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Sur la route des esclaves du Ghana : les forts de Cape Coast et Elmina

La route des Esclaves du Ghana est constituée des vestiges de 20 châteaux forts construits, à partir du XVè siècle, par les puissances coloniales européennes (Portugal, Suède, Pays-Bas, Danemark, Allemagne, Grande-Bretagne). Ces forts parsèment le littoral ghanéen, autrefois appelé la Côte d’Or, de Keta à l’est jusqu’à Beyin à l’ouest.

Ils sont uniques en Afrique par leur nombre et leur importance. Ceux de Cape Coast et d’Elmina, dans la région centrale, sont les mieux conservés. Ils sont classés sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Cape Coast castle Ghana

NB : vous allez sans doute trouver que toutes mes photos sont brumeuses. Je vous présente donc l’harmattan : un vent venant du Sahara chargé de sable qui sévit sur le Golfe de Guinée en décembre/janvier. Pile au moment où nous avons voyagé au Ghana. Pendant toute la durée de notre séjour, il faisait chaud mais le ciel était couvert d’un voile de poussière qui parfois chatouille le nez et la gorge… et évidemment gâche un peu les photos 🙁

 

Après vous avoir guidé sur la Route des Esclaves de Ouidah au Bénin puis à travers les ruelles de l’île de Gorée au Sénégal, je vous emmène à la découverte d’un autre lieu de mémoire, témoin de l’histoire du commerce triangulaire et de la traite négrière en Afrique de l’ouest : les forts du Ghana.

 

 

Cape Coast, ancienne capitale du Ghana

L’histoire de Cape Coast

La ville de Cape Coast est située en pays Fanti, à 150 kilomètres à l’ouest d’Accra 80 kilomètres à l’est de Takoradi. Elle fut fondée au XVe siècle lors des premières expéditions maritimes portugaises.

Au XVIIe siècle, elle passe successivement des mains des Suédois, qui y installent un comptoir appelé le fort Carolusburg, puis des Danois et enfin des Britanniques qui l’agrandissent et la rebaptisent Cape Coast.

Le fort devient la principale base militaire britannique du Golfe de Guinée avant de servir le commerce (bois et or notamment) et plus particulièrement le commerce triangulaire.

Au XIIIe siècle, il est connu à travers le monde pour être l’un des plus importants ports négriers d’Afrique.

Commerce triangulaire

Carte décrivant le fonctionnement du commerce triangulaire, exposée au musée de l’esclavage.

 

Le fort (ou château) de Cape Coast

Pour moi, cette visite fut particulièrement émouvante : elle fut ma première « rencontre » avec l’histoire de l’esclavage.

In everlasting memory of the anguish of our ancestors. May those who died rest in peace.May those who return find their roots. May humanity never again perpetrate such injustice against humanity. We, the living, vow to uphold this.

Transformé en château par les Anglais en 1665, le fort servait à la fois de siège au gouvernement britannique et d’entrepôts à esclaves.

Cape coast castle Ghana Cape coast castle Ghana

Dans les étages élevés étaient logés les nantis coloniaux, notamment le gouverneur qui disposait d’un appartement somptueux avec vue mer. Au rez-de-chaussée se trouvaient les militaires. Et dans les caves, les esclaves entassés dans des conditions abominables.

Lorsque les navires négriers arrivaient, ils empruntaient, enchaînés les uns aux autres, la porte de Non-Retour pour sortir du fort et se diriger vers la mer pour embarquer.

Donjon Cape Coast Ghana

Le château abrite désormais le musée de l’esclavage. Barack Obama et sa femme Michelle l’ont visité en juillet 2009. Une plaque commémorative a été érigée en mémoire de cette visite présidentielle.

Lors de notre visite, nous avons eu la chance d’admirer le travail du sculpteur Ghanéen Kwame Akoto-Bamfo dans son exposition « In Memoriam: portraits of the Middle Passage » : une série de 1300 têtes sculptées, toutes différentes, installées à même le sol dans les anciens donjons du château. Ces portraits en béton sont un hommage vibrant aux millions d’esclaves déportés depuis la Côte d’Or qui grâce, à l’artiste, ont enfin un visage.

Expo Fort Cape Coast Ghana

Informations pratiques :

  • Le fort est ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 16h30.
  • L’entrée coûte 7$, ou son équivalent en Cédis, pour les adultes et 2$ pour les enfants. La visite guidée se fait exclusivement en anglais.
  • Plus d’informations ici.

 

 

Le port de pêche et l’architecture coloniale de Cape Coast

Depuis le château, vous pouvez déjà apercevoir le port de pêche de Cape Coast.

Port Cape Coast Vue Fort Ghana

Une fois votre visite du château terminée, prenez le temps de vous rendre sur le port pour admirer ces centaines de pirogues colorées qui s’agglutinent sur la plage, les pêcheurs alignés en file indienne qui déploient leur force pour sortir les filets de l’eau, des femmes qui vendent du poisson au bord de la route …

Port Cape Coast Ghana

Port Cape Coast Ghana

L’architecture coloniale (un peu abîmée) de la cité mérite aussi qu’on s’y attarde et qu’on prenne le temps de se balader dans les ruelles de la ville.

 

 

Elmina, la plus ancienne construction européenne des tropiques 

La ville d’Elmina se situe à 12 km à l’ouest de Cape Coast. Elle tient son nom des Portugais (El Mina signifiant la mine en portugais) qui y construisirent un fort et acheminèrent beaucoup d’or.

Ce fort est le plus vieux du continent africain. Il est même la plus ancienne construction européenne des tropiques.

 

Le fort Saint-Georges de la Mine d’Elmina

Ce fort a été érigé par le Portugal en 1482 sous le nom de São Jorge da Mina. Il est le premier comptoir commercial construit sur le Golfe de Guinée et la plus ancienne construction européenne qui existe encore aujourd’hui en Afrique subsaharienne. Il est le mieux préservé de tous les forts de la côte ghanéenne.

Fort Elmina Ghana Fort Elmina Ghana

D’abord établi comme un comptoir commercial, le fort devient rapidement la tête de pont portugaise de toute l’Afrique de l’ouest et ce pendant près de 150 ans. Les Hollandais s’en emparent en 1637 et, pour mieux la protéger, font construire un second fort : le fort Saint-Jacques ou Saint-Jago. En 1872, les Anglais prennent possession de la cité.

Du XVIe au XIXe siècle, Elmina fut un des principaux centres de traite négrière en Afrique. Comme à Cape Coast, les puissances étrangères occupaient les étages élevées du bâtiment.

Maison gouverneur Elmina Ghana

Alors qu’en permanence, environ un millier d’esclaves étaient emprisonnés et enchaînés dans les pièces sombres du fort dans l’attente de leur voyage vers les Amériques.

Porte non retour Fort Elmina Ghana Prison Fort Elmina Ghana

Dungeon Fort Elmina Ghana

 

Le fort Saint-Jacques d’Elmina

Le second fort d’Elmina se situe sur les hauteurs de la ville. Sa visite se mérite. Il faut grimper un sentier bien pentu pour accéder à l’entrée.

Depuis ses tours, on jouit d’une belle vue sur la ville, le port et la baie.

Fort Saint-Jacques Elmina Ghana

Le port de pêche d’Elmina

Le port est tout aussi vibrant que celui de Cape Coast ! Il est éblouissant de couleurs et de vie.

Depuis les forts, entre les fortifications, on peut observer les pêcheurs qui s’activent sur la plage à entretenir leurs embarcations, réparer leurs filets ou encore vendre leur prise du jour.

Une bonne manière d’observer sans être vue et surtout d’éviter la forte odeur de poisson qui embaume sur la ville.

 

Les sanctuaires Asafo ou « posoban »

Ces sanctuaires colorés sont une particularité de l’ethnie Fante. Il en existe plusieurs dans la ville, notamment près du pont qui mène au château, et se révèlent alors qu’on ne s’y attend pas. Les compagnies Asafo sont des groupes de guerriers qui remplissent aussi une fonction auprès de la communauté. Chaque sanctuaire est dédié à l’un d’entre eux.

Asafo Ghana

 

Informations pratiques :

  • Les forts sont ouverts 7 jours sur 7 de 9h à 16h30.
  • L’entrée coûte 10$, ou l’équivalent en Cédis, pour les adultes et 2$ pour les enfants (pour chaque fort).
  • La visite guidée du fort Saint-Georges dure 1h (dernière entrée à 15h30). Celle du fort Saint-Jacques est plus rapide.

 

 

Les autres forts de la région de Cape Coast

D’autres forts sont dispersés sur la côte dans les villes de Winneba (fort de Bonne-Espérance), Kormantse (fort Amsterdam), Anomabu (fort William) ou encore Komenda (Fort English). Ces forts sont bien moins bien conservés que ceux de Cape Coast et Elmina mais valent le détour si vous empruntez la route côtière.

Sur le chemin du retour vers Accra, j’en ai profité pour visiter le fort William.

Fort William Ghana Fort William Ghana

Il tient bien debout mais est très délabré et est habité par des familles du village.

Port Fort William Ghana

Le fort William se trouve en bord de mer, juste à côté du port de pêche.

 

Pour avoir plus d’informations sur les tous les forts et musées du Ghana, vous pouvez vous rendre sur le site des musées du Ghana

 

Enfin, un séjour dans la région de Cape Coast ne serait pas complet sans une incursion dans le parc national de Kakum à l’assaut de ses impressionnants ponts de singe à 30 mètres de hauteur. Je vous raconte tout sur le site touristique le plus populaire du Ghana : Balade haut perchée dans le parc national de Kakum

 

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Cape Coast se trouve à 150 km à l’ouest d’Accra et 390 km à l’est d’Abidjan.
  • Depuis la Côte d’Ivoire, vous pouvez vous y rendre par la route. Le voyage prend environ 6h mais c’est sans compter le passage de la douane qui est très très long (prévoir 2 à 3 heures d’attente). C’est donc un sacré périple.
  • Nous y sommes allés depuis Accra (que nous avions rejoint en avion avec Air Côte d’Ivoire) en voiture de location Ghana Car Rentals avec chauffeur. Le voyage dure environ 3h.
  • Depuis Accra, il est possible de se rendre à Cape Coast en bus et même en taxi-brousse.

 

OÙ SEJOURNER

A Cape Coast

  • Oasis Beach Resort : une résidence située sur la côte après le fort. En bungalow, chambre ou dortoir, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Détails sur http://www.oasisbeach-ghana.com/home/

 

A Elmina

  • MON COUP DE CŒUR – Coconut Grove Beach Resort. Cette résidence hôtelière 3 étoiles est un petit havre de paix en périphérie de la ville d’Elmina. Pour y accéder, il faut traverser le port et le marché. Des petites maisons en briques rouges bordent la plage. A défaut d’avoir toutes vue sur mer, elles permettent de profiter du bruit des vagues qui se cassent sur le rivage (cette zone du Golfe de Guinée est très agitée). Entre autres commodités, l’hôtel dispose d’une piscine, d’une petite aire de jeux pour les enfants, d’un golf et d’un centre équestre. Le restaurant est probablement l’endroit où nous avons attendu le plus looooooongtemps pour être servi au Ghana et en Afrique de l’ouest : 1h30 pour un croque-monsieur ! En dehors de cela, cet hôtel est parfait pour un séjour avec des enfants. Plus d’infos ici.

Coconut Grove Beach Resort GhanaCoconut Grove Beach Resort Ghana

  • Coconut Grove Bridge House : plus modeste que le précédent, cet hôtel de caractère est situé au cœur de la ville face au fort (accessible à pied). Il est établi dans un ancien comptoir de marchandises hollandais. Les chambres, sont parait-il, charmantes et la terrasse très agréable.
  • De nombreuses guest houses et petits hôtels avec un bon rapport qualité-prix (à Elmina comme à Cape Coast).

 

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Balade haut-perchée dans la canopée du parc national de Kakum

Site touristique le plus surprenant du Ghana, le parc national de Kakum est aussi le plus visité du pays et probablement même d’Afrique de l’ouest. Un des rares endroits que j’ai visités dans la sous-région où il y avait du monde !

Cette réserve naturelle se trouve dans le sud du pays, au nord de Cape Coast. Elle est célèbre pour ses passerelles vertigineuses qui s’étendent au cœur de la forêt tropicale entre 30 et 40 mètres de haut.

Passerelles Kakum Ghana

Une expérience riche en émotions, mais sans danger, à vivre avec ou sans enfants.

 

Poussée d’adrénaline au milieu de la canopée

Acrophobes s’abstenir !!! La « canopy walk » du parc national de Kakum est un véritable parc d’attractions à ciel ouvert. Pendant environ une heure, vous avancez au niveau de la cime des arbres sur 7 ponts suspendus.

Ces passerelles ont été construites par une équipe de scientifiques canadiens. Elles sont bien solides et régulièrement contrôlées. L’expérience reste quand même un peu angoissante. Et pourtant, je n’ai pas du tout le vertige.

Dès que j’ai posé le pied sur le premier pont, j’ai réalisé que j’étais au-dessus du vide, vraiment très loin du sol. Mais il fallait bien que je prenne sur moi car mes deux fils étaient derrière moi (à l’époque 6 et 2,5 ans). D’autant plus qu’il n’était pas possible de faire demi-tour. La bonne nouvelle, c’est que les enfants ont l’air d’être moins sujets au vertige que les adultes. Et les miens ont vraiment assurés tout le long. 

Passerelles Kakum Ghana

Au bout de quelques minutes, j’ai arrêté de porter mon regard vers le vide pour admirer la nature luxuriante qui m’entourait. 

Forêt Kakum Ghana

Les plus chanceux parviennent même à observer des singes sautant de branches en branches à leur hauteur mais cela est très rare…

Bercée par le petit balancement des passerelles, j’ai parcouru les 7 ponts en toute quiétude (sauf lorsqu’un groupe de touristes un peu excités a eu la bonne idée de secouer l’un des ponts comme un cocotier).  

Passerelles Kakum Ghana

Entre chaque pont, des petites plateformes permettent de prendre des photos et de faire une pause. Ce qui n’est pas du luxe car la traversée est plutôt éprouvante (nerveusement ?). Une fois la promenade terminée, j’étais soulagée. Mais surtout fière d’avoir traversé la canopée et heureuse d’avoir vécue cette expérience avec mes garçons. Comme le montre la photo : « I survived » ! 

You Survived Kakum Ghana

A noter qu’à défaut de pouvoir faire demi-tour une fois engagé sur la « canopy walk », il est possible de bifurquer à l’issue du premier pont pour rejoindre rapidement la sortie. C’est ce qu’à fait mon mari (qui a vraiment le vertige) mais qui a quand même eu le courage de traverser 3 passerelles.

