette pratique a été abolie en 1960 avec l’arrivée de Senghor au pouvoir. Mais le baobab n’en a pas perdu pour autant sa dimension spirituelle.
Le tronc du baobab sacré de Fadial est tellement large qu’on peut s’y glisser. Il faut se contorsionner pour passer à travers l’ouverture de 50 centimètres de diamètre mais c’est rigolo. Claustrophobes et chiroptophobes s’abstenir. Des dizaines de chauves-souris nichent à l’intérieur…
Une fois la visite terminée, votre guide vous invitera à aller voir 2 vendeurs. Pour éviter que les touristes soient harcelés, les vendeurs ont en effet interdiction de vous solliciter directement. Ils attendent, à tour de rôle, que les visiteurs viennent à eux. Aucune obligation d’acheter évidemment.
A noter en fin que même si nous avons eu la chance d’admirer de nombreux baobabs lors de notre séjour au Sine Saloum et sur la petite côte, cette espèce est menacée pour plusieurs raisons : la sécheresse qui sévit de plus en plus au Sénégal, la montée des eaux et la déforestation L
Le baobab se trouve sur la route de Mbour en direction de Joal. La visite coûte 5000F CFA.
Si vous avez aimé cet article, vous pouvez maintenant l’épingler sur Pinterest ! Un grand merci 🙂
Et vous, avez-vous fait d’autres découvertes sur la Petite Côte ? D’autres idées de visites ou sorties supplémentaires ? N’hésitez pas à m’écrire pour m’en dire plus et partager vos recommandations !
Gorée est un symbole de la traite négrière Atlantique. Cette petite île de 28 ha, faisant face à Dakar, est un lieu de mémoire emblématique, inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1978. Elle est un des sites touristiques africains les plus célèbres et les plus fréquentés.
Depuis mon installation en Côte d’Ivoire, j’ai eu la chance de visiter 3 lieux de mémoire sur l’esclavage : les forts de la Côte d’Or au Ghana (Cape Coast et Elmina, … aïe je suis très très en retard car je n’ai toujours rien écrit sur le Ghana), Ouidah au Bénin et l’île de Gorée au Sénégal.
Contrairement aux sites esclavagistes du Golfe de Guinée, Gorée n’aurait joué qu’un « rôle mineur » dans le commerce des esclaves. Les chiffres qui circulent sur l’île sont controversés mais je laisse ce débat aux historiens et experts …
Gorée n’en est pas moins un lieu INCONTOURNABLE à visiter au Sénégal. Elle rappelle à «la conscience humaine le plus grand génocide de l’histoire que fut la traite négrière» disait Léopold Sédar Senghor, premier Président du Sénégal indépendant. Au fil de ses ruelles étroites, Gorée vous révèle sa tragique histoire, entre esclavage et colonialisme, mais aussi la beauté de ses remarquables bâtisses colorées et vestiges du passé.
Un peu d’histoire
Gorée attisa la convoitise des Européens depuis sa découverte par les Portugais en 1444. Un mouillage sûr, la proximité du continent et une position stratégique furent autant de raisons pour s’en disputer la possession. En 1588, elle passe sous la tutelle des Hollandais qui la rebaptisent ”Goede reede” (qui signifie « bonne rade ») d’où son nom actuel. Elle fut ensuite occupée par les Français, puis les Anglais puis à nouveau les Français à partir de 1817.
Sa prospérité fut liée au commerce des esclaves mais aussi à celui de la gomme, de l’arachide, des peaux, de l’or et des épices. Son histoire se confond avec celle des Signares, ces femmes métisses, indépendantes, souvent vivant en concubinage avec des européens influents, redoutables commerçantes, qui eurent un rôle économique et participèrent à la traite.
Lorsque la ville de Dakar fut fondée en 1857, Gorée perdit petit à petit de son importance et fut annexée à Dakar en 1929. Aujourd’hui, elle compte environ 2000 habitants, 90% de musulmans et 10% de catholiques. Elle possède une école Maternelle et une école Primaire. Les habitants y vivent de la pêche et surtout du tourisme.
La Maison des Esclaves
La célèbre « maison rose » constitue le passage obligé de quiconque se rend à Gorée pour la première fois. Elle est la plus célèbre des « esclaveries » autrement dit « entrepôts à esclaves » où ces derniers patientaient avant de partir pour les colonies outre-Atlantique. Gorée en aurait compté jusqu’à 28.
Désormais musée, cette maison fut construite vers 1780 dans la rue Saint-Germain par Nicolas Pépin, frère de la Signare Anne Pépin, elle-même maîtresse de l’Administrateur du Sénégal, le Chevalier de Boufflers.
