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2018 en voyages et en images

En ce début d’année 2019, à défaut de (bonnes) résolutions, je me suis amusée à dresser un Best Of de l’année écoulée. La première passée intégralement en Côte d’Ivoire. Retour en mots et en images sur 12 mois intenses entre découvertes, surprises et enchantements.

Janvier : Ghana

Première escapade en dehors des frontières ivoiriennes. Direction le Ghana, pays frontalier de la Côte d’Ivoire et premier pays d’Afrique à avoir obtenu son indépendance en 1957 sous la houlette de Kwame Nkrumah. Et pour la première fois, un voyage au cœur de l’histoire de l’esclavagisme le long l’ancienne Côte de l’Or. Une grande « claque » prise lors de la visite des forts de Cape Coast et d’Elmina. Et une sensationnelle immersion, à 90 mètre de haut, dans la forêt tropicale du Kakum National Parc.

Cape Coast Ghana

Kakum Ghana

 

Février : Tiassalé, Côte d’Ivoire

Après Yamoussoukro fin 2017, nous poursuivons notre découverte du centre de la Côte d’Ivoire avec une escapade à Tiassalé. Cette bourgade, située à 120 kilomètres au nord d’Abidjan, est réputée pour ses hippopotames qui promènent leur croupe massive (le mâle pouvant peser jusqu’à 4,5 tonnes) dans le fleuve Bandama. A bord d’une chaloupe pour le moins de fortune (heureusement nous étions parti en équipe et disposions d’une écope pour 2 embarcations !!), nous sommes partis à l’aventure pour tenter d’observer l’un des mammifères les plus gros et dangereux de la planète. Bilan : 2 hippopotames vaguement aperçus au loin. Ce jour-là, Gloria et ses comparses avaient décidé de rester cachés sous un épais tapis de jacinthes d’eau. Une balade au cœur de la nature verdoyante et sauvage qui reste néanmoins splendide avec ou sans hippo.

Tiassalé

Tiassalé

 

Mars : Abidjan, Côte d’Ivoire

Pas de visite extravagante ce mois-ci. Juste prendre le temps de casser la routine du quotidien pour aller à la rencontre de la cité qui m’accueille depuis 1 an et demi maintenant. Une galerie d’art contemporain qui met à l’honneur de grands artistes africains, le maquis qui sert les meilleures langoustes de la ville, le musée des civilisations de Côte d’Ivoire ou encore le marché de Treichville. A la conquête d’Abidjan !

 

Avril : Bénin

Un road-trip de 12 jours qui restera inoubliable. Une plongée au cœur de l’Afrique de l’Ouest, de sa culture, de ses paysages, de ses habitats traditionnels. Et aussi notre premier safari en famille au sein du Pendjari National Park. Magique !!!

Ganvié Bénin

 

Mai : Grand-Lahou, Côte d’Ivoire

En route vers l’ouest de la Côte d’Ivoire, toujours dans la région des lagunes, à 200 km d’Abidjan. Une contrée moins plébiscitée que Bassam ou Assinie, ce qui la rend encore plus attirante. Une escapade comme je les aime, plutôt improvisée et donc pleine de surprises !! Parmi elle, la rencontre avec Ponso, le chimpanzé solitaire, et la balade sur l’île de Lahou-Plage, une cité en sursis ravagée par les flots et l’érosion.

Grand-Lahou CIV

 

Juin : Bingerville, Côte d’Ivoire

A quelques kilomètres d’Abidjan, autant dire à domicile, une commune qui mérite vraiment le détour et qui permet d’échapper au tumulte abidjanais. Au programme : une incursion dans le Musée Combes pour admirer les majestueuses têtes en bois sculptées par Combes et ses élèves, une pause à la brasserie « Chez François » pour déjeuner à la bonne franquette,  un une promenade – à pied – dans le Jardin Botanique pour digérer et prendre une grande bouffée d’air pur et enfin, en repartant, un arrêt au jardin de Bonafos pour acheter une magnifique orchidée.Jardin botanique Abidjan

 

Juillet / Août : France

Retour au bercail pour vivre pleinement la Coupe de Monde de Football et savourer la victoire des Bleus avec famille et amis !!! Cet été, le premier depuis mon installation en Côte d’Ivoire, est l’occasion de renouer avec mes autres « chez moi » : Marseille – mon port d’attache – et la Provence où vit ma belle-famille, Vannes et la Bretagne où vit ma maman, Toulouse ma ville de cœur où j’ai vécu quelques mois et pour finir Paris afin de passer un peu de temps avec quelques amies qui me manquent.

Ete 2018 France

Le Port d’Auray (Morbihan) – Mon fils le jour de la finale de la Coupe du Monde de football – Le Jardin des Plantes (Paris) – Le Capitole (Toulouse) – Les îles du Frioul et la grande bleue (Marseille)

 

Septembre : Grand-Bassam, Côte d’Ivoire

Bien heureuse de rentrer à la maison après 8 semaines de nomadisme et de retrouver ma chère en Côte d’Ivoire !! Pour reprendre les bonnes habitudes, direction Grand-Bassam. Et cette fois, j’ai vraiment envie de me plonger dans son histoire. C’est donc aux côtés d’un guide professionnel – travaillant pour le Musée National du Costume – que nous arpentons les ruelles de l’ancien quartier France pour en apprendre davantage sur le passé tumultueux de l’ancienne capitale ivoirienne. Et tenter de mettre à jour les secrets si bien gardés par les bâtisses coloniales abandonnées.

Musée Bassam

Bonus : envol du Calao et lancement officiel de mon blog ☺

 

Octobre : Sénégal

Embarquement pour un voyage 100% plaisir entre la Petite Côte et Dakar. Un gros coup de cœur pour le pays le plus touristique d’Afrique de l’ouest très facile à visiter mais qui reste néanmoins sauvage et tranquille. Entre la faune de la Somone, du Sine Saloum et de la réserve de Bandia, l’émerveillement est au rendez-vous tout au long de ce petit road-trip. Et cerise sur le gâteau, quelques jours à Dakar, dans le village de N’Gor face à la mer. Et évidemment une escale émouvante sur l’île de Gorée. Définitivement LE voyage à faire en famille en Afrique !!

Renaissance Dakar Sénégal

Bandia Senegal

Novembre : Assinie et les îles Ehotilés, Côte d’Ivoire

Retour à Assinie la belle et ses plages de rêves. Entre deux baignades, nous en profitons pour naviguer sur la lagune Aby et découvrir, au fil de l’eau, l’archipel des îles Ehotilés : son avifaune exceptionnelle, sa nature luxuriante et ses vestiges du passé.

