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La Compagnie Mien-Moh, ambassadrice des danses traditionnelles ivoiriennes

Mise à jour de l’article : mardi 7 janvier 2020.

Retrouvez la Compagnie Mien-Moh pour un Grand Spectacle de Danse vendredi 10 janvier à 19 heures à la Fabrique Culturelle à Abidjan.

En mai 2019, j’ai assisté à un spectacle de la Compagnie Mien-Moh au Goethe Institute d’Abidjan. Je l’ai revu également en septembre 2019 à l’Institut Français de Côte d’Ivoire. Une performance musicale et chorégraphique haute en couleur et éblouissante qui met à l’honneur les danses traditionnelles de la Côte d’Ivoire.

Crédit photo : Mira @MiraPhotoArt – www.miraphotoart.com

  

 

Ce spectacle, intitulé « Voyage rythmé autour de la Côte d’Ivoire », vous transporte à travers le pays, à la rencontre des ethnies et de leurs traditions, aux sons des percussions et des chants.

Ayant également eu la chance d’assister aux répétions de cette fabuleuse troupe, je me suis dit qu’il était grand temps que j’écrive à leur sujet. C’est chose faite et j’espère que ce récit vous donnera envie de prendre vos places pour vendredi prochain.

 

Rencontre avec une Etoile

Je rencontre Chantal Gouanan, fondatrice de la Compagnie Mien-Moh, à la fin de sa performance scénique au Goethe Institute. Elle va naturellement à la rencontre de son public – dont moi – et je sens qu’elle prend plaisir à le faire. Je ne sais pas trop quoi lui dire, je me contente de la féliciter et de la remercier pour le bonheur qu’elle m’a procuré pendant 2 heures !

Et en effet, le show est exceptionnel. L’énergie débordante déployée par les danseurs et musiciens, le rythme à 200 à l’heure, les costumes, les chorégraphies, les musiques. J’ai tout adoré.

Percussions Mien-Moh 2

Crédit photo : Mira @MiraPhotoArt – www.miraphotoart.com

Danseurs Mien-Moh

Crédit photo : Mira @MiraPhotoArt – www.miraphotoart.com

 

Cela aurait pu s’arrêter là. Mais j’ai envie d’en savoir plus. Quelques jours plus tard, je reprends contact avec Chantal. Je lui propose de parler de sa compagnie sur mon blog. Elle dit OUI tout de suite et me propose d’assister aux répétitions de l’équipe.

 

 

Chantal Gouanan et la compagnie Mien-Moh

Chantal Gouanan a fondé la Compagnie Mien-Moh il y a 3 ans. Elle dirige d’une main de fer (dans un gant de velours) les 15 membres de la troupe. C’est une femme chaleureuse, toujours souriante, extrêmement déterminée et passionnée par son métier.

« La danse, c’est comme ma vie. Je respire la danse. Je mange la danse. Je dors dans la danse »

Chantal Gouanan Mien-Moh

Chantal Gouanan pendant les répétitions.

 

Sa compagnie est spécialisée dans les danses traditionnelles de Côte d’Ivoire comme le Zaouli, le Temate ou le Zagroubi. Mais pas seulement. Elle travaille aussi sur des danses originaires du Sénégal, du Ghana, du Togo, du Congo ou encore du Cameroun

Comment a-t-telle appris toutes ces danses qui, aux yeux d’une profane comme moi, se ressemblent toutes un peu mais qui sont en réalité très différentes les unes des autres ? Tout simplement en parcourant l’Afrique et en travaillant au sein de différentes compagnies, me répond-elle humblement.

Elle a appris de ses pairs. Et aujourd’hui, à travers sa compagnie, elle transmet son savoir et assure la promotion du patrimoine culturel et artistique de nombreux peuples africaines.