 

Pour conclure, c’est une activité super safe, kids-friendly, amusante et énergisante. Une manière originale de découvrir une jungle luxuriante peuplée d’arbres géants à perte de vue. L’incontournable du Ghana – avec évidemment les forts négriers de la Côte d’Or donc je vous parlerai dans un autre article.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Le parc national de Kakum est situé à 30 km au nord de Cape Coast (environ 1h de voiture). Un grand panneau indique où il faut tourner sur la voie Accra-Cape Coast. Le parc se trouver juste après le village de Jukwa.
  • Il est ouvert du lundi au samedi de 8h à la tombée de la nuit mais il est préférable d’arriver tôt le matin pour avoir moins de monde et une petite chance d’observer la faune.
  • La Canopy Walk coûte 25 Cédis pour les adultes (soit moins de 5€) et 4 Cédis pour les enfants. La promenade guidée dans la forêt : 20 Cédis (3,50€) pour les adultes et 2 ou 3 Cédis pour les enfants. Les tarifs détaillés sont présentés ici : http://kakumnationalpark.info/entrance-prices.html

Kakum National Park Ghana

 

 

Randonnée et camping dans le parc national de Kakum

Pour prolonger le plaisir d’évoluer dans la forêt tropicale, il est aussi possible de prendre un guide pour se balader, cette fois à même le sol, dans la forêt.

Balade forêt Kakum Ghana

La promesse de tomber nez à nez avec un pachyderme ou un buffle me semble un peu exagérée… Et même si notre guide nous a confié avoir vu un léopard une nuit, la faune se fait plutôt rare à Kakum.

Tout au mieux, vous pourrez observer des papillons et des oiseaux.

Balade forêt Kakum Ghana

En revanche, la forêt est une mine d’or en matière d’espèces végétales et de plantes médicinales. Un véritable laboratoire pour les guérisseurs traditionnels de la région.

 

Pour 50 Cédis (9€), vous pouvez aussi dormir sur place : dans les arbres ou dans un lodge. Ce que nous n’avons pas fait car nous avons préféré être basés à Elmina pour rayonner dans la région. Mais l’expérience doit vraiment valoir le coup (à un prix tout à fait modeste), surtout pour s’endormir aux sons terrifiants de la forêt et surprendre, au lever du jour, un animal sauvage !

 

 

Déjeuner et dormir au-dessus des crocodiles près du parc national de Kakum

A quelques kilomètres du parc national de Kakum se trouve un hôtel vraiment insolite : le Hans Cottage Botel. Plus communément surnommé (par moi-même) « l’hôtel aux crocos ».

Ce site présente la particularité d’être construit au bord d’un lac habité par une multitude de crocodiles ! Le restaurant, construit sur pilotis, se trouve même au-dessus du lac.

Hans Cottage Botel Ghana

De quoi bien vous occuper en attendant d’être servi (la rapidité n’est pas le point fort des restaurants au Ghana …) ou de vous créer quelques frayeurs quand vos enfants se penchent par-dessus les balustrades.

D’après la direction, les crocodiles sont inoffensifs … je ne me risquerai pas à vérifier.

Hans Cottage Botel Crocos Ghana

L’hôtel organise des petites balades nautiques sur le lac Hanson pour voir les sauriens de plus près ou des marches à pied via les sentiers forestiers.

Une halte parfaite entre Cape Coast et Kakum.

 

OU MANGER ET DORMIR PRES DU PARC NATIONAL DE KAKUM

  • Dans le parc national de Kakum : camping dans les arbres ou nuit dans le lodge. Petit snack sur le site également à la sortie de la Canopy Walk.
  • Au Hans Cottage Botel : http://www.hansbotelgh.com/. La Family Room ventilée est à 420 Cedis (71€). La suite à 550 Cédis (93€).
  • Nombreux hôtel à Cope Coast ou Elmina, en particulier le Coconut Grove Beach Resort où nous avons séjourné : https://coconutgrovehotelsghana.com/

 

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Faire un safari en Ouganda

L’Ouganda est un pays discret qui ne fait pas beaucoup parler de lui. Surtout connu pour ses gorilles des montagnes (et encore, le Rwanda jouit d’une plus grande notoriété), il est pourtant une destination exceptionnelle pour faire un safari et découvrir tous les mammifères emblématiques d’Afrique.

Lion QE Ouganda couverture

Epargné par le tourisme de masse, l’Ouganda n’a en rien à envier à ses voisins le Kenya et la Tanzanie. De vastes étendues de savane pour les « game-drive » à la recherche des Big 5 mais aussi des lacs, des cours d’eau et le majestueux Nil pour les croisières au plus près de la faune et de l’avifaune. Tel est le programme d’un safari en Ouganda.

Ca vous tente ? Embarquez avec moi, je vous explique tout ce qu’il y a à savoir pour organiser votre prochain safari dans la « Perle de l’Afrique ».

 

L’Ouganda, un pays qui s’ouvre au tourisme

Savez-vous où se trouve l’Ouganda ?

Ce petit pays fait partie de la région Afrique de l’est (même s’il est historiquement proche de l’Afrique centrale). Il est enclavé entre le Soudan du Sud au nord, le Kenya à l’est, la Tanzanie et le Rwanda au sud et la République Démocratique du Congo à l’ouest. Autant dire qu’il est bien cerné !!

Carte Ouganda

 

Depuis son indépendance en 1962, il a connu deux régimes dictatoriaux avec les présidents Michel Obote et Idi Amin Dada. Le pays a aussi souffert d’une terrible guerre civile, qui a notamment meurtri le nord du territoire jusqu’aux années 2000. Pendant longtemps, le développement du tourisme n’était donc pas à l’ordre du jour. Et l’Ouganda a pris un sérieux retard par rapport à ses voisins kenyans et tanzaniens.

Depuis la fin des années 2000, la situation politique s’est stabilisée et la paix règne sur tout le territoire. Les agences de voyage fleurissent, les infrastructures hôtelières poussent comme des champignons et les principaux axes routiers seront bientôt tous bitumés (merci la Chine et le projet d’exploitation du pétrole du lac Albert qui contribue à l’accélération des travaux!). Des visiteurs de plus en plus nombreux chaque année se pressent pour visiter ce pays. Le cap du million a même été franchi en 2013.

 

Une richesse faunique éblouissante

L’Ouganda est une terre bénie des Dieux. Elle est traversée par la ligne de l’Equateur, la vallée du Rift Occidental et le Nil Blanc (qui prend sa source dans le lac Victoria). Elle abrite à la fois des savanes, des jungles, des collines verdoyantes et fertiles, des massifs montagneux et des marais.

Cette diversité d’écosystèmes est vraiment unique en Afrique. Elle rend possible ce que Sir Winston Churchill, dans sa célèbre citation, a appelé « une profusion de vie fabuleuse – plantes, oiseaux, insectes, reptiles, bêtes – à grande échelle ».

Et en effet, l’Ouganda, c’est :

  • plus de 1000 oiseaux,
  • la plus concentration de gorilles des montages d’Afrique (la moitié des individus du continent),
  • tous les grands et petits mammifères sauvages.

Bien conscient que le développement du tourisme est indissociable de la sauvegarde et la protection de la faune, l’état ougandais a créé en 1996 l’Uganda Wildlife Authority (UWA). Après des années de dictature, de guerre et de braconnage intensif, cette structure a permis de sécuriser les parcs nationaux et protéger la faune.

Résultat : en une décennie, la population d’impalas est passée de 1600 à 35000 individus. Les buffles, girafes, éléphants, zèbres et hippopotames ont vu leurs effectifs quasiment doubler.

Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que l’Ouganda devienne vraiment la prochaine destination safari tendance en Afrique. Raison de plus pour vous y rendre sans plus tarder !!!

 

Des safaris magiques sur terre comme sur l’eau

La particularité de l’Ouganda : des parcs nationaux, aux 4 coins du pays, traversés par des lacs, des fleuves et des rivières sur lesquels il est possible de naviguer pour admirer tous les animaux sauvages au plus près et sans risque. Doublement féérique.

Découvrez les meilleurs spots pour y faire un safari et admirer la faune africaine.

 

1. Le parc national Murchinson Falls

Le parc national de Murchinson Falls est situé au nord-ouest de l’Ouganda, sur les rives du lac Albert. Son territoire, qui s’étend sur plus de 3800 km2, en fait le plus vaste du pays.

Sa particularité : des paysages à couper le souffle et une faune très abondante !!

Le parc est en effet habité par 76 espèces de mammifères dont des lions, des léopards, des éléphants, des buffles, des girafes, des hyènes, des chacals, des hippopotames, des crocodiles, des hardes d’antilopes, des babouins, des singes patas … et plus de 450 oiseaux.

Lionne MF OugandaSavane MF Ouganda

Pour tout savoir sur les safaris dans le parc national de Murchinson Falls, les activités, les lodges et les informations pratiques, c’est par ici.

 

2. Le parc national de Queen Elisabeth

Situé entre le lac Edouard et les contreforts du massif de Rwenzori, sis au fond de la vallée du Grand Rift occidental, le parc national de Queen Elisabeth offre un magnifique éventail de la diversité des écosystèmes ougandais.

Aussi riche, si ce n’est plus, en faune que le parc de Murchinson Falls (95 espèces de mammifères mais pas de girafe), ce parc peut aussi se vanter d’être le numéro un en Afrique de l’est en matière d’avifaune avec 612 oiseaux répertoriés. Et également d’héberger, dans son secteur sud, une rare colonie de lions arboricoles.

 Faune QE Ouganda

Bientôt un nouvel article dédié au parc national de Queen Elisabeth pour connaître en détail les activités, les hébergements et les informations pratiques.

 

3. Le parc national de Kidepo Valley

Le parc national du Kidepo Valley est le plus isolé du pays mais aussi le plus fascinant. Situé au nord-ouest de l’Ouganda, à la frontière avec le Soudan du Sud, sa savane est ceinturée par des montagnes dont certaines culminent à 2700 mètres d’altitude.

Très peu fréquenté à cause de son isolement, ce parc recense pourtant :

  • 86 espèces de mammifères dont 28 que l’on ne retrouve nul part ailleurs en Ouganda, et notamment le plus rapide d’entre tous : le guépard mais aussi des autruches, des zèbres, des hyènes tachetées, des léopards, des lions, des élands, des damans, des buffles, des girafes ….
  • 475 oiseaux dont 60 endémiques.

Pendant la saison sèche, la faune se concentre autour de la rivière Naurus qui traverse les plaines du parc. Un spectacle féérique pour les « happy few » qui auront pris le temps de se rendre à Kidepo Valley (ce qui n’a pas été mon cas lors de mon voyage en Ouganda).

 

Informations pratiques

  • L’entrée dans le parc coûte 40$ par personne pour 24 heures.
  • Le parc est accessible par la route (et la piste). Il faut compter 9h30 de route depuis Kampala en voiture privée. En transport en commun, c’est aussi possible, moins cher et plus long puisqu’il faut prendre un bus puis un pick-up ou un taxi-brousse pour arriver jusqu’à l’entrée du parc. Les plus fortunés opteront plutôt pour les airs avec la compagnie AeroLink qui affrète 3 vols par semaine. L’aller simple coûte 400$ …
  • Plusieurs hébergements existent, pour tous les budgets : du campement de base (20$/nuit) au lodge de luxe (à partir de 600$/nuit en haute saison, 2 games drive inclus).

 

 

4. Le Ziwa Rhino Sanctuary

Ce sanctuaire, situé à 3h30 en voiture de l’aéroport d’Entebbe, est le seul endroit en Ouganda où l’on peut observer des rhinocéros blancs.

En effet, cette espèce a disparu du pays à l’état sauvage en 1983, pendant les pires heures de la dictature au cours desquelles la faune sauvage déclina fortement.

Ziwa Rhino Sanctuary Ouganda 2Ziwa Rhino Sanctuary Ouganda 3

En 1997, un an après la création de l’UWA, et alors que le pays commençait à prendre conscience de l’importance de préserver sa faune, le Rhino Fund Ouganda (RFU) fut créé.

Le sanctuaire vit le jour en 2005 et démarra ses activités avec 6 rhinocéros venus d’Afrique de l’est et des Etats-Unis. Le premier bébé rhino qui naquit dans le parc était issu d’un papa originaire du Kenya et d’une maman américaine. Il fut prénommé Obama ! Depuis, de nombreux autres bébés ont suivi. Le petit dernier a 1,5 mois à l’heure où j’écris ces lignes. Et le sanctuaire est désormais fier de compter 25 rhinocéros, dont 13 mâles. Parmi les 12 femelles, 7 sont en âge de procréer.

Une centaine de rangers travaillent dans le sanctuaire pour assurer la protection des rhinocéros et lutter contre le braconnage. A terme, l’objectif est de réintroduire ces animaux dans les parcs nationaux de l’Ouganda (probablement dans le parc de Kidepo).

Ziwa Rhino Sanctuary Ouganda

Activités proposées

  • L’incontournable safari à pied, ou Rhino Trekking, aux côtés d’un ranger de la RFU. Pendant 1h30 à 2h30, vous déambulez dans la savane à la recherche des gros mastodontes à corne. Une fois que vous les avez repérés, pas question de s’en approcher trop. Mais vous les voyez quand même de très près, surtout si on considère la taille de la bête, le fait qu’elle court à 45 km/h et pèse 3 tonnes !! Le ranger veille à ce que tout se passe bien. Néanmoins, si par malchance, un rhino se met à charger, pas de panique (enfin paraît-il …), il suffit de vous cacher derrière un arbre ou un buisson !
  • La même chose mais de nuit pour avoir la chance d’observer aussi des oryctéropes – ses adorables petits mammifères aux grandes oreilles et à trompe qui se cachent le jour dans des sous-terrain – et pour les plus chanceux des léopards.
  • Une marche dans la nature pour observer les animaux terrestres (de nombreuses antilopes, des singes, des phacochères, des genettes, des reptiles…) et les oiseaux. Le site en compte plus de 340.
  • Une balade en canoë dans les zones humides du Lugogo pour essayer de dénicher le célèbre bec-à-sabot.

 

Hébergements

2 options sont possibles, l’une confort, l’autre plus « roots »

  • Amuka Lodge, un lodge assez emblématique des lodges ougandaises dans lesquels nous avons séjourné pendant notre voyage : pas luxueux mais plein de charme, très confortable et parfait pour les familles avec enfants. Il propose 10 bungalows assez spacieux (pour nous, un grand lit double et deux grands lits simples avec moustiquaires) dissimulés dans la brousse, un restaurant servant une copieuse cuisine européenne (mais le service est un peu lent), une petite aire de jeux pour les enfants et une élégante piscine creusée dans la roche. Le tout au cœur du territoire des rhinocéros donc ne soyez pas étonné si vous en croisez un le matin au réveil juste devant votre logement !! Interdiction de se promener sans escorte sur le site entre 19h et 7h.
  • Il est aussi possible de camper dans le parc pour 15$ par personne et par nuit.

Akuma Lodge OugandaAmuka Lodge Ouganda 2

Informations pratiques

  • Le Rhino Trekking coûte 45$ pour les adultes et 23$ pour les enfants de 6 à 12 ans. Gratuit donc pour les moins de 6 ans (heureusement car nous avons visité ce sanctuaire en sortant de l’avion et mon fils de 4 ans épuisé a dormi tout le long du safari !).
  • Les autres activités coûtent 35$ pour les adultes et 17$ pour les enfants de 6 à 12 ans. Il existe des packages de 2 ou 3 activités.
  • Les tarifs des chambres de l’Amuka Lodge sont détaillés sur leur site amukalodgeuganda.com
  • Accès : le sanctuaire se trouve à Nakitoma dans le district de Nakasongola. Il est facile d’accès, il se trouve sur la route qui relie Kampala à Masindi. Un panneau à gauche (en venant de Kampala) indique la piste à emprunter pour rejoindre le site.