Au rez-de-chaussée se trouvaient les cellules des esclaves répartis par catégorie : hommes, femmes/mères, enfants, chambre de pesage, jeunes filles, inaptes temporaires. Ces derniers étaient des hommes de moins de 60 kg qui étaient gavés pour se renforcer avant de partir en mer. Les cases des hommes faisaient 2,60 m sur 2,60 m. On y entassait 15 à 20 personnes, assis le dos contre le mur, des chaînes les maintenant au cou et aux bras. Ceux qui tentaient de se rebeller étaient enfermés dans la « case des récalcitrants », minuscule espace de quelques mètres carrés qui pouvait contenir jusqu’à 6 esclaves. L’effectif variait entre 150 à 200 esclaves. L’attente de départ durait parfois près de trois mois.
La porte du « voyage sans retour » est l’endroit où les esclaves embarquaient vers les colonies. Il était impossible de s’échapper à la nage, Dakar étant à plus de trois kilomètres et l’océan étant, à l’époque, infesté de requins.
Un large escalier, qui conduit à l’étage qui sert aujourd’hui de salle d’exposition. Elle retrace l’histoire de la traite. Dans les temps anciens, c’était un salon pour les réceptions
Cette bâtisse aurait été la dernière esclaverie de Gorée.
Suggestion : l’île est très touristique, la Maison des Esclaves est souvent envahie de touristes, ce qui laisse peu de place à l’observation et au recueillement. Le musée étant fermé le lundi, un bon plan consiste donc à passer la journée sur l’île lundi – quand elle est vide – dormir sur place et visiter le musée de bonne heure le mardi matin avant que la chaloupe ne déverse sa horde de visiteurs !
En sortant de la Maison, si vous partez vers la droite, vous tomberez sur une très belle statue offerte par la Guadeloupe commémorant la libération de l’esclavage.
Et sur la plaque commémorative, à côté de la statue, on peut lire ces quelques vers de l’écrivain et poète canadien, Jean-Louis ROY :
Celui qui vous a dit « Gorée est une île »
Celui-là a menti
Cette île n’est pas une île
Elle est le continent de l’esprit
Le fort d’Estrées et le musée historique
Situé sur la pointe nord de l’île, le musée historique occupe l’ancien Fort d’Estrées. Une citadelle circulaire, construite entre 1852 et 1856, qu’on aperçoit en premier lieu lorsqu’on approche de l’île.
Le musée est consacré à l’histoire du pays, des temps préhistoriques à l’indépendance. Il est un peu austère, il y a beaucoup de panneaux à lire. Mais si vous prenez le temps de vous y attarder, vous en apprendrez beaucoup sur le Sénégal.
La salle consacrée à l’esclavage décrit minutieusement chaque étape de la vie des esclaves, de la capture à la vie outre-mer. Elle expose également la maquette d’un navire négrier, l’Aurore. Il avait un équipage d’une quarantaine de marins et pouvait transporter 600 captifs.
A noter : il existe un 3ème musée sur l’île. Le Musée de la Mer, situé dans une grande maison construite au 18è siècle et qui abritait la Compagnie des Indes, est consacré aux pêcheurs, navires, outils de pêche et fonds sous-marin avec une collection de 700 poissons et 700 mollusques marins. Je ne l’ai pas visité. « Trop de musée tuant le musé » étant la devise de mon fils aîné.
Les maisons coloniales et l’ancien palais du gouverneur
Gorée est en fait un musée à ciel ouvert ! L’île dispose d’un incroyable patrimoine architectural relativement bien conservé et homogène. Un comité de sauvegarde a été créé en 1979 juste après son inscription au patrimoine mondial. C’est pourquoi aucune construction majeure n’est venue défigurer le paysage de l’île depuis la construction des principaux bâtiments coloniaux au 18ème siècle.
Les réhabilitations, quand elles sont effectuées, le sont dans le respect des principes émis par le Comité. D’où une harmonie tant au niveau du style que des couleurs qui frappe dès qu’on arrive sur l’île et qui participe de sa splendeur.
Certaines se ces maisons étaient d’anciennes esclaveries, d’autres des habitations des fonctionnaires ou bâtiments administratifs. Aujourd’hui, elles abritent les habitants de Gorée.
Toutefois, faute de moyens suffisants, de nombreuses bâtisses sont en ruine et attendent désespérément d’être restaurées. Parmi elle, le Palais du Gouverneur. Cette splendide demeure, achevée en 1864, est aujourd’hui laissée à l’abandon. Elle n’est a priori pas ouverte à la visite, ce qui se comprend vu son état. Mais si la porte est ouverte, aventurez-vous à l’intérieur, c’est magique.
Le Castel et les fortifications de Gorée
Le Castel désigne le plateau rocheux recouvert de fortifications qui domine la pointe sud de Gorée. Il constituait une position stratégique et offre aujourd’hui un magnifique panorama sur Dakar. Le fort Saint Michel y fut construit par les Français en 1892.
En 1907, on y installa un télémètre permettant de mesurer l’éloignement des navires afin de régler les canons. De l’autre côté, un canon, de 29 tonnes et 14 kilomètres de portée, permit à la France de Vichy de couler un bateau anglais le 23 septembre 1940.