 

Chantal Gouanan Mien-Moh 2

 

 

 

Dans les coulisses de la Compagnie Mien-Moh

Un beau matin, j’ai rendez-vous avec Chantal dans le quartier de II Plateaux pour la récupérer et ensuite me rendre au « centre de répétition » de la compagnie. En fait, les danseurs, chanteurs et musiciens de Mien-Moh se retrouvent dans la cour d’un maquis, au fond d’une petite ruelle tranquille. Rien à voir avec le Youpougon grouillant de monde que j’ai parfois traversé.

Maquis Mien-Moh Youpougon

Pendant 4 heures, ils répètent inlassablement et avec une énergie inépuisable, dans la chaleur moite de la cité. Moi j’ai chaud rien qu’à les regarder. Et je stresse un peu à l’idée qu’ils me demandent de venir m’essayer à la danse avec eux … Heureusement ça n’arrivera pas !!

Enfants Mien-Moh Youpougon

D’autres spectateurs se faufilent derrière la porte du maquis pour admirer les danseurs.

 

Dans cette compagnie, les danseurs jouent des percussions et chantent aussi. Musiciens et danseurs ont l’air extrêmement complices. Je suis totalement fascinée par leur talent et leur volonté. Leur performance transpire vraiment la joie de vivre. Le bonheur de pouvoir pratiquer leur art.

 

Répétition Mien-Moh 2Percussionnistes Mien-Moh

Répétition Mien-Moh

 

Rendez-vous donc vendredi prochain pour découvrir en live la Compagnie Mien-Moh à la Fabrique Culturelle à Abidjan ! 

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES :

 

  • Compagnie Mien Moh : https://www.facebook.com/mienmohdanse/ – +225 47731236
  • A noter que la Compagnie se produit également lors d’événements privés. N’hésitez donc pas à contacter Chantal Gouanan si vous souhaitez organiser un spectacle original et de grande qualité.
  • Fabrique Culturelle : Grand Spectacle de Danse vendredi 19 janvier 2020 à 19h – Tarif : 5000F CFA  pour les adultes et 3000F CFA pour les enfants (les billets s’achètent sur place).

 

Un immense merci à Mira Mariani (@miraphotoart – www.miraphotoart.com) pour ses superbes photos prises lors du spectacle de la Compagnie Mien-Moh au Goethe Institute.

 

Bon spectacle !

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Exposition « Street Vendors » à Abidjan

Du 18 avril au 30 mai 2019, la galerie Louis-Simone Guirandou expose les Street Vendors de la street artist franco-anglaise Yseult Digan alias « YZ ». Un rendez-vous culturel à ne pas manquer à Abidjan.

Gallerie LSG Abidjan

La femme qui donne à voir les femmes

Si vous vivez à Abidjan, vous avez sans doute déjà aperçues les « Street Vendors » d’Yseult Digan alias YZ (prononcé « Eyes »), ces femmes ornées de mille atours, aux regards fiers et perçants qui s’affichent sur les murs de la ville.

Ces « Street Vendors » sont de jeunes vendeuses ambulantes que l’on croise chaque jour à Abidjan au détour d’un boulevard ou d’un carrefour, qui slaloment entre les véhicules, inhalent des gaz d’échappement du matin au soir, travaillent au péril de leur vie pour gagner 3 francs 6 sous en vendant quelques produits de pacotilles, fruits ou sacs remplis d’eau.

Contrairement à la plupart d’entre nous, YZ ne les a pas simplement croisées. Elle les a vues, regardées dans les yeux, abordées, écoutées. Elle s’est interrogée sur la vie de ces femmes et a décidé de les placer au coeur de son projet artistique Abidjanais. Un projet qui est avant tout l’histoire d’une rencontre : celle d’une artiste, qui a les yeux grands ouverts sur le monde, et la ville d’Abidjan.

treet Vendors Garba dAfrique

Naissance d’un projet artistique

YZ a posé ses valises en septembre 2017 dans la métropole ivoirienne.

Celle qui se définit comme une « artiste peintre qui fait un travail contextuel » s’est immédiatement plongée dans le tumulte de la ville – ses quartiers, son trafic, son organisation, son désordre – afin de la sentir et la comprendre.

