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Isa

0 In Abidjan/ Lifestyle

Hôtel mythique, brunch mythique au Sofitel Ivoire

13 ans de vie parisienne sans enfant ont fait de moi une fan inconditionnelle des brunchs (Que faire d’autre le dimanche à Paris quand on est sorti tard la veille et qu’on n’a pas encore de mini-monstres qui vous réveillent à 6h du mat’ ???). A Abidjan, ce sont surtout les grands hôtels de la ville proposent un brunch digne de ce nom. Et parmi eux, le maître absolu, l’hôtel Sofitel Ivoire qui chaque dimanche sert le brunch le plus pantagruélique et, de loin, le plus délicieux de la ville.

Tour Ivoire Abidjan

 

 

L’histoire

Avant de vous parler de cuisine, je vais vous parler de ce lieu emblématique d’Abidjan : l’hôtel Sofitel Ivoire qui, tel un phare, domine la lagune Ebrié et illumine la ville de toute sa splendeur. Car vous l’avez sans doute compris si vous lisez régulièrement ce blog, j’aime raconter des histoires mais j’aime aussi l’Histoire avec un grand H.

Situé au coeur du quartier chic de Cocody, l’hôtel Ivoire n’est pas juste un hôtel de luxe. C’est le symbole d’Abidjan et de son histoire passionnante et tourmentée.

Vue sur hôtel Ivoire Abidjan

Tout commence en 1960 quand le président Félix Houphouët-Boigny, en voyage au Liberia, charge l’architecte Israélien Moshe Meyer (qui avait construit l’hôtel Dukor de Morovia) de construire le plus beau et le plus luxueux hôtel de toute l’Afrique. « Une époque où l’argent coulait à flots grâce au prix élevé du cacao et où le Tout-Paris venait en vacances à Abidjan ». Pendant plus de 3 décennies, l’Ivoire fascine et contribue au rayonnement international d’Abidjan et de la Côte d’Ivoire, symbole du « miracle ivoirien ».

Le grand bâtiment central est inauguré en 1963 et la Tour de 24 étages en 1970. L’hôtel compte alors 750 chambres et suites, quatre restaurants, un palais des congrès, une galerie marchande avec des magasins de luxe, une librairie, une galerie d’art, un cinéma, un bowling, une patinoire, une pharmacie, un supermarché, un casino, une banque, une boîte de nuit, d’immenses jardins, des courts de tennis où se déroulent des tournois internationaux, un lac, des piscines, des bars, etc.

Mais cet âge d’or s’envole vers la fin des années quatre vingt dix avec la crise économique. Les problèmes d’entretien et de salubrité s’accumulent. A l’arrivée au pouvoir de Henri Konan Bédié en 1993, l’hôtel est exsangue et les fonds manquent pour le rénover.

Le coup d’État du général GuéÏ en décembre 1999 puis l’arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo en 2000 sonnent le glas de l’Ivoire. En 2003, les fidèles du président s’installent dans l’établissement qui abrite également les services d’écoute téléphonique de la présidence, une télévision privée et du personnel de l’ONU.  En novembre 2004, il est le théâtre d’une fusillade entre les soldats français, la gendarmerie ivoirienne et des manifestants très hostiles qui fait une dizaine de morts.

L’hôtel ferme ses portes en août 2009. Laurent Gbagbo décide de confier la rénovation de l’établissement à l’architecte libano-ivoirien Pierre Fakhoury (également bâtisseur de la Basilique de la Paix de Yamoussoukro). Le nouvel hôtel Ivoire rouvre  ses portes le 25 novembre 2011. Sa gestion est reprise par le groupe Accor au cours de l’année 2012.

Aujourd’hui, la tour compte 168 chambres, 40 suites et une suite présidentielle, de 124 m2, au dernier étage. Le bâtiment 217 chambres, dont 52 suites et 31 appartements. L’hôtel abrite également un palais des congrès , un business center, un cinéma, un spa, des cours de tennis et une salle fitness, des boutiques, plusieurs piscines, 5 bars et 5 restaurants. Seule la patinoire manque à l’appel (et heureusement car entretenir de la glace en climat tropical n’est plus trop dans l’air du temps).

 

Le brunch

L’hôtel Ivoire est un lieu unique, témoin des grandes heures comme des plus sombres de la Côte d’Ivoire et qui, à l’image du pays, retrouve son lustre d’antan. Il est tout à la fois un lieu de vie, de détente, de rencontre, de plaisir, de culture et de gastronomie !

Le dimanche midi, rendez-vous donc au restaurant La Gourmandise, à l’étage -1 de la Tour Ivoire. Prenez place à l’intérieur, dans une vaste salle climatisée, ou à l’extérieur, face à l’interminable piscine qui serpente au sein d’un luxuriant jardin tropical, pour déguster THE brunch préparé par le chef Jérôme CARTAILLER.

Des rafraichissantes crudités aux savoureux carpaccio de bœuf et de thon, en passant par les salades exotiques, les sashimis et makis et bien évidemment les huîtres, le buffet des entrées est un délice pour les papilles. En particulier pour les miennes qui sont accros au saumon crû et aux fruits de mer.

Côté plats chauds, la sélection est plus classique mais très variée. Un succulent mélange de plats traditionnels ivoiriens et européens. Les plus petits apprécieront tout particulièrement le stand pizza & pasta et les plus grands les langoustes grillées au barbecue.

Brunch hôtel Ivoire Abidjan

Quant au buffet des desserts, il est tout simplement à se damner. Si vous n’avez plus faim, vous pourrez vous contenter de quelques fruits frais. Dans le cas contraire, vous aurez l’embarras du choix entre les viennoiseries, les crêpes, les pâtisseries et crèmes en tout genre. Sans oublier, pour les enfants en manque de glucose, le coin des bonbons !!

Enfin cerise sur le gâteau : la coupe de Champagne. Sans quoi ce prestigieux brunch ne serait pas vraiment un brunch n’est-ce pas ?

Brunch hôtel Ivoire Abidjan

 

Evidemment, le luxe a un prix. Le brunch est à 45000F CFA par personne et 22500F CFA pour les enfants à partir de 6 ans. Il inclut la coupe de Champ’ et l’accès à la piscine. Ce n’est pas donné mais c’est une expérience à vivre au moins une fois à Abidjan !

Avez-vous déjà testé ce brunch ? Qu’en avez-vous pensé ? Et sinon quels sont vos autres bons plans brunch à Abidjan ? Je suis très curieuse de les connaître …

 

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Brunch Sofitel Pinterest

 

Sources : http://akpajamessimon.centerblog.net/3-il-etait-une-fois-hotel-ivoire

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0 In Côte d'Ivoire/ Littoral Atlantique

Escapade à Jacqueville, de l’autre côté d’Abidjan

[Mise à jour de l’article : 31 janvier 2020]

Paisible station balnéaire située à 60 kilomètres à l’ouest d’Abidjan, Jacqueville est une ville au charme discret. Tellement discret qu’elle est plutôt « boudée » par les Abidjanais et touristes qui lui préfèrent les rivages de Grand-Bassam et d’Assinie.

Pendant longtemps, le seul moyen de rejoindre cette commune-presqu’île était de prendre le bac qui traversait la lagune Ébrié depuis Songon (après Yopougon) jusqu’à N’Djem, premier village de la commune. Aller à Jacqueville relevait de l’expédition, d’autant que le bac tombait souvent en panne.

Mais cette époque est bien révolue ! Jacqueville est désormais à un « saut de puce » d’Abidjan (1h15 de route) depuis l’inauguration, en mars 2015, du pont Philippe-Grégoire Yacé.

Pont Philippe-Grégoire Yacé

A deux pas d’Abidjan

Lovée entre les eaux de la lagune au nord et celles de l’Atlantique au sud, Jacqueville peut s’enorgueillir de nombreux atouts, en particulier des plages paradisiaques et presque désertes. Ici pas de vendeurs qui vous harcèlent pour vendre quelques objets de pacotille, pas de cavaliers qui proposent des balades à cheval au rabais, pas de quads ou buggys qui déboulent à toute vitesse alors que vos enfants font des pâtés dans le sable (comme à Assinie ….).

Juste les cocotiers, le sable blanc et le spectacle terrifiant des vagues en furie du Golfe de Guinée.

Plage Jacqueville

Vagues Jacqueville

Un passé colonial

Jacqueville est un ancien comptoir colonial successivement sous domination hollandaise, portugaise, anglaise et enfin française. Son nom viendrait de l’Union Jack, drapeau du Royaume-Uni qui fut pour la première fois planté à cet endroit pendant la présence des Britanniques.

On trouve encore aujourd’hui en bord de mer, plus précisément dans le quartier de Matrala, des vestiges de bâtisses coloniales. Certaines sont habitées par des locaux. L’une d’elles a même été investie par un maquis, celui de de Papa John…La plupart sont en ruine, et ne sont pas prêtes d’être restaurées, mais ont su conserver une certaine prestance, totalement hors du temps.

Maison coloniale Jacqueville Maison coloniale Jacqueville

Maison coloniale Jacqueville

Maison coloniale Jacqueville

Une économie en plein développement

Jacqueville s’est tout d’abord développée comme port négrier colonial français. Maintenant, elle est un port de pêche mais aussi une zone agricole prospère et un site touristique à fort potentiel.

Des plantations de palmiers s’étendent sur des kilomètres de part et d’autre de la route qui mène, depuis le pont, aux différents villages de la commune. L’exploitation et le séchage des noix de coprah constituent l’activité principale des populations de la localité. Il paraît même que chaque famille possède une parcelle de cocoteraie.

Cocoteraie Jacqueville

Avec les plateformes des compagnies pétrolières et gazières, situées au large de ses côtes, la ville est aussi connue pour être le cœur de la production d’hydrocarbures du pays.

Fort de toutes ces richesses, il était crucial de désenclaver Jacqueville afin de mettre en valeur ses atouts. Et c’est le cas aujourd’hui avec le pont mais aussi des routes en très bon état et de plus en plus de nouvelles infrastructures hôtelières.

Le nouveau pont rend hommage à une personnalité phare de la commune : Philippe Grégoire Yacé, homme politique né à Jacqueville en 1920, proche collaborateur de Félix Houphouët-Boigny et premier président de l’Assemblée Nationale ivoirienne. Sur sa propriété privée, qui borde le lac sacré, se dresse un caveau familial où lui et certains membres de sa famille reposent en paix.

Tombeau Philippe-Grégoire Yacé

Une journée à la Terrasse de Jacqueville

D’une vingtaine avant l’inauguration du pont, les maquis seraient plus de 200 aujourd’hui, répartis sur un front de mer d’une quinzaine de kilomètres. Le dimanche, la musique résonne à fond, les ivoiriens s’enjaillent dans ces bars-restaurants à ciel ouvert au rythme du zouglou pendant que les enfants jouent sur la plage.