D’autres éléments témoignent du passé militaire de l’île : des canons, des bunkers, même un réseau de souterrains permettant aux assiégés de s’échapper du Castel.
Autres bâtiments remarquables et maisons coloniales
En dépit de son déclin, Gorée a toujours su attirer l’élite sénégalaise. Notamment grâce à son Ecole Normale William Ponty qui a formé, de 1913 à 1937, les premiers cadres noirs d’Afrique de l’Ouest (AOF). Certains de ses élèves sont mêmes devenus chefs d’état ou de gouvernements : Félix Houphouët-Boigny, Modibo Keita, Hubert Maga, Amani Diori…
Aujourd’hui, elle est désaffectée mais une école tout aussi prestigieuse est en activité : l’école publique d’Excellence Mariama Bâ, réservée aux jeunes filles. Cette école a été initiée par Colette Senghor, 2ème femme du Président qui l’a conçue sur le même modèle que l’école de la Légion d’Honneur en France. Chaque année, elle sélectionne les les 25 meilleures élèves sénégalaises à l’issue de l’examen d’entrée en 6ème et les forme jusqu’à la Terminale. Elle accueille 250 élèves environ.
L’église Saint-Charles-Borromée est l’un des deux édifices sacrés de Gorée. Elle se trouve juste à côté du centre médico-social de l’île. La mosquée quant à elle, construite en 1890, au pied du versant ouest du Castel, est une des plus anciennes mosquées en pierre du pays. Elle n’a pas de minaret.
L’île de Gorée est déroutante. Elle séduit dès le premier regard : son calme (aucune voiture n’y circule), sa sérénité, con charme intemporel… Elle a des allures d’île paradisiaque alors qu’elle porte aussi en elle une histoire tragique.
Sans conteste, j’ai été envoutée par sa beauté et extrêmement touchée par son histoire. J’espère y retourner un jour, sans guide cette fois, juste pour le plaisir de déambuler dans ses ruelles étroites et sentir cette atmosphère insulaire si particulière qui donne l’impression que Gorée vit hors du temps.
INFORMATIONS PRATIQUES
Embarquement immédiat
L’île de Gorée fait partie de ces haut-lieux touristiques faciles à visiter où tout est bien organisé. Ce qui est rare en Afrique de l’Ouest ! Depuis Dakar, il suffit de se rendre au port maritime, dans le quartier du Plateau à proximité de la superbe gare Art Déco (en cours de rénovation) pour embarquer à bord d’une chaloupe qui vous mènera sur l’île en moins de 20 minutes. Il y en a environ toutes les heures.
Tarifs
La traversée coûte 5200F CFA pour les adultes (8€) et 2700F CFA pour les enfants de moins de 10 ans (4€). Les résidents africains payent 2700F CFA par adulte et 1700F CFA par enfant. Une fois sur l’île, il faudra aussi vous acquitter d’une taxe touristique d’un montant de 500F CFA par adulte (0,75€).
Guides touristiques
Si vous souhaitez bénéficier des services d’un guide, il vous en coûtera 8000F CFA supplémentaire (12€) mais notez-bien que ce n’est pas une obligation. Etre accompagné par un guide va vous permettre d’aller à l’essentiel et de comprendre, dans les très grandes lignes, l’histoire de Gorée. Mais dans la mesure où ils sont payés au pourboire, ils sont pressés de finir la visite avant même de l’avoir commencé, ce qui est assez frustrant si tout comme moi, vous aimez poser mille questions pour tout comprendre et tout savoir. Par ailleurs, en faisant des recherches pour préparer cet article, j’ai réalisé que la plupart des informations que notre guide nous avait données étaient fausses. Donc à bon entendeur …
Visites
Les principales curiosités de l’île sont faciles à trouver. Suivez le guide ou laissez-vous porter par vos pas et vos envies. Une journée suffit pour tout voir mais si vous passez une nuit sur l’île, vous aurez la possibilité d’observer « la vraie vie de l’île » aux côtés de ses habitants, de prendre votre temps et de vous recueillir dans la Maison des Esclaves avant l’arrivée de la horde de touristes qui l’envahisse chaque jour.
A noter que tous les musées sont fermés le lundi.
Pause déjeuner
Il y a plusieurs restaurants sur l’île, la plupart font face à l’embarcadère et la petite plage. Privilégiez plutôt un lieu plus isolé. Nous avons testé l’Amirauté, à côte de la maison de l’amiral d’Estrées, à deux pas de la Maison des Esclaves. L’endroit est paisible, la carte variée (même si tout n’est pas disponible). Et cerise sur le gâteau, quelques pélicans en liberté sauront occuper vos enfants pendant que vous terminez tranquillement votre repas.
Baignade
N’oubliez pas votre maillot de bain, surtout avec des enfants. Une fois les visites terminées, vous pouvez vous prélasser sur la petite plage qui jouxte l’embarcadère et vous rafraîchir en attendant la chaloupe.