 

5. Le parc national du lac M’Buro

Le parc national du lac M’Buro est le plus petit des 10 parcs nationaux (370 km2) et aussi le plus proche de la capitale Kampala. Désormais assez populaire auprès des agences de voyage et résidents, il est de plus en plus fréquenté.

Et pour cause, si on met de côté le parc national de Kidepo Valley qui est isolé tout au nord du pays, c’est le seul endroit où l’on peut admirer des zèbres de Burchell mais aussi des impalas et des élands du Cap (la plus grosse antilope d’Afrique).

Faune Lac MBuro Ouganda Faune Lac Mburo Ouganda 2

Une cinquantaine de léopards ont été recensés mais sont difficiles à observer. Alors que le lion avait disparu du parc, il a été récemment observé et semble faire un discret retour. A noter qu’il n’y a pas d’éléphant dans ce parc.

Territoire des éleveurs Banyankole, un des royaumes ougandais, la traversée du parc de M’Buro permet également de découvrir les vaches Ankolé et leurs cornes démesurément grandes.

Vaches Ouganda

Activités proposées

  • L’incontournable Game Drive qui permet d’observer des zèbres, des girafes (réintroduites dans le parc depuis 2015), plusieurs espèces d’antilopes (des impalas mais aussi des topis, des élands et des guibs harnachés), des phacochères bien plus gros que dans les autres parcs (ils ont plus à manger et moins de prédateurs), des buffles, des singes vervet et des babouins, des mangoustes, notamment des mangoustes naines que nous avons eu la chance de croiser et enfin des dizaines d’oiseaux tous plus colorés les uns que les autres.
  • Un Night Drive (ou safari de nuit) pour avoir plus de chance d’observer un léopard, un oryctérope ou un pangolin.
  • Un safari à pied, encadré par l’UWA et par un ranger armé, ou en vélo. Le parc national du lac M’Buro est en effet le seul parc en Ouganda à offrir ce type de safaris.
  • Une randonnée équestre dans la savane organisée par la magnifique lodge Mihingo.
  • Une croisière de 2 heures sur le somptueux lac M’Buro. Contrairement aux croisières sur le Nil ou sur la Kazinga Channel, cette balade ne permet pas d’apercevoir les gros mammifères terrestres venant s’abreuver car le lac est ceinturé par une forêt très dense, notamment de papyrus. En revanche, elle permet d’admirer en masse des hippopotames, quelques beaux spécimens de crocodiles du Nil et une myriade d’oiseaux dont beaucoup d’aigles-pêcheurs et de martins-pêcheurs pie.

Lac Mburo Ouganda Oiseaux Lac Mburo Ouganda

 

Hébergements

J’ai sélectionné 3 adresses :

  • Arcadia Cottages : un lodge assez modeste dans lequel nous avons passé une nuit (car le Rwakobo Rock était complet), situé à quelques kilomètres de l’embarcadère. En plein cœur de la brousse, sur les rives du lac M’Buro, cet hôtel simple accueille en son sein toute la faune du parc : une importante colonie de singes vervets, des phacochères, des impalas, des crocodiles …. Et sans doute bien d’autres animaux si nous étions restés plus longtemps. Le personnel est super gentil – comme dans toutes les lodges où nous sommes allés d’ailleurs. Les bungalows sont particulièrement adaptés pour les familles, spacieux et confortables. L’électricité ne fonctionne que quelques heures par jour (de 18h à 23h et de 6h à 10h). La carte est assez limitée mais suffisante pour un séjour d’une nuit. Excellent pancakes et pain perdu au petit-déjeuner !

Lodge Lac Mburo Ouganda

  • Rwakobo Rock: un « éco-hotel » perché sur un promontoire rocheux, à 1 kilomètre de la Nshara Gate, qui jouit d’une vue spectaculaire sur le parc. Une mare juste en contre-bas du restaurant permet d’observer les animaux qui viennent boire tout en sirotant une bière Nile après une longue journée d’exploration 😉 Les bungalows sont alimentés en électricité et en eau chaude grâce à des panneaux solaires. Plus de détails sur leur site.
  • Mihingo Lodge: le lodge de luxe par excellence également perché sur un rocher granitique. Chacune des 12 chambres-tentes bénéficient d’une vue incroyable sur la savane arborée ou le lac. Une immense piscine surplombe la vallée où les buffles, élands, impalas, phacochères et zèbres viennent se désaltérer tout au long de la journée. Enfin, le lodge propose de nombreuses activités dont les sorties équestres. Plus d’informations sur leur site.

Informations pratiques

  • L’entrée dans le parc s’élève à 40$/personne (20$ pour les enfants de 5 à 15 ans) pour 24 heures auxquels s’ajoutent des frais variant de 10 à 30$ pour le véhicule.
  • La croisière sur le lac coûte 20$ par personne pour 2 heures. Les « nature walks » coutent 30$.
  • Pour obtenir des renseignements sur les différentes activités, vous pouvez consulter le personnel de votre lodge ou le centre d’interprétation de l’UWA.

   

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Faire un safari dans le parc national de Murchinson Falls

Le parc national de Murchinson Falls est situé au nord-ouest de l’Ouganda, sur les rives du lac Albert. Son territoire, qui s’étend sur plus de 3840 km2, en fait le plus vaste du pays.

Entrée Parc Murchinson Ouganda

 

Traversé par le Nil Victoria (nom donné au Nil Blanc de sa source dans le lac Victoria jusqu’au lac Albert), il est indissociable de ce fleuve mythique qui serpente à travers sa savane et fait vivre tant les communautés locales que les animaux.

Ce parc est donc d’une richesse faunique exceptionnelle : il est habité par 76 espèces de mammifères dont des lions, des léopards, des éléphants, des buffles, des girafes, des hyènes, des chacals, des hippopotames, des crocodiles, des hardes d’antilopes, des babouins, des singes patas … et plus de 450 oiseaux.

Autant dire qu’il est une étape incontournable de tout safari en Ouganda.

 

Un peu d’histoire

Le parc commença à être exploré par les Européens dans les années 1860. Samuel Baker et sa future épouse découvrirent les impressionnantes chutes et les baptisèrent en l’honneur de Sir Roderick Murchison, géologue britannique alors président de la Royal Geographical Society.

Au début du XXème siècle, la zone fut sévèrement touchée par la trypanosomiase (maladie du sommeil transmise par la mouche tsé-tsé) et vidée de sa population. Elle se transforma en réserve de chasse en 1926. Mais ce n’est qu’en 1952 qu’elle accéda au rang de parc national. Elle devint alors la première destination de safari d’Afrique de l’est dans les années 1960 avec plus de 60 000 visiteurs par an.

Mais ce succès fut de courte durée. Jusqu’aux années 1980, le parc fut la cible d’un braconnage intensif, qui toucha notamment les éléphants. Puis, des années 1980 au milieu des années 2000, il fut victime des incursions des forces rebelles de la LRA (Lord’s Resistance Army).

Désormais pacifié, le parc a retrouvé sa splendeur d’antan. Grâce au travail mené par l’Uganda Wildlife Authority, la vie prospère à nouveau dans cet écosystème flamboyant – steppes herbeuses, rôneraies, forêts, zones humides – baigné par les eaux du Nil.

Vue Lodge Murchinson Ouganda

Vue somptueuse sur la savane et le Nil depuis la Pakuba lodge

Que faire dans le parc ?

Les Game Drive

Les safaris se font sur la rive nord du Nil, sur un réseau de pistes situées entre Paraa et le delta du lac Albert. L’entrée du parc se faisant par le sud, il faut emprunter le bac qui traverse le Nil pour se rendre dans cette zone.

Embarcadère Bac Murchinson Ouganda

A l’embarcadère du bac, attention aux babouins chapardeurs qui rodent …

 

Ensuite à vous les grands espaces, la savane telle qu’on la voit dans « Le Roi Lion », pour partir à la recherche de 4 des Big 5 (lions, éléphants, buffles et léopards) mais aussi des girafes, des antilopes (Cobes d’Ouganda, Cobes à croissant, Bubales), des hyènes, des chacals, des phacochères, des babouins, des vervets, des mangoustes … Et toutes sortes d’oiseaux, notamment des calaos terrestre d’Abyssinie, des cigognes d’Abdim ou encore des grues couronnées, emblème de l’Ouganda, et des ibis sacrées.

Faune Murchinson Ouganda

Oiseaux Savane Ouganda

Pie grièche à dos gris et calao terrestre d’Abyssinie

Lionne Palais Dada Murchinson Ouganda

L’ancien palais du général Idi Amin Dada désormais en ruines

 

L’entrée dans le parc coûte 40$ par personne pour 24 heures. Vous pouvez réaliser votre Game Drive soit seul en self drive, soit accompagné d’un ranger, soit avec votre chauffeur attitré.

La croisière sur le Nil

Un must-do au sein du parc national de Murchinson Falls !! Les croisières partent de l’embarcadère de Paraa. Pendant 2 à 3 heures, elles permettent de naviguer sur les eaux du Nil en toute quiétude pour admirer les mammifères qui viennent s’abreuver, les hippopotames et les crocodiles qui peuplent en nombre le fleuve et une myriade d’oiseaux extraordinaires. Vous vous retrouvez à quelques mètres d’un troupeau d’éléphants qui se désaltèrent et se rafraîchissent sans craindre qu’ils se mettent à charger. Vous vous approchez d’un énorme crocodile qui sommeille sur la rive sans craindre qu’il vous mange. Vous frôlez des hippopotames particulièrement connus pour leur versatilité et leur agressivité. Et vous découvrez des dizaines  d’oiseaux aquatiques. Pour en citer quelques uns : grandes aigrettes, vanneaux, guêpiers, martins-pêcheurs, hérons cendrés, hérons Goliath, marabouts, coucous, piapiacs, tisserins …

Animaux Nil Ouganda 2Oiseaux Nil OugandaAnimaux Nil Ouganda 3

C’est vraiment magique. Et cette promenade nautique provoque des émotions incomparables avec celles ressentis pendant un Game Drive classique. Ici, pas de bruit de moteur pour perturber le silence de la nature et faire fuir les oiseaux. Pas de pistes à respecter. Pas d’horizons lointains à scruter avec des jumelles. Juste une liberté absolue de s’émerveiller. Vraiment LA belle surprise de notre séjour en Ouganda.

La croisière coûte 20$ par personne.

 

La randonnée vers le sommet des chutes de Murchinson

Le clou du spectacle à l’issue de la croisière sur le Nil !!

Murchinson Falls Ouganda 2

Arrivés face aux chutes, 2 options sont possibles : soit faire demi-tour et repartir en bateau. Soit entreprendre la petite randonnée qui mène au-dessus des chutes. Ce que je vous recommande fortement même si ce n’est pas une promenade de santé avec un petit de 4 ans. La balade est relativement courte – 20 minutes pour un bon marcheur, plutôt 40 minutes avec les enfants et les pauses. Elle permet d’apercevoir les Uhuru Falls (chutes de la liberté en swahili), qui sont invisibles depuis le bateau et de jouir d’un panorama impressionnant sur les tourbillons des chutes Murchinson.

Uhuru Falls Ouganda

Les chutes Uhuru et le chemin de randonnée

Murchinson Falls Ouganda 2

 

La randonnée vers le sommet des chutes coûte 15$.

 

La croisière vers le lac Albert

Il s’agit d’une seconde croisière qui consiste non pas à aller voir les chutes de Murchinson mais à partir dans le sens opposé, en aval, jusqu’au lac Albert. Elle dure 4 à 5 heures au départ de l’embarcadère de Paraa à 7 heures chaque matin. Elle est également un must-do pour les ornithologues et passionnés d’avifaune qui aimeraient débusquer le bec-à-sabot.

Cette croisière, plus longue que celle vers les chutes, coûte 55$ par personne.

 

Le tracking de chimpanzés dans la forêt de Budongo

Cette forêt fait partie du parc national de Murchinson Falls. Elle se situe au nord du parc. Vous ne pouvez pas la manquer si vous arrivez de Masindi.

Entre 600 et 700 chimpanzés l’habitent mais seule la communauté Kaniyo Pabidi est accoutumée à la présence humaine. Les tracking sont organisés par le Budongo Eco Lodge, autrefois géré par l’institut Jane Goodall.

Le Chimpanzes Tracking coûte 100$ auxquels s’ajoute le prix d’entrée dans le parc (c’est donc beaucoup moins cher que le Gorilla Tracking).

 

Où dormir dans le parc national de Murchinson Falls ?

Je vous suggère 4 hébergements allant du petit budget au grand luxe. Il en faut pour tous les goûts, et surtout tous les porte-monnaies !

  • Red Chili Rest Camp : un campement agréable pour petit budget qui fait face à la grande vallée du Rift Occidental. Il est possible de louer un bungalow (individuel ou double) ou de planter sa tente n’importe où sur le site. Egalement une bonne adresse pour déjeuner sur le pouce avant d’embarquer sur le bac, qui se trouve 600 mètres plus loin, pour rejoindre la rive droite.

 

  • Budongo Eco Lodge : un lodge écologique, niché dans la forêt du Budongo, qui organise les randonnées pour aller à la rencontre des chimpanzés.

 

  • Pakuba Safari Lodge : un lodge charmant et de grand confort qui convient parfaitement aux familles. Il surplombe la vallée du Nil et offre une vue imprenable sur le fleuve. Doté d’un bar (avec wifi), d’un espace restaurant, d’un craft shop, d’une grande piscine et de chambres communicantes, le lodge est un véritable un havre de paix où il fait bon se poser après un réveil matinal et un long Game Drive. Au cœur de la zone de safari du parc, à 20 minutes en voiture de l’embarcadère du bac côté rive droite, il fait face aux ruines de l’ancien palais du général, et non moins dictateur, Idi Amin Dada où se niche souvent une famille de léopards (mais malheureusement pas pendant notre séjour). D’autres animaux ont leurs habitudes dans cet lodge : babouins, phacochères, marabouts et même … éléphants. Au retour de notre croisière sur le Nil, nous avons eu la surprise de découvrir un pachyderme en train de manger devant l’entrée de notre chambre.

Pakuba Lodge Ouganda Pakuba Lodge Ouganda 2

 

  • Paraa Safari Lodge : le lodge luxueux du parc national de Murchinson Falls et le seul à proposer le petit-déjeuner dans la brousse et un safari en montgolfière. Personnellement l’un de mes rêves toujours non exaucé.

 

Les tarifs des lodges sont tous mentionnés sur leur site Web. 