Côté mer aussi, un nouveau restaurant se fait remarquer depuis quelques mois : la Terrasse de Jacqueville. MON SUPER COUP DE CŒUR !!

La Terrasse de Jacqueville

La Terrasse de Jacqueville

Situé en face du lycée municipal, sur la piste qui mène au village d’Ahua, ce restaurant est The Place To Go. Le parfait endroit pour passer une journée au grand air et profiter d’une vue à couper le souffle sur l’océan.

Tout y délicieux : le cadre, l’accueil, la cuisine. Un premier grand espace couvert, tout en bois à la déco ethno-chic, abrite le bar, une quinzaine de tables ainsi qu’un espace lounge pour chiller et siroter des cocktails. En contrebas, d’autres tables et banquettes sont éparpillées dans le sable, à l’ombre des cocotiers. Le restaurant sert une cuisine africaine et quelques plats européens (comme des pâtes aux fruits de mer ou des frites pour les plus récalcitrants à l’atiéké et à l’alloco!!). Les plats oscillent entre 7000 à 9000 Francs CFA. Le service est relativement rapide (nous avons attendu 25/30 minutes pour être servis).

 

La plage de Jacqueville

La plage, devant le restaurant, est propre – même si elle est cernée de déchets et si du plastique est sans cesse ramené sur le sable par la mer. Mais attention aux vagues et au courant particulièrement forts sur cette partie du Golfe. Cela n’empêche pas la baignade mais avec la plus grande prudence. Pour ma part, je me contente de rester au bord et de sauter dans les vagues avec mes enfants ! On s’amuse comme des fous et on ne prend pas de risque. Des douches sont à disposition pour se rincer après le bain de mer.

Kids plage Jacqueville

 

Le propriétaire des lieux, un ivoirien originaire de Korhogo, discrètement présent pour s’assurer que tout se passe bien, mise à fond sur la qualité. Ses serveurs, aux petits soins, ont d’ailleurs pour consigne de demander aux clients leurs avis, à la fin du repas, afin de continuer d’améliorer la qualité du service. Une démarche totalement insolite en Côte d’Ivoire !!!

La partie hôtel faisant face au restaurant, de l’autre côte de la route, est désormais ouverte : l’African Sands Lodge. Je n’ai pas eu l’occasion de le tester mais il a l’air très agréable. Des packs sont proposés pour la Saint-Valentin (nuit + dîner). Je vous laisse consulter leur page Facebook pour en savoir plus …

 

En bonus, la VIDEO (réalisée par l’équipe de la Terrasse) qui vous donnera définitivement envie de découvrir cet endroit merveilleux !

 

Autre idée pour passer un week-end à Jacqueville : la Presqu’île du Christ, coté lagune, semble valoir le détour avec ses petits airs de bout du monde … A tester lors d’une prochaine escapade !

 

Alors convaincu ? Prêt pour une escapade à Jacqueville ???

 

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Jacqueville Pinterest

Jacqueville Pinterest 

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0 In Afrique/ Sénégal

L’île de Gorée, entre splendeurs et tragédies

Gorée est un symbole de la traite négrière Atlantique. Cette petite île de 28 ha, faisant face à Dakar, est un lieu de mémoire emblématique, inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1978. Elle est un des sites touristiques africains les plus célèbres et les plus fréquentés.

Porte Gorée

Depuis mon installation en Côte d’Ivoire, j’ai eu la chance de visiter 3 lieux de mémoire sur l’esclavage : les forts de la Côte d’Or au Ghana (Cape Coast et Elmina, … aïe je suis très très en retard car je n’ai toujours rien écrit sur le Ghana), Ouidah au Bénin et l’île de Gorée au Sénégal.

Contrairement aux sites esclavagistes du Golfe de Guinée, Gorée n’aurait joué qu’un « rôle mineur » dans le commerce des esclaves. Les chiffres qui circulent sur l’île sont controversés mais je laisse ce débat aux historiens et experts …

Gorée n’en est pas moins un lieu INCONTOURNABLE à visiter au Sénégal. Elle rappelle à «la conscience humaine le plus grand génocide de l’histoire que fut la traite négrière» disait Léopold Sédar Senghor, premier Président du Sénégal indépendant. Au fil de ses ruelles étroites, Gorée vous révèle sa tragique histoire, entre esclavage et colonialisme, mais aussi la beauté de ses remarquables bâtisses colorées et vestiges du passé.

Un peu d’histoire 

Gorée attisa la convoitise des Européens depuis sa découverte par les Portugais en 1444. Un mouillage sûr, la proximité du continent et une position stratégique furent autant de raisons pour s’en disputer la possession. En 1588, elle passe sous la tutelle des Hollandais qui la rebaptisent ”Goede reede” (qui signifie « bonne rade ») d’où son nom actuel. Elle fut ensuite occupée par les Français, puis les Anglais puis à nouveau les Français à partir de 1817.

Sa prospérité fut liée au commerce des esclaves mais aussi à celui de la gomme, de l’arachide, des peaux, de l’or et des épices. Son histoire se confond avec celle des Signares, ces femmes métisses, indépendantes, souvent vivant en concubinage avec des européens influents, redoutables commerçantes, qui eurent un rôle économique et participèrent à la traite.

Lorsque la ville de Dakar fut fondée en 1857, Gorée perdit petit à petit de son importance et fut annexée à Dakar en 1929. Aujourd’hui, elle compte environ 2000 habitants, 90% de musulmans et 10% de catholiques. Elle possède une école Maternelle et une école Primaire. Les habitants y vivent de la pêche et surtout du tourisme.

La Maison des Esclaves

La célèbre « maison rose » constitue le passage obligé de quiconque se rend à Gorée pour la première fois. Elle est la plus célèbre des « esclaveries » autrement dit « entrepôts à esclaves » où ces derniers patientaient avant de partir pour les colonies outre-Atlantique. Gorée en aurait compté jusqu’à 28.

Désormais musée, cette maison fut construite vers 1780 dans la rue Saint-Germain par Nicolas Pépin, frère de la Signare Anne Pépin, elle-même maîtresse de l’Administrateur du Sénégal, le Chevalier de Boufflers.

Entrée maison Esclaves Gorée

 

Au rez-de-chaussée se trouvaient les cellules des esclaves répartis par catégorie : hommes, femmes/mères, enfants, chambre de pesage, jeunes filles, inaptes temporaires. Ces derniers étaient des hommes de moins de 60 kg qui étaient gavés  pour se renforcer avant de partir en mer. Les cases des hommes faisaient 2,60 m sur 2,60 m. On y entassait 15 à 20 personnes, assis le dos contre le mur, des chaînes les maintenant au cou et aux bras. Ceux qui tentaient de se rebeller étaient enfermés dans la « case des récalcitrants », minuscule espace de quelques mètres carrés qui pouvait contenir jusqu’à 6 esclaves. L’effectif variait entre 150 à 200 esclaves. L’attente de départ durait parfois près de trois mois.

Chambre pesage Gorée

La porte du « voyage sans retour » est l’endroit où les esclaves embarquaient vers les colonies. Il était impossible de s’échapper à la nage, Dakar étant à plus de trois kilomètres et l’océan étant, à l’époque, infesté de requins.

Un large escalier, qui conduit à l’étage qui sert aujourd’hui de salle d’exposition. Elle retrace l’histoire de la traite. Dans les temps anciens, c’était un salon pour les réceptions

Cette bâtisse aurait été la dernière esclaverie de Gorée.

Suggestion : l’île est très touristique, la Maison des Esclaves est souvent envahie de touristes, ce qui laisse peu de place à l’observation et au recueillement. Le musée étant fermé le lundi, un bon plan consiste donc à passer la journée sur l’île lundi – quand elle est vide – dormir sur place et visiter le musée de bonne heure le mardi matin avant que la chaloupe ne déverse sa horde de visiteurs !

En sortant de la Maison, si vous partez vers la droite, vous tomberez sur une très belle statue offerte par la Guadeloupe commémorant la libération de l’esclavage.

Et sur la plaque commémorative, à côté de la statue, on peut lire ces quelques vers de l’écrivain et poète canadien, Jean-Louis ROY :

Celui qui vous a dit « Gorée est une île »

Celui-là a menti

Cette île n’est pas une île

Elle est le continent de l’esprit

 

Le fort d’Estrées et le musée historique

Situé sur la pointe nord de l’île, le musée historique occupe l’ancien Fort d’Estrées. Une citadelle circulaire, construite entre 1852 et 1856, qu’on aperçoit en premier lieu lorsqu’on approche de l’île.

Le musée est consacré à l’histoire du pays, des temps préhistoriques à l’indépendance. Il est un peu austère, il y a beaucoup de panneaux à lire. Mais si vous prenez le temps de vous y attarder, vous en apprendrez beaucoup sur le Sénégal.

La salle consacrée à l’esclavage décrit minutieusement chaque étape de la vie des esclaves, de la capture à la vie outre-mer. Elle expose également la maquette d’un navire négrier, l’Aurore. Il avait un équipage d’une quarantaine de marins et pouvait transporter 600 captifs.

A noter : il existe un 3ème musée sur l’île. Le Musée de la Mer, situé dans une grande maison construite au 18è siècle et qui abritait la Compagnie des Indes, est consacré aux pêcheurs, navires, outils de pêche et fonds sous-marin avec une collection de 700 poissons et 700 mollusques marins. Je ne l’ai pas visité. « Trop de musée tuant le musé » étant la devise de mon fils aîné.

 

Les maisons coloniales et l’ancien palais du gouverneur

Gorée est en fait un musée à ciel ouvert ! L’île dispose d’un incroyable patrimoine architectural relativement bien conservé et homogène. Un comité de sauvegarde a été créé en 1979 juste après son inscription au patrimoine mondial. C’est pourquoi aucune construction majeure n’est venue défigurer le paysage de l’île depuis la construction des principaux bâtiments coloniaux au 18ème siècle.

Les réhabilitations, quand elles sont effectuées, le sont dans le respect des principes émis par le Comité. D’où une harmonie tant au niveau du style que des couleurs qui frappe dès qu’on arrive sur l’île et qui participe de sa splendeur.

Certaines se ces maisons étaient d’anciennes esclaveries, d’autres des habitations des fonctionnaires ou bâtiments administratifs. Aujourd’hui, elles abritent les habitants de Gorée.