Achats
Les boutiques d’artisanat sont présentes partout sur l’île. Les vendeurs et vendeuses ne manqueront pas d’imagination pour vous faire venir jusqu’à leur stand (ça ne coûte rien de regarder !) mais au final, même si vous n’achetez rien, ils restent très sympathiques et joviaux.
Si vous avez aimé cet article, vous pouvez maintenant l’épingler sur Pinterest !
La Route des Esclaves est un lieu de mémoire unique et exceptionnel. Située à Ouidah, sur les rives béninoises du Golfe de Guinée, cette route fait revivre les derniers pas des 2 millions d’hommes, femmes et enfants qui ont été arrachés à leur pays et vendus, comme de la vulgaire marchandise, par les rois du Dahomey aux Européens. Du marché des esclaves à la porte de Non Retour, 7 étapes et 4 kilomètres pour remonter le temps et rendre hommage.
La place des enchères
Au XVIIIe siècle, Africains et Européens s’y échangeaient toutes sortes de marchandises. Les uns vendaient des produits manufacturés, les autres des esclaves (prisonniers de guerre issus d’ethnies rivales, victimes de razzias ou encore coupables d’adultères). 1 pipe valait 5 esclaves, 1 bouteille d’alcool 10 esclaves, 1 canons 15 hommes ou 21 femmes…
De ce marché, il reste aujourd’hui une petite place dénommée « Place Chacha » en l’honneur de Don Francisco de Souza, alia Cha Cha (vite vite), marchand d’esclave brésilien, représentant du Roi auprès des Européens. La plupart des Souza du Bénin sont paraît-il ses descendants.
« C’est sous cet arbre et en cette place que se tenaient les enchères publiques pendant lesquelles les esclaves destinés aux Amériques étaient troqués contre des marchandises de pacotille ».
La maison fleurie
Elle était située juste en face du marché mais a été détruite. Une fois vendu, chaque esclave devait s’y rendre pour y recevoir la marque, au fer rouge, de son acheteur. Puis il entamait sa longue marche, sur la route jusqu’à l’océan.
L’Arbre de l’Oubli
La route des esclaves est jalonnée de 23 magnifiques statues colorées. La plupart ont été réalisée par Cyprien Tokoudagba, peintre et sculpteur béninois reconnu internationalement. Elle représente chacune une part de l’histoire de Ouidah, notamment les symboles des différents rois du Dahomey (l’oiseau, le lion, la hyène, le caméléon, le singe, le serpent, la jambe …) ou encore de la traite des esclaves.
Arrivés à l’Arbre de l’Oubli, les esclaves hommes devaient en faire le tour 9 fois, et les femmes 7 fois de façon à oublier leur famille, leur histoire, leur culture et leur identité et devenir des êtres sans aucune volonté.
« En ce lieu se trouvait l’arbre de l’oubli. Les esclaves mâles devaient tourner autour de lui neuf fois. Les femmes sept fois. Ces tours étant accomplis, les esclaves étaient censés devenir amnésiques. Ils oubliaient complètement leur passé, leurs origines et leur identité culturelle pour devenir des êtres sans aucune volonté de réagir ou de se rebeller. »
Peu après l’Arbre de l’Oubli se trouve le Mémorial Zomachi (Escale du retour). Ce lieu de mémoire, hommage aux descendants d’esclaves qui sont revenus au Bénin, n’a en fait jamais été construit. Mais les fresques du mur d’enceinte qui racontent la vie des esclaves ainsi que la révolte de Haïti en 1791 menée par Toussaint Louverture méritent qu’on s’y attarde.
Les cases Zomaï
Les esclaves étaient ensuite conduits dans des sortes d’entrepôts totalement obscures et exigus (« Zomaï » signifiant « que le feu ou la lumière ne s’y attarde pas ») dans lesquels ils étaient enfermés pendant 3 à 4 mois jusqu’à l’arrivée des navires négriers. Des conditions de vie horribles – entassés les uns sur les autres, dans le noir, rarement nourris – qui étaient censées leur donner un avant-goût de ce qui les attendait dans les bateaux. Il ne reste rien de ces cases qui ont été remplacées par des sculptures.
« En effet, en cet endroit se trouvait une grande case hermétiquement close où les esclaves étaient enfermés dès leur arrivée à Zounbodji. Et d’où ils ne sortaient que pour être transférés vers l’arbre du retour. Cette séquestration absolue désorientait totalement les esclaves et rendait extrêmement difficile toute tentative de fuite ou de rébellion; Ce séjour ici les conditionnait pour la vie de promiscuité et d’obscurité des cales des négriers. »
Le Mémorial du Souvenir
Les nombreux esclaves qui ne survivaient pas à leurs inhumaines conditions de détention étaient enterrés dans une fosse commune. Un mémorial et a a été érigé à cet endroit. Un mur des lamentations se dresse au milieu.