Iles Ehotilé Assinie

 

Décembre : Jacqueville, Côte d’Ivoire

Nouvelle excursion vers l’ouest d’Abidjan. Jacqueville est l’endroit idéal pour passer une journée au vert et se retrouver face à l’océan sans trop s’éloigner de la capitale. Un autre joyau colonial ivoirien, même si les vestiges y sont moins nombreux et moins bien conservés qu’à Bassam. Et une alternative à Assinie pour passer une journée au bord de la mer et surfer sur des vagues déchaînées !

Jacqueville CIV

 

Indéniablement une des plus belles choses de la vie d’expat : avoir cette chance inouïe (à mes yeux) de pouvoir découvrir un pays en profondeur et se retrouver dans des endroits « exotiques », c’est-à-dire inconnus et déroutants, en un claquement de doigt. Faire de chaque escapade, au coin de la rue ou ailleurs, une aventure – surtout en Côte d’Ivoire où l’improvisation est souvent de mise !! Tout simplement avoir le temps d’observer, d’apprendre, de comprendre et d’aimer ce qui est devenu, par le hasard de la vie, mon nouveau « chez moi ».

A ce titre, mon année 2018 a donc été particulièrement riche et dense. Mais à n’en pas douter, 2019 le sera aussi !!!

Les projets ne manquent pas :

  • Evidemment continuer à faire vivre ce blog, écrire des récits de voyage et vous donner envie de découvrir, à votre tour, la Côte d’Ivoire et l’Afrique.
  • Poursuivre ma découverte de la Côte d’Ivoire – que j’ai finalement peu explorée en 2018 – et notamment visiter Grand-Béréby et ses magnifiques plages, la région de Korogo au nord et aussi Bouaké au centre (la 2ème ville du pays).
  • Repartir en safari car certes l’Afrique ce n’est pas QUE des animaux sauvages mais c’est aussi cela !! Départ d’ors et déjà programmé le 14 février, vers « la Perle de l’Afrique » : l’Ouganda.
  • Faire un voyage de ouf avec mon mari pour célébrer nos 15 ans de mariage !!! J’essaye de lui « vendre » un trip au Rwanda pour aller observer les gorilles dans la brume mais pour l’instant, il n’est pas convaincu …
  • Me laisser porter, saisir les opportunités, qui sait ce que l’avenir me/nous réserve n’est ce pas ???

 

Je vous souhaite également de vivre pleinement cette nouvelle année, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ses réjouissances et ses désillusions. Ce qui compte à la fin, c’est de profiter de ce qui nous entoure et de prendre soin de ceux qui nous sont proches.

Et vous, quels sont vos projets pour cette nouvelle année ? Avez-vous planifié le voyage de vos rêves ?

Excellente année 2019 à tous !

 

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Le musée des civilisations de Côte d’Ivoire

Le musée des civilisations expose une collection d’objets ethnographiques, archéologiques et iconographiques tels que des statues, des masques, des bijoux, des instruments de musique, des photographies, des poteries, des textiles, … représentatives des 4 principaux groupes ethniques de Côte d’Ivoire.

C’est bien LE musée d’Abidjan. Pas le seul car j’ai découvert récemment qu’il y en avait un à Cocody (dont je vous parlerai une autre fois) mais le plus important et le plus riche. De nombreux experts le considèrent même comme l’un des plus importants musées d’art africain actuels ! Sa collection s’élève à environ 15 000 pièces.

Depuis 1,5 an, le musée renait enfin de ses cendres après une longue période de travaux. Sa fréquentation progresse mais il mérite mieux eu égard à la beauté des œuvres exposées. A travers cet article, j’espère donc vous convaincre d’y aller !! Il possède des œuvres remarquables, témoins du patrimoine matériel et immatériel du pays, et permet d’apprendre pleins de chose sur la Côte d’Ivoire. En plus, vous ferez une bonne action en soutenant ce lieu unique qui contribue à promouvoir la magnifique culture ivoirienne.

 

Renaissance

Le Musée des civilisations de Côte d’Ivoire (MCCI) a pour vocation de présenter la Côte d’Ivoire dans sa diversité et son unité culturelle. Il a aussi un rôle éducatif vis à vis des jeunes générations qui, pour comprendre leur présent, ont besoin de s’imprégner du passé de leur civilisation.

A l’origine, ce musée était un centre artisanal créé par l’administration coloniale en 1942. Il s’est progressivement transformé en centre culturel, d’abord en tant que succursale de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN, basé à Dakar) puis en tant que Centre des sciences humaines En 1972, il devient devenu le Musée national d’Abidjan et a été rebaptisé en 1994.

Trésor national, il a été pillé et sévèrement abîmé lors de la crise post-électoral en 2011. L’équivalent de plus de 6 millions d’euros de pièces aurait été dérobé. Ses portes sont restées alors fermées pendant plusieurs années.

Une première phase de réouverture a donné lieu à quelques manifestations culturelles à partir de 2013. Mais c’est véritablement depuis juillet 2017, en marge des huitièmes Jeux de la francophonie qui se déroulaient à Abidjan, que le musée est de nouveau ouvert au grand public. 20 mois de travaux auront été nécessaires pour le réhabiliter et le mettre aux normes internationales.

La première exposition, toujours visible, s’intitule « Renaissance ». Elle présente une sélection de 300 pièces maîtresses qui retracent 10 000 ans d’histoire de la Côte d’Ivoire, du Paléolithique au 21e siècle.

 

6 espaces d’exposition

Le musée s’articule autour de 6 espaces thématiques : archéologique, Akan, Krou, Gur, Mandé et contemporain. A visiter de préférence dans cet ordre même si votre guide vous propose de démarrer par l’espace contemporain.

Espace archéologique

Quelques vestiges archéologiques mais surtout un majestueux crâne d’un éléphant de 70 ans qui aurait été abattu en 1947 à Bouaflé, près de Yamoussoukro. Dans la vitrine attenante, des objets en ivoire d’un autre temps : peigne, statues, porte-couteau, défenses sculptées à l’effigie de divinités-animaux, etc.Elephant musée civilisations

Espace Akan

Le groupe Akan représente le tiers de la population ivoirienne. Il se répartit en 3 grands groupes : les Akans frontaliers qui vivent à l’est du pays jusqu’à la frontière du Ghana ( N’Zima de Bassam, Essouma, Abron, Agni, Duablin,…), les Baoulés au centre et les Akans lagunaires qui se répartissent d’Abidjan à Grand-Lahou (Abouré, Ebrié, Ehotilés,…).
Dans cette section, vous découvrirez  notamment l’histoire de la reine ashanti Abla Pokou, fondatrice du royaume des Baoulés, qui sacrifia son fils pour sauver son peuple. Les métiers à tisser du pagne Kita, les sièges traditionnels Bia et Kétéklé, les poids Baoulés et diverses monnaies utilisées dans le passé (notamment des coquillages cauris), des statues de maternité, des attributs de pouvoir royaux ou encore un collier en dents de panthère.