Pendant 2 à 3 mois, elle a arpenté les rues des quartiers populaires à la recherche d’un sujet comme elle les affectionne. Un sujet qui mêle l’habitant, son habitat et son histoire.

Contrairement au Sénégal, où elle avait vécu précédemment, elle a vite remarqué que les femmes à Abidjan ne se contentent pas de vendre leurs fruits et légumes dans des stands au bord de la route, assises sur un brinquebalant tabouret en bois, entourées de leur nombreux enfants, mais déambulent toute la journée, au même titre que les hommes, dans les rues crasseuses et polluées pour vendre leurs marchandises.

Expo Street Vendors YZ

« Ces femmes sont des guerrières. De 8h à 20h, elles portent des kilos sur la tête, le bébé dans le dos. Elles sont hors du commun. »

Lorsque pour la première fois, elle a pris en photo la jeune Akissi, une vendeuse d’huile de coco à Assinie, elle savait qu’elle tenait enfin son sujet.

YZ a passé près de 3 mois à trouver des jeunes femmes acceptant d’être photographiées mais aussi capables d’incarner le message porté par « Street Vendors ». A partir de ces photos, elles a réalisé des portraits en encre de chine sur du papier de soie, les a parés de bijoux et d’ornements puis les a marouflés sur les murs des rues d’Abidjan dans les communes de Koumassi, Williamsville, Attecoubé, Adjamé, Cocody Ambassade, Riviera 3, Abobo, …

Street Vendors YZ AbidjanStreet Vendors YZ Abidjan

Mais Yseult n’a pas juste peint leur visage, elle les a sublimés. Les « Street Vendors » d’YZ ne sont pas que des vendeuses de rue : ce sont des Reines, des Amazones.

 

« Je suis admirative de leur résilience. J’éprouve un grand respect à leur égard. Et je ne voulais pas être seule à éprouver ce sentiment. »

 

Nous ouvrir les yeux

Je crois qu’Yseult a brillamment atteint son objectif. A travers sa démarche artistique, elle nous ouvre les yeux sur ce que sont vraiment ces femmes : des femmes courageuses, volontaires, indépendantes, qui quotidiennement se battent pour gagner de l’argent, nourrir leurs enfants, les éduquer, s’occuper de leur foyer.

Expo Street Vendors YZ Abidjan

« Ce qui m’intéresse, c’est de peindre des femmes fortes qui ont leur place dans la société, capables de prendre des décisions pour l’avenir du monde. Je cherche à créer un univers référentiel avec des femmes qui sont valorisées »

 

Les « Street Vendors » sont des inspirations pour toutes les femmes, et surtout les jeunes filles, qui ont tant besoin de modèles positifs pour avancer et prendre leur vie en main.

Expo Street Vendors YZ Abidjan

Photos prises lors du vernissage le 18 avril 2019

 

A Abidjan, depuis plus d’un an, Yseult nous invite à les chercher, les débusquer, nous arrêter pour prendre le temps de les admirer.

Aujourd’hui, ces sublimes portraits s’exposent aussi à la galerie Louis-Simone Guirandou, dans le quartier de Cocody Danga à Abidjan. Dans ce temple de l’art contemporain ivoirien, les visages se déploient sur des plaques de fer ou de tôle ondulée. Plus petits que ceux de la rue, ils sont tout aussi impressionnants. Une fois encore, le regard de ces femmes qui vous toisent, force l’admiration et le respect.

Expo Street Vendors YZ Abidjan

Photos prises lors du vernissage le 18 avril 2019

Pour l’éducation des femmes

Au delà de la création artistique pure, Yseult a voulu aller plus loin et alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur l’importance de l’éducation des filles.

En effet, en Côte d’Ivoire, 50% des femmes n’ont jamais été à l’école ce qui les pénalise encore plus sur le marché de l’emploi et les empêche d’obtenir des emplois sûrs et décents.