Toutefois, faute de moyens suffisants, de nombreuses bâtisses sont en ruine et attendent désespérément d’être restaurées. Parmi elle, le Palais du Gouverneur. Cette splendide demeure, achevée en 1864, est aujourd’hui laissée à l’abandon. Elle n’est a priori pas ouverte à la visite, ce qui se comprend vu son état. Mais si la porte est ouverte, aventurez-vous à l’intérieur, c’est magique.

Palais Gouverneur Gorée

Le Castel et les fortifications de Gorée

Le Castel désigne le plateau rocheux recouvert de fortifications qui domine la pointe sud de Gorée. Il constituait une position stratégique et offre aujourd’hui un magnifique panorama sur Dakar. Le fort Saint Michel y fut construit par les Français en 1892.

En 1907, on y installa un télémètre permettant de mesurer l’éloignement des navires afin de régler les canons. De l’autre côté, un canon, de 29 tonnes et 14 kilomètres de portée, permit à la France de Vichy de couler un bateau anglais le 23 septembre 1940.

D’autres éléments témoignent du passé militaire de l’île : des canons, des bunkers, même un réseau de souterrains permettant aux assiégés de s’échapper du Castel.

 DCA Gorée

Autres  bâtiments remarquables et maisons coloniales

En dépit de son déclin, Gorée a toujours su attirer l’élite sénégalaise. Notamment grâce à son Ecole Normale William Ponty qui a formé, de 1913 à 1937, les premiers cadres noirs d’Afrique de l’Ouest (AOF). Certains de ses élèves sont mêmes devenus chefs d’état ou de gouvernements : Félix Houphouët-Boigny, Modibo Keita, Hubert Maga, Amani Diori…

Aujourd’hui, elle est désaffectée mais une école tout aussi prestigieuse est en activité : l’école publique d’Excellence Mariama Bâ, réservée aux jeunes filles. Cette école a été initiée par Colette Senghor, 2ème femme du Président qui l’a conçue sur le même modèle que l’école de la Légion d’Honneur en France. Chaque année, elle sélectionne les les 25 meilleures élèves sénégalaises à l’issue de l’examen d’entrée en 6ème et les forme jusqu’à la Terminale. Elle accueille 250 élèves environ.

L’église Saint-Charles-Borromée est l’un des deux édifices sacrés de Gorée. Elle se trouve juste à côté du centre médico-social de l’île. La mosquée quant à elle, construite en 1890, au pied du versant ouest du Castel, est une des plus anciennes mosquées en pierre du pays. Elle n’a pas de minaret.

L’île de Gorée est déroutante. Elle séduit dès le premier regard : son calme (aucune voiture n’y circule), sa sérénité, con charme intemporel… Elle a des allures d’île paradisiaque alors qu’elle porte aussi en elle une histoire tragique.

Sans conteste, j’ai été envoutée par sa beauté et extrêmement touchée par son histoire. J’espère y retourner un jour, sans guide cette fois, juste pour le plaisir de déambuler dans ses ruelles étroites et sentir cette atmosphère insulaire si particulière qui donne l’impression que Gorée vit hors du temps. 

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Embarquement immédiat

L’île de Gorée fait partie de ces haut-lieux touristiques faciles à visiter où tout est bien organisé. Ce qui est rare en Afrique de l’Ouest ! Depuis Dakar, il suffit de se rendre au port maritime, dans le quartier du Plateau à proximité de la superbe gare Art Déco (en cours de rénovation) pour embarquer à bord d’une chaloupe qui vous mènera sur l’île en moins de 20 minutes. Il y en a environ toutes les heures.

Tarifs

La traversée coûte 5200F CFA pour les adultes (8€) et 2700F CFA pour les enfants de moins de 10 ans (4€). Les résidents africains payent 2700F CFA par adulte et 1700F CFA par enfant. Une fois sur l’île, il faudra aussi vous acquitter d’une taxe touristique d’un montant de 500F CFA par adulte (0,75€).

Guides touristiques

Si vous souhaitez bénéficier des services d’un guide, il vous en coûtera 8000F CFA supplémentaire (12€) mais notez-bien que ce n’est pas une obligation. Etre accompagné par un guide va vous permettre d’aller à l’essentiel et de comprendre, dans les très grandes lignes, l’histoire de Gorée. Mais dans la mesure où ils sont payés au pourboire, ils sont pressés de finir la visite avant même de l’avoir commencé, ce qui est assez frustrant si tout comme moi, vous aimez poser mille questions pour tout comprendre et tout savoir. Par ailleurs, en faisant des recherches pour préparer cet article, j’ai réalisé que la plupart des informations que notre guide nous avait données étaient fausses. Donc à bon entendeur …

Visites

Les principales curiosités de l’île sont faciles à trouver. Suivez le guide ou laissez-vous porter par vos pas et vos envies. Une journée suffit pour tout voir mais si vous passez une nuit sur l’île, vous aurez la possibilité d’observer « la vraie vie de l’île » aux côtés de ses habitants, de prendre votre temps et de vous recueillir dans la Maison des Esclaves avant l’arrivée de la horde de touristes qui l’envahisse chaque jour.

A noter que tous les musées sont fermés le lundi.

Pause déjeuner

Il y a plusieurs restaurants sur l’île, la plupart font face à l’embarcadère et la petite plage. Privilégiez plutôt un lieu plus isolé. Nous avons testé l’Amirauté, à côte de la maison de l’amiral d’Estrées, à deux pas de la Maison des Esclaves. L’endroit est paisible, la carte variée (même si tout n’est pas disponible). Et cerise sur le gâteau, quelques pélicans en liberté sauront occuper vos enfants pendant que vous terminez tranquillement votre repas.

Baignade

N’oubliez pas votre maillot de bain, surtout avec des enfants. Une fois les visites terminées, vous pouvez vous prélasser sur la petite plage qui jouxte l’embarcadère et vous rafraîchir en attendant la chaloupe.

Achats

Les boutiques d’artisanat sont présentes partout sur l’île. Les vendeurs et vendeuses ne manqueront pas d’imagination pour vous faire venir jusqu’à leur stand (ça ne coûte rien de regarder !) mais au final, même si vous n’achetez rien, ils restent très sympathiques et joviaux.

 

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Ile de Gorée Pinterest

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0 In Afrique/ Bénin

La Route des Esclaves de Ouidah

La Route des Esclaves est un lieu de mémoire unique et exceptionnel. Située à Ouidah, sur les rives béninoises du Golfe de Guinée, cette route fait revivre les derniers pas des 2 millions d’hommes, femmes et enfants qui ont été arrachés à leur pays et vendus, comme de la vulgaire marchandise, par les rois du Dahomey aux Européens. Du marché des esclaves à la porte de Non Retour, 7 étapes et 4 kilomètres pour remonter le temps et rendre hommage.

 

La place des enchères

Au XVIIIe siècle, Africains et Européens s’y échangeaient toutes sortes de marchandises. Les uns vendaient des produits manufacturés, les autres des esclaves (prisonniers de guerre issus d’ethnies rivales, victimes de razzias ou encore coupables d’adultères). 1 pipe valait 5 esclaves, 1 bouteille d’alcool 10 esclaves, 1 canons 15 hommes ou 21 femmes…

De ce marché, il reste aujourd’hui une petite place dénommée « Place Chacha » en l’honneur de Don Francisco de Souza, alia Cha Cha (vite vite), marchand d’esclave brésilien, représentant du Roi auprès des Européens. La plupart des Souza du Bénin sont paraît-il ses descendants.

Place des enchères Ouidah Bénin

« C’est sous cet arbre et en cette place que se tenaient les enchères publiques pendant lesquelles les esclaves destinés aux Amériques étaient troqués contre des marchandises de pacotille ».

La maison fleurie

Elle était située juste en face du marché mais a été détruite. Une fois vendu, chaque esclave devait s’y rendre pour y recevoir la marque, au fer rouge, de son acheteur. Puis il entamait sa longue marche, sur la route jusqu’à l’océan.

 

L’Arbre de l’Oubli

La route des esclaves est jalonnée de 23 magnifiques statues colorées. La plupart ont été réalisée par Cyprien Tokoudagba, peintre et sculpteur béninois reconnu internationalement. Elle représente chacune une part de l’histoire de Ouidah, notamment les symboles des différents rois du Dahomey (l’oiseau, le lion, la hyène, le caméléon, le singe, le serpent, la jambe …) ou encore de la traite des esclaves.

Arrivés à l’Arbre de l’Oubli, les esclaves hommes devaient en faire le tour 9 fois, et les femmes 7 fois de façon à oublier leur famille, leur histoire, leur culture et leur identité et devenir des êtres sans aucune volonté.

Arbre de l'oubli Ouidah Bénin

« En ce lieu se trouvait l’arbre de l’oubli. Les esclaves mâles devaient tourner autour de lui neuf fois. Les femmes sept fois. Ces tours étant accomplis, les esclaves étaient censés devenir amnésiques. Ils oubliaient complètement leur passé, leurs origines et leur identité culturelle pour devenir des êtres sans aucune volonté de réagir ou de se rebeller. »

Peu après l’Arbre de l’Oubli se trouve le Mémorial Zomachi (Escale du retour). Ce lieu de mémoire, hommage aux descendants d’esclaves qui sont revenus au Bénin, n’a en fait jamais été construit. Mais les fresques du mur d’enceinte qui racontent la vie des esclaves ainsi que la révolte de Haïti en 1791 menée par Toussaint Louverture méritent qu’on s’y attarde.

 

Les cases Zomaï

Les esclaves étaient ensuite conduits dans des sortes d’entrepôts totalement obscures et exigus (« Zomaï » signifiant « que le feu ou la lumière ne s’y attarde pas ») dans lesquels ils étaient enfermés pendant 3 à 4 mois jusqu’à l’arrivée des navires négriers. Des conditions de vie horribles – entassés les uns sur les autres, dans le noir, rarement nourris – qui étaient censées leur donner un avant-goût de ce qui les attendait dans les bateaux. Il ne reste rien de ces cases qui ont été remplacées par des sculptures.

« En effet, en cet endroit se trouvait une grande case hermétiquement close où les esclaves étaient enfermés dès leur arrivée à Zounbodji. Et d’où ils ne sortaient que pour être transférés vers l’arbre du retour. Cette séquestration absolue désorientait totalement les esclaves et rendait extrêmement difficile toute tentative de fuite ou de rébellion; Ce séjour ici les conditionnait pour la vie de promiscuité et d’obscurité des cales des négriers. »

Case Zomai Ouidah Bénin

Casa Zomaï Ouidah Bénin

Le Mémorial du Souvenir

Les nombreux esclaves qui ne survivaient pas à leurs inhumaines conditions de détention étaient enterrés dans une fosse commune. Un mémorial et a a été érigé à cet endroit. Un mur des lamentations se dresse au milieu.