L’Arbre du Retour
A quelques mètres du mémorial, un arbre généreux, debout depuis 200 ans, trône au milieu d’une placette tel un témoin du passé. Une fois qu’ils quittaient les cases, les esclaves s’y arrêtaient et en faisaient 3 fois le tour. Ce rituel leur garantissait que leur esprit reviendrait sur la terre de leurs ancêtres quoi qu’il arrive et où qu’ils meurent. Dernière volonté accordée à des êtres humains en sursis.
La porte de Non Retour
La Route des Esclaves se termine par une immense porte inaugurée en 1995, symbolisant le passage des esclaves vers l’autre monde et l’impossibilité pour eux de revenir. La mer étant peu profonde, les navires ne pouvaient atteindre les côtes. Des pirogues les attendaient pour les conduire dans les navires. Ultime chance de se donner la mort et d’échapper à ce funeste destin.
La porte de Non Retour a été réalisée par Fortuné BANDEIRA, architecte, décorateur et peintre béninois.
La plage de Ouidah est celle qui a vu passer le plus d’esclaves en Afrique de l’Ouest en direction des Antilles, de Cuba, de Haïti et du Brésil. Les navires faisaient ensuite escale au Ghana puis au Sénégal avant d’entamer leur grande traversée. Les historiens estiment que 20% d’entre eux ont péri avant d’arriver de l’autre côté de l’océan.
INFORMATIONS PRATIQUES
La Route des Esclaves fait 4 kilomètres et se parcourt idéalement à pied.
Les cases Zomaï, le Mémorial du Souvenir ainsi que l’Arbre du Retour ne se trouvent pas sur la route même mais à quelques dizaines de mètres à l’intérieur du village.
Je vous recommande évidemment de prendre un guide (compter environ 5000F CFA). Vous pouvez en trouver aisément lorsque vous visitez le Fort Portugais.
Si vous avez aimé cet article, vous pouvez maintenant l’épingler sur Pinterest !
Ouidah est la capitale mondiale du Vaudou et a été le principal centre d’Afrique de l’Ouest de la traite négrière. Situé à une quarantaine de kilomètres de Cotonou, sur le littoral atlantique, ce centre historique exceptionnel abrite des bâtiments coloniaux de style afro-brésilien, un musée d’art contemporain, des temples vaudous, un fort du XVIIIe siècle et la « Route des Esclaves », lieu de mémoire qui fait revivre les derniers pas des esclaves africains avant d’embarquer pour les Amériques. Une étape à ne rater sous aucun prétexte et qui mérite qu’on s’y attarde au moins deux jours.
Le temple des Pythons
Il s’agit du principal temps vaudou de la ville. Il est ouvert aux non initiés. Il abrite près de 200 pythons royaux qui sont, comme chacun sait, des serpents totalement inoffensifs !! Sans quoi nous ne l’aurions pas enroulé, tel un ornement précieux, autour de notre cou…
Chaque mois, les pythons sont lâchés dans la ville pour aller chasser (ils se nourrissent de petits mammifères) puis reviennent tranquillement au bercail, une fois repus. Si un habitant en trouve un, égaré dans sa maison, il le ramène au temple. Il est interdit de les tuer et de les manger.
Vénérés par les vaudous, leurs représentations ornent murs et statues. Dans le temple, on trouve également une jarre sacrée utilisée tous les 7 ans à l’occasion d’une grande fête pour purifier la ville. Et dans un coin, un arbre sacré qui incarne l’esprit des anciens. Le prêtre y pratique des rituels et sacrifices (d’animaux).
La basilique de l’Immaculée Conception
L’histoire de cet édifice religieux est indissociable de celle des missionnaires européens venus évangéliser les territoires africains dans la 2e moitié du XIXe siècle. Ces derniers célébraient leurs premiers offices dans la chapelle du fort portugais ou dans l’enceinte de la mission. Au fil du temps, l’augmentation du nombre de convertis était telle qu’il devint indispensable de construire un lieu de culte digne de ce nom.
La basilique se situe juste en face du Temple des Pythons, à l’ancien emplacement du siège du représentant des Rois du Dahomey et lieu de détention pour de nombreux chrétiens quelques décennies plus tôt.
Sa construction a démarré en 1903 et s’est achevée en 1909. Les travaux ont été menés son seulement par les chrétiens mais aussi par de nombreux adeptes du Vaudou soucieux d’aider leurs parents et amis, quand bien même seraient-ils d’une autre religion que la leur. Son style est typique de l’architecture néo-gothique à la mode dans plusieurs pays européens à cette époque.
Le premier office a réuni 4000 personnes, à la fois chrétiens et vaudou. Aujourd’hui encore, la plupart des béninois ont 2 religions : le catholicisme ou l’islam d’un côté, le Vaudou de l’autre. Et font parfaitement coexister ces doubles croyances.