Les « Street Vendors » sont peu voire pas scolarisées. Dès le plus jeune âge, elles sont dans la rue pour gagner un maigre revenu et le partager avec leur famille.

Yseult s’est donc rapprochée de l’association Empow’her, qui œuvre en faveur du développement de l’entrepreneuriat féminin, afin de financer et déployer un programme de formations pour 20 jeunes filles qui va démarrer en juillet 2019. Ce programme aura pour but de leur apprendre à mieux gérer leur activité commerciale et prendre davantage confiance en elles.

« Ca ne suffit pas de prendre des photos, être engagée, éveiller les consciences. Il faut avoir un impact ».

 

 

INFORMATION PRATIQUES

La galerie Louis-Simone Guirandou est une des plus belles et des plus dynamiques galeries d’art contemporain à Abidjan. Elle est ouverte du mardi au samedi de 10h à 19h. Elle est située dans le quartier de Cocody Danga, juste à côte du Goethe Institute.

En savoir plus sur YZ 

Yseult Digan « YZ » est une des artistes les plus actives de la scène Street Art de notre époque. Depuis 2003, elle expose partout dans le monde, de Paris à New-York, en passant par Londres, Prague, Vienne, Genève, Pékin, Shanghai, Singapour, Dakar et aujourd’hui Abidjan.

En 2017, elle est sélectionnée pour imaginer la Nouvelle Marianne 2018 qui désormais s’affiche sur tous les timbres de la République Française et sur une fresque de 14 mètres de haut à Périgueux. Une Marianne « engagée, déterminée, forte, énergique, résolue » qui, à bien des égards, fait penser aux vendeuses Abidjannaises.

En France, ses oeuvres sont aussi visibles à Paris (au Point Ephémère et dans le 13e arrondissement), et à Marseille sur la nouvelle autoroute L2.

Après avoir vécu quelques mois à Abidjan, en Côte d’Ivoire, elle vit désormais en France.

Son site officiel : https://yzart.fr/

Expo Street Vendors YZ Abidjan

Photo volée lors du vernissage de l’exposition « Street Vendors » alors qu’Yseult me laissait une belle dédicace sur le catalogue de l’exposition.

En savoir plus sur Empow’Her 

Empow’Her est une une organisation Française qui oeuvre depuis 2011 pour l’autonomisation des femmes dans le monde en renforçant leur liberté et leur capacité à entreprendre. Elle développe des programmes de formation, d’accompagnement et de mise en réseau pour faciliter l’accès des femmes au secteur de l’entrepreneuriat.

Elle est présente en Côte d’Ivoire depuis 2016. A travers des programmes de formation, Empow’Her aide des femmes vulnérables à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour mettre en place des moyens de subsistance, générer des revenus, et sortir leurs familles de la pauvreté. Les programmes contribuent à donner aux femmes l’opportunité de devenir actrices de leur vie en les aidant à faire entendre leurs voix et à renforcer leur pouvoir de décision au sein de leurs communautés locales.

https://empow-her.com/

Empow'Her

 

 

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Le musée des civilisations de Côte d’Ivoire

Le musée des civilisations expose une collection d’objets ethnographiques, archéologiques et iconographiques tels que des statues, des masques, des bijoux, des instruments de musique, des photographies, des poteries, des textiles, … représentatives des 4 principaux groupes ethniques de Côte d’Ivoire.

C’est bien LE musée d’Abidjan. Pas le seul car j’ai découvert récemment qu’il y en avait un à Cocody (dont je vous parlerai une autre fois) mais le plus important et le plus riche. De nombreux experts le considèrent même comme l’un des plus importants musées d’art africain actuels ! Sa collection s’élève à environ 15 000 pièces.

Depuis 1,5 an, le musée renait enfin de ses cendres après une longue période de travaux. Sa fréquentation progresse mais il mérite mieux eu égard à la beauté des œuvres exposées. A travers cet article, j’espère donc vous convaincre d’y aller !! Il possède des œuvres remarquables, témoins du patrimoine matériel et immatériel du pays, et permet d’apprendre pleins de chose sur la Côte d’Ivoire. En plus, vous ferez une bonne action en soutenant ce lieu unique qui contribue à promouvoir la magnifique culture ivoirienne.