L’Arbre du Retour

A quelques mètres du mémorial, un arbre généreux, debout depuis 200 ans, trône au milieu d’une placette tel un témoin du passé. Une fois qu’ils quittaient les cases, les esclaves s’y arrêtaient et en faisaient 3 fois le tour. Ce rituel leur garantissait que leur esprit reviendrait sur la terre de leurs ancêtres quoi qu’il arrive et où qu’ils meurent. Dernière volonté accordée à des êtres humains en sursis.

Arbre du Retour Ouidah Bénin

La porte de Non Retour

La Route des Esclaves se termine par une immense porte inaugurée en 1995, symbolisant le passage des esclaves vers l’autre monde et l’impossibilité pour eux de revenir. La mer étant peu profonde, les navires ne pouvaient atteindre les côtes. Des pirogues les attendaient pour les conduire dans les navires. Ultime chance de se donner la mort et d’échapper à ce funeste destin.

 

La porte de Non Retour a été réalisée par Fortuné BANDEIRA, architecte, décorateur et peintre béninois.

Porte Non-Retour Ouidah Bénin

Plage Ouidah Bénin

La plage de Ouidah est celle qui a vu passer le plus d’esclaves en Afrique de l’Ouest en direction des Antilles, de Cuba, de Haïti et du Brésil. Les navires faisaient ensuite escale au Ghana puis au Sénégal avant d’entamer leur grande traversée. Les historiens estiment que 20% d’entre eux ont péri avant d’arriver de l’autre côté de l’océan.

INFORMATIONS PRATIQUES

  • La Route des Esclaves fait 4 kilomètres et se parcourt idéalement à pied.
  • Les cases Zomaï, le Mémorial du Souvenir ainsi que l’Arbre du Retour ne se trouvent pas sur la route même mais  à quelques dizaines de mètres à l’intérieur du village.
  • Je vous recommande évidemment de prendre un guide (compter environ 5000F CFA). Vous pouvez en trouver aisément lorsque vous visitez le Fort Portugais.

 

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Route des Esclaves Pinterest

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A la conquête du permis de conduire ivoirien !

Quand vous êtes résident étranger en Côte d’Ivoire, vous devez détenir un permis de conduire ivoirien pour avoir le droit de conduire. Après avoir obtenu ma carte de résident, non sans mal d’ailleurs, je me suis donc attaquée à ce 2ème monument de la formalité administrative.

A Abidjan, il y a presque autant de stratégie pour obtenir ce permis que d’expat. Chacun a un « plan » ou un « contact » pour contourner la procédure officielle. Pour ma part, faute de super combine, j’ai scrupuleusement suivi la démarche décrite par l’Ambassade de France.

Voici le récit de mon aventure dans les dédales de l’administration ivoirienne …

 

Étape 1 : faire authentifier le permis de conduire français

J’ai rempli la demande de Relevé d’Information Restreint (RIR), téléchargeable sur le site de l’Ambassade de France. Je l’ai envoyée à la préfecture de Marseille, mon précédent lieu de résidence, accompagnée de la copie de ma pièce d’identité, la copie recto-verso de mon permis et une preuve de résidence en Côte d’Ivoire. J’ai reçu le RIR quelques semaines après à mon domicile (via le consulat). Mon mari, qui a fait la demande en même temps que moi il y a 6 mois, n’a toujours rien reçu.

Coût : gratuit.

 

Étape 2 : obtenir une autorisation d’échange de permis

Une belle occasion de découvrir de près l’architecture de la Cité Administrative du Plateau donc je vous parle ici. La procédure disait de me présenter à la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC) à la Tour C, étage 3, bureau 25. C’est précis.
Une fois au 3e étage, le bureau 25 étant fermé, c’est le bureau 27 qui a traité ma demandé. Un monsieur sympathique et souriant m’a reçue et m’a délivré, en l’espace de 15 minutes à peine, l’autorisation signée et tamponnée.
Je suis ressortie de la cité fière comme Artaban !

Coût : gratuit.

 Cité Administrative Abidjan

Étape 3 : réaliser le contrôle ophtalmique

C’est là que les choses ont commencé à se corser …
Je devais me rendre dans un Centre de Gestion Intégré (CGI). Le CGI est le lieu incontournable en Côte d’Ivoire dès lors qu’il est question de voiture (achat, vente, permis…).

Ma première rencontre avec un CGI ivoirien s’était déroulée de la meilleur des façons lors de l’achat de mon véhicule. Le vendeur, bien rodé à tout cet imbroglio administratif, avait géré de main de maître le deal en choisissant d’aller au CGI VIP de Vallon II plateaux. En 1h30, tout était réglé.

Mais cette fois, je m’attaquais à un tout autre adversaire en me rendant au CGI « de base » situé sur le boulevard Valery Giscard d’Estaing (appelé ici le VGE), près d’IVOSEP.
En plus de passer le contrôle ophtalmique, je devais convaincre les autorités que ma carte de groupe sanguin, établie en France il y a 30 ans, était bien valide. Faute de quoi, il fallait aussi que je fasse une prise de sang pour déterminer mon groupe sanguin (inscrit sur le permis ivoirien), ce qui est largement déconseillé eu égard aux règles d’hygiène en vigueur dans le pseudo laboratoire du CGI.

Me voilà donc fraîchement arrivée au centre, croyant fermement à la réussite de mon entreprise. Je fus de suite chaleureusement accueilli par un « guide » portant une chemise en pagne aux couleurs de l’entreprise et dont la fonction consistait à orienter les usagers dans cet antre de la bureaucratie française … euh ivoirienne … enfin, peu ou prou, c’est la même chose.
Il m’indiquait que je devais d’abord m’inscrire au guichet d’accueil pour obtenir un ticket puis me rendre au second guichet pour créer ma demande puis payer puis aller faire mon examen médical puis revenir au guichet puis repayer puis attendre. En gros, c’était le programme.

 

  1. Obtenir un ticket

Première étape réussie haut la main en 2 min chrono. J’obtiens le numéro T081
En arrivant dans le centre principal, je découvre qu’on en est au T04. Mais c’était sans compter le zèle des fonctionnaires ivoiriens pour faire passer certaines personnes en premier…

 

  1. Faire enregistrer sa demande

Je me présente donc immédiatement au guichet #7, accueillie par la patronne des agents.
Premier revers : avant d’être enregistrée, je dois « faire viser » mon permis français par le Ministère des Transports… Ministère où je me suis donc rendue quelques jours plus tôt pour faire authentifier mon permis de conduire français (cf. étape 2).
Très vite, sans même avoir le temps de défaillir, je découvre derrière moi LE bureau du Ministère. En son sein, un charmant monsieur qui vise toute la journée … Ni une ni deux, il signe la copie de mon permis de conduire français

Permis visé

Le précieux document en poche, je retourne sagement m’asseoir pour patienter comme tout le monde. Nous en étions à T042. Au bout de quelques minutes, juste le temps de commencer à écrire cet article, la même jeune femme m’appelle à nouveau pour traiter mon dossier. Après 4 tentatives pour me tirer le portrait les yeux ouverts et les oreilles bien visibles et un cliché de mon index droit, elle me délivre un papier qui me donne le droit de me rendre à la caisse et de payer la somme de 3600F. Petite mise en jambe avant la douloureuse !

 

  1. Réaliser un contrôle ophtalmique

Armée de mon reçu tamponné « payé », je me dirige vers le bureau bio-médical. En chemin, mon guide m’interpelle à nouveau et m’informe que je dois d’abord photocopier le reçu de paiement et mon permis de conduire français – car la copie visée par le Ministère, si difficilement obtenue, ne suffit pas.

Ah, le business de la photocopie. Quelque soit la formalité à accomplir ici, les photocopies que vous amènerez ne suffiront jamais. Heureusement, il y a toujours un « bureau des photocopies » à disposition pour pallier vos manquements. Pour la modique somme de 50F la page (7,5 centimes d’euros), mon dossier est complet … enfin presque car finalement, ce n’est pas la photocopie du permis qui est requise mais celle de l’autorisation du Ministère.
Retour au bureau des photocopies. Puis retour au bureau bio-médical.
J’ai enfin les bonnes copies. En revanche, ma vieille carte de groupe sanguin, datée de 1987, pose comme prévu problème… épineux problème même qui requiert une escalade auprès de la supérieure hiérarchique qui, d’un simple hochement de tête, valide finalement ma carte. Ouf, pas de prise de sang !

Je passe ensuite, haut-la-main, le test ophtalmique, puis obtiens un nouveau papier intitulé « Certificat d’aptitude visuelle, auditive, mentale et de coordination motrice ». Seule la vision a été testée mais vraisemblablement pour l’état ivoirien, je suis aussi apte sur le plan auditif, physique et mental. Bonne nouvelle !

 

Etape 4 : demander un permis de conduire ivoirien

De retour dans le hall principal, nous en sommes maintenant à T069. La même jeune femme me reçoit à nouveau pour l’étape finale. Je sens que j’approche du but … Mais coup de théâtre, elle refuse de me délivrer le document car je n’ai pas de certificat de mariage. Quoi ??!!!!?!?!
J’ai obtenu mon permis à l’âge de 19 ans, je n’étais pas mariée. Et sur mon passeport apparait mon nom de jeune fille et d’épouse. Je dois donc prouver que je suis bien mariée et que mon nom est correct … la moutarde me monte légèrement au nez mais rien n’y fait, je dois capituler. Je repars donc bredouille – et bien énervée.

Quelques jours plus tard, me voilà de retour dès 8h30 au CGI. Le centre est déjà bien rempli. Je retrouve mon guide qui me redemande à nouveau de faire la queue au premier guichet pour obtenir un ticket : j’obtiens le numéro T052. Nous en sommes au T035 quand je m’assois. C’est tout à fait correct. D’autant plus que les numéros défilent de 2 en 2 et que 10 minutes plus tard, nous en sommes déjà à T042.
Aujourd’hui, j’attends comme tout le monde. Et c’est aussi bien ainsi.

A 8h53, mon numéro s’affiche. Direction le guichet #7. Une stagiaire vérifie mon dossier. Il est complet, victoire !!!
Je gagne donc le droit d’aller payer les frais de 85 100 F. Evidemment c’est compliqué car je n’ai pas la monnaie… et la caissière non plus! On finit par trouver un terrain d’entente, je récupère mon reçu de paiement et n’ai plus qu’à attendre que mon permis soit prêt.

Coût : 88700 F CFA.