Le musée Zinsou
Le musée Zinsou est l’unique musée d’art contemporain d’Afrique de l’Ouest ! Il joue un rôle à la fois culturel, social et pédagogique. L’accès y est gratuit.
La fondation Zinsou a été inaugurée en 2005, à Cotonou, à l’initiative de la famille Zinsou (dont certains membres se sont illustrés dans la vie politique et économique du pays), grâce à sa riche collection privée.
Le site de Ouidah a ouvert en novembre 2013 dans un bâtiment historique de style afro-brésilien construit en 1922 : la villa Ajavon. Désormais réhabilitée et reconvertie en musée, elle accueille 1 à 2 expositions chaque année afin de faire découvrir l’art moderne africain et montrer, si besoin en était, que l’art africain ne se résume pas aux statuettes en bois que l’on trouve sur les marchés artisanaux. Actuellement, c’est l’exposition « Entrée en matières » qui est proposée au public.
Le fort portugais et le musée d’histoire
Le fort Sao Joao Baptista de Ajuda a été construit en 1721. Il est le seul fort sauvegardé de la ville. Les 4 autres (français, hollandais, anglais et danois) ont été détruits. Il permet de se rendre compte de la dimension militaire du lieu avec le mur d’enceinte, les canons, le logement du gouverneur et des soldats. Mais aussi de commencer à découvrir l’histoire du royaume de Ouidah et de l’esclavage.
Le musée, hébergé au sein du fort, retrace l’histoire des souverains locaux, de leur relation avec les européens et donne à voir les conditions dans lesquelles les esclaves étaient emprisonnés pendant des mois, à l’intérieur du fort, en attendant l’arrivée des navires négriers. On y trouve aussi une très belle exposition de photos de Pierre Verger qui montre la proximité culturelle entre le Bénin et le Brésil (pays de destination de la plupart des esclaves qui ont quitté la région).
Un passage obligé avant le 5ème et ultime incontournable.
La Route des Esclaves et la porte de Non-Retour
L’endroit le plus émouvant qu’il ne m’est jamais été donné de voir. Un site remarquablement mis en valeur – contrairement au fort de Cape Coast et d’Elmina sur la côte ghanéenne.
La route des esclaves de Ouidah est ponctuée de 7 étapes clés. Elle commence « place Chacha », sur le lieu de l’ancien marché des esclaves, et se termine à la porte de Non-Retour au bord de la plage. Elle fait 4 km de long et je ne peux que vous conseillez de la parcourir à pied (ce que malheureusement nous n’avons pas pu faire avec les petits). Elle est jalonnée de 23 statues et de 4 lieux hautement symboliques (l’arbre de l’oubli, les cases zomaï, le mémorial du souvenir et l’arbre du retour).
INFORMATIONS PRATIQUES
Ouidah se siue à 40 km de Cotonou. Il y a 2 façons de s’y rendre : soit via la route nationale bien bitumée direction Abomey-Calavi, soit via la Route des Pêches. Personnellement, je préfère la seconde option tant cette route est un voyage en soi. Dans ce cas, il faut compter plutôt 1h30 de route. A éviter en cas de fortes pluies.
Pour le déjeuner, vous pouvez vous allier l’utile à l’agréable en vous faisant une halte gourmande au café arty-trendy du musée Zinsou.
Et si vous souhaitez passer une nuit sur place, je recommande la Casa del Papa, un hôtel entre mer et lagune qui propose tout un panel d’activités (excursion sur la lagune, paddle, canoé, tennis, VTT, mini-golf,…) qui vous donneront envie de vous attarder plusieurs jours à Ouidah … Idéal avec des enfants !
Le Bénin est un pays d’Afrique de l’Ouest niché entre le Togo à l’ouest, le Burkina Faso et le Niger au nord et le Nigéria à l’est. Il est le berceau du vaudou, territoire de l’ancien royaume de Dahomey, et terre d’accueil des derniers lions d’Afrique de l’Ouest. De retour d’un road-trip de 12 jours en famille, je vous propose de découvrir les 10 raisons pour lesquelles vous devez absolument visiter cet incroyable pays.
Le culte Vaudou
Le vaudouisme est une religion qui est née dans l’ancien royaume du Dahomey, devenu le Bénin en 1975. Issue des cultes animistes africaines, elle s’est développée jusqu’aux Caraïbes et l’Amérique avec l’arrivée des esclaves africains. Aujourd’hui, fort de 50 millions de pratiquants dans le monde, elle est célébrée, chaque année, le 10 janvier à Ouidah. Parmi les principaux sites à ne pas manquer : le temple des pythons à Ouidah, le musée ethnographique de Porto-Novo, le palais des rois Glèlè et Ghézo à Abomey ou encore le village de Hévé près de Grand-Popo. Et si vous avez de la chance, vous croiserez peut-être un Zangbéto ou un Egoun au détour d’une rue …
Les plages du littoral Atlantique
Elles sont magnifiques, immenses et la plupart du temps désertes ! C’est bien toute le charme des plages du Golfe de Guinée qui sont très peu touristiques … Les vagues sont houleuses à cause de la barre mais le sable fin, les cocotiers et le soleil feront le reste.