 

Renaissance

Le Musée des civilisations de Côte d’Ivoire (MCCI) a pour vocation de présenter la Côte d’Ivoire dans sa diversité et son unité culturelle. Il a aussi un rôle éducatif vis à vis des jeunes générations qui, pour comprendre leur présent, ont besoin de s’imprégner du passé de leur civilisation.

A l’origine, ce musée était un centre artisanal créé par l’administration coloniale en 1942. Il s’est progressivement transformé en centre culturel, d’abord en tant que succursale de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN, basé à Dakar) puis en tant que Centre des sciences humaines En 1972, il devient devenu le Musée national d’Abidjan et a été rebaptisé en 1994.

Trésor national, il a été pillé et sévèrement abîmé lors de la crise post-électoral en 2011. L’équivalent de plus de 6 millions d’euros de pièces aurait été dérobé. Ses portes sont restées alors fermées pendant plusieurs années.

Une première phase de réouverture a donné lieu à quelques manifestations culturelles à partir de 2013. Mais c’est véritablement depuis juillet 2017, en marge des huitièmes Jeux de la francophonie qui se déroulaient à Abidjan, que le musée est de nouveau ouvert au grand public. 20 mois de travaux auront été nécessaires pour le réhabiliter et le mettre aux normes internationales.

La première exposition, toujours visible, s’intitule « Renaissance ». Elle présente une sélection de 300 pièces maîtresses qui retracent 10 000 ans d’histoire de la Côte d’Ivoire, du Paléolithique au 21e siècle.

 

6 espaces d’exposition

Le musée s’articule autour de 6 espaces thématiques : archéologique, Akan, Krou, Gur, Mandé et contemporain. A visiter de préférence dans cet ordre même si votre guide vous propose de démarrer par l’espace contemporain.

Espace archéologique

Quelques vestiges archéologiques mais surtout un majestueux crâne d’un éléphant de 70 ans qui aurait été abattu en 1947 à Bouaflé, près de Yamoussoukro. Dans la vitrine attenante, des objets en ivoire d’un autre temps : peigne, statues, porte-couteau, défenses sculptées à l’effigie de divinités-animaux, etc.Elephant musée civilisations

Espace Akan

Le groupe Akan représente le tiers de la population ivoirienne. Il se répartit en 3 grands groupes : les Akans frontaliers qui vivent à l’est du pays jusqu’à la frontière du Ghana ( N’Zima de Bassam, Essouma, Abron, Agni, Duablin,…), les Baoulés au centre et les Akans lagunaires qui se répartissent d’Abidjan à Grand-Lahou (Abouré, Ebrié, Ehotilés,…).
Dans cette section, vous découvrirez  notamment l’histoire de la reine ashanti Abla Pokou, fondatrice du royaume des Baoulés, qui sacrifia son fils pour sauver son peuple. Les métiers à tisser du pagne Kita, les sièges traditionnels Bia et Kétéklé, les poids Baoulés et diverses monnaies utilisées dans le passé (notamment des coquillages cauris), des statues de maternité, des attributs de pouvoir royaux ou encore un collier en dents de panthère.

Espace Krou

Le territoire des Krou est le sud-ouest ivoirien et une bonne moitié du Liberia. Leur art est dominé par la pratiques des masques, notamment chez les Wè (Wobé et Guéré), célèbres pour leur plastique cubiste qui aurait inspirée Picasso. La musique est aussi un trait culturel de ces peuples.

Admirez notamment la statue Bagnon et la statue Bâchanon qui incarnent respectivement le bel homme et la belle femme chez le peuple Bété. Un somptueux tambour Baclima de plus de 300 ans. Les vêtements traditionnels en raphia tissé et le masque de guerre Téhégla du peuple Guéré.