Espace Krou

Le territoire des Krou est le sud-ouest ivoirien et une bonne moitié du Liberia. Leur art est dominé par la pratiques des masques, notamment chez les Wè (Wobé et Guéré), célèbres pour leur plastique cubiste qui aurait inspirée Picasso. La musique est aussi un trait culturel de ces peuples.

Admirez notamment la statue Bagnon et la statue Bâchanon qui incarnent respectivement le bel homme et la belle femme chez le peuple Bété. Un somptueux tambour Baclima de plus de 300 ans. Les vêtements traditionnels en raphia tissé et le masque de guerre Téhégla du peuple Guéré.

Espace Gur

Le groupe Gur, ou Voltaïque, occupe le nord de la Côte d’Ivoire mais aussi presque tout le Burkina Faso, le nord du Ghana, du Togo et du Bénin ainsi qu’une partie du Mali. Les Sénoufos constituent la population la plus importante des Gur.
Chez les Sénoufos, l’activité artistique s’exerce autour du Poro et du roi. Le Poro est une société secrète initiatrice dans laquelle les jeunes garçons passent 21 ans (3 fois 7 ans) avant d’être initiés pour devenir des hommes. Une fois initiés, ils peuvent porter le masque Wao, entrer dans la vie active, choisir un métier. Une très belle chaise Sénoufo illustre aussi l’importance de la femme qui est le socle de cette société (les 2 pieds avant de la chaise). Et le calao, symbole absolu de ce peuple, qui incarne le savoir, la discrétion, la fertilité, l’ancrage dans la terre et le respect de la tradition. Une section passionnante à parcourir avec votre guide pour mieux comprendre le fonctionnement de la société Sénoufo. Idéal avant d’entreprendre un voyage à Korogho!

Espace Mandé

Les Mandés vivent dans le nord de la Côte d’Ivoire. Ils sont également présents au Sénégal, Mali, Guinée, Liberia et Sierra Leone. Les ethnies Yacouba et Gouro fournissent l’essentiel des objets d’art de ce groupe. L’art Mandé se compose d’une diversité d’objets et de créations : masques et statuettes, tissage, travail du métal, poterie, vannerie …

Les Gouro sont considérés comme les maîtres sculpteurs de la Côte d’Ivoire. Ils fabriquent les plus beaux masques. Parmi ceux-ci, les masques Zaouli qui vante la beauté de la plus belle femme (mais sont portés par les hommes) ; sa danse et sa musique étant inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. A voir également les masques Zamblé, les masques Gyé des Yaouré et les masques Sévi des Gouro. Enfin un exemple des célèbres pagnes Kamandjé fabriqués dans le village de Sinfra.

 

Pavillon contemporain

Cet espace, plus modeste en quantité, est très intéressant car il met à l’honneur 2 artistes ivoiriens de renommée internationale. Jems Robert Koko Bi est célèbre pour ses sculptures monumentales – certaines étant exposées à la Fondation Donwahi à Abidjan – réalisées à la tronçonneuse et au chalumeau. Une vidéo de 15 minutes raconte la manière dont il travaille, en pleine nature. Le musée présente son projet « Guilty ».Guilty Jems Koko Bi

Le second artiste, Christian Lattier, est surnommé le « sculpteur aux mains nues ». Il réalise des sculptures à partir d’armatures en fer et de ficelles. A voir également, l’original du bureau de Félix Houphouët-Boigny où il a signé la 3e Constitution ivoirienne.

 

Pour conclure, avec son joli jardin parsemé d’oeuvres contemporaines colorées et planté d’arbres centenaires, ses bâtiments coloniaux et son inestimable collection, le musée des civilisations de Côte d’Ivoire est clairement un incontournable à ne pas manquer à Abidjan.

Vous cherchez d’autres idées d’activités ou de sorties à Abidjan ? Découvrez mon Top 10 !

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Musée Civilisations Abidjan Pinterest

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Le musée est situé dans le quartier du Plateau, 32 boulevard Carde, face à la Cité Administrative.
  • Il est ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h30. Mais il est toujours préférable d’appeler avant pour vérifier que le musée est bien ouvert.
  • Les tarifs sont de 500F CFA pour les nationaux, 1000F CFA pour les Africains et 2000F CFA pour les non Africains. Comptez 5000 F CFA pour un guide.
  • Le musée est petit. Prévoir 1h pour la visite. Un peu plus si votre guide prend le temps de rentrer dans les détails.
  • Les photos sont interdites à l’intérieur sauf dans l’espace central.
  • Pour en savoir plus, un très beau livre sur les « Arts premiers de Côte d’Ivoire » d’Apollinaire OCRISSE aux éditions de l’Harmattan est en vente à l’accueil du musée (30000F CFA).

Livre Arts Premiers

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Hôtel mythique, brunch mythique au Sofitel Ivoire

13 ans de vie parisienne sans enfant ont fait de moi une fan inconditionnelle des brunchs (Que faire d’autre le dimanche à Paris quand on est sorti tard la veille et qu’on n’a pas encore de mini-monstres qui vous réveillent à 6h du mat’ ???). A Abidjan, ce sont surtout les grands hôtels de la ville proposent un brunch digne de ce nom. Et parmi eux, le maître absolu, l’hôtel Sofitel Ivoire qui chaque dimanche sert le brunch le plus pantagruélique et, de loin, le plus délicieux de la ville.

Tour Ivoire Abidjan

 

 

L’histoire

Avant de vous parler de cuisine, je vais vous parler de ce lieu emblématique d’Abidjan : l’hôtel Sofitel Ivoire qui, tel un phare, domine la lagune Ebrié et illumine la ville de toute sa splendeur. Car vous l’avez sans doute compris si vous lisez régulièrement ce blog, j’aime raconter des histoires mais j’aime aussi l’Histoire avec un grand H.

Situé au coeur du quartier chic de Cocody, l’hôtel Ivoire n’est pas juste un hôtel de luxe. C’est le symbole d’Abidjan et de son histoire passionnante et tourmentée.