La Route des Pêches
Ce cordon de sable relie Cotonou à la frontière togolaise. D’un côté l’océan, les villages et les pêcheurs à l’oeuvre dès la première heure du jour pour manipuler leurs immenses filets de pêche, de l’autre la lagune bordée d’arbres et de champs. N’hésitez pas à faire un ou plusieurs stops pour profiter de la vue et déguster un rafraîchissement les pieds dans le sable.
Le parc national de la Pendjari
Coup de cœur absolu !!! Cette réserve est peu connue et pourtant, quel joyau ! C’est le parc faunique le plus important d’Afrique de l’Ouest. La faune y est extrêmement variée : lions, guépards, éléphants, buffles, hippopotames, antilopes (Cobbes de Buffon, hyppotragues, damalisques, buffales, waterbucks …), crocodiles, phacochères, babouins, vervets, patas, marabouts, rolliers d’Abyssinie, calaos, vautours, ombrettes, cigognes … La Pendjari, c’est la promesse d’un vrai safari et d’une immersion totale dans la savane africaine.
Mise à jour du 13 mai 2019 : Suite au événements événements récents qui se sont déroulés dans le parc de la Pendjari, il est plus que jamais essentiel de consulter le site Conseils aux Voyageurs du Ministère des Affaires Etrangères français avant d’entreprendre toute visite de la Pendjari https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin
Les tatas sombas
Ces fermes forteresses sont des habitats traditionnels que l’on trouve au nord-ouest du Bénin (notamment dans le village de Boukoumbé) ainsi qu’au Togo. Elles sont toutes construites sur le même modèle : orientées vers l’ouest du côté des vivants, le bétail et les « vieux » en bas, le reste de la famille et les greniers à haut. Devant l’entrée, plusieurs fétiches en argile, protègent la maison. Il est possible de les visiter mais aussi d’y dormir. Une expérience insolite.
L’architecture afro-brésilienne de Porto-Novo
Porto-Novo, capitale du Bénin, est connue pour ses bâtiments coloniaux de style afro-brésilien construits par les descendants d’esclaves revenus du Brésil. Un des bâtiments les plus remarquables est la grande mosquée qui ressemble à l’église de Salvador de Bahia.
La fondation Zinsou
La fondation Zinsou à Cotonou et le musée du même nom à Ouidah, unique musée d’art contemporain d’Afrique, exposent, plusieurs fois par an, des artistes africains de tout pays.
Ganvié
Egalement appelé la Venise africaine, Ganvié est un village situé sur le lac Nokoué, au nord de Cotonou. Elle compte environ 30 000 habitants qui vivent dans des maisons sur pilotis, essentiellement de la pêche. Elle est la plus importante cité lacustre d’Afrique de l’Ouest
La Route des Esclaves de Ouidah
Lieu de mémoire qui raconte l’histoire de l’esclavage et la souffrance de ces hommes, femmes et enfants arrachés à leur pays pour aller peupler les terres du Nouveau Monde. Un parcours qui s’étend sur 4 kilomètres de la place des enchères publiques jusqu’à la porte de Non-Retour. Pour en savoir plus, retrouvez mon article complet sur la Route des Esclaves.
Un concentré d’Afrique
Le Bénin était autrefois le royaume le plus puissant d’Afrique occidentale et tente aujourd’hui de sauvegarder son riche patrimoine. Il est possible d’y visiter des sites culturels, religieux mais aussi d’incroyables réserves animalières… bref, l’Afrique en miniature !
Je pourrai aussi citer la bouche du Roy sur le fleuve Mono à Grand-Popo, le lac de Possotomé et sa source d’eau minérale, les palais des rois du Dahomey à Abomey, les 41 collines de Dhassa, la sécurité ou encore la gentillesse et l’hospitalité de ses habitants…. Les raisons de visiter le Bénin ne manquent pas.
Mise à jour 13 mai 2019 : suite à l’enlèvement de deux touristes français et l’assassinat de leur guide Béninois au sein du parc national de la Pendjari, la zone frontalière du parc (avec le Burkina Faso) est formellement déconseillée par le Ministère des Affaires Etrangères français. Avant d’entreprendre tout voyage, n’oubliez pas de consulter le site de Conseils aux voyageurs : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin/
Le parc national de la Pendjari est le plus beau et le plus important parc faunique d’Afrique de l’Ouest. Situé au nord-ouest du Bénin, dans le département de l’Atacora, il s’étend sur une surface de 4700 km2. Il appartient à un vaste ensemble qui s’étend sur 3 pays frontaliers (Bénin, Burkina-Faso, Niger) et comprend le parc régional W et le parc Arly.