Espace Gur

Le groupe Gur, ou Voltaïque, occupe le nord de la Côte d’Ivoire mais aussi presque tout le Burkina Faso, le nord du Ghana, du Togo et du Bénin ainsi qu’une partie du Mali. Les Sénoufos constituent la population la plus importante des Gur.
Chez les Sénoufos, l’activité artistique s’exerce autour du Poro et du roi. Le Poro est une société secrète initiatrice dans laquelle les jeunes garçons passent 21 ans (3 fois 7 ans) avant d’être initiés pour devenir des hommes. Une fois initiés, ils peuvent porter le masque Wao, entrer dans la vie active, choisir un métier. Une très belle chaise Sénoufo illustre aussi l’importance de la femme qui est le socle de cette société (les 2 pieds avant de la chaise). Et le calao, symbole absolu de ce peuple, qui incarne le savoir, la discrétion, la fertilité, l’ancrage dans la terre et le respect de la tradition. Une section passionnante à parcourir avec votre guide pour mieux comprendre le fonctionnement de la société Sénoufo. Idéal avant d’entreprendre un voyage à Korogho!

Espace Mandé

Les Mandés vivent dans le nord de la Côte d’Ivoire. Ils sont également présents au Sénégal, Mali, Guinée, Liberia et Sierra Leone. Les ethnies Yacouba et Gouro fournissent l’essentiel des objets d’art de ce groupe. L’art Mandé se compose d’une diversité d’objets et de créations : masques et statuettes, tissage, travail du métal, poterie, vannerie …

Les Gouro sont considérés comme les maîtres sculpteurs de la Côte d’Ivoire. Ils fabriquent les plus beaux masques. Parmi ceux-ci, les masques Zaouli qui vante la beauté de la plus belle femme (mais sont portés par les hommes) ; sa danse et sa musique étant inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. A voir également les masques Zamblé, les masques Gyé des Yaouré et les masques Sévi des Gouro. Enfin un exemple des célèbres pagnes Kamandjé fabriqués dans le village de Sinfra.

 

Pavillon contemporain

Cet espace, plus modeste en quantité, est très intéressant car il met à l’honneur 2 artistes ivoiriens de renommée internationale. Jems Robert Koko Bi est célèbre pour ses sculptures monumentales – certaines étant exposées à la Fondation Donwahi à Abidjan – réalisées à la tronçonneuse et au chalumeau. Une vidéo de 15 minutes raconte la manière dont il travaille, en pleine nature. Le musée présente son projet « Guilty ».Guilty Jems Koko Bi

Le second artiste, Christian Lattier, est surnommé le « sculpteur aux mains nues ». Il réalise des sculptures à partir d’armatures en fer et de ficelles. A voir également, l’original du bureau de Félix Houphouët-Boigny où il a signé la 3e Constitution ivoirienne.

 

Pour conclure, avec son joli jardin parsemé d’oeuvres contemporaines colorées et planté d’arbres centenaires, ses bâtiments coloniaux et son inestimable collection, le musée des civilisations de Côte d’Ivoire est clairement un incontournable à ne pas manquer à Abidjan.

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INFORMATIONS PRATIQUES

  • Le musée est situé dans le quartier du Plateau, 32 boulevard Carde, face à la Cité Administrative.
  • Il est ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h30. Mais il est toujours préférable d’appeler avant pour vérifier que le musée est bien ouvert.
  • Les tarifs sont de 500F CFA pour les nationaux, 1000F CFA pour les Africains et 2000F CFA pour les non Africains. Comptez 5000 F CFA pour un guide.
  • Le musée est petit. Prévoir 1h pour la visite. Un peu plus si votre guide prend le temps de rentrer dans les détails.
  • Les photos sont interdites à l’intérieur sauf dans l’espace central.
  • Pour en savoir plus, un très beau livre sur les « Arts premiers de Côte d’Ivoire » d’Apollinaire OCRISSE aux éditions de l’Harmattan est en vente à l’accueil du musée (30000F CFA).

Livre Arts Premiers

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