 

Étape 5 : récupérer le permis ivoirien

Il est 9h45. Au guichet, la dame me dit de revenir dans 3h soit à 11h … je fais remarquer que si je reviens à 11h, je n’aurais attendu qu’1h30. Qu’à cela tienne, la dame me suggère donc de revenir à 11h30.
En sortant, je tombe sur mon guide qui me dit de revenir dans 3h car lui sait comment on fait les permis et connaît la vraie procédure….
Sans trop y croire, je tente ma chance à 11h30. Cette fois-ci, rendez-vous dans le bâtiment du fond à gauche (là où se trouve aussi le bureau bio-médical).
La fonctionnaire, qui me reçoit, me rit au nez quand elle découvre que j’ai procédé au paiement à 9h41. « Mais Madame, ça prend au moins 3 heures ». En plus, j’ai des circonstances aggravantes. Je suis née dans une petite ville française, Senlis qui sans doute n’existe pas encore dans la base de données. « Ça prend du temps de créer une nouvelle ville » ajoute-t-elle.
Ok pas de souci, je reste zen et décide de revenir le lendemain.

Le lendemain, j’arrive à la fraîche dès 7h45. Je me présente directement au guichet de la délivrance. Sans avoir le temps de m’assoir pour patienter, une dame se saisit de mon reçu et cherche mon permis. Je feins de l’ignorer mais ne peux m’empêcher de dissimuler un soupire de soulagement lorsqu’elle trouve mon permis et le tend à son collègue.
Ultime formalité pour la route – remplir le registre à 4 mains avec mon numéro de passeport et mon numéro de téléphone – et l’affaire est dans le sac.

Permis ivoirien

 

Je pense que cette aventure m’aura occupée 3 bonnes heures auxquelles s’ajoutent les trajets au Plateau et en zone 4 … donc au total, une petite journée. Mais au moins, je n’ai pas eu à repasser le code de la route ni la conduite. Et si j’avais su que l’acte de mariage était obligatoire, j’aurais gagné du temps.

Je recommande cette procédure qui n’est finalement pas si complexe si on a la chance d’avoir les bonnes informations !!

 

RECAPITULATIF DES PIECES A FOURNIR

  • A la Préfecture en France : demande de RIR dûment remplie, copie de la pièce d’identité, copie recto-verso du permis de conduire français.
  • A la DGTTC C : attestation d’authenticité (RIR), original et copie du permis de conduire français, original et copie de la pièce d’identité.
  • Au Centre de Gestion Intégré : autorisation d’échange délivrée par la DGTTC, original et copie du permis de conduire français, original et copie de la pièce d’identité, carte de groupe sanguin ou copie des déterminations (2 prises de sang), certificat d’aptitude visuelle, acte de mariage pour les femmes dont le nom de jeune fille seul apparaît sur le permis.

 

J’espère donc que cet article vous aidera à y voir clair dans la procédure et à obtenir votre permis plus rapidement que moi. Dans tous les cas, BONNE CHANCE !

 

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5 sites incontournables à visiter à Ouidah

Ouidah est la capitale mondiale du Vaudou et a été le principal centre d’Afrique de l’Ouest de la traite négrière. Situé à une quarantaine de kilomètres de Cotonou, sur le littoral atlantique, ce centre historique exceptionnel abrite des bâtiments coloniaux de style afro-brésilien, un musée d’art contemporain, des temples vaudous, un fort du XVIIIe siècle et la « Route des Esclaves », lieu de mémoire qui fait revivre les derniers pas des esclaves africains avant d’embarquer pour les Amériques. Une étape à ne rater sous aucun prétexte et qui mérite qu’on s’y attarde au moins deux jours.

 

Le temple des Pythons

Il s’agit du principal temps vaudou de la ville. Il est ouvert aux non initiés. Il abrite près de 200 pythons royaux qui sont, comme chacun sait, des serpents totalement inoffensifs !! Sans quoi nous ne l’aurions pas enroulé, tel un ornement précieux, autour de notre cou…

Chaque mois, les pythons sont lâchés dans la ville pour aller chasser (ils se nourrissent de petits mammifères) puis reviennent tranquillement au bercail, une fois repus. Si un habitant en trouve un, égaré dans sa maison, il le ramène au temple. Il est interdit de les tuer et de les manger.

Vénérés par les vaudous, leurs représentations ornent murs et statues. Dans le temple, on trouve également une jarre sacrée utilisée tous les 7 ans à l’occasion d’une grande fête pour purifier la ville. Et dans un coin, un arbre sacré qui incarne l’esprit des anciens. Le prêtre y pratique des rituels et sacrifices (d’animaux).

 

La basilique de l’Immaculée Conception

L’histoire de cet édifice religieux est indissociable de celle des missionnaires européens venus évangéliser les territoires africains dans la 2e moitié du XIXe siècle. Ces derniers célébraient leurs premiers offices dans la chapelle du fort portugais ou dans l’enceinte de la mission. Au fil du temps, l’augmentation du nombre de convertis était telle qu’il devint indispensable de construire un lieu de culte digne de ce nom.

La basilique se situe juste en face du Temple des Pythons, à l’ancien emplacement du siège du représentant des Rois du Dahomey et lieu de détention pour de nombreux chrétiens quelques décennies plus tôt.

Sa construction a démarré en 1903 et s’est achevée en 1909. Les travaux ont été menés son seulement par les chrétiens mais aussi par de nombreux adeptes du Vaudou soucieux d’aider leurs parents et amis, quand bien même seraient-ils d’une autre religion que la leur. Son style est typique de l’architecture néo-gothique à la mode dans plusieurs pays européens à cette époque.

Le premier office a réuni 4000 personnes, à la fois chrétiens et vaudou. Aujourd’hui encore, la plupart des béninois ont 2 religions : le catholicisme ou l’islam d’un côté, le Vaudou de l’autre. Et font parfaitement coexister ces doubles croyances.

 

Le musée Zinsou

Le musée Zinsou est l’unique musée d’art contemporain d’Afrique de l’Ouest ! Il joue un rôle à la fois culturel, social et pédagogique. L’accès y est gratuit.

La fondation Zinsou a été inaugurée en 2005, à Cotonou, à l’initiative de la famille Zinsou (dont certains membres se sont illustrés dans la vie politique et économique du pays), grâce à sa riche collection privée.

Le site de Ouidah a ouvert en novembre 2013 dans un bâtiment historique de style afro-brésilien construit en 1922 : la villa Ajavon. Désormais réhabilitée et reconvertie en musée, elle accueille 1 à 2 expositions chaque année afin de faire découvrir l’art moderne africain et montrer, si besoin en était, que l’art africain ne se résume pas aux statuettes en bois que l’on trouve sur les marchés artisanaux. Actuellement, c’est l’exposition « Entrée en matières » qui est proposée au public. 

Jardin Musée Zinsou Ouidah

 

Le fort portugais et le musée d’histoire 

Le fort Sao Joao Baptista de Ajuda a été construit en 1721. Il est le seul fort sauvegardé de la ville. Les 4 autres (français, hollandais, anglais et danois) ont été détruits. Il permet de se rendre compte de la dimension militaire du lieu avec le mur d’enceinte, les canons, le logement du gouverneur et des soldats. Mais aussi de commencer à découvrir l’histoire du royaume de Ouidah et de l’esclavage.

Fort portugais Ouidah Bénin

Le musée, hébergé au sein du fort, retrace l’histoire des souverains locaux, de leur relation avec les européens et donne à voir les conditions dans lesquelles les esclaves étaient emprisonnés pendant des mois, à l’intérieur du fort, en attendant l’arrivée des navires négriers. On y trouve aussi une très belle exposition de photos de Pierre Verger qui montre la proximité culturelle entre le Bénin et le Brésil (pays de destination de la plupart des esclaves qui ont quitté la région).

Un passage obligé avant le 5ème et ultime incontournable.

 

La Route des Esclaves et la porte de Non-Retour

L’endroit le plus émouvant qu’il ne m’est jamais été donné de voir. Un site remarquablement mis en valeur – contrairement au fort de Cape Coast et d’Elmina sur la côte ghanéenne.

La route des esclaves de Ouidah est ponctuée de 7 étapes clés. Elle commence « place Chacha », sur le lieu de l’ancien marché des esclaves, et se termine à la porte de Non-Retour au bord de la plage. Elle fait 4 km de long et je ne peux que vous conseillez de la parcourir à pied (ce que malheureusement nous n’avons pas pu faire avec les petits). Elle est jalonnée de 23 statues et de 4 lieux hautement symboliques (l’arbre de l’oubli, les cases zomaï, le mémorial du souvenir et l’arbre du retour).

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Ouidah se siue à 40 km de Cotonou. Il y a 2 façons de s’y rendre : soit via la route nationale bien bitumée direction Abomey-Calavi, soit via la Route des Pêches. Personnellement, je préfère la seconde option tant cette route est un voyage en soi. Dans ce cas, il faut compter plutôt 1h30 de route. A éviter en cas de fortes pluies.
  • Pour le déjeuner, vous pouvez vous allier l’utile à l’agréable en vous faisant une halte gourmande au café arty-trendy du musée Zinsou.
  • Et si vous souhaitez passer une nuit sur place, je recommande la Casa del Papa, un hôtel entre mer et lagune qui propose tout un panel d’activités (excursion sur la lagune, paddle, canoé, tennis, VTT, mini-golf,…) qui vous donneront envie de vous attarder plusieurs jours à Ouidah … Idéal avec des enfants !

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10 excellentes raisons de visiter le Bénin

Le Bénin est un pays d’Afrique de l’Ouest niché entre le Togo à l’ouest, le Burkina Faso et le Niger au nord et le Nigéria à l’est. Il est le berceau du vaudou, territoire  de l’ancien royaume de Dahomey, et terre d’accueil des derniers lions d’Afrique de l’Ouest. De retour d’un road-trip de 12 jours en famille, je vous propose de découvrir les 10 raisons pour lesquelles vous devez absolument visiter cet incroyable pays.

 

Le culte Vaudou

Le vaudouisme est une religion qui est née dans l’ancien royaume du Dahomey, devenu le Bénin en 1975.  Issue des cultes animistes africaines, elle s’est développée jusqu’aux Caraïbes et l’Amérique avec l’arrivée des esclaves africains. Aujourd’hui, fort de 50 millions de pratiquants dans le monde, elle est célébrée, chaque année, le 10 janvier à Ouidah. Parmi les principaux sites à ne pas manquer : le temple des pythons à Ouidah, le musée ethnographique de Porto-Novo, le palais des rois Glèlè et Ghézo à Abomey ou encore le village de Hévé près de Grand-Popo. Et si vous avez de la chance, vous croiserez peut-être un Zangbéto ou un Egoun au détour d’une rue …

Les plages du littoral Atlantique

Elles sont magnifiques, immenses et la plupart du temps désertes ! C’est bien toute le charme des plages du Golfe de Guinée qui sont très peu touristiques … Les vagues sont houleuses à cause de la barre mais le sable fin, les cocotiers et le soleil feront le reste.