 

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2 In Afrique/ Ouganda

Pourquoi partir en voyage en Ouganda : 8 excellentes raisons

L’Ouganda, c’est original … mais pourquoi as-tu choisi cette destination pour tes prochaines vacances ? Voilà la question qui m’était régulièrement posée ces dernières semaines. Et ma réponse invariablement était : « Parce que je veux faire des safaris avec mes enfants et que ce pays, « à taille humaine » et pas trop touristique, a l’air incroyablement beau ».

Sir Winston Churchill, alors jeune secrétaire d’état pour les Colonies, fut sans doute le premier à l’écrire dans son oeuvre « My African journey » publiée en 1908 : 

« Pour sa magnificence, pour la variété des formes et des couleurs, pour la profusion d’une vie fabuleuse – plantes, oiseaux, insectes reptiles, bêtes – à grande échelle, l’Ouganda est vraiment la Perle de l’Afrique ».

En effet, l’Ouganda abrite deux écosystèmes incroyablement riches : les savanes d’Afrique de l’est et les forêts équatoriales d’Afrique centrale. Traversé par la vallée du Rift occidental (ou rift albertin), le territoire a subi une intense activité tectonique qui a fait naître volcans, massifs montagneux et grands lacs.

Ce petit pays de 241 000 km2 est donc à la fois le territoire des lions et des gorilles, des grands lacs et des montages, des oiseaux des savanes, des marais et des forêts !!!

Est-il LA perle de l’Afrique ? Je l’ignore. Mais je sais maintenant qu’il en est un des joyaux qui n’a eu de cesse de m’émerveiller pendant les 10 jours que je viens d’y passer. Découvrez pourquoi vous devez partir en voyage en Ouganda.

 

 1. Le territoire des Big Five 

Avec ses 10 parcs nationaux et ses 12 réserves naturelles, l’Ouganda n’a rien à envier aux autres pays d’Afrique de l’est. Les 3 principales réserves du pays sont le parc national de Murchinson Falls au nord-ouest (le plus grand),le parc national de Queen Elisabeth au sud-ouest et le parc national de Kidepo Valley au nord-est (difficile d’accès mais unique endroit pour voir des guépards).

En Ouganda, toute la faune sauvage  africaine s’offre à vous : les fameux Big 5 – éléphants, buffles, rhinocéros, lions et léopards – mais aussi les hippopotames, les girafes, les zèbres, les antilopes (cobs, impalas, élans du Cap, topis, bubales,…) , les phacochères, les guépards, les hyènes, les chacals, les caracals, les servals, les mangoustes, les porc-épic, les oryctéropes et j’en passe.

Pour voir des rhinocéros, une seule option toutefois : le Ziwa Rhino Sanctuary, un sanctuaire qui oeuvre à la sauvegarde et la protection des rhinocéros blancs, depuis leur disparition du pays à l’état sauvage en 1983, afin de les réintroduire dans la nature d’ici quelques années.

 Big 5 Ouganda

2. Le royaume des gorilles et des chimpanzés

La plupart des voyageurs choisissent l’Ouganda pour aller à la  la rencontre des grands singes, notamment des gorilles des montagnes. Les 2 meilleurs spots de tracking (marche dans la forêt à la recherche des primates) sont :

  • le Kibale Forest National Park pour les chimpanzés (1200 individus soit la plus grosse concentration du pays)
  • la forêt impénétrable de Bwindi, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui héberge la moitié de la population mondiale de gorilles des montagnes (donc plus qu’au Rwanda).

 

3. Le paradis des ornithologues

Avec plus de 1000 espèces répertoriées, l’Ouganda est le pays du birdwatching. Il est possible d’observer aussi bien les espèces des savanes que celles des forêts équatoriales. Aigles, vautours, ibis, guêpiers, martin-pêcheurs, rolliers, pélicans, cigognes en tout genre, hérons et bien sur calaos ! Les oiseaux sont partout et éblouissent tant par leurs formes que leurs couleurs et leurs délicieux chants.

Voici trois endroits incontournables que je vous recommande :

  • Les marais de Mabamba, sur le lac Victoria à Entebbe. Une balade en pirogue est la meilleure chance  pour apercevoir le bec-à-sabot, oiseau endémique reconnaissable à son nez bosselé qui lui donne des faux-airs d’animal préhistorique.
  • Le Queen Elisabeth National Park et ses 612 espèces d’oiseaux.
  • La forêt de Bwindi pour découvrir les 23 espèces endémiques de la vallée du Rift.

 Oiseaux Ouganda

4. Aux sources du Nil

Le Nil Blanc, le plus long des deux affluents du Nil, prend sa source au lac Victoria qui borde l’Ouganda dans sa partie nord et nord-ouest. Il s’écoule jusqu’au lac Albert, au nord-ouest du pays, pour ensuite poursuivre sa route au Soudan. Cette portion du fleuve se nomme « le Nil Victoria ». Il est un lieu de vie de centaines d’oiseaux, migrateurs ou résidents.

Un incontournable pour explorer le Nil et ses habitants : une croisière au sein du Murchinson Falls National Park, depuis l’embarcadère du bac de Pakuba jusqu’aux impressionnantes chutes dont le parc tient son nom, pour admirer d’énormes crocodiles du Nil, des hippopotames par dizaines mais aussi des éléphants, des antilopes, des buffles, des phacochères, des félins (pour les plus chanceux) qui viennent se désaltérer ainsi qu’une multitude d’oiseaux aquatiques.

Croisière Nil Ouganda

 

L’arrivée aux chutes de Murchinson constitue l’apothéose de cette croisière. Le Nil blanc se faufile dans un étroit passage pour se jeter sur une hauteur de 45 mètres (avec un débit de 300 m3 par seconde). Un sentier permet de rejoindre le haut de la gorge pour admirer, au plus près, la puissance des chutes.

 Chutes Murchinson Ouganda 

5. Au cœur de la région des grands lacs africains

L’Ouganda est un pays de cours d’eau et de lacs. Des lacs qui soulignent ses frontières, façonnent ses paysages et accueillent une faune et une avifaune exceptionnelles.

Mes coups de cœurs :

  • Les lacs Albert et Edouard, reliés l’un à l’autre par la Kazinga Channel sur laquelle il est possible, comme sur le Nil, de faire une boat-cruise de 2 heures et de s’approcher au plus près et sans crainte toute la faune et avifaune du parc Queen Elisabeth.
  • Le lac M’Buro, au cœur du plus petit parc du pays, bordé de papyrus et d’acacias, terre d’accueil de plus de 300 espèces d’oiseaux.
  • Le lac Bunyonyi et ses myriades d’îlots, joyau entre tous, et seul lac du pays dans lequel il est possible de se baigner (pas de crocodile, pas d’hippopotame et pas de bilharziose).
  • Bonus : les lacs de cratères du Queen Elisabeth National Park pour découvrir le travail des sauniers qui récoltent le sel volcanique.

Lacs Ouganda

6. Un super terrain de jeu pour sportifs aguerris

Au sud-est de l’Ouganda, le massif du Rwenzori comporte une vingtaine de sommets de plus de 4500 mètres, dont le Pic Margherita qui culmine à 5109 mètres (3é sommet d’Afrique). Pour trekkeurs expérimentés uniquement ! L’ascension du Mont Elgon (volcan éteint à la frontière du Kenya), à l’ouest, est plus accessible.

Pour les gonflés du mollet, une fois n’est pas coutume en Afrique, l’Ouganda est un pays qui se visite à vélo. Certaines agences de voyage en font même leur spécialité.

Enfin, si vous êtes amateurs de sensations fortes, direction la ville de Ninja, à l’est de Kampala. Au programme rafting sur le Nil, dont certaines descentes classées niveau 5 (extrêmement difficiles), et saut à l’élastique.

 

7. La diversité des paysages

Un road-trip en Ouganda permet d’apprécier l’étonnante diversité des paysages qui défilent devant les yeux : d’une forêt de pins à une bananeraie, d’une plantation de thé à un champ de papyrus, d’une savane herbacée jaunie par le soleil à une montagne embrumée, d’une zone aride à des marécages … Le tout dans une palette de vert infinie qui se mêle harmonieusement au rouge de la latérite et aux couleurs chatoyantes des maisons érigées en panneaux publicitaires par les principales marques commerciales du pays.

Dans le sud du pays, des petites parcelles cultivées quadrillent la campagne et habillent les collines verdoyantes. Des cultures en terrasse, parsemées de maisonnettes au toit rouge, qui ne sont pas sans rappeler l’Asie (enfin un peu).

Enfin à l’arrivée à Entebbe, en direction de l’aéroport, la vue imprenable sur le majestueux lac Victoria offre un dernier paysage d’exception avant de quitter le pays.

Paysages OugandaPaysages Ouganda 2

8. Une destination authentique et tranquille

L’Ouganda mise évidemment sur son patrimoine naturel exceptionnel pour se développer. Et  a pris conscience de l’importance de protéger et de protéger l’environnement.

La paix est désormais installée sur tout le territoire et la situation politique est apaisée, le tourisme est en plein essor depuis la fin des années 2000. L’Ouganda un pays sûr (même si les précautions d’usage sont toujours de rigueur) dans lequel on peut voyager sereinement. Des travaux d’infrastructures sont à l’oeuvre un peu partout dans le pays. Toutes les routes principales sont en train d’être  asphaltées (notamment pour pouvoir aller exploiter le pétrole du lac Albert …).

Cependant, cette destination reste encore confidentielle et moins attractive que les pays alentours. Dans les parcs, les troupeaux sont peut-être moins denses qu’en Tanzanie ou au Kenya mais vous pouvez les observer en toute tranquillité sans avoir une cohorte de 4×4 à vos trousses.

Dans les parcs, les lodges, sans être très luxueuses, sont élégantes et sobres, le plus souvent eco-friendly. Et le personnel aux petits soins et toujours heureux de bien servir les clients. Une gentillesse typiquement ougandaise que j’ai côtoyée tout au long de mon séjour.

 

Alors vous comprenez maintenant pourquoi j’ai choisi l’Ouganda ? Si vous n’êtes toujours convaincu, regardez cette vidéo qui dévoile si bien les atouts d’un pays qui a définitivement conquis mon cœur et que je vous invite à découvrir de toute urgence.

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5 In Afrique/ Bénin

Road-trip en famille au Bénin

Voici mon premier article-fleuve pour vous raconter tout de notre périple béninois en famille . J’ai vraiment eu un coup de cœur pour ce pays dont je ne cesse depuis de faire la promotion. Si vous vous demandez pourquoi, vous pouvez également lire mon article sur les 10 excellentes raisons de visiter le Bénin (qui est plus court !).

Le Bénin est un pays d’Afrique de l’Ouest niché entre le Togo à l’ouest, le Burkina Faso et le Niger au nord et le Nigéria à l’est. Il est le berceau du vaudou, territoire de l’ancien royaume de Dahomey et terre d’accueil des derniers lions d’Afrique de l’Ouest. De Porto-Novo à l’est à Grand-Popo à l’ouest, de Ouidah au sud à la Pendjari au nord, nous avons quadrillé le pays pendant 12 jours et découvert une nature et une culture fascinante. En route pour 1500 km d’aventures.

 

J1 : Cotonou et la Route des Pêches

Arrivée à Cotonou en milieu d’après-midi. Nous faisons connaissance avec notre guide Sanny qui nous accueille à l’aéroport avec la voiture de location. En l’espace de 15 minutes, nous passons la sécurité, récupérons nos valises, et quittons l’aéroport. Waouhhhh, ça change d’Abidjan !!!
Nous nous installons dans notre petit hôtel « La Villa Canyela« , dans le quartier de Fidjérossé, qui est proche de l’aéroport et des plages.
A peine le temps de poser les valises, nous partons découvrir la Route des Pêches. Nous faisons un stop au « Coco Beach » pour déguster notre première Béninoise, bière locale au goût mielleux. Le lieu est désert mais est paraît-il bondé durant le week-end lorsque les habitants de Cotonou envahissant les plages. Des plages immenses à perte de vue et des vagues tout aussi déchaînées qu’à Bassam ou Assinie, en Côte d’Ivoire. Nous sommes bien toujours sur le Golfe de Guinée !
Une fois le soleil couché, et les moustiques prêts à attaquer, nous quittons l’océan pour aller dîner au Lieu Unique, un restaurant trendy réputé pour sa cuisine et ses concerts live.

Route des Pêches Bénin

J2 : Cotonou – Ouidah, capitale du Vaudou (1h30 de route)

Nous partons dès le matin pour Ouidah. Il y a deux options pour s’y rendre : la route nationale, bien bitumée, et la Route des Pêches en sable. Nous empruntons la Route des Pêches qui est en soi un lieu à découvrir.Cette route longe l’océan Atlantique de Cotonou jusqu’à la frontière du Togo. Au sud, les déferlantes du Golfe de Guinée, de vastes étendues de sable fin jonchées de pirogues qu’on dirait laissées à l’abandon et des petits villages en enfilade qui grouillent de vie. A l’est, la lagune et sa végétation luxuriante, cocotiers, cactus et autres arbres tropicaux.
Sur les premiers kilomètres, en quittant Cotonou, les paillotes, fabriquées à partir de branches de palme, défilent. Des paillotes apparemment en sursis car le Président Patrice Talon compte les détruire pour les remplacer par de grands hôtels. Le Club Med va paraît-il bientôt s’y installer. En attendant, la route est encore vierge de toute construction verticale en béton. Donc c’est bel et bien encore la route des pêcheurs béninois qui, chaque jour, affrontent la barre avec leur pirogue ou s’épuisent à sortir leurs immenses filets de l’eau, joignant leurs forces, les uns derrière les autres, pour récupérer leur butin. Sur le bord de la route, les chèvres, poules et cochons déambulent en toute décontraction. Les enfants nous font des signes joyeux et les adultes nous regardent avec curiosité. La piste en terre est souvent cabossée mais parfaitement praticable avec des enfants.

Route des Pêches Bénin

Arrivés à Ouidah, nous enchaînons les visites tant il y a à voir : le Temple des Pythons, la basilique de l’Immaculée Conception, le musée d’art contemporain de la Fondation Zinsou (où nous déjeunons) et pour finir le Fort Portugais. Je vous raconte tout cela en détail dans mon article sur les 5 incontournables à visiter à Ouidah.

Les enfants ne sont pas mécontents de rejoindre l’hôtel, la Casa del Papa, situé un peu à l’extérieur de Ouidah en poursuivant vers l’ouest, et de faire une pause ! Détente et baignade closent notre journée.

 

J3 : Ouidah et la Route des Esclaves – Possotomé – Grand-Popo (2h de route)

 

Cette 2ème journée à Ouidah est consacrée à la visite de l’incroyable Route des Esclaves présentée en détail dans cet article.

Route des Esclaves Ouidah BéninEnsuite, nous prenons la route pour Possotomé, petite bourgade installée sur la rive nord-ouest du lac Ahémé, connue pour sa source d’eau naturelle. Une fontaine publique, ouverte à tous, coule en permanence. Il suffit de venir avec ses bouteilles et bidons pour faire le plein. Un peu plus loin, l’usine d’embouteillage produit l’eau minérale de Possotomé.
Le lac Ahémé est un site phare de la culture vaudou. Des manifestations y sont souvent organisées. Il est aussi possible d’y naviguer pour découvrir les petites plages et les villages de pêcheurs.
Fleuve Mono BéninQuartier portugais Grand-Popo BéninPour notre part, pas de navigation ni de cérémonie vaudou mais un déjeuner au-dessus du lac dans les paillotes sur pilotis de Théo. Un endroit paisible pour déguster du poisson fraîchement péché, au son du clapotis des vagues, tout en profitant de la beauté du site.