J’y ai passé 2 jours en famille en avril dernier. C’était mon premier safari et pour toujours, il aura une saveur particulière. Voir évoluer la faune sauvage africaine en liberté était un rêve. Et voir des étoiles briller dans les yeux de mes enfants à la vue des animaux en était un autre. Rêves doublement exaucés.
Une réserve sous la tutelle d’African Parks
La Pendjari est l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage, notamment d’éléphants et de lions, en Afrique de l’Ouest. 90% des lions d’Afrique de l’Ouest y vivent. Victime du braconnage des éléphants pour l’ivoire, de la chasse illégale, de l’abattage du bois, elle a beaucoup souffert ces dernières années.
C’est pourquoi, en 2017, le gouvernement béninois a confié la gestion du parc à African Parks. Cet organisme à but non-lucratif, gère 15 parcs et régions protégées dans 9 pays d’Afrique. Il s’est notamment illustré au Rwanda pour la préservation des gorilles.
Au Bénin, African Parks a de grandes ambitions pour la Pendjari. L’équipe a d’ores et déjà formés 100 rangers qui quadrillent le parc 24h/24 pour lutter contre le braconnage (contre 30 précédemment). Elle a également commencé à équiper des lions et des éléphants de puce de façon à mieux comprendre leurs déplacements et leur écologie.
Troupeau d’hippotragues face à la Lodge
Les projets ne manquent pas pour développer la réserve et sauvegarder une faune sauvage qui a disparu de tant d’autres pays d’Afrique de l’Ouest (je vis en Côte d’Ivoire et je sais de quoi je parle, il n’y a plus aucun éléphant dans ce pays à part sur les brochures de Côte d’Ivoire Tourisme).
Un vrai safari en Afrique de l’Ouest, c’est possible !
Le parc national de la Pendjari est une pépite, totalement préservée du tourisme de masse (contrairement à certains parcs d’Afrique de l’Est…).
La faune du parc est extrêmement riche et variée. Outre quelques carnivores difficilement observables (le guépard, emblème du parc, le lion, la hyène, le chacal et le lycaon), il est possible de voir des éléphants, des buffles, de multiples antilopes– Cobe de Buffon, Guibs harnachés, Buffales, Hippotragues, Damalisques et Waterbucks – des phacochères, des hippopotames, des crocodiles, des tortues, des singes (babouins, patas et vervets).
Antilope Guib harnaché
Singe patas et perdrix
400 espèces d’oiseaux ont été recensées. Nous avons eu la chance d’admirer le splendide rollier d’Abysinie, un aigle pêcheur, des hérons, des ombrettes, des canards armés, des cigognes, des martins-pêcheurs, un calao terrestre ainsi qu’un calao à bec rouge, des marabouts, des vautours et j’en passe !
Splendide rollier d’Abyssinie
Grues couronnées
Héron
Aigle pêcheur
Trio de marabouts
Enfin, le parc est également remarquable pour la diversité de ses paysages : mares, forêts, herbes hautes, collines et brousse.
Palmiers Rônier
Seule déception de ce merveilleux safari : nous n’avons croisé ni lions ni guépards. Nous avons eu un gros orage le soir de notre arrivée, ce qui en général amène les animaux à déserter les mares puisqu’ils trouvent de l’eau partout. Et apparemment les lionnes étaient en chaleur, elles préfèrent alors s’isoler et se cacher. Ca sera donc pour une autre fois ou un autre safari !
Au cœur du parc à la Pendjari Lodge
Nous avons logé 3 jours et 2 nuits à la Pendjari Lodge, située au nord-est du parc, à 15 km de la Mare Bali. Sans être très luxueuse, cette éco-lodge est de belle facture et se fond parfaitement dans l’environnement. Tout fonctionne à l’énergie solaire, ce qui signifie que le ventilateur s’arrête en milieu de nuit ☹ Mais les tentes sont très confortables, spacieuses et accueillent sans problème une famille de 4. Le restaurant sert midi et soir un repas simple et copieux. Et, n’oublions pas l’essentiel, tout ce qu’il faut pour l’apéro au retour de safari ! Le matin, le petit-déjeuner est servi face à la réserve d’eau. Spectacle garanti dès le lever du jour, vue à couper le souffle. Emotion forte dès le réveil.
INFORMATIONS PRATIQUES
Tarif
• Adulte : 10 000 FCFA/jour
• Enfant 7 – 18 ans : 5000 FCFA
• Enfant < 7 ans : gratuit Transport • Par avion : Air Taxi-Bénin > Cotonou-Nattitingou (très cher!!!)
• Par route : environ 1000 km depuis Cotonou, un sacré périple mais qui vaut le coup ! Plus court depuis Ouadagoudou au Burkina-Faso.
Logement
• Pendjari Safari Lodge : le must !
• Pendjari Hôtel : moins cher mais en décrépitude.
• Camping : réglementé mais possible pour les plus aventureux.
Vous avez aimé cet article ? Epinglez-le sur Pinterest. Merci 🙂