La Route des Pêches

Ce cordon de sable relie Cotonou à la frontière togolaise. D’un côté l’océan, les villages et les pêcheurs à l’oeuvre dès la première heure du jour pour manipuler leurs immenses filets de pêche, de l’autre la lagune bordée d’arbres et de champs. N’hésitez pas à faire un ou plusieurs stops pour profiter de la vue et déguster un rafraîchissement les pieds dans le sable.

Route Pêches Bénin

Le parc national de la Pendjari

Coup de cœur absolu !!! Cette réserve est peu connue et pourtant, quel joyau ! C’est le parc faunique le plus important d’Afrique de l’Ouest. La faune y est extrêmement variée : lions, guépards, éléphants, buffles, hippopotames, antilopes (Cobbes de Buffon, hyppotragues, damalisques, buffales, waterbucks …), crocodiles, phacochères, babouins, vervets, patas, marabouts, rolliers d’Abyssinie, calaos, vautours, ombrettes, cigognes … La Pendjari, c’est la promesse d’un vrai safari et d’une immersion totale dans la savane africaine.

 Buffles Pendjari Bénin

Mise à jour du 13 mai 2019 : Suite au événements événements récents qui se sont déroulés dans le parc de la Pendjari, il est plus que jamais essentiel de consulter le site Conseils aux Voyageurs du Ministère des Affaires Etrangères français avant d’entreprendre toute visite de la Pendjari https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin

Les tatas sombas

Ces fermes forteresses sont des habitats traditionnels que l’on trouve au nord-ouest du Bénin (notamment dans le village de Boukoumbé) ainsi qu’au Togo. Elles sont toutes construites sur le même modèle : orientées vers l’ouest du côté des vivants, le bétail et les « vieux » en bas, le reste de la famille et les greniers à haut. Devant l’entrée, plusieurs fétiches en argile, protègent la maison. Il est possible de les visiter mais aussi d’y dormir. Une expérience insolite.

Tata Somba Bénin

L’architecture afro-brésilienne de Porto-Novo

Porto-Novo, capitale du Bénin, est connue pour ses bâtiments coloniaux de style afro-brésilien construits par les descendants d’esclaves revenus du Brésil. Un des bâtiments les plus remarquables est la grande mosquée qui ressemble à l’église de Salvador de Bahia.

Mosquée Porto Novo Bénin

La fondation Zinsou

La fondation Zinsou à Cotonou et le musée du même nom à Ouidah, unique musée d’art contemporain d’Afrique, exposent, plusieurs fois par an, des artistes africains de tout pays.

Musée Zinsou Ouidah Bénin

Ganvié

Egalement appelé la Venise africaine, Ganvié est un village situé sur le lac Nokoué, au nord de Cotonou. Elle compte environ 30 000 habitants qui vivent dans des maisons sur pilotis, essentiellement de la pêche. Elle est la plus importante cité lacustre d’Afrique de l’Ouest

Ganvié Bénin

La Route des Esclaves de Ouidah

Lieu de mémoire qui raconte l’histoire de l’esclavage et la souffrance de ces hommes, femmes et enfants arrachés à leur pays pour aller peupler les terres du Nouveau Monde. Un parcours qui s’étend sur 4 kilomètres de la place des enchères publiques jusqu’à la porte de Non-Retour. Pour en savoir plus, retrouvez mon article complet sur la Route des Esclaves.

 Mémorial Souvenir Ouidah Benin

Un concentré d’Afrique

Le Bénin était autrefois le royaume le plus puissant d’Afrique occidentale et tente aujourd’hui de sauvegarder son riche patrimoine. Il est possible d’y visiter des sites culturels, religieux mais aussi d’incroyables réserves animalières… bref, l’Afrique en miniature !

Je pourrai aussi citer la bouche du Roy sur le fleuve Mono à Grand-Popo, le lac de Possotomé et sa source d’eau minérale, les palais des rois du Dahomey à Abomey, les 41 collines de Dhassa, la sécurité ou encore la gentillesse et l’hospitalité de ses habitants…. Les raisons de visiter le Bénin ne manquent pas.

 

Alors vous partez quand ?

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2 In Afrique/ Bénin/ I love Africa/ Safari

2 jours de safari dans le parc national de la Pendjari

Elephant Pendjari

Mise à jour 13 mai 2019 : suite à l’enlèvement de deux touristes français et l’assassinat de leur guide Béninois au sein du parc national de la Pendjari, la zone frontalière du parc (avec le Burkina Faso) est formellement déconseillée par le Ministère des Affaires Etrangères français. Avant d’entreprendre tout voyage, n’oubliez pas de consulter le site de Conseils aux voyageurs : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin/

 

Le parc national de la Pendjari est le plus beau et le plus important parc faunique d’Afrique de l’Ouest. Situé au nord-ouest du Bénin, dans le département de l’Atacora, il s’étend sur une surface de 4700 km2. Il appartient à un vaste ensemble qui s’étend sur 3 pays frontaliers (Bénin, Burkina-Faso, Niger) et comprend le parc régional W et le parc Arly.

Savane Pendjari

J’y ai passé 2 jours en famille en avril dernier. C’était mon premier safari et pour toujours, il aura une saveur particulière. Voir évoluer la faune sauvage africaine en liberté était un rêve. Et voir des étoiles briller dans les yeux de mes enfants à la vue des animaux en était un autre. Rêves doublement exaucés.

Jeep Pendjari

Une réserve sous la tutelle d’African Parks

La Pendjari est l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage, notamment d’éléphants et de lions, en Afrique de l’Ouest. 90% des lions d’Afrique de l’Ouest y vivent. Victime du braconnage des éléphants pour l’ivoire, de la chasse illégale, de l’abattage du bois, elle a beaucoup souffert ces dernières années.

Elephant Pendjari

Elephant Pendjari

C’est pourquoi, en 2017, le gouvernement béninois a confié la gestion du parc à African Parks. Cet organisme à but non-lucratif, gère 15 parcs et régions protégées dans 9 pays d’Afrique. Il s’est notamment illustré au Rwanda pour la préservation des gorilles.

Au Bénin, African Parks a de grandes ambitions pour la Pendjari. L’équipe a d’ores et déjà formés 100 rangers qui quadrillent le parc 24h/24 pour lutter contre le braconnage (contre 30 précédemment). Elle a également commencé à équiper des lions et des éléphants de puce de façon à mieux comprendre leurs déplacements et leur écologie.

Troupeau Hippotragues Pendjari

Troupeau d’hippotragues face à la Lodge

 

Les projets ne manquent pas pour développer la réserve et sauvegarder une faune sauvage qui a disparu de tant d’autres pays d’Afrique de l’Ouest (je vis en Côte d’Ivoire et je sais de quoi je parle, il n’y a plus aucun éléphant dans ce pays à part sur les brochures de Côte d’Ivoire Tourisme).

 

Un vrai safari en Afrique de l’Ouest, c’est possible !

Le parc national de la Pendjari est une pépite, totalement préservée du tourisme de masse (contrairement à certains parcs d’Afrique de l’Est…).

La faune du parc est extrêmement riche et variée. Outre quelques carnivores difficilement observables (le guépard, emblème du parc, le lion, la hyène, le chacal et le lycaon), il est possible de voir des éléphants, des buffles, de multiples antilopes– Cobe de Buffon, Guibs harnachés, Buffales, Hippotragues, Damalisques et Waterbucks – des phacochères, des hippopotames, des crocodiles, des tortues, des singes (babouins, patas et vervets).

Hippo Pendjari

Buffles Pendjari

Guib harnaché Pendjari

Antilope Guib harnaché

Phacochères Pendjari

Patas Perdrix Pendjari

Singe patas et perdrix

400 espèces d’oiseaux ont été recensées. Nous avons eu la chance d’admirer le splendide rollier d’Abysinie, un aigle pêcheur, des hérons, des ombrettes, des canards armés, des cigognes, des martins-pêcheurs, un calao terrestre ainsi qu’un calao à bec rouge, des marabouts, des vautours et j’en passe !

Rollier d'Abyssinie Pendjari

Splendide rollier d’Abyssinie

 

Grues couronnées Pendjari

Grues couronnées

 

Héron Pendjari

Héron

 

Aigle pêcheur Pendjari

Aigle pêcheur

Marabouts Pendjari

Trio de marabouts

 

Enfin, le parc est également remarquable pour la diversité de ses paysages : mares, forêts, herbes hautes, collines et brousse.

Savane Pendjari

Palmiers Rônier Pendjari

Palmiers Rônier

Seule déception de ce merveilleux safari : nous n’avons croisé ni lions ni guépards. Nous avons eu un gros orage le soir de notre arrivée, ce qui en général amène les animaux à déserter les mares puisqu’ils trouvent de l’eau partout. Et apparemment les lionnes étaient en chaleur, elles préfèrent alors s’isoler et se cacher. Ca sera donc pour une autre fois ou un autre safari !

 

Au cœur du parc à la Pendjari Lodge

Nous avons logé 3 jours et 2 nuits à la Pendjari Lodge, située au nord-est du parc, à 15 km de la Mare Bali. Sans être très luxueuse, cette éco-lodge est de belle facture et se fond parfaitement dans l’environnement. Tout fonctionne à l’énergie solaire, ce qui signifie que le ventilateur s’arrête en milieu de nuit ☹ Mais les tentes sont très confortables, spacieuses et accueillent sans problème une famille de 4. Le restaurant sert midi et soir un repas simple et copieux. Et, n’oublions pas l’essentiel, tout ce qu’il faut pour l’apéro au retour de safari ! Le matin, le petit-déjeuner est servi face à la réserve d’eau. Spectacle garanti dès le lever du jour, vue à couper le souffle. Emotion forte dès le réveil.

Pendjari Safari Lodge

Terrasse Pendjari Safari Lodge

INFORMATIONS PRATIQUES

Tarif
• Adulte : 10 000 FCFA/jour
• Enfant 7 – 18 ans : 5000 FCFA
• Enfant < 7 ans : gratuit Transport • Par avion : Air Taxi-Bénin > Cotonou-Nattitingou (très cher!!!)
• Par route : environ 1000 km depuis Cotonou, un sacré périple mais qui vaut le coup ! Plus court depuis Ouadagoudou au Burkina-Faso.

Logement
• Pendjari Safari Lodge : le must !
• Pendjari Hôtel : moins cher mais en décrépitude.
• Camping : réglementé mais possible pour les plus aventureux.