Lac Possotomé Bénin

 

Après le déjeuner, nous nous dirigeons vers Grand-Popo (ce nom n’est-il pas extraordinaire ?). Installation à l’hôtel Awalé Plage, détente et baignade pendant l’après-midi.

Quartier portugais Grand-Popo Bénin

En fin de journée, notre guide nous réserve une sortie surprise … nous nous rendons au Centre de Protection des Tortues Marines qui se trouve sur une bande terre entre lagune et mer, dans l’ancien quartier portugais de Grand-Popo (on peut s’y balader pour voir les vestiges coloniaux). Pendant la saison de la ponte, une équipe de bénévoles se relait 24h/24 pour surveiller la plage, protéger les œufs et les bébés. Lors de notre visite, tous les bébés étaient déjà nés – tortues luth, imbriquées, vertes et olivâtres – et évoluaient dans de grandes bassines en attendant d’être suffisamment robustes pour rejoindre l’océan. Les enfants ont adoré !

Tortues Grand-Popo Bénin
La visite est gratuite mais vous pouvez évidemment faire un don à l’association.

 

J4 : Grand-Popo et le fleuve Mono

Réveil matinal pour partir naviguer sur le fleuve Mono. Notre guide du jour s’appelle Herman. Il a 29 ans, est licencié en tourisme et très professionnel, en plus d’être sympathique et cool avec les enfants. Un guide formé, très prometteur tel qu’on en voit malheureusement assez peu en Côte d’Ivoire. La balade en pirogue dure 4 heures mais on ne voit pas le temps passé car elle est ponctuée de nombreuses escales :

  • Un site de pêcheurs. 3 jeunes pêcheurs nous montrent leur prise (poissons chats, écrevisses, crabes de terre) et expliquent leurs techniques de pêches ; l’un d’eux grimpe en haut d’une cocotier de plusieurs mètres de haut en quelques secondes pour nous cueillir une coco. Les enfants sont scotchés.
  • Le village vaudou de Hévé. Herman connaît bien les villageois, et pleins de choses sur leur village. On sent qu’il a préparé sa visite et qu’il ne débarque pas ainsi à l’improviste. Nous ne nous sentons donc pas du tout mal à l’aise même si nous sommes l’attraction du jour pour les enfants du village, en particulier nos deux petits « yovo » (blanc au Bénin) dont la peau blanche étonne. Nous arpentons les ruelles et découvrons au coin de chaque rue des temples vaudous et fétiches un peu inquiétants à nos yeux … Au bord du fleuve, nous apercevons une machine qui récupère du sable au fond de l’eau. Auparavant, les villageois récupéraient le sable directement sur la plage pour fabriquer leurs maisons, ce qui a accentué l’érosion. L’ensablement du fleuve est tel aujourd’hui qu’il ne fait plus que 0,75 mètre de profondeur contre 8 mètres il y a 20 ans. Les hippopotames et les lamantins, qui peuplaient le fleuve autrefois, ont tous disparu.
  • L’île au sel. Dans ce village dédié à la fabrication du sel, les femmes marchent de 5 à 18 km par jour pour aller chercher du sable riche en sel, de l’autre côté du fleuve, dans les terres. Puis elles le font sécher sous des palmes, le mettent ensuite dans de gros paniers et versent dessus de l’eau saumâtre pour le nettoyer. L’eau, chargée de sel, s’évacue du panier par un robinet. Elle est enfin bouillie pendant 4 heures pour en isoler le sel. Ces mêmes femmes fabriquent également du caramel à partir de l’huile de coco. Miam!

Fleuve Mono Bénin

Fleuve Mono Bénin

La navigation se termine en apothéose à la Bouche du Roy, le point de jonction entre le fleuve Mono et l’océan Atlantique. Malheureusement, la plage qui borde cette embouchure est très polluée. Au milieu des déchets surgissent néanmoins quelques dollars des sables !! Moi qui croyais qu’on ne les trouvait qu’en Côte d’Ivoire !! Notre guide ne connaît pas ces coquillages, comme quoi ils ne doivent pas être très présents au Bénin et ont juste dû dériver depuis Assinie…

Embouchure du Roy BéninNous déjeunons à l’Auberge de Grand-Popo, rendons visite à quelques artisans locaux puis terminons la journée tranquillement à la plage.

Une grande journée nous attend demain … En effet alors que nous rentrons à l’hôtel, nous apprenons que notre vol intérieur Cotonou / Natitingou (dans le nord) est annulé. L’appareil est défectueux et la pièce à réparer n’a pas été livrée à cause des grèves Air France en France …

Qu’à cela ne tienne, c’est finalement par la route que nous traverserons le Bénin. Et même si ma tribu râle à l’idée de passer tout ce temps en voiture, moi je suis aux anges. Je ne pensais pas dire cela un jour mais merci les grévistes !!

 

J5 : Grand-Popo – Natitingou (700km / 10 h de route) via Parakou

Départ à 7h du matin car la route va être longue …. Nous longeons des dizaines de villages, des zones agricoles, des allées de manguiers qui offrent une ombre si salvatrice aux heures les plus chaudes de la journée, des plantations d’ananas et de manioc, des champs de palmiers à huile, des étales en tout genre qui proposent des fruits, de l’huile de palme reconnaissable entre toutes à sa couleur rouge vif, du gari (farine de manioc qui entre dans la composition de nombreux plats d’Afrique de l‘Ouest) mais aussi des bouteilles d’essence frelatée importée directement du Nigeria …

A l’approche de Dassa, le relief est plus escarpé. On aperçoit au loin les « Mamelles de Savé », deux collines en forme de seins de jeune fille. La région de Dassa est célèbre pour ses 41 collines, massifs rocheux au relief accidenté, inhabituels dans cette contrée relativement plate

Nous faisons un stop pour prendre un petit déjeuner à l’Auberge de Dassa. Un endroit modeste mais à l’abri du tumulte de la ville où les quelques poules qui trottinent dans le jardin divertissent mes garçons pendant notre courte pause. Depuis cette auberge, il est possible d’organiser des balades dans les collines, dont certaines sont un sanctuaire vaudou, et trouver un guide qui vous aidera à ne pas profaner de lieu sacré.

En ce qui nous concerne, nous n’avons pas le temps de randonner dans les montagnes. Nous reprenons rapidement la route car il reste encore plus de 200 km jusqu’à Parakou L’objectif étant d’y arriver pour le déjeuner.

Nous avançons vers le nord. Les villages s’espacent, laissant la place à des forêts de tecks. Nous apercevons de nombreux enfants dans les rues. Apparemment, les enseignants sont en grève, ce qui malheureusement arrivent souvent en Afrique (en France aussi vous me direz mais en Afrique, les grèves durent plus longtemps car souvent les enseignants ne sont pas payés). Les maisons qui bordent la route sont faites en terre, leur toit en palme. Eglises et mosquées se côtoient et sont souvent les bâtiments les plus raffinées et colorés des villages.

Nous arrivons à Parakou à 14h passé. Il est trop tard pour faire une longue pause. Nous ne faisons donc que passer et continuons notre route vers notre destination finale, Natitingou (encore 210km), non sans admirer la statue d’Hubert Maga, aka Toutoukoumanga, originaire de Parakou, premier président du Bénin et père de l’indépendance en 1960.

Désormais, les maisons sont en terre rouge et sèche. Il n’a pas plu depuis des mois. Les manguiers se font plus rares. Des termitières trônent sur le bord de la route. Enfin, nous approchons du massif de l’Atakora, une chaîne de montagnes qui culmine à 800 mètres d’altitude et embrasse la ville de Natitingou.

Notre long transfert du sud au nord s’achève à 18h30. Bravo à super Sanny qui a roulé quasiment non stop pendant plus de 10 heures. Nous nous installons à l’Hôtel Tata Somba. Malheureusement la piscine est en panne ☹ LA douche fera l’affaire pour cette fois. Dîner et dodo. Demain est un autre jour !

 

J6 – Natitingou – Tata Somba – Chutes de Tanguiéta – Pendjari (4h de route)

Nous commençons la journée par la visite du musée régional de Natitingou. Ouvert en 1991, il est situé dans un bâtiment colonial où logeait le commandant du cercle de l’Atacora entre 1913 et 1960 et qui a ensuite abrité la préfecture de l’Atacora jusqu’en 1987.
Ce petit musée a vocation à faire connaître l’histoire et la culture de la région. Il expose environ 360 pièces de collection traitant de l’archéologie, de l’histoire et des arts à Natitingou. Les salles et les objets sont un peu poussiéreux. Le musée ne croule pas sous les visiteurs. Néanmoins la visite est intéressante car elle permet d’appréhender un peu la culture locale et les différents habitats de la région avant de les voir « en vrai ».
Un petit marché artisanal habite la cour du musée. Après un passage furtif parmi les boutiques, nous partons à la rencontre des fameuses Tata Sombas, ces fermes-forteresses à étage. Nous nous rendons précisément dans le village de Tagayé, chez Alphonse. L’entrée de sa maison est si petite qu’il faut nous baisser pour y entrer. Au seuil de l’entrée, on aperçoit quelques petites statues qui font office d’autel. Au rez-de-chaussée, on trouve une cuisine avec un feu pour sécher le bois des poutres et tuer les termites ainsi qu’un abri pour les animaux. Au niveau supérieur, les chambres et les greniers pour stocker les grains et la nourriture. L’étage permet de se protéger des fauves et en même temps de voir « l’ennemi » approcher (enfin jadis …). Chaque pièce est surmontée de tourelles coniques coiffées de paille et reliées par un mur. La terrasse est dallée. Elle dispose d’orifices pour l’aération et l’évacuation.

Ces habitations traditionnelles font partie du patrimoine culturel du Bénin (ainsi que du Togo) mais sont menacées de disparition. Construire une Tata Somba nécessite des moyens matériels et humains basés sur une forte solidarité intra-communautaire qui s’étiole un peu. De plus, les jeunes leur préfèrent souvent des constructions plus modernes. Des programmes de préservation ont été lancés. Des associations comme Eco Benin organisent des missions de valorisation de Tatas Sombas. Il est aussi possible de passer la nuit au sein de l’une de ces maisons typiques afin de soutenir les communautés et financer leur réhabilitation.

Cette visite incontournable terminée, nous prenons la route tant attendue : celle qui va nous mener à la réserve nationale de la Pendjari. L’excitation monte !! Il nous faut 1h30 pour relier Tanguiéta, préfecture de l’Atacora où nous faisons une halte ravitaillement (dernier endroit pour faire des courses avant le parc) puis empruntons une piste jusqu’aux magnifiques cascades de Tanougou.

Chutes Tanougou Bénin

J’ai oublié de mentionner qu’à ce stade du voyage, nous avons temporairement abandonné notre 4×4 climatisé pour une jeep de safari. Nous avons donc très très très chaud (autour de 40°). Un plongeon dans le petit lac, aux pieds des cascades, constitue donc un des temps forts de notre voyage !! Pour atteindre les cascades, il faut marcher sur un chemin escarpé et glissant mais de jeunes villageois sont là pour nous aider, porter nos sacs et même nos enfants. D’autres font le show en plongeant du haut de la falaise contre quelques pièces. A noter qu’il y a un petit restaurant à l’entrée des chutes qui sert des spaghetti mais pas de boissons fraîches car il n’y a pas d’électricité.

Nous ne nous attardons pas car si nous voulons faire notre premier game drive avant la tomber de la nuit, il faut partir. Encore 30 minutes environ pour atteindre l’entrée du parc et 1h pour atteindre la Mare Bali, notre premier rencontre avec la savane et la faune africaine.

 

J7 : Safari dans le Pendjari National Park

Je ne rentrerai pas ici dans le détail de notre safari puisque j’ai déjà raconté nos 2 jours de rêve dans la Pendjari. Je rappelle juste que pour profiter pleinement de notre premier safari, nous sommes restés 2 nuits sur place, ce qui nous a permis de faire 4 game drives. Notre guide Sanny était notre ranger car il dispose de l’accréditation pour circuler et guider des touristes dans la réserve. Sinon il est possible de louer un véhicule à la Pendjari Safari Lodge avec guide mais c’est plus onéreux. Mieux vaut trouver la voiture et le guide en dehors de la réserve.

Pendjari Bénin

Mise à jour du 13 mai 2019 : Suite au événements événements récents qui se sont déroulés dans le parc de la Pendjari, il est plus que jamais essentiel de consulter le site Conseils aux Voyageurs du Ministère des Affaires Etrangères français avant d’entreprendre toute visite de la Pendjari https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin

 

J8 – Pendjari – Natitingou – Dassa (10h de route)

Après un réveil très matinal et un dernier game drive, nous quittons à regret la Pendjari. Et nous nous apprêtons à nous enfiler une nouvelle grosse journée de voiture.
Nous faisons une longue étape à Natintingou, ville natale de Sanny, qui nous accueille avec la plus généreuse des hospitalités dans son Hôtel Le Bélier pour un déjeuner typiquement africain : pintade à la sauce arachide et fruits frais.
Nous récupérons – enfin – notre 4×4 climatisé et partons en direction de Dassa où nous passerons la nuit. Cette fois, nous n’empruntons pas la route qui passe par Parakou mais traçons directement vers Dassa. La distance est plus courte mais la route en très mauvais état. Au final, ce n’est pas plus rapide mais cela nous permet de faire une boucle et de voir un autre paysage, plus arboré.

J9 : Dassa – Abomey et ses palais royaux – Ganvié – Porto-Novo (4h de route)

Nous ne voyons rien de Dassa qui ne présente aucun intérêt. Sans parler de notre hôtel vraiment pas top. Notre objectif est d’aller à Abomey, la capitale du royaume du Dahomey (ancien nom du Bénin jusqu’en 1974).

Nous arrivons vers 10h à Abomey, le territoire du célèbre roi Béhanzin (roi de 1890 à 1894), héros béninois et courageux résistant face aux colons. Son imposante statue domine la place Goho, place principale de la ville. Aux premiers abords, cette ville royale nous frappe plus par son austérité que par son faste. Elle cache bien son jeu…

Nous nous dirigeons donc vers le musée et les palais royaux. Le royaume d’Abomey a connu 12 souverains. Chaque nouveau souverain devait se construire un palais à proximité de celui de son père. Abomey est donc devenu une vaste cité royale de 40 ha. Mais le temps, les pluies et les guerres ont détruit la plupart d’entre eux. Aujourd’hui, il ne reste plus que 2 palais – celui du roi Ghézo (1818-1858) et celui du roi Glélé (1858-1889), le père de Béhanzin – qui accueillent le musée.

Abomey BéninLes photos sont officiellement interdites à l’intérieur du musée – qui est un espace extérieur – mais le guide nous encourage quand même à en prendre discrètement.  