Vue sur hôtel Ivoire Abidjan

Tout commence en 1960 quand le président Félix Houphouët-Boigny, en voyage au Liberia, charge l’architecte Israélien Moshe Meyer (qui avait construit l’hôtel Dukor de Morovia) de construire le plus beau et le plus luxueux hôtel de toute l’Afrique. « Une époque où l’argent coulait à flots grâce au prix élevé du cacao et où le Tout-Paris venait en vacances à Abidjan ». Pendant plus de 3 décennies, l’Ivoire fascine et contribue au rayonnement international d’Abidjan et de la Côte d’Ivoire, symbole du « miracle ivoirien ».

Le grand bâtiment central est inauguré en 1963 et la Tour de 24 étages en 1970. L’hôtel compte alors 750 chambres et suites, quatre restaurants, un palais des congrès, une galerie marchande avec des magasins de luxe, une librairie, une galerie d’art, un cinéma, un bowling, une patinoire, une pharmacie, un supermarché, un casino, une banque, une boîte de nuit, d’immenses jardins, des courts de tennis où se déroulent des tournois internationaux, un lac, des piscines, des bars, etc.

Mais cet âge d’or s’envole vers la fin des années quatre vingt dix avec la crise économique. Les problèmes d’entretien et de salubrité s’accumulent. A l’arrivée au pouvoir de Henri Konan Bédié en 1993, l’hôtel est exsangue et les fonds manquent pour le rénover.

Le coup d’État du général GuéÏ en décembre 1999 puis l’arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo en 2000 sonnent le glas de l’Ivoire. En 2003, les fidèles du président s’installent dans l’établissement qui abrite également les services d’écoute téléphonique de la présidence, une télévision privée et du personnel de l’ONU.  En novembre 2004, il est le théâtre d’une fusillade entre les soldats français, la gendarmerie ivoirienne et des manifestants très hostiles qui fait une dizaine de morts.

L’hôtel ferme ses portes en août 2009. Laurent Gbagbo décide de confier la rénovation de l’établissement à l’architecte libano-ivoirien Pierre Fakhoury (également bâtisseur de la Basilique de la Paix de Yamoussoukro). Le nouvel hôtel Ivoire rouvre  ses portes le 25 novembre 2011. Sa gestion est reprise par le groupe Accor au cours de l’année 2012.

Aujourd’hui, la tour compte 168 chambres, 40 suites et une suite présidentielle, de 124 m2, au dernier étage. Le bâtiment 217 chambres, dont 52 suites et 31 appartements. L’hôtel abrite également un palais des congrès , un business center, un cinéma, un spa, des cours de tennis et une salle fitness, des boutiques, plusieurs piscines, 5 bars et 5 restaurants. Seule la patinoire manque à l’appel (et heureusement car entretenir de la glace en climat tropical n’est plus trop dans l’air du temps).

 

Le brunch

L’hôtel Ivoire est un lieu unique, témoin des grandes heures comme des plus sombres de la Côte d’Ivoire et qui, à l’image du pays, retrouve son lustre d’antan. Il est tout à la fois un lieu de vie, de détente, de rencontre, de plaisir, de culture et de gastronomie !

Le dimanche midi, rendez-vous donc au restaurant La Gourmandise, à l’étage -1 de la Tour Ivoire. Prenez place à l’intérieur, dans une vaste salle climatisée, ou à l’extérieur, face à l’interminable piscine qui serpente au sein d’un luxuriant jardin tropical, pour déguster THE brunch préparé par le chef Jérôme CARTAILLER.

Des rafraichissantes crudités aux savoureux carpaccio de bœuf et de thon, en passant par les salades exotiques, les sashimis et makis et bien évidemment les huîtres, le buffet des entrées est un délice pour les papilles. En particulier pour les miennes qui sont accros au saumon crû et aux fruits de mer.

Côté plats chauds, la sélection est plus classique mais très variée. Un succulent mélange de plats traditionnels ivoiriens et européens. Les plus petits apprécieront tout particulièrement le stand pizza & pasta et les plus grands les langoustes grillées au barbecue.

Brunch hôtel Ivoire Abidjan

Quant au buffet des desserts, il est tout simplement à se damner. Si vous n’avez plus faim, vous pourrez vous contenter de quelques fruits frais. Dans le cas contraire, vous aurez l’embarras du choix entre les viennoiseries, les crêpes, les pâtisseries et crèmes en tout genre. Sans oublier, pour les enfants en manque de glucose, le coin des bonbons !!

Enfin cerise sur le gâteau : la coupe de Champagne. Sans quoi ce prestigieux brunch ne serait pas vraiment un brunch n’est-ce pas ?

Brunch hôtel Ivoire Abidjan

 

Evidemment, le luxe a un prix. Le brunch est à 45000F CFA par personne et 22500F CFA pour les enfants à partir de 6 ans. Il inclut la coupe de Champ’ et l’accès à la piscine. Ce n’est pas donné mais c’est une expérience à vivre au moins une fois à Abidjan !

Avez-vous déjà testé ce brunch ? Qu’en avez-vous pensé ? Et sinon quels sont vos autres bons plans brunch à Abidjan ? Je suis très curieuse de les connaître …

 

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Brunch Sofitel Pinterest

 

Sources : http://akpajamessimon.centerblog.net/3-il-etait-une-fois-hotel-ivoire

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A la conquête du permis de conduire ivoirien !

Quand vous êtes résident étranger en Côte d’Ivoire, vous devez détenir un permis de conduire ivoirien pour avoir le droit de conduire. Après avoir obtenu ma carte de résident, non sans mal d’ailleurs, je me suis donc attaquée à ce 2ème monument de la formalité administrative.

A Abidjan, il y a presque autant de stratégie pour obtenir ce permis que d’expat. Chacun a un « plan » ou un « contact » pour contourner la procédure officielle. Pour ma part, faute de super combine, j’ai scrupuleusement suivi la démarche décrite par l’Ambassade de France.

Voici le récit de mon aventure dans les dédales de l’administration ivoirienne …

 

Étape 1 : faire authentifier le permis de conduire français

J’ai rempli la demande de Relevé d’Information Restreint (RIR), téléchargeable sur le site de l’Ambassade de France. Je l’ai envoyée à la préfecture de Marseille, mon précédent lieu de résidence, accompagnée de la copie de ma pièce d’identité, la copie recto-verso de mon permis et une preuve de résidence en Côte d’Ivoire. J’ai reçu le RIR quelques semaines après à mon domicile (via le consulat). Mon mari, qui a fait la demande en même temps que moi il y a 6 mois, n’a toujours rien reçu.

Coût : gratuit.