 

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Pendjari Pinterest

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Préparer un voyage en Côte d’Ivoire

Préparer voyage Côte d'Ivoire

Vous planifiez un voyage en Côte d’Ivoire ? Félicitations, vous avez fait le bon choix ! Ce pays a vocation à devenir une destination touristique incontournable en Afrique. L’organisation gouvernementale Côte d’Ivoire Tourisme ne ménage pas ses efforts pour la promouvoir en participant notamment à de nombreux salons du tourisme en Europe.

Cela dit, l’organisation d’un tel voyage reste encore complexe. Billets d’avion, visa, vaccins, traitement anti-palu, sécurité … je vous dévoile tout ce qu’il faut savoir pour préparer ce voyage en toute sérénité.

 

La Côte d’Ivoire en (très) bref

La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique de l’Ouest qui borde l’océan Atlantique au niveau du Golfe de Guinée. Il partage ses frontières avec le Libéria et la Guinée à l’ouest, le Mali et le Burkina Faso au nord et le Ghana à l’est. Ce pays est indépendant depuis le 7 août (jour de la Fête Nationale) 1960.

Carte Afrique Côte d'Ivoire

Il s’agit d’une république présidentielle. Son premier président, Félix Houphouët-Boigny, a dirigé le pays de 1960 jusqu’à son décès en 1993. L’actuel président s’appelle Alassane Ouattara. Il a été élu en 2010 puis réélu pour un second mandat en 2015. Les prochaines élections présidentielles auront lieu en novembre 2020.

Le pays occupe une superficie de 322 463 km2 soit environ la moitié de la France. Il est peuplé de 23 millions d’habitants répartis en 70 ethnies différentes, elles-mêmes divisées. en 4 groupes : les Akans (originaires du Ghana), les Krou, les Gours et les Mandés. Près de 70 langues vernaculaires sont parlées mais le français est la langue officielle.

Depuis 1983, la capitale est Yamoussoukro, ville natale de Félix Houphouët-Boigny. Elle est située à 240 km au nord d’Abidjan. Elle est notamment célèbre pour sa basilique Notre-Dame de la Paix, construit sur le modèle de la Basilique Saint-Pierre de Rome, qui est le plus grand édifice religieux du monde.

 

Quand partir

Le climat tropical de la Côte d’Ivoire se caractérise par des températures élevées (entre 25° et 35° environ) et un fort taux d’humidité toute l’année. La grande saison des pluies sévit en juin/juillet (juin étant le mois le plus humide, souvent marqué par de grosses inondations) ; la petite saison des pluies en octobre/novembre. En décembre, c’est la période de l’Harmattan, ce vent originaire du Sahara qui envahit l’atmosphère et voile le soleil.

La meilleure période pour voyager en Côte d’Ivoire se situe donc entre janvier et mai. Il y fait très chaud et sec.

 

Santé

Le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire. Il faut présenter son carnet de vaccination international juste avant le contrôle des passeports à l’aéroport. Si vous ne l’avez pas, vous serez piqué sur place … à éviter !

Il est aussi préférable d’être à jour de ses rappels DTP. Si vous comptez rester longtemps en Côte d’Ivoire, les vaccins contre l’hépatite A, l’hépatite B et la Typhoïde sont conseillés.

Concernant le paludisme, il est très fortement recommandé de prendre un traitement anti-paludéen. Pour rappel, le moustique est l’animal le plus meurtrier au monde. Celui qui est porteur de la malaria tue environ 500 000 personnes par an dont 90% en Afrique. En plus du traitement, prévoyez du répulsif et des vêtements longs pour le soir.  Pour ceux qui s’installent dans le pays, pensez à équiper vos fenêtres et vos lits de moustiquaires.

Carte Paludisme Dengue

Dans tous les cas, prenez rendez-vous dans un centre de vaccination international et demandez conseil à un médecin spécialiste des maladies tropicales.

A noter qu’il y a de bons médecins à Abidjan, notamment pour traiter le paludisme et la dengue. L’Ambassade de France dispose d’une liste de médecins référencés si besoin.

Sécurité

Une partie de la zone frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est formellement déconseillée,

D’autres zones à l’ouest (zone frontalière avec le Libéria) et au nord (zone frontalière avec le Burkina Faso et le Mali) sont déconseillés. Dans tous les cas, pensez à consulter la rubrique Conseils aux Voyageurs du Ministère es Affaires Etrangères.

En dehors de ces zones, la vigilance reste de mise.

Quelques conseils pratiques :

  • Ne pas exhiber d’objets de valeurs, laisser bijoux et sacs de marque à la maison.
  • Eviter de transporter de grosses sommes d’argent.
  • Verrouiller les portes de voiture, de jour comme de nuit.
  • Ne circuler pas la nuit.
  • Rester à l’écart des rassemblements, mouvements de foule et axes de manifestions.
  • Conserver en lieu sûr les documents de voyage et ne circuler qu’avec des photocopies de ces documents.

Autres sujets à risques :

  • La conduite : les ivoiriens conduisent mal, les voitures sont en mauvais état, souvent les lumières et clignotants font défaut donc soyez très vigilants si vous prenez le volant. Et éviter de conduire la nuit, en particulier sur les grands axes routiers.
  • L’océan : à Bassam comme à Assinie, l’océan Atlantique est extrêmement dangereux en raison de la barre présente sur le Golfe de Guinée. Des noyades ont lieu chaque année, même d’excellents nageurs.

 

Formalités

Pour entrer en Côte d’Ivoire, il faut disposer d’un passeport valide 6 mois après la date de retour et d’un visa biométrique. Pour l’obtenir, vous pouvez déposer un dossier à l’Ambassade de Côte d’Ivoire à Paris ou dans un Consulat (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Toulouse) – tarif : entre 50€ et 60€.

Ou bien faire une demande de e-visa sur le site officiel du SNEDAI – tarif : 73€. Si votre demande est acceptée, vous recevrez par email un document intitulé « Pré-enrôlement approuvé » qui sera à imprimer et à présenter à l’espace « Visa aéroport » à votre arrivée à Abidjan. 

e-visa Côte d'Ivoire

Transport

Abidjan se situe à 4911 kilomètre de Paris. Le temps de vol moyen est de 6h25.

2 compagnies aériennes desservent directement Abidjan depuis Paris : Air France (1 vol quotidien au départ de Roissy) et Corsair (4 vols par semaine depuis Orly). Si vous vous y prenez en avance, vous pouvez trouver un vol AF à environ 450€. Mais sur certaines périodes chargées (vacances scolaires notamment), les prix s’envolent…

De nombreuses autres compagnies assurent des vols avec escale à des prix souvent plus intéressants : Brussels Airlines, Royal Air Maroc, Tunis Air. Depuis quelques temps, la TAP (compagnie portugaise) s’est bien positionnée sur cette destination – via Lisbonne – avec des tarifs très attractifs. Même si le confort y est plus basique que sur Air France (pas d’écran notamment), ça vaut le coup de considérer cette option. Et a fortiori si vous voyagez depuis la province.

 

Argent

La monnaie ivoirienne est le Franc CFA (Communauté Financière Africaine). 1€ = 656 XOF. Il existe des billets de 500, 1000, 2000, 5000, 10000 et 20000 Francs CFA. Et des pièces de 10, 20, 50, 10, 200 et 500 Francs.

Attention : la petite monnaie est une denrée rare en Côte d’Ivoire ! Si vous payez en cash, on vous demandera toujours l’appoint en monnaie. Faute de quoi, vous risquez de récupérer un bonbon ou de la poudre à laver en guise de compensation !

A Abidjan, il y a beaucoup de guichets bancaires mais ils ne fonctionnent pas toujours. Il faut parfois se rendre dans 3 ou 4 banques pour réussir à tirer de l’argent. Vous voilà prévenu ! A noter qu’il y a un guichet à l’aéroport dans le hall des arrivées.

Dans la plupart des restaurants et grandes surfaces, vous pouvez aussi payer en carte bancaire … enfin si la connexion fonctionne, ce qui n’est pas toujours le cas. Bref, ayez toujours des espèces sur vous, notamment pour payer dans les petites boutiques et les marchés et partout en dehors de la capitale.

Autre moyen de paiement très utile : Orange Money ou MTN Money, un service de paiement via le téléphone mobile. Pour en bénéficier, il suffit d’abord d’acheter une carte SIM auprès d’un des deux opérateurs (10 000F), souscrire au service Orange/MTN Money (gratuit) et ensuite charger votre compte soit en agence soit dans la rue auprès des distributeurs agréés. Ainsi vous pouvez payer vos réservations d’hôtels, achats … sans avoir trop de cash sur vous !

 

Budget

Tout est possible bien sûr ! Sachez toutefois que les produits importés sont extrêmement chers (car les taxes douanières sont élevées) alors que les produits locaux sont bon marché. Vous pouvez déjeuner pour moins de 5000F (7,50€) dans un maquis (restaurant ivoirien) ou 40000F (60€) dans un restaurant de cuisine française. Sur les petits marchés de rue vous pouvez acheter un panier de fruits et légumes pour moins de 5000F. Côté hôtel, vous pouvez trouver un logement à partir de 20000F la nuit. Mais si vous cherchez un endroit avec un peu de charme et confortable, comptez au moins 40000F (en dehors d’Abidjan). Les hôtels à Abidjan et Assinie sont plus chers.

 

Se déplacer

  • Taxi : il y a des taxis partout dans la ville. Mais seuls les taxis rouges orangés peuvent circuler dans toute la ville (les autres – les bleus, les jaunes, les verts,… – sont affectés à un quartier précis). Ils sont collectifs mais vous pouvez demander à être seul dedans, si vous payez un peu plus. En général il n’y a pas de compteur. A vous de négocier (comptez entre 1000 et 3000F pour une course).

Taxi Abidjan

  • Il existe aussi plusieurs compagnies de taxi type Uber : Taxi Jet, Taxi Ivoire et Yango nouvel arrivant sur le marché ivoirien. Vous devez disposer de leur application sur votre smartphone pour commander.
  • Bus : clairement le moyen le plus économique pour voyager dans le pays. Toutes les villes sont desservies depuis Abidjan au départ de la gare d’Adjamé. Les deux principales compagnies s’appellent l’Union des Transports de Bouaké (UTB) et la STIF. Préférez toujours les voyages de jour.
  • Location de voitures : vous pouvez louer une voiture et conduire, juste avec votre permis de conduire français dès lors que vous avez un visa de tourisme valide. Vous pouvez aussi louer une voiture avec chauffeur – option définitivement la plus sûre et la plus facile (pour s’orienter notamment), de préférence un 4X4 si vous prévoyez de sortir d’Abidjan. Une bonne agence : LOCAPIC rue Pierre et Marie Curie en zone 4.
  • Avion : Air Côte d’Ivoire dessert les principales villes du pays (San Pedro, Man, Bouaké, Korogho, Odienné) à environ 80000F/billet aller-retour.