Ces palais sont particulièrement fascinants car ils ont plus de 150 ans et il n’est pas si fréquent de voir d’aussi vieux bâtiments, aussi bien conservés, en Afrique de l’Ouest. Ils sont notamment remarquables pour leur magnifique bas-relief qui décrivent la vie des rois et présentent leur animal totem (le lion pour Glélé et le buffle pour Ghézo). Ils abritent une collection d’objets ayant appartenus aux rois. A noter toutefois que le véritable trône du roi Ghezo, datant du début du XIXe siècle, se trouve actuellement au musée du quai Branly. Pour combien de temps encore ?
Sur le site du musée également, le tombeau du roi dans lequel ont aussi été enterrées vivantes 41 de ses épouses (il pouvait en avoir jusqu’à 400 …). Ces tombeaux continuent d’être honorés tous les 5 jours. A ces moments là, il n’est pas possible d’y accéder.

Actualité !
Il y a quelques jours à peine, le 13 janvier 2018, le nouveau roi d’Abomey a été désigné par un collège de dignitaires, six mois après le décès de son prédécesseur. Le nouveau roi, Kêfa Sagbadjou Glèlè, octogénaire dont on ignore en fait l’âge exact, est descendant d’une longue lignée royale, fils et petit-fils de souverains. Son nom en fon (principale langue véhiculaire au Bénin) est Kêfa, qui signifie « un monde apaisé ». Détenteur de pouvoir mystique et dépositaire de l’autorité religieuse et coutumière, il reste très influent même si la constitution béninoise ne lui reconnaît aucun pouvoir politique

 

Nous repartons après le déjeuner pour Ganvié, la célèbre cité lacustre du lac Nokoué, au nord de Cotonou. Sanny nous dépose à l’embarcadère où nous embarquons à bord d‘une pirogue à moteur avec un guide. Surnommé la Venise africaine, ce village n’est pas le seul construit sur pilotis mais de loin le plus grand et le plus célèbre. Comme un village terrestre, il est structuré en rues et quartiers. On y trouve des bâtiments administratifs, des écoles, des églises et mosquées, des boutiques, des habitations et un grand marché. Les habitats traditionnels en bambous et chaume laissent petit à petit la place à des constructions plus hétéroclites en toit de tôle et murs en bétons. Quelques îlots artificiels émergent de l’eau : ils permettent aux enfants d’apprendre à marcher. Auparavant, les « Toffinou » ou « habitants de l’eau » se trouvaient diminuer dès qu’ils allaient sur le continent sachant mal tenir debout et étaient stigmatisés. Dès le plus jeune âge, en revanche, les enfants de Ganvié savent nager et piloter seuls leur embarcation. Les habitants vivent principalement de la pêche. Partout sur le lac, on aperçoit des « akadja » : de vastes enclos formés à partir de branchages et de pieux où sont pris aux pièges les poissons. Une technique de pisciculture infaillible mais qui malheureusement contribue au comblement du lac dès lors que les branchages pourrissent et s’entassent au fond de l’eau.

Ganvié Bénin

Après avoir traversé Ganvié, nous poursuivons notre balade en bateau et admirons les pêcheurs à l’épervier (autre technique de pêche courante dans la région) qui lancent avec dextérité leur filet lesté. Nous traversons le lac en pirogue jusqu’à Cotonou. L’arrivée dans la capitale économique n’est pas des plus réjouissantes car les abords du lac sont une décharge à ciel ouvert. Nous longeons des quartiers d’une extrême pauvreté où l’odeur des poissons se dispute à celle des ordures. Nous accostons au niveau du marché Dantokpa, le plus grand marché de la ville et un de plus grands d’Afrique de l’Ouest. On y trouve de tout. Les enfants ne s’y sentent pas très à l’aise donc nous traçons et retrouvons Sanny qui nous attend avec la voiture, trop pratique !

Direction Porto-Novo, la capitale administrative du Bénin. Nous nous installons au Centre Songhaï, une ferme biologique modèle qui propose quelques hébergements. Ce centre est en fait un établissement d’expérimentation et de formation à l’agriculture, l’élevage et la pisciculture intégrés. Que vous y dormiez ou pas, vous pouvez le visiter du lundi au samedi (500F/entrée). Nous y arrivons un samedi soir donc ce n’est pas possible pour nous.

 

J10 – Porto-Novo – Cotonou (1h de route)

Cette journée est consacrée à la visite de Porto-Novo, la « Cité Rouge ». Et une journée entière est bien nécessaire tant la capitale administrative regorge de sites remarquables à visiter.

Tout d’abord, Porto-Novo est incontournable pour son riche patrimonial architectural colonial construit par les « Brésiliens », descendants d’esclaves qui ont quitté le Brésil pour revenir en Afrique. Malheureusement la plupart de ces constructions ont été détruites ou sont délabrées. Et l’argent fait défaut pour les rénover. Celles qui tiennent encore debout sont désormais étiquetées « site classé » et sont inscrites au patrimoine historique (mais pas encore sur la liste de l’UNESCO). Une balade à pied dans les rues de la ville permet d’admirer ces splendides bâtisses de style afro-brésilien, aux couleurs chaudes, qui donnent parfois l’impression d’être en Amérique Latine. Nous nous arrêtons devant une maison qui héberge la plus vieille boulangerie de la ville, fondée par le descendant de l’actuel propriétaire, à son retour du Brésil. Il prend plaisir à nous raconter l’histoire de sa famille et nous vanter la qualité de sa baguette !

Porto-Novo Bénin
Le clou du spectacle est la Grande Mosquée, site baroque aux façades colorées, dont le style architectural est inspiré de la cathédrale de San Salvador de Bahia. Un édifice particulièrement insolite qui ressemble à une église surmontée de deux minarets et du croissant de lune à la place de la croix.

Porto-Novo Bénin

Cette mosquée est implantée au cœur du grand marché Ahouangbo, récemment rénové. Le marché surprend (par rapport à d’autres marchés africains grouillant de monde et envahis de marchandises) par son calme et son ordre. Il a l’air propre comme un sou neuf ! Une des rues principales semblent sponsorisées par Maggi, ces bouillons Kub carrés dont les africains sont si friands. Des maisonnettes en dur sont alignées sur plusieurs dizaines de mètres flanquées d’un fronton aux couleurs de la célèbre marque.

Porto-Novo Bénin

Au cours de notre promenade, nous découvrons également :

  • La cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception, érigée en 1854.
  • Juste en face, la place Bayol (du nom du premier gouverneur français de la colonie) et la statue du roi To-fa 1er, dernier roi de Porto-Novo.
  • Le temple Te-Do et siège mondial des Zangbeto, une société secrète interdite aux non-initiés.
  • Le musée Honmé, ancien palais royal, qui raconte la vie des rois de Porto-Novo. Avec la colonisation, les rois ont été dépossédés de leur pouvoir politique. On ne parle désormais plus de rois mais de « chefs supérieurs » qui disposent encore d’un espace réservé au sein de cet ancien palais.
  • Le jardin des plantes et de la nature, créé en 1895 sur le site d’une forêt sacrée. Alors là, gare aux moustiques, pensez à vous enduire de répulsif avant d’entrée dans le parc. Des arbres gigantesques comme l’iroko, le caïlcedrat ou le kapokier sont très impressionnants. Des cercopithèques, des petits singes gris à ventre blanc, se baladent en liberté dans le jardin, à l’affût de nourriture que pourraient leur donner les visiteurs. On a prévu quelques bananes que mes fils leur donnent pour la plus grande joie des singes … et des enfants.
  • Le musée ethnographique Adandé qui dispose d’une belle collection de masques Guélédé, cette société Yoruba qui pratique des danses rituelles à la fin des récoltes et lors d’événements importants

Les Masques Gélédé
Le patrimoine oral Gélèdé a été inscrit en 2008 par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ces masques somptueux sont sculptés par des artistes à partir d’un morceau de bois cylindrique et peints en polychromie. Ils ont des caractéristiques communes aux œuvres Yoruba : les yeux en amande ou encore les trois courtes scarifications sur les joues ou le front. Ils sont constitués de deux parties. La partie inférieure représente un visage de femme. La partie supérieure est liée à la créativité de l’artiste. Des figures d’animaux sont souvent utilisées.

(source : Wikipedia)

Nous avons eu la chance d’en voir à la Fondation Zinsou (dont je vous parle plus loin) ainsi que dans notre hôtel de Cotonou la Maison Rouge (en vente à 300000F pièce). Je n’en ai pas ramené bien qu’ils fassent partie, à mes yeux, des plus beaux masques que j’ai pu voir depuis mon arrivée en Afrique.

Fondation Zinsou Cotonou Benin

Comme je vous l’ai écrit plus haut, une étape à Porto-Novo vaut largement le détour tant il y a à voir. Nous prolongeons l’escapade jusqu’à Adjara, petit village à 10km au nord de Porto-Novo, réputé pour son marché artisanal et notamment ses instruments de musique et ses tams-tams en bois d’iroko. Il est possible de voir les artisans fabriqués ces tams-tams, ce que nous manquons car ils sont tous à la messe le dimanche matin ☹ A la place, nous allons visiter le petit musée ethnologique de la ville, assez modeste, mais proposant quelques belles statuaires d’Afrique de l’Ouest que le conservateur nous présente avec beaucoup d’enthousiasme et de passion !

En fin de journée, nous retournons sur Cotonou et prenons nos quartiers, pour finir en beauté, à la magnifique Maison Rouge, un hôtel de luxe à taille humaine. Le road-trip est définitivement fini. Grand soulagement pour mon mari qui en a bien bavé … Nous allons passer 2 jours tranquilles avant de repartir pour Abidjan.

 

J11 : Cotonou

Entre deux ploufs dans la piscine, nous partons nous promener quelques heures dans Cotonou. Comme beaucoup de métropoles africaines, pas grand chose à se mettre sous la dent. Sanny nous fait faire le tour de la ville pour que nous puissions voir les monuments remarquables notamment les places symboliques de la période de la révolution (le Bénin a connu un régime marxiste-léniniste de de 1974 à 1990 sous Mathieu Kérékou) : la place de l’Etoile-Rouge, la place de Bulgarie et la place Lénine. Le long du boulevard de la Marina s’élèvent plutôt des constructions modernes comme le Centre de Conférences Internationales, une structure conique en aluminium inaugurée par Jacques Chirac en 1995, et le Palais des Congrès, cadeau de la Chine.

Architecture Cotonou Bénin
Mais pour moi, l’incontournable de Cotonou est la Fondation Zinsou, l’unique musée d’Afrique occidentale consacré à l’art moderne. Ouverte en 2005, sous l’impulsion de la famille Zinsou (dont nombre des membres se sont illustrés en politique et en affaires, dont Lionel Zinsou candidat malheureux à la dernière présidentielle face à Patrice Talon), cette fondation est un lieu extrêmement dynamique qui organise plusieurs expositions par an et met en lumière des artistes africains contemporains. Peintures, photos, sculptures, installations … oeuvres multiples et diverses issues de la collection privée des Zinsou ou pas. Elle accueille régulièrement des élèves pour éveiller la jeunesse à l’art. Au coeur de l’actualité, elle prend évidemment part au débat qui secoue actuellement le monde des arts premiers suite à la publication du rapport Savoy-Sarr sur la restitution du patrimoine africain par les musées européens (notamment le Quai-Branly en France). A ne rater sous aucun prétexte à Cotonou.

Pour finir, nous allons faire un petit tour au centre de promotion de l’artisanat, marché artisanal de Cotonou, pour ramener quelques souvenirs. Pendant que je fais du shopping, le reste de la famille s’attable à la terrasse d’un petit maquis situé dans le centre (bon à savoir pour les maris qui n’aiment pas le shopping …). Je n’y ai malheureusement pas trouvé de masques Gélélé mais de belles pièces en bronze, statues de calao, papeterie et poteries.

 

J12 : Cotonou – Abidjan

Dernier jour à Cotonou. Journée repos et détente à l’hôtel. Nous repartons en fin de journée, totalement épuisés mais absolument enchantés par notre voyage.

 

REMERCIEMENTS

Ce voyage n’aurait pas été possible sans notre exceptionnel guide Sanny qui a conçu cet itinéraire, géré les imprévus, s’est adapté à toutes nos demandes – toujours avec le sourire – s‘est occupé de nos enfants lors de certaines visites qui ne les intéressaient pas, a pris le temps de nous parler son pays, a cherché sans relâche les lions de la Pendjari et j’en passe! Un immense MERCI à lui et son équipe pour nous avoir fait découvrir le Bénin dans les meilleures des conditions.
Pour le contacter : https://lebelierhotel.wixsite.com/lebelier.

A noter enfin que j’ai eu la chance de rencontrer Sanny grâce à l’agence Evaneos qui est une plateforme de mise en relation de voyageurs et d’agents de voyage locaux, experts de leur pays, et qui conçoivent des itinéraires 100% sur mesure. Cette expérience a été tellement positive que j’ai refait appel à Evaneos pour notre prochain voyage en Ouganda en février !

Tous les hôtels, auberges et restaurant cités dans cet article sont décrits plus largement dans l’article Itinéraires et bonnes adresses.

 

Avec tout cela, j’espère vous avoir convaincu d’inscrire le Bénin sur votre wish-list !!! Bon voyage aux futurs visiteurs de ce pays ! Et comme toujours, si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager sur Pinterest en cliquant sur l’une des deux images ci-dessous !

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Partir au Bénin : itinéraires, informations pratiques et bonnes adresses

Nous sommes partis 12 jours au Bénin, en avril 2018, au départ d’Abidjan. Pour nous un saut de puce (1h20 de vol) sans décalage horaire. J’avais choisi cette destination pour sa proximité avec notre nouveau lieu de vie. Mais pas seulement. Désormais  résidente de Côte d’Ivoire, j’avais bien l’intention d’en profiter pour découvrir l’Afrique de l’ouest. Et j’avais aussi promis à mes enfants qu’une fois installés en Afrique, nous ferions des safaris. Le Bénin était donc la destination idéale répondant à toutes les attentes de la famille.

Dans cet article, je vous présente l’itinéraire que nous avons suivi lors de notre road-trip et vous livre toutes les informations pratiques et bonnes adresses pour organiser votre voyage au Bénin.

 Quant aux détails de nos visites, elles sont présentées dans un autre article ici

Grand-Popo Bénin

Tagayé Bénin

Itinéraires au Bénin 

Voici l’itinéraire de notre road-trip :

J1 : Abidjan – Cotonou avec une arrivée en milieu d’après-midi, nous laissant le temps d’aller nous balader le long de la route des pêches.