 

Étape 2 : obtenir une autorisation d’échange de permis

Une belle occasion de découvrir de près l’architecture de la Cité Administrative du Plateau donc je vous parle ici. La procédure disait de me présenter à la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC) à la Tour C, étage 3, bureau 25. C’est précis.
Une fois au 3e étage, le bureau 25 étant fermé, c’est le bureau 27 qui a traité ma demandé. Un monsieur sympathique et souriant m’a reçue et m’a délivré, en l’espace de 15 minutes à peine, l’autorisation signée et tamponnée.
Je suis ressortie de la cité fière comme Artaban !

Coût : gratuit.

 Cité Administrative Abidjan

Étape 3 : réaliser le contrôle ophtalmique

C’est là que les choses ont commencé à se corser …
Je devais me rendre dans un Centre de Gestion Intégré (CGI). Le CGI est le lieu incontournable en Côte d’Ivoire dès lors qu’il est question de voiture (achat, vente, permis…).

Ma première rencontre avec un CGI ivoirien s’était déroulée de la meilleur des façons lors de l’achat de mon véhicule. Le vendeur, bien rodé à tout cet imbroglio administratif, avait géré de main de maître le deal en choisissant d’aller au CGI VIP de Vallon II plateaux. En 1h30, tout était réglé.

Mais cette fois, je m’attaquais à un tout autre adversaire en me rendant au CGI « de base » situé sur le boulevard Valery Giscard d’Estaing (appelé ici le VGE), près d’IVOSEP.
En plus de passer le contrôle ophtalmique, je devais convaincre les autorités que ma carte de groupe sanguin, établie en France il y a 30 ans, était bien valide. Faute de quoi, il fallait aussi que je fasse une prise de sang pour déterminer mon groupe sanguin (inscrit sur le permis ivoirien), ce qui est largement déconseillé eu égard aux règles d’hygiène en vigueur dans le pseudo laboratoire du CGI.

Me voilà donc fraîchement arrivée au centre, croyant fermement à la réussite de mon entreprise. Je fus de suite chaleureusement accueilli par un « guide » portant une chemise en pagne aux couleurs de l’entreprise et dont la fonction consistait à orienter les usagers dans cet antre de la bureaucratie française … euh ivoirienne … enfin, peu ou prou, c’est la même chose.
Il m’indiquait que je devais d’abord m’inscrire au guichet d’accueil pour obtenir un ticket puis me rendre au second guichet pour créer ma demande puis payer puis aller faire mon examen médical puis revenir au guichet puis repayer puis attendre. En gros, c’était le programme.

 

  1. Obtenir un ticket

Première étape réussie haut la main en 2 min chrono. J’obtiens le numéro T081
En arrivant dans le centre principal, je découvre qu’on en est au T04. Mais c’était sans compter le zèle des fonctionnaires ivoiriens pour faire passer certaines personnes en premier…

 

  1. Faire enregistrer sa demande

Je me présente donc immédiatement au guichet #7, accueillie par la patronne des agents.
Premier revers : avant d’être enregistrée, je dois « faire viser » mon permis français par le Ministère des Transports… Ministère où je me suis donc rendue quelques jours plus tôt pour faire authentifier mon permis de conduire français (cf. étape 2).
Très vite, sans même avoir le temps de défaillir, je découvre derrière moi LE bureau du Ministère. En son sein, un charmant monsieur qui vise toute la journée … Ni une ni deux, il signe la copie de mon permis de conduire français

Permis visé

Le précieux document en poche, je retourne sagement m’asseoir pour patienter comme tout le monde. Nous en étions à T042. Au bout de quelques minutes, juste le temps de commencer à écrire cet article, la même jeune femme m’appelle à nouveau pour traiter mon dossier. Après 4 tentatives pour me tirer le portrait les yeux ouverts et les oreilles bien visibles et un cliché de mon index droit, elle me délivre un papier qui me donne le droit de me rendre à la caisse et de payer la somme de 3600F. Petite mise en jambe avant la douloureuse !

 

  1. Réaliser un contrôle ophtalmique

Armée de mon reçu tamponné « payé », je me dirige vers le bureau bio-médical. En chemin, mon guide m’interpelle à nouveau et m’informe que je dois d’abord photocopier le reçu de paiement et mon permis de conduire français – car la copie visée par le Ministère, si difficilement obtenue, ne suffit pas.

Ah, le business de la photocopie. Quelque soit la formalité à accomplir ici, les photocopies que vous amènerez ne suffiront jamais. Heureusement, il y a toujours un « bureau des photocopies » à disposition pour pallier vos manquements. Pour la modique somme de 50F la page (7,5 centimes d’euros), mon dossier est complet … enfin presque car finalement, ce n’est pas la photocopie du permis qui est requise mais celle de l’autorisation du Ministère.
Retour au bureau des photocopies. Puis retour au bureau bio-médical.
J’ai enfin les bonnes copies. En revanche, ma vieille carte de groupe sanguin, datée de 1987, pose comme prévu problème… épineux problème même qui requiert une escalade auprès de la supérieure hiérarchique qui, d’un simple hochement de tête, valide finalement ma carte. Ouf, pas de prise de sang !

Je passe ensuite, haut-la-main, le test ophtalmique, puis obtiens un nouveau papier intitulé « Certificat d’aptitude visuelle, auditive, mentale et de coordination motrice ». Seule la vision a été testée mais vraisemblablement pour l’état ivoirien, je suis aussi apte sur le plan auditif, physique et mental. Bonne nouvelle !

 

Etape 4 : demander un permis de conduire ivoirien

De retour dans le hall principal, nous en sommes maintenant à T069. La même jeune femme me reçoit à nouveau pour l’étape finale. Je sens que j’approche du but … Mais coup de théâtre, elle refuse de me délivrer le document car je n’ai pas de certificat de mariage. Quoi ??!!!!?!?!
J’ai obtenu mon permis à l’âge de 19 ans, je n’étais pas mariée. Et sur mon passeport apparait mon nom de jeune fille et d’épouse. Je dois donc prouver que je suis bien mariée et que mon nom est correct … la moutarde me monte légèrement au nez mais rien n’y fait, je dois capituler. Je repars donc bredouille – et bien énervée.

Quelques jours plus tard, me voilà de retour dès 8h30 au CGI. Le centre est déjà bien rempli. Je retrouve mon guide qui me redemande à nouveau de faire la queue au premier guichet pour obtenir un ticket : j’obtiens le numéro T052. Nous en sommes au T035 quand je m’assois. C’est tout à fait correct. D’autant plus que les numéros défilent de 2 en 2 et que 10 minutes plus tard, nous en sommes déjà à T042.
Aujourd’hui, j’attends comme tout le monde. Et c’est aussi bien ainsi.