 

A mettre dans la valise

Les indispensables à emporter en Côte d’Ivoire

  • Votre passeport valide, avec visa de tourisme, et votre carnet de vaccination internationale.
  • Du répulsif anti-moustique pour la peau (vous pouvez imprégner vos vêtements avant de partir, ça tient plusieurs semaines), un traitement anti-paludéen et une moustiquaire pop-up si vous prévoyez de dormir dans la brousse.
  • Des vêtements légers en coton qui supportent bien l’humidité pour la journée.
  • Des vêtements longs (t-shirt/pantalon) pour le soir.
  • Des tongs pour la plage, des chaussures fermées lavables pour les balades en pirogues et de bonnes chaussures pour les promenades en brousse.
  • De la crème solaire, un chapeau et des lunettes de soleil.
  • Une lotion désinfectante pour les mains, à utiliser sans modération notamment dès que vous manipulez des billets.
  • Une trousse à pharmacie de base si vous vous éloignez d’Abidjan.
  • Un parapluie ou un k-way et des bottes de pluie selon la saison.
  • Des cahiers et des crayons à offrir aux enfants si vous vous rendez dans une école ou un village.
  • Un sac vide pour ramener des souvenirs, et notamment de l’artisanat traditionnel, c’est tellement beau !

 

Idées lecture

    • « Aya de Yopougon » de Margaret ABOUE, une BD haute en couleur qui raconte le quotidien d’une jeune femme ivoirienne vivant dans le quartier populaire de Yopougon. Du même auteur, « Akissi », une série destinée aux plus jeunes.
    • Les romans de Ahmadou KOUROUMA, sans doute le plus célèbre des écrivains ivoiriens qui a reçu le Prix du Livre Inter en 1994 pour « En attendant le vote des bêtes sauvages » et le Prix Renaudot ainsi que le Prix Goncourt des lycéens en 2001 pour « Allah n’est pas obligé »
    • « Reine Pokou » de Véronique TADJO couronné du Grand Prix d’Afrique Noire en 2005 et traduit en plusieurs langues. Il existe aussi un film d’animation « Pokou, princesse Ashanti » qui raconte une légende fondatrice du peuple Baoulé (ethnie de Côte d’Ivoire)

  • « Matin de couvre-feu » de Tanella BONI, Prix Ahmadou-Kourouma en 2005.
  • « Nouvelles de Côte d’Ivoire » de plusieurs auteurs ivoiriens (Tanella Boni,Henri NKoumo, Venance Konan, Muriel Diallo…).
  • « Les marigots enchantés : nouvelles de Côte d’Ivoire » de Françoise AKOUA.

 

Divers

  • Décalage horaire : 2 heures en été et 1 heure en hiver (en moins par rapport à la France).
  • Electricité : 220V comme en France.
  • Pourboire : il est d’usage de laisser un pourboire aux personnes qui gardent votre voiture sur les parkings, vous aident à vous garer, à porter vos courses… Ces personnes n’ont pas forcément de salaire et ne sont rémunérées que grâce à ces pourboires (quelques centaines de francs).
  • Téléphone : pour appeler la France, il faut composer le 00 33 + le numéro sans le 0. Et pour appeler la Côte d’Ivoire depuis la France 00 225 + le numéro à 8 chiffres. Vous pouvez aisément acheter une carte SIM auprès d’un opérateur local (Orange ou MTN par exemple) pour 10000F et ensuite acheter des unités auprès d’un vendeur de rue (il y en a partout !).

 

Contacts utiles

  • Ambassade de Côte d’Ivoire en France : 102 avenue Raymond Poincaré – 75166 Paris / +33 1 53 64 62 62 / www.france.diplomatie.gouv.ci/
  • Ambassade de France en Côte d’Ivoire : 17 rue Lecoeur – Plateau – Abidjan / Standard Ambassade : (+225) 20.20.74.00 / Standard Consulat : (+225) 20.20.75.00 / https://ci.ambafrance.org/

 

 

N’hésitez pas à m’envoyer un message si vous avez des questions à propos de l’organisation de votre voyage.

Très bon voyage en Côte d’Ivoire !

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6 In Côte d'Ivoire/ Littoral Atlantique

A la découverte des trésors cachés des îles Ehotilé

Ile Meha Ehotilé

C’est à l’occasion d’un week-end à Assinie-Mafia que je suis allée visiter les îles Ehotilé. Cet archipel de 6 îles se niche au cœur de la lagune Aby, sur le littoral est de la Côte d’Ivoire, à quelques kilomètres de la Passe d’Assinie. Il a été érigé en Parc National en 1974. Il est désormais géré par l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves) qui réglemente son accès et organise des visites guidées. J’ai donc embarqué, avec ma tribu, aux côtés des sergents Silué et Kolé, pour une balade de 3 heures à la découverte des trésors de l’archipel.

 

Un patrimoine naturel, culturel et religieux

Le parc des îles Ehotilé s’étend sur une superficie de 550 ha, sans compter les chenaux et bras de lagunes qui l’encerclent. Il est constitué à 40% de mangrove à palétuviers rouges en bordure d’îles et de forêts au centre.

Iles Ehotilé mangrove

Il est composé de 6 îles :

  • Bosson Assoun, l’île sacrée des génies protecteurs,
  • Nyamouan, l’île du cimetière des rois,
  • Elouamin, l’île des champs de coco,
  • Meha, l’île aux oiseaux,
  • Assokomonobaha, l’île des sentiers botaniques,
  • Balouté, l’île aux chauves-souris.

Inestimables pour leur biodiversité, les îles Ehotilé le sont aussi pour leur dimension spirituelle et historique. On comprend donc pourquoi ce sont les populations locales qui ont pris l’initiative d’en faire un parc naturel protégé – fait unique en Côte d’Ivoire et même en Afrique de l’Ouest !

 

Une faune exceptionnelle

Depuis 2005, le parc national des îles Ehotilé est classé site Ramsar, ce qui signifie qu’il est considéré comme une zone humide d’importance internationale, particulièrement comme habitat d’oiseaux. Il abrite une avifaune exceptionnelle avec 128 espèces répertoriées, essentiellement des espèces aquatiques et migratrices.
Des mammifères terrestres y vivent également : des céphalophes (sorte de petites antilopes), des potamochères, des civettes et autres rongeurs. Enfin, 2 espèces confèrent au parc son originalité :

  • des lamantins, très présents dans les lagunes ivoiriennes mais aujourd’hui menacés de distinction,
  • des chauve-souris, de la famille des roussettes des palmiers, qui sont signes de la présence de parents disparus pour les peuples riverains des îles.

Le parc est sur la liste indicative de l’UNESCO

Ile Meha Ehotilé oiseaux

Seules 3 îles se visitent à pied : Meha, Assoko et Balouaté. Les 3 autres sont interdites aux visiteurs.

 

Meha, l’île aux oiseaux

D’une surface de 45 ha, cette île est un sanctuaire avifaune. Elle est peuplée d’une multitude d’oiseaux parmi lesquels des cigognes, des aigrettes, des martins-pêcheurs, des oedicmènes, des hérons, des milans, des guêpiers (il faudra me croire sur parole car c’est à ce moment précis que la carte mémoire de mon appareil photo – avec mon super zoom parfait pour les safaris ornithologiques – a décidé de me lâcher).

Ile Meha Ehotilé oiseaux

Pour approcher ces oiseaux, nous avons traversé une vaste prairie herbacée totalement immergée … saison des pluies oblige. Les pieds dans l’eau, nous avons ainsi barboté pendant près de 45 minutes entre les fougères dorées, les griffes de léopards, et autres plantes au nom bizarre. Les enfants n’étaient pas très à l’aise au début (et si un serpent me piquait ? et si un crabe me pinçait) mais ont finalement adoré cette escapade insolite.

Balade île Meha Ehotilé

Assokomonobaha, le sentier botanique

Cette grande île de 327 ha donne à voir un très bel échantillon de la végétation tropicale. Nos guides étaient particulièrement fiers de nous révéler les noms scientifiques (en latin bien sûr) des arbres et expliquer leur rôle et vertus médicinales.

Saviez-vous par exemple que le palmier à huile avait 5 usages différents ? A partir de son fruit, on fabrique de l’huile culinaire (l’huile rouge vendue en bord de route), des cosmétiques, du Bangui (le fameux vin africain) et de la liqueur de Koutoukou. Son bois sert à faire du charbon et une fois pourri, il donne un champignon blanc comestible, très apprécié des populations locales.

 

 

Ficus étrangleur Ehotilé

Ficus étrangleur

 

Ananas Comasus

Ananas Comasus

 

Sacoglottis Gabonensis

Flamboyant Sacoglottis Gabonensis

Balouaté, l’île aux chauves-souris

La visite de cette île de 75 ha a tourné court car elle était totalement submergée. Les deux canons, datant du XVIIe siècle, étaient recouverts d’eau. Quant aux chauves-souris, nous n’avons pas pu les atteindre faute de terrain praticable.

Ile Balouaté immergée

Promis, nous reviendrons donc à la saison sèche en janvier/février !

 

Un grand MERCI à nos deux guides, Silué et Kolé, qui ont su partager avec nous leurs savoirs et leur passion pour les îles Ehotilé. Ils ont tous deux vraiment à cœur de protéger ce patrimoine et de le faire découvrir aux touristes !

Guides îles Ehotilé

 

INFORMATIONS PRATIQUES

  • Les îles Ehotilé sont accessibles à partie d’Assinie-Mafia. Au kilomètre 16,5, il faut prendre le chemin de terre à gauche et se diriger vers le village d’Etuessika, où se situe le bureau de l’OIPR.
  • Si vous logez à la Villa Tiba, une charmante maison d’hôtes située dans ce même village avec une vue à couper le souffle sur la lagune Aby, les guides peuvent venir vous chercher directement au ponton de la villa.

Villa Tiba Assinie

  • Les tarifs sont … variables. L’accès au parc est à 1000F/personne pour les ivoiriens, 5000F pour les étrangers et 1000F pour les enfants. A cela s’ajoutent les frais de location du hors-bord et l’essence qui s’élèvent à environ 40000F. A négocier … Ne pas oubliez le pourboire pour le guide (à votre discrétion).
  • Pour réserver votre balade, vous pouvez contacter le Commandant Fon au +225 67343117.
  • Si vous y allez en saison humide notamment, prévoyez des bottes de pluie ou des chaussures fermées qui ne craignent pas l’eau. Emportez également des jumelles pour l’observation les oiseaux.

 

 

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