J2 : Cotonou – Ouidah (1h30 de route via la route des pêches)

J3 : Ouidah – Possotomé – Grand-Popo (2h de route)

J4 : Grand-Popo

J5 : Grand-Popo – Natitingou (10h de route)

J6 : Natitingou –Pays Somba – Cascades de Tanougou – Pendjari (4h de route)

J7 : Pendjari

J8 : Pendjari – Natitingou – Dassa (8h de route)

J9 : Dassa – Abomey – Ganvié – Porto-Novo (4h de route)

J10 : Porto-Novo – Cotonou (1h de route)

J11 : Cotonou

J12 : Cotonou – Abidjan

 Itinéraire Bénin

 

Cet itinéraire n’est pas du tout pas optimal. En fait, nous avions prévu de nous rendre à Natitingou, depuis Cotonou, en avion (mon mari ne voulait absolument pas faire autant de route!). Or notre vol intérieur a été annulé la veille du départ. Nous avons changé nos plans à la dernière minute et décidé de partir en voiture De toute façon, nous n’avions pas d’autre choix,  nos réservations nous attendaient à la Pendjari Safari Lodge et il était hors de question d’annuler notre safari !

En conséquence, nous avons passé 2 jours pleins sur la route avec les enfants, ce qui n’était pas idéal. Si cela avait été planifié avant, nous aurions repensé l’itinéraire,  avec une plus longue halte à Dassa pour randonner dans les 41 collines, visiter le village souterrain d’Agongointo-Zoungodo près d’Abomey ou encore traverser et le site des éléphants d’Alfakoara près de Parakou.

 

Je vous propose donc 2 autres itinéraires, plus optimisés, pour un séjour d’1 ou 2 semaines au Bénin.

 

Une semaine au Bénin

En une semaine, compte tenu des distances et de l’état des routes, mieux vaut vous concentrer sur le sud du pays.

J1 : arrivée à Cotonou

J2 : Cotonou – Ganvié – Porto-Novo

J3 : Porto-Novo – Abomey

J4 : Abomey – Grand-Popo

J5 : Grand-Popo – Ouidah

J6 : Ouidah

J7 : Ouidah – Cotonou

 

2 semaines au Bénin

En 2 semaines, il est possible de traverser le pays du nord au sud.

J1 : arrivée à Cotonou

J2 : Cotonou – Ganvié – Ouidah

J3 : Ouidah – Grand-Popo

J4 : Grand-Popo – Possotomé

J5 : Possotomé – Abomey

J6 : Abomey – Dassa – Parakou

J7 : Parakou – Alfakoara (éléphants)

J8 : Alfakoara – Natitingou

J9 : Natitingou – Pays Somba – Cascades de Tanougou – Pendjari

J10 : Pendjari

J11 : Pendjari – Natitingou – Djougou

J12 : Djougou – Porto-Novo

J13 : Porto-Novo – Cotonou

J14 : Cotonou

 

Informations pratiques sur le Bénin 

Quand partir

Idéalement pendant la saison sèche de mi-décembre à mi-mai. A noter que la réserve nationale de la Pendjari est fermée d’août à novembre pendant la saison des pluies.

Transport

Plusieurs vols quotidiens relient Abidjan-Cotonou avec Air Côte d’Ivoire ou Rwandair.

Un vol quotidien Paris-Cotonou est assuré par Air France.

Sur place, dans les villes, le meilleur moyen de se déplacer est d’utiliser les Zemidjan (ou Zem), les motos-taxis béninoises. Les conducteurs de ces engins sont reconnaissables à leur t-shirt (et non pas gilet) jaune. Pour le prix, tout dépendra de votre capacité à négocier, de préférence avant la course. Compter entre 500 et 2000 F CFA (75 cts à 3€) selon la distance de la course. Pour de plus longues distances, préférer le taxi-brousse. En mode famille, la meilleur option, mais aussi la plus couteuse, reste la location d’une voiture, avec ou sans chauffeur.

Moto taxi Cotonou Bénin

Formalités

Un passeport en cours de validité et un visa. 30000 F CFA pour 30 jours à l’Ambassade du Bénin d’Abidjan (délivré en 1 journée). 50€ depuis la France. Un e-visa est désormais accessible https://evisa.gouv.bj/fr/

Argent 

La monnaie est le Franc CFA (comme en Côte d’Ivoire). 1€ = 655 F CFA.

Santé

Le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire. Il faut aussi prévoir de se protéger contre le paludisme.

Sécurité

Le Bénin est un pays stable politiquement. Néanmoins, comme dans tous les pays de la région, la prudence est de mise : ne pas exhiber vos bijoux et biens de valeur, éviter de circuler la nuit et de participer à de grands rassemblements.

 

 

Adresses et coups de coeur 

 

Cotonou

  • La Maison Rouge : hôtel de luxe situé à 5 minutes de l’aéroport, véritable havre de paix où nous avons passé 2 jours pour nous (re)poser à la fin de notre road-trip. Des chambres familiales ultra spacieuses et design, une piscine, un restaurant. Inclus un petit-déjeuner buffet à tomber. Il s’agit d’une boutique-hôtel donc si le cœur (et le porte-monnaie) vous en dit, vous pouvez acheter les œuvres d’art exposées dans les pièces communes et les chambres. Et cerise sur le gâteau, c’est un dépôt-vente de tisane d’Artemisia (3000F le sachet de 40g, ce qui correspond à une cure d’Artemisia en cas de crise de paludisme). Chambres à partir de 96000F/nuit.  http://hotel-benin-maison-rouge-cotonou.com/

Maison Rouge Cotonou Benin

Maison Rouge Cotonou Benin

  • La Maison de Canelya : une petite maison d’hôte au coeur du quartier de Fidjérossé, où il fait bon vivre. Située dans un quartier calme, proche de la plage et des boutiques branchées de Cotonou. Tout le confort, et la convivialité, pour un tarif très abordable (à partir de 13000F/nuit). Petit-déjeuner en supplément, servi sur le toit-terrasse de la maison. Restaurant-bar dans le jardin qui propose des animations en soirée. http://www.lamaisondecanelia.com/
  • Les bars et maquis le long de la Route des Pêches 

 

Porto-Novo

  • Le centre Songhaï : ce n’est pas le plus joli des logements mais un endroit passionnant à découvrir. Ce centre étant en fait une ferme biologique modèle, « une institution qui vise le développement de l’Afrique à travers la création des villes rurales vertes avec la pratique d’une agriculture intégrée. Il est possible de visiter le centre (tous les jours sauf dimanche) et d’acheter des produits issus de la ferme. Les chambres climatisées sont à 12500F et 45500F/nuit. Une piscine, un cyber-centre et un restaurant sont ses autres atouts.   http://www.songhai.org/index.php/fr/

 

Ouidah

  • La Casa del Papa : un hôtel super kids-friendly au bord de l’océan. Des bungalows colorés avec vue mer ou lagune. Un restaurant, 2 grandes piscines. Et de nombreuses activités : kayak, paddle, mini-golf. Un endroit confortable et chaleureux où vous pouvez aisément passer quelques jours « au vert » pour des vacances familiales tranquilles. Chambres à partir de 42000F/nuit. https://casadelpapa.com/fr/accueil/?v=3ba0f40775d6

 

  • Le café du musée Zinsou : au sein du musée du même nom, un café-boutique trendy qui sert une cuisine élaborée et originale. Idéal pour faire une pause avant de continuer d’explorer la troublante ville de Ouidah. http://fondationzinsou.org/cafe-boutique/ 

Musée Zinsou Ouidah Bénin

Possotomé

  • Chez Théo : un hôtel-restaurant qui borde le lac Ahémé. Bungalows sur terre pour dormir et sur pilotis pour manger. Bonne cuisine et vue somptueuse sur le lac. Nous n’y avons pas dormi mais j’ai néanmoins pu jeter un œil aux chambres qui avaient l’air tout à fait correct. Une bonne étape pour qui souhaite explorer plus avant les alentours du lac et assister à une cérémonie vaudou. http://www.chez-theo.com/main.php?page=0

Chez Theo Possotome Benin

Grand-Popo 

  • Hôtel Awale Plage : de charmants bungalows (ventilés à 20000F ou climatisés à 27000F/nuit)  éparpillés au milieu d’une nature luxuriante, une petite piscine pour se rafraîchir après la journée de visite. Et un super « Jungle Beach Bar en surplomb de la plage pour siroter un cocktail ou un jus de fruits frais face à l’océan. https://www.hotel-benin-awaleplage.com/ 

Awale Plage Grand-Popo Benin

  • Auberge de Grand-Popo : l’autre adresse sympa de Grand-Popo, située à proximité du centre de protection des tortues. Le bâtiment principal est une ancienne bâtisse coloniale restaurée. A côté, une paillotte abrite un restaurant qui sert une bonne cuisine (même si le service est un peu long). Chambres de 17000F à 32000F/nuit.  https://www.voyageurbenin.com/auberge-de-grand-popo-hotels-benin

 

Réserve de la Pendjari

  • Pendjari Safari Lodge : une splendide éco-lodge au coeur de la réserve, gérée par African Parks, qui propose 5 tentes avec salle de bains, douche, WC individuels, terrasse privative, WIFI et ayant vue sur une mare où viennent se désaltérer les animaux. Chambre simple à 50000F et double à 70000F. Petit-déjeuner (4000F) servi au restaurant panoramique, en face de la mare. Restaurant (menu à 8500F) pour se régaler le midi entre deux game drives. https://www.pendjari-lodge.com/

Pendjari Safari Lodge

  • Hôtel Pendjari : l’autre hébergement de la réserve, désormais aussi géré par African Parks et récemment rénové. Nouvelles chambres avec portes en verre et vue sur la savane à 50000F la nuitée et nouvelle piscine. Chambre standard à 30000F.

 

Natitingou

  • Hôtel Tata Somba : petit hôtel sans prétention, doté d’une piscine (mais qui était en panne pendant notre séjour) et d’un restaurant. Rien d’extraordinaire mais accueil très chaleureux Chambre double à 31000F. https://hoteltatasomba.5web5.com/
  • Hôtel le Bélier : charmant petit hôtel de 6 chambres, à l’écart des grands axes, détenu par notre guide Sanny. Il a construit lui même cet endroit pour pouvoir accueillir les touristes qu’il accompagne à travers le pays, les bénévoles qui viennent travailler pour son association l’EDeCT … Bref un hôtel modeste mais où vous serez accueilli comme des rois et où vous pourrez bénéficier des services de Sanny pour construire votre circuit ou louer un véhicule. https://lebelierhotel.wixsite.com/lebelier

 

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Le lac rose est-il vraiment si rose ?

Le lac rose est vraiment rose… enfin parfois ! Ses teintes varient du mauve au rose, en passant par le orange, selon la saison, l’heure de la journée et la météo. Il est très rose pendant la saison sèche, plutôt en milieu de journée, lorsque le soleil est à son zénith. Mais au delà de ce phénomène naturel exceptionnel, même si vous n’avez pas la chance de le voir complètement rose (ce qui a été mon cas), sa visite reste un incontournable de tout voyage au Sénégal. Elle vous offrira un premier aperçu du désert sahélien. Et surtout vous plongera, l’espace de quelques heures, dans le quotidien pas toujours rose des « forçats du sel », hommes et femmes venus de toute l’Afrique pour récolter le fameux « or blanc ».

Femmes du lac rose Sénégal

Pourquoi le lac rose est-il rose ?

Le lac Retba (le vrai nom du lac rose) est devenu rose il y a 40 ans ! Mais il n’est pas le seul ainsi coloré. Il existe de nombreux lacs roses à travers le monde. Ces lacs ont tous en commun d’avoir une teneur en sel très élevée.

C’est le cas du lac sénégalais qui affiche un taux de 380 grammes par litre, soit plus que la Mer Morte (275g/l) et dix fois plus que l’eau de mer (35g/l). Et dans cet environnement hyper-salin, des organismes microscopiques appelés « cyanobactéries » prolifèrent et fabriquent, surtout par temps de vent sec, un pigment rouge afin de résister à cette concentration de sel.

Pirogues du lac rose Sénégal Lac rose Sénégal

Un lac de renommée mondiale

Le lac Retba est probablement le plus célèbre de tous les lacs roses. Ce grand lagon de près de 4 km², entouré de dunes, est situé à 45 km au nord-est de Dakar, à quelques centaines de mètres de l’océan Atlantique, sur le territoire du village de Sangalkam.

Il était l’ultime étape du rallye Paris-Dakar, lorsque celui-ci se déroulait en Afrique jusqu’en 2008. Pendant des années, il a donc bénéficié de la notoriété de la course automobile. Aujourd’hui, même si les 4×4 ont déserté, il reste un haut-lieu touristique. Il est inscrit sur la liste indicative du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2005.

Une vie pas si rose

Le lac rose est aussi une zone économique d’importance grâce à ses activités salinières. En effet, depuis les années 70, son sel est exploité et exporté dans toute la sous-région (Mali, Burkina Faso, Niger, Togo, Côte d’Ivoire …).

Mais la vie des travailleurs du sel est bien loin d’être aussi rose que la couleur du lac qu’ils exploitent. Souvent saisonniers, ils viennent des pays alentours, le temps d’une ou plusieurs années, pour gagner de l’argent, éponger leurs dettes, se remettre à flots et tout simplement survivre.

L’eau du lac étant extrêmement corrosive, ils s’enduisent le corps de beurre de karité pour se protéger la peau.

Les tâches sont soigneusement réparties entre hommes et les femmes.

Les premiers sont chargés de l’extraction du sel. Ils commencent leur labeur très tôt le matin, se rendent au centre du lac, là où la profondeur est maximale (3 mètres dont 1,50 de croûte de sel). Les « racleurs », comme on les appelle,  s’immergent dans l’eau et cassent les blocs de sel à l’aide d’un bâton, qui leur sert aussi de rame, puis utilisent une pelle un tamis pour l’extraire, le trier et le charger sur leur pirogue. Une fois la pirogue remplie, ils la ramènent sur la berge. Ils effectuent en moyenne 5 voyages par jour.

Puis c’est au tour des femmes d’entrer en jeu. Leur rôle consiste à décharger les embarcations. Elles remplissent des bassines contenant jusqu’à 30kg de sel, les portent sur la tête puis les déversent sur la rive du lac, formant petit à petit des monticules d’or blanc. Elles déposent un coquillage sur le bord de la pirogue pour chaque aller-retour effectué. Elles sont rémunérées en sel et ont « le privilège » de le vendre en premier lorsque les acheteurs se présentent. 3 pirogues déchargées par jour équivalent à 3 tonnes de sel. Elles peuvent garder 1/6 de ce volume soit 500 kg. A raison de 25 F CFA le kg, elles gagnent 12500 F CFA  (environ 19€) pour 100 bassines.

Femmes du lac rose Sénégal

Femmes du lac rose Sénégal

Femmes du lac rose Sénégal

Femmes du lac rose Sénégal

Près de 60 000 tonnes de sel sont extraites chaque année. Des tas de sel s’étendent à perte de vue en l’attente des camions qui les conduiront dans les usines de traitement. Le sel du lac Retba étant dépourvu d’iode, il n’est pas consommable en l’état.

 

Un lac en danger

La visite du lac rose est vraiment bouleversante. Je m’attendais à admirer une curiosité naturelle et à faire une petite baignade insolite dans de l’eau salée. Au lieu de quoi j’ai découvert une autre facette du site, que j’ignorais totalement, particulièrement douloureuse pour les travailleurs du sel. Notamment ces femmes courageuses qui ont le corps meurtris par le soleil, le sel et le poids qu’elles portent sur la tête à longueur de journée, tout en étant scrutées et prises en photo par des touristes. J’espère très humblement leur rendre hommage à travers mon témoignage.