A 8h53, mon numéro s’affiche. Direction le guichet #7. Une stagiaire vérifie mon dossier. Il est complet, victoire !!!
Je gagne donc le droit d’aller payer les frais de 85 100 F. Evidemment c’est compliqué car je n’ai pas la monnaie… et la caissière non plus! On finit par trouver un terrain d’entente, je récupère mon reçu de paiement et n’ai plus qu’à attendre que mon permis soit prêt.

Coût : 88700 F CFA.

 

Étape 5 : récupérer le permis ivoirien

Il est 9h45. Au guichet, la dame me dit de revenir dans 3h soit à 11h … je fais remarquer que si je reviens à 11h, je n’aurais attendu qu’1h30. Qu’à cela tienne, la dame me suggère donc de revenir à 11h30.
En sortant, je tombe sur mon guide qui me dit de revenir dans 3h car lui sait comment on fait les permis et connaît la vraie procédure….
Sans trop y croire, je tente ma chance à 11h30. Cette fois-ci, rendez-vous dans le bâtiment du fond à gauche (là où se trouve aussi le bureau bio-médical).
La fonctionnaire, qui me reçoit, me rit au nez quand elle découvre que j’ai procédé au paiement à 9h41. « Mais Madame, ça prend au moins 3 heures ». En plus, j’ai des circonstances aggravantes. Je suis née dans une petite ville française, Senlis qui sans doute n’existe pas encore dans la base de données. « Ça prend du temps de créer une nouvelle ville » ajoute-t-elle.
Ok pas de souci, je reste zen et décide de revenir le lendemain.

Le lendemain, j’arrive à la fraîche dès 7h45. Je me présente directement au guichet de la délivrance. Sans avoir le temps de m’assoir pour patienter, une dame se saisit de mon reçu et cherche mon permis. Je feins de l’ignorer mais ne peux m’empêcher de dissimuler un soupire de soulagement lorsqu’elle trouve mon permis et le tend à son collègue.
Ultime formalité pour la route – remplir le registre à 4 mains avec mon numéro de passeport et mon numéro de téléphone – et l’affaire est dans le sac.

Permis ivoirien

 

Je pense que cette aventure m’aura occupée 3 bonnes heures auxquelles s’ajoutent les trajets au Plateau et en zone 4 … donc au total, une petite journée. Mais au moins, je n’ai pas eu à repasser le code de la route ni la conduite. Et si j’avais su que l’acte de mariage était obligatoire, j’aurais gagné du temps.

Je recommande cette procédure qui n’est finalement pas si complexe si on a la chance d’avoir les bonnes informations !!

 

RECAPITULATIF DES PIECES A FOURNIR

  • A la Préfecture en France : demande de RIR dûment remplie, copie de la pièce d’identité, copie recto-verso du permis de conduire français.
  • A la DGTTC C : attestation d’authenticité (RIR), original et copie du permis de conduire français, original et copie de la pièce d’identité.
  • Au Centre de Gestion Intégré : autorisation d’échange délivrée par la DGTTC, original et copie du permis de conduire français, original et copie de la pièce d’identité, carte de groupe sanguin ou copie des déterminations (2 prises de sang), certificat d’aptitude visuelle, acte de mariage pour les femmes dont le nom de jeune fille seul apparaît sur le permis.

 

J’espère donc que cet article vous aidera à y voir clair dans la procédure et à obtenir votre permis plus rapidement que moi. Dans tous les cas, BONNE CHANCE !

 

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Que faire à Abidjan : 10 activités à faire dans la city ivoirienne

Abidjan, « la perle des lagunes », est la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Elle est située sur le littoral Atlantique, en bordure de la lagune Ebrié. Comme beaucoup de métropoles africaines, elle ne cesse de croître, se développer, se transformer. Elle est aujourd’hui la ville la plus peuplée de l’Afrique de l’ouest francophone, avec plus de 4 millions d’habitants, où se mélangent les ethnies ivoiriennes et des pays voisins (Burkina-Faso, Mali, Ghana, Togo, Bénin…), des communautés du Moyen-Orient (notamment libanaise) et d’Europe. Que vous vous installiez en Côte d’Ivoire ou que vous soyez de passage, vous aurez à cœur de percer les mystères de cette cité cosmopolite en pleine mutation. Je vous propose 10 activités à faire à Abidjan.

1. Se plonger dans l’histoire des peuples de Côte d’Ivoire au Musée des Civilisations

Je n’ai visité ce musée qu’un an après mon arrivée à Abidjan mais pour ceux qui s’installent dans la capitale, je recommande de le visiter au plus tôt car il donne un bon aperçu des principales ethnies ivoiriennes (Gur, Kru, Mande et Akan) et des clés pour comprendre l’histoire du pays. Ce musée a particulièrement souffert pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Il a été réhabilité et a rouvert à l’été 2017, à l’occasion des Jeux de la Francophonie. Ses collections comptent plus de 15000 objets d’art, essentiellement des masques et statuaires mais aussi des poids à peser l’or (les fameux poids Baoulé), des instruments de musiques, des attributs de pouvoir …

Infos pratiques : le musée est ouvert du mardi au vendredi de 9h -18h30 et le samedi de 9h-17h sans interruption. Il est situé dans le quartier du Plateau, à côté de la Cité Administrative. L’entrée coûte 2000 F CFA. Les photos sont interdites à l’intérieur.

Musée Abidjan

2. Admirer l’architecture du quartier du Plateau

Le Plateau est une des communes d’Abidjan Nord, reliée au sud par les ponts Félix Houphouët-Boigny et Général de Gaulle. Quartier des affaires, il est le centre administratif, commercial et financier de la Côte d’Ivoire. Ses rues étroites, bordées de bâtiments coloniaux, lui donnent des airs de Petit Paris alors que ses tours et immeubles modernes, surplombant la lagune, en font davantage un Petit Manhattan. On y trouve le Palais Présidentiel et le Palais de Justice, le stade Houphouët-Boigny, la cathédrale Saint-Paul, les tours de la Cité Administrative, les sièges des principales banques… Une forte densité de constructions, voire prouesses, architecturales, qui se découvrent et s’apprécient en flânant à pied. Car en effet, le Plateau est un quartier où l’on peut marcher. C’est suffisamment rare à Abidjan pour le souligner … et surtout pour en profiter !

Parmi les bâtiments remarquables : la Pyramide (qui est donc une tour pyramidale …), la Tour Postel (tour rose), l’hôtel du District d’Abidjan, l’immeuble-siège de la Banque Africaine de Développement ornée de motifs abstraits africains, l’immeuble SCIAM qui héberge notamment le Ministère de l’Economie et des Finances ou encore l’immeuble CAISTAB hôte du Ministère de l’Agriculture. La plupart de ces gratte-ciels ont été construits dans les années 70 et doivent être réhabilités…

Plateau Abidjan
La Pyramide et la tour Postel

 

3. Visiter la cathédrale Saint-Paul, la plus grande cathédrale d’Afrique

La cathédrale Saint-Paul d’Abidjan est la cathédrale de l’archidiocèse d’Abidjan. Elle a été conçue par l’architecte italien Aldo Spirito, à l’initiative du président Félix Houphouët-Boigny. La première pierre fut bénie par le Pape Jean Paul II le 11 mai 1980. 5 ans plus tard, et à peine 30 mois de travaux, elle est consacrée par ce même Pape, le 10 août 1985.

Cet édifice religieux est très impressionnant, tant pour sa symbolique que pour sa beauté architecturale. Quand on approche du Plateau, via le boulevard lagunaire, on aperçoit au loin son immense croix, haute de 70m, qui semble vouloir toucher le ciel. Sa blancheur tranche avec le reste du paysage. A l’intérieur, 370 m2 de vitraux, qui racontent notamment l’évangélisation de la Côte d’Ivoire, sont absolument splendides.

Infos pratiques : l’entrée se situe au niveau de l’avenue Jean-Paul II. Le parking est un peu plus loin, devant les bureaux de l’ONI. Une fois sur place, demandez si un guide est disponible pour vous commentez la visite.

Cathédrale Saint-Paul Abidjan

 

 

4. Se perdre dans le dédale de rues du marché de Treichville

Marché Treichville Abidjan

Le marché africain est un endroit unique, un lieu de brassage, de rencontres et d’échanges, à la fois haut en couleurs et en odeurs et qui permet de sentir battre le pouls d’une ville. Le marché de Treichville répond bien à tous ces descriptifs. Installé dans une grande halle couverte, proche de la Garde Républicaine, il se distingue par la spécialisation de ces différentes zones. Le rez-de-chaussée est consacré à l’alimentaire. A l’entrée, vous êtes accueilli par des dizaines et des dizaines de poulets enfermés dans des cages. Haut le cœur garanti… Plus loin, des étals de fruits et légumes se succèdent arborant fièrement leur parasol Maggi (un incontournable de la cuisine africaine). Un peu plus loin encore, le coin des bouchers qui finirait par convaincre plus d’un carnivore de devenir végétarien !! Aux étages supérieurs se trouvent les couturiers ainsi que les vendeurs d’artisanat africain. Les échoppes artisanales qui se succèdent en enfilade dans de tous petits couloirs, exposent une multitude d’objets d’art originaux et qu’on ne trouve nulle part ailleurs.  

5. Dénicher statues et masques africains au Centre Artisanal de la Ville d’Abidjan (CAVA)

Une autre adresse incontournable pour acheter statues, masques, petits mobiliers, nappes, tableaux, corbeilles, bronzes et j’en passe ! Et en même temps, un endroit agréable pour découvrir et s’initier à l’art africain.

Malheureusement faute de beaucoup de touristes, ce marché est assez peu fréquenté. Votre arrivée suscite donc toujours beaucoup d’émoi et d’agitation. Vous vous sentirez même particulièrement convoité … Vous serez forcément « le premier client » d’un vendeur qui vous proposera donc « un bon prix ». Dans la réalité, le premier prix est évidemment très élevé et doit être vigoureusement débattu.

Les vendeurs sont néanmoins très sympathiques (surtout si vous faites affaire avec eux) et se chargeront de livrer gratuitement les objets encombrants que vous pourriez acquérir.

Infos pratiques : rue du Canal, non loin de l’espace Abidjan Karting. Ouvert tous les jours de 8h à 19h.

CAVA Abidjan

 

6. Bruncher à l’hôtel Ivoire

Un brunch le dimanche, c’est sacré. C’est pourquoi je suis toujours à l’affût des restaurants qui en proposent. A Abidjan, ce sont plutôt les grands hôtels qui s’y collent. Et le brunch du mythique hôtel Ivoire est, à mon goût, le meilleur de tous (le plus cher aussi). Au programme : un buffet gargantuesque à déguster au bord de la non moins gargantuesque piscine dont vous pourrez profiter à loisir avant, pendant ou après le repas, pour vous remettre d’une telle expérience gastronomique.

Infos pratiques : l’hôtel est situé boulevard Hassan II dans le quartier de Cocody. Le brunch est servi tous les dimanches à partir de 12h par le restaurant La Gourmandise au niveau -1 de la tour. Tarif : 40000 /personne. Gratuit pour les moins de 5 ans.

Plus d’infos dans mon article « Hôtel mythique, brunch mythique au Sofitel Ivoire« .

Hotel Ivoire Abidjan

7. Contempler l’art contemporain africain dans une galerie

Pour beaucoup, l’art africain se résume aux objets traditionnels et ethniques – masques, statues, portes, échelles – que l’on trouve sur les marchés. Pourtant l’art africain, c’est évidemment bien plus que cela ! Mais sur le continent, les musées d’art moderne sont rares. Au Bénin, j’ai eu la chance de visiter le musée Zinsou qui est le seul et unique musée d’art contemporain d’Afrique. A Abidjan, ce sont les fondations et les galeries qui donnent à voir les artistes les plus créatifs et talentueux. Parmi les plus renommées : la Fondation Donwahi, la galerie Cécile Fakhoury ou encore la galerie LouiSimone Guirandou. Des vernissages sont organisés régulièrement. Il suffit de consulter leur site ou page Facebook pour connaître leur programmation.

Galeries Abidjan
Oeuvres de Hako Hankson et du sculpteur Jems Koko Bi

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8. Découvrir la cuisine ivoirienne dans un maquis

Le maquis est une véritable institution en Afrique francophone. Il s’agit d’un restaurant mais qui, un peu comme le marché, est aussi un lieu de rencontre et de rassemblement. A Abidjan, c’est le meilleur endroit pour découvrir la cuisine locale : poulet braisé, brochette de mérou, attiéké, alloco … Je recommande particulièrement le fameux Chez Ambroise, le maquis où vous avez les pieds dans le sable, le Débarcadère près du port lagunaire à Treichville (très kids-friendly), l’ïle Flottante, cette île artificielle qui repose sur 700 000 bouteilles d’eau en plastique ou encore chez Jay’s rue Paul Langevin en zone 4. Bon appétit ! 

Débarcadère Abidjan
Le Débarcadère, un maquis très kids-friendly
Ile Flottante Abidjan
L’île Flottante au large de Biétry

 

9. Se relaxer sur l’île Boulay

A une vingtaine de minutes de bateau de la zone 3 d’Abidjan se niche un petit coin de paradis à l’abri du tumulte de la capitale : l’île Boulay. Si la navigation à travers le port autonome d’Abidjan s’avère parfois un peu houleuse, tout est oublié une fois arrivé à destination. Dans ce lieu de villégiature, très prisé des Abidjanais, la lagune est particulièrement calme et propice à la pratique des sports nautiques, notamment le ski nautique. De nombreux réceptifs, tels que Chez Rodrigue, Chez Romano, Maria Resort ou Coconut Grove, vous accueillent pour la journée ou même le temps d’un week-end. Dépaysement et « zénitude » garantis !

Infos pratiques : selon votre destination, les bateaux se prennent boulevard de Marseille côté Biétry, espace BIMA ou à l’ASNA. Chaque hôtel ou restaurant affrète des navettes. Il suffit de les contacter au préalable pour connaître les horaires de traversée.  

Coconut Grove Ile BOulay
Coconut Grove Lodge
Chez Rodrigue Ile Boulay
Chez Rodrigue

 

10. Se promener dans la forêt du Banco

Ce parc national est situé en plein cœur d’Abidjan. Il s’étend sur près de 3500 ha, entre les communes d’Adjamé, d’Attécoubé, d’Abobo et de Yopougon. A la fois poumon vert et réserve hydraulique de la ville, cette forêt primaire est désormais une aire protégée mais qui a beaucoup souffert de la déforestation à cause notamment de la pression urbaine. A l’intérieur, un réseau de 80km de pistes permet de se ressourcer et découvrir les centaines d’espèces de plantes originaires des régions tropicales. Différents parcours sont proposés.

Infos pratiques : le principal défi est de trouver l’entrée du site (évidemment pas indiquée). Elle se trouve sur l’autoroute du Nord, juste après le premier pont de Yopougon et juste avant la station d’essence Shell. Il ne s’agit pas d’une sortie d’autoroute classique mais bien d’une entrée au bord de la route qui mène directement au parc. Soyez prudent et serrez bien à droite avant de freiner. Une fois sur place, vous pouvez solliciter les services d’un guide de l’OIPR.

Forêt Banco Abidjan

Forêt Banco Abidjan

 

11. BONUS : passer une journée au Domaine de Bini Lagune 

Le Domaine Bini Lagune est un nouveau site éco-touristique situé à Abidjan, dans le quartier de Riviera Palmeraie, juste avant Bingerville. Il a été créé par Jean-Marc Bini, également heureux propriétaire du célèbre Domaine Bini Forêt sur la route de Yamoussoukro (à une petite heure d’Abidjan).

Il s’étend en bord de lagune Aghien, une lagune hyper propre où il est possible de se baigner. Une journée dans ce domaine, c’est le dépaysement garanti sans même quitter la ville : randonnée dans la brousse, balade en pirogue dans la mangrove, déjeuner traditionnel ivoirien et baignade.

Plus d’informations dans mon article dédié à ce petit coin de paradis aux airs du bout du monde : « Escapade au Domaine Bini Lagune« .

Domaine Bini Abidjan

Alors, que pensez-vous de cette sélection ? Si vous avez d’autres idées d’activités, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaires !!

Et si vous avez aimé cet article, vous pouvez maintenant le partager sur Pinterest. Merci 🙂

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Akwaba ! Bonne arrivée en Côte d’Ivoire !

Chaises Wax africain

Akwaba signifie « bienvenue » ou plutôt « bonne arrivée » en langue Akan (peuple de Côte d’Ivoire). Il symbolise l’hospitalité légendaire des ivoiriens. Un mot incontournable que j’ai découvert dès mon arrivée à Abidjan.

Il y a un peu plus d’un an, je débarquais pour la première fois dans cette grande métropole avec mon mari et mes deux enfants. La boule au ventre, ne sachant pas trop à quelle sauce j’allais être mangée. Ne connaissant rien à l’Afrique en général et à la Côte d’Ivoire en particulier. Juste avec mon Petit Futé sous le bras (seul guide de voyage disponible pour cette destination) et quelques conseils généreusement distillés par mon amie Zineb, installée un an plus tôt à Abidjan.

Ce que j’avais le plus souvent entendu avant de partir,  c’était : « Enfin, tu verras, c’est l’Afrique ». Je reviendrai un jour sur le charme mystérieux de cette phrase qui veut à la fois tout et rien dire. Mais qui, au mois d’août dernier, me donnait surtout des palpitations.

Certes, j’étais totalement excitée à l’idée d’entamer ce nouveau chapitre de ma vie. Et en même temps (cette expression est-elle toujours libre de droit ?), je n’en menais pas large. Et je me demandais bien ce qui m’avait pris de dire à mon mari « Vivre à Abidjan, en Côte d’Ivoire, mais je signe tout de suite ! ».

Voilà à peu près où j’en étais quand je suis sortie de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny après avoir attendu mes valises pendant près de 3 heures. Soudain, j’entendis pour la première fois les 2 mots magiques : «Bonne arrivée » ou « Akwaba » selon l’humeur.

A ce moment précis, c’était la chose la plus gentille qu’on ne m’avait jamais dite. Tout à coup, mes angoisses se dissipèrent. J’avais l’impression qu’on m’attendait vraiment et qu’on me disait tout simplement : vous êtes arrivée chez vous, ça va aller (expression chère aux ivoiriens !).

Souhaiter une « bonne arrivée », ce n’est pas juste dire « bienvenue ». C’est bien plus que cela. Cela signifie «J’espère que vous avez fait bon voyage et que vous vous sentirez bien ici ». Deux mots qui soulignent l’hospitalité légendaire des ivoiriens, chantée dans leur hymne national dès le premier couplet : « Salut Ô terre d’espérance!
 Pays de l’hospitalité. » et  symbolisée par la monumentale statue Akwaba, réalisée en 1989 par Koffi Donkor, qui se dresse fièrement au milieu du carrefour à la sortie de l’aéroport.

Statue Akwaba Abidjan

Deux mots qui font désormais partie de mon quotidien et que je me surprends même à prononcer quand quelqu’un arrive chez moi.

Deux mots que vous ne manquerez pas d’entendre si vous vous rendez à Abidjan !



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