De plus, cette manne qui attire tant d’africains est en péril. A cause de la surexploitation, le lac ne cesse de rétrécir. Aujourd’hui, sa longueur est de 4,5 km sur 800 mètres de large environ. Sa superficie est passée de 32 km² à 4 km² en quelques années. Si rien n’est fait pour réguler l’activité, le lac rose risque donc de disparaître d’ici une vingtaine d’années. Comment trouver un équilibre entre activité économique et sauvegarde de l’écosystème, tel est une fois encore l’enjeu qui doit être relevé pour sauver le lac Retba.

Pirogue du lac rose Sénégal

 

 

INFORMATION PRATIQUES

  • Vous pouvez passer la journée au bord du lac rose. De nombreuses activités sont proposées. La principale – et incontournable – consiste à faire une balade en pirogue sur le lac pour rejoindre l’autre rive et observer le rituel des travailleurs du sel. Un guide vous accueil à la sortie du bateau pour vous accompagner dans cette visite passionnante mais aussi très émouvante.
  • Vous pouvez évidemment y acheter du sel !
  • Vous pouvez aussi faire une balade à pied, à cheval ou en quad à travers les dunes pour aller admirer l’océan et ses impressionnantes vagues. C’est une première rencontre avec le désert avant de poursuivre plus loin vers le désert de Lompoul et bien sûr encore plus au nord vers le Sahara.
  • Vous pouvez déjeuner sur place. De nombreux restaurants sont répartis autour du lac. Je recommande tout particulièrement le Bonaba Café qui sert une cuisine simple et délicieuse. Et organise pour vous les activités que vous souhaitez. Possibilité de se baigner dans le lac, quelques minutes seulement, sinon l’eau salée aura raison de votre peau. De l’eau claire dans des bidons est à disposition ensuite pour bien vous rincer !

Bonaba Café lac rose Sénégal

  • Si vous venez Dakar, vous pouvez vous arrêter, en chemin au village des tortues de Sangalkam pour admirer la tortue Sulcata ou sillonnée, la plus grosse tortue terrestre vivante en Afrique. Ce centre a mis en place, depuis de nombreuses années, un programme de sauvegarde des tortues qui sont in fine relâchées dans la réserve de Katané, dans le nord-est du Sénégal. Très belle visite sur le site d’un ancien jardin botanique (fondé par Théodore Monod) luxuriant, très instructive et très pédagogique.

Tortues Sangalkam

 

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Lac Rose Pinterest

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Les Manguiers de Guéréo : luxe, calme et volupté au bord de la Somone

Où dormir sur la très touristique Petit Côte sénégalaise ? Loin de la frénésie de Saly-Portudal et de ses gigantesques resorts se niche une nouvelle éco-lodge au sein d’une nature préservée : les Manguiers de Guéréo. Bien plus qu’un hôtel de luxe, ce petit coin de paradis met tous vos sens en éveil et invite à prendre le temps de contempler une nature fascinante. entre mangrove, savane et forêt tropicale.

Entrée Manguiers Guéréo

  

Un site naturel d’exception pour l’observation et la photo

Notre arrivée fut nocturne et l’obscurité ne nous laissa rien présager de ce qui nous attendrait le lendemain matin. Après une nuit très reposante, je fis ce que je fais toujours en premier lorsque j’arrive dans une chambre d’hôtel : ouvir les rideaux. Et je découvris alors une nature luxuriante à perte de vue, des fleurs de toutes les couleurs et des centaines (milliers ?) d’oiseaux qui, à défaut de se laisser entrevoir, avaient pris possession de l’espace sonore. Un peu comme le « bruit d’oiseau » des radio-réveils mais en 1000 fois mieux !!

Et tout cela n’était que le début.

La lodge est en fait une réserve naturelle dédiée à l’observation de la faune et de l’avifaune.

Entre deux plongeons dans la somptueuse piscine qui offre un point de vue panoramique sur la lagune de la Somone, empruntez les chemins de traverse, ouvrez grand vos yeux et vos oreilles, faites taire vos enfants (si possible) et partez à la découverte des animaux qui peuplent la réserve.

L’un des plus beaux spots se situe à l’extrémité d’une passerelle de 130 m qui traverse la mangrove et mène à un observatoire sur pilotis. Sur le chemin, observez bien les palétuviers pour dénicher les crabes-violonistes qui se cachent entre leurs racines. Et une fois au bout, la vue est imprenable sur la Somone. Idyllique lors du coucher du soleil !

En quittant la passerelle, soyez attentifs et portez votre regard au loin. Vous verrez peut–être un singe traverser le chemin à toute allure. Nous en avons aperçu plusieurs lors de notre promenade. Ils sont plutôt peureux, nous pouvions les observer de loin mais ils s’enfuyaient dès que nous approchions d’un peu trop près.

Autre observatoires à ne pas manquer: la tour de l’Acacia qui surplombe la forêt et offre une vue à couper le souffle sur la réserve. Egalement la Tour du Coin, le long du mur d’enceinte, qui permet de scruter la savane herbacée et parfois d’observer les chacals qui sortent de la mangrove pour aller chasser.  Nous avons eu la chance de dingue d’en voir plusieurs au petit matin.

Chacal Sénégal

En tout, ce sont 11 observatoires disséminés aux quatre coins du parc, perchés dans la canopée ou nichés dans la lagune, qui accueillent les plus patients et silencieux des naturalistes et amoureux de la nature.

 

 

Un séjour de rêve dans un Eden tropical

Les Manguiers de Guéréo sont aussi un endroit d’exception pour se relaxer et se déconnecter (c’est le cas de le dire car le wi-fi n’est pas disponible dans les chambres). Au programme : partie de pétanques sous les manguiers, nage dans la piscine à débordement (ou dans votre piscine privée si vous optez pour la Suite Supérieure) et siesta sur les transats.

Les chambres familiales sont très spacieuses et élégamment décorées. Un peu partout des paniers tressés en raphia, typiquement sénégalais. Des pintades noires à pois blancs en bois (en vente à la réception). Et des couleurs douces.

Le restaurant se situe au centre de la lodge. Il propose un menu à la carte, des formules en demi-pension ou pension-complète. La cuisine est authentique, faite avec des produits locaux, des légumes et des fruits bios issus des vergers et potagers de la réserve. Le petit-déjeuner est tip top. Il y a des crêpes, du Nutella et du jus d’orange pressé, ce qui constitue mon podium d’excellence. Egalement des viennoiseries et petits pains croustillants, des omelettes, des céréales, de la charcuterie, des fruits frais …

 

Attablé autour d’un verre ou d’un succulent repas, vous pourrez continuer d’observer la faune locale : les varans qui serpentent entre votre jambe à la recherche d’une petite gourmandise puis partent se cacher dans les buissons, les tisserands gendarmes qui pépient à longueur de journée, enfin les calaos à bec rouge si chers à mon cœur qui viennent souvent grignoter aux abords du restaurant.

Varan Manguiers Guéréo

Le point de départ pour découvrir la région et plus encore

Une fois les batteries bien rechargées, vous pouvez partir à la découverte de la région au départ des Manguiers de Guéréo. Soit via les excursions organisées par la lodge (super catalogue à disposition mais assez cher) ou par vos propres moyens en louant une voiture.

A proximité de l’hôtel :

  • le village de Guéréo
  • la lagune de la Somone et sa merveilleuse avifaune
  • la forêt de baobabs
  • la réserve de Bandia
  • le parc Accro-Baobab
  • les plages de la Petite Côte

Un peu plus loin :

  • le village de pêcheur de M’Bour
  • le baobab sacré de Fadial
  • l’île aux coquillages de Joal-Fadiouth
  • le Sine Saloum
  • et Dakar au nord …

Encore plus loin, les Manguiers de Guéréo organise des excursions de 1 à 5 jours et propose de vous emmener jusqu’au parc national du Niokola-Koba (8h de route), sur les rives sauvages du fleuve Gambie ou encore au pays Bédik et Bassari (région du sud-est). Parfait pour un séjour clé en main si vous avez envie de vous laisser porter.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Depuis l’aéroport Dias, prenez l’autoroute jusqu’à M’Bour, suivez les panneaux direction Guéréo empruntez une piste d’une dizaine de kilomètres, slalomez entre les ânes et les dos d’ânes et traversez le village de Guéréo. Il y a des panneaux indiquant la lodge un peu partout dans le village.
  • Tarifs : de 65000 F CFA pour la chambre confort à 183 000 F CFA pour la suite supérieure avec piscine privée. Réservation en ligne sur le site Internet www.lesmanguiersdeguereo.sn ou par téléphone au +221 77 930 97 33
  • Il est aussi possible de juste déjeuner à la Lodge (compter 15 à 20000 F CFA par personne) pour profiter de la piscine et découvrir les sentiers naturalistes.

 

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Manguiers de Guéréo Pinterest

 

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Au cœur du Sine Saloum

La région du Sine Saloum se trouve au nord de la Gambie et au sud de la région Petite-Côte. Donc très facile d’accès depuis la Somone ou Saly-Portudal. Sa superficie est de 180 000 hectares. C’est dans cette région naturelle que se trouve le Parc National du delta du Sine Saloum, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Le delta est formé par la confluence de deux fleuves, le Sine et le Saloum, mais également par un bras de mer qui laisse entrer l’eau salée profondément dans les terres car le débit des deux fleuves est assez lent.

Les méandres du delta invitent à s’enfoncer à l’intérieur des « bolongs » pour admirer ses paysages variés, sa faune et sa flore immensément riches, ses îles sauvages, ses marchés colorés et ses petits villages de pêcheurs authentiques. Incontestablement une des plus belles régions du Sénégal !

 

Découverte sur une journée …

Il est possible de passer une journée dans le Sine Saloum au départ de la Petite Côte. Direction Ndangane pour embarquer à bord d’une pirogue multicolore et découvrir le delta. Parmi les immanquables de la sortie :

  • l’île de Mar Lodj où vous pourrez visiter son église ronde abritant une Vierge noire, ainsi qu’une fresque réalisée par un artiste local et assister, le dimanche, à sa messe au tam-tam. Puis faire une pause déjeuner au campement « Bazouk du Saloum » et en profitant pour faire un petit plouf rafraîchissant dans le fleuve.
  • les forêts aquatiques de mangroves pour tenter d’apercevoir quelques crabes qui se cachent au milieu des palétuviers.
  • l’île aux oiseaux et son incroyable avifaune : hérons goliath, aigrettes, balbuzars, ibis, cormorans ….

Heron Sine Saloum Sénégal Palétuviers Sine Saloum Sénégal

Ibis Sine Saloum Sénégal

Heron Goliath Sine Saloum Sénégal

Si vous optez pour le sud, depuis Palmarin, vous pouvez partir à la découverte du village de Djifer en empruntant une route de terre étroite. Entre océan et lagune, vous aurez peut être la chance d’apercevoir les dauphins ou des lamantins qui habitent le delta.

Le Sine Saloum se découvre aussi par voie de terre, en quad, à cheval ou en charrette traditionnelle. Une autre perspective sur le parc et la vie des Sérères qui le peuplent.

 

… ou plusieurs jours

Evidemment le Sine Saloum se prête à un séjour de quelques jours. Ainsi vous pourrez découvrir les différentes facettes du delta et profiter du calme et de la sérénité des lieux à la tombée de la nuit !

Si vous souhaitez passer une nuit sur place, voici une liste d’hébergements proposés par le site Au Sénégal.

Ci-dessous le Campement du « Bazouk du Saloum » sur l’île de Mar Lodj.

Aux portes du Sine Saloum : l’île aux coquillages de Fadiouth …

Si vous venez de Dakar ou la Petite Côte, ne manquez surtout pas le village des coquillages de Joal-Fadiouth !

Le premier président du Sénégal, Leopold Sedar Senghor, a grandi à Joal.  Vous pouvez y visiter la maison de ses parents transformée en musée. Mais c’est bien l’étonnante île de Fadiouth qui mérite vraiment le détour !

Joal Fadiouth Senegal

Rendez-vous à l’extrémité du village, au lieu-dit le Finio, pour vous garer et demander un guide à l’office du tourisme. Ici, tout est bien structuré par un syndicat d’initiative sérieux qui fait appel à des guides qui connaissent bien l’histoire de leur village. Et comme l’île n’est pas trop fréquentée, ils prennent le temps qu’il faut pour vous expliquer tout ce que vous avez envie de savoir (contrairement à la réserve de Bandia par exemple).

L’île est accessible soit en pirogue soit à pied, via la passerelle en bois de 500 m inaugurée en 2002. A marée basse, il paraît qu’elle surplombe le terrain de foot.

Passerelle Joal Senegal

Surnommée l’île aux coquillages, Fadiouth est en fait une île artificielle formée par l’amoncellement de coquillages au fil des siècles. Toutes ses ruelles sont pavées de millions de petits coquillages blancs.

Des 5000 habitants, 90% sont catholiques et 10% musulmans, soit le contraire du reste du pays. Et le village se targue de n’avoir aucun problème inter-religieux, même de célébrer des mariages mixtes. Son cimetière est le seul cimetière mixte du pays.

Le dimanche matin, la messe est célébrée en français, sérère et wolof dans l’église Saint François-Xavier dont les chants résonnent au son des tams-tams dans tout le village ! De nombreux sanctuaires chrétiens ornent les rues, comme ce calvaire sur la place principal du village face au baobab sacré de 800 ans.

Des enfants qui courent partout, des étals de poissons fumés, des boutiques artisanales (pour touristes), des amas de coquillages vides ou encore des cochons d’élevage constituent le paysage de cet endroit atypique et ô combien sympathique. Dans chaque quartier, des maisons à palabres couvertes réunissent jeunes et anciens pour jouer, discuter et refaire le monde. Les habitants vivent de la pêche mais surtout de l’agriculture.

Rue Joal Fadiouth Senegal

Joal Fadiouth Senegal

Palabres Joal Fadiouth Senegal

… et son cimetière marin

La visite du village se clôt avec le cimetière aux coquillages qui occupe une petite île en face à Fadiouth, également accessible par un pont. Les tombes catholiques se distinguent par leur croix blanche. Elles sont recouvertes de coquillages. Plus loin au fond, les sépultures musulmanes. Depuis le sommet de la butte, on profite d’une très belle vue du village.

Cimetière Joal Sénégal

Au retour, vous pouvez emprunter une pirogue à perche qui vous ramènera à Finio en faisant un stop à la petite île qui abrite les anciens greniers à mil. Ces derniers s’aperçoivent aussi aisément depuis la passerelle qui relie le village au cimetière.

Cimetière Joal Sénégal

Grenier à mil Joal Fadiouth SenegalAprès Bandia et la Somone, ce cimetière atypique occupe la 3e place du Top 3 de mon fils des vacances au Sénégal. C’est dire si cette promenade à Fadiouth est à faire avec des enfants !!